Il ne se passe pas une journée sans que vous y soyez confronté(e). Vous êtes l’écolo de la famille. L’écolo du bureau, ou de la bande de potes. Alors que vous pensez que le réchauffement climatique devrait être la priorité de nos préoccupations, ils pensent que vous exagérez, qu’on a le temps, que quoi qu’il arrive on est foutus, et que de toute façon, l’Homme s’est toujours adapté.
Il arrive que parfois vous ne sachiez pas quoi répondre. Ou tout simplement, que vous ayez peur de répondre à ces arguments sans pourrir l’ambiance, ou de passer pour le chieur ou la chieuse de service. Difficile exercice d’équilibriste.
Voici un article où vous trouverez des éléments de réponse à (presque) tout ce qu’il faut pour naviguer en société et garder le cap.
Préambule et prérequis
Les exemples et explications que vous trouverez dans cet article sont le fruit de 3 ans de travail sur Bon Pote. 3 ans à poster des informations quotidiennement sur les réseaux (Twitter, Linkedin, Instagram et Facebook) ainsi qu’un ou plusieurs articles chaque semaine. De nombreux articles ont d’ailleurs été rédigés en réaction à des remarques ou arguments fallacieux qui revenaient très souvent, qui ont permis de nourrir les 20 articles écrits en partenariat avec le CNRS.
Clarifions tout de suite une chose : la solution unique, parfaite, qui marche avec tout le monde, ça n’existe pas et n’existera jamais. Chaque personne est différente et sera réceptive à différents arguments ou différentes formes. Pour certaines il faudra des chiffres. Pour d’autres, faire appel au pathos. Enfin, pour certains, il faudra attendre qu’il fasse 50 degrés dans leur ville pour qu’ils se posent des questions…
J’encourage tout de même à débattre, à oser ne plus laisser dire n’importe quoi. Non seulement car cela permet de sortir de sa bulle de filtres, mais aussi parce que c’est un super entraînement. Vous verrez qu’à force, ce sont toujours les mêmes arguments qui reviennent, et vous serez de plus en plus à même d’y répondre facilement.
Quelques conseils avant de commencer
Toutes les réponses aux arguments avancés par les climatosceptiques ou climatorassuristes sont accompagnées ici de sources scientifiques. A titre personnel, et basé sur mon expérience, voici tout de même quelques conseils qu’il ne me semble pas inutile de rappeler :
- Appliquez la loi de Brandolini quoi qu’il arrive. Inutile de perdre 3h à réfuter un argument fallacieux, surtout si la personne en face ne changera jamais d’avis, chiffres à l’appui. En revanche, passer du temps avec une personne capable de se remettre en question ne sera jamais du temps perdu.
- Quand est-il préférable d’intervenir…ou de se taire ? Seul(e) vous pourrez le savoir. Notons également que chacun(e) dispose d’un niveau de patience différent. Face à une ceinture noire de la mauvaise foi, parfois, il vaut juste mieux ne pas perdre son temps… surtout un soir de Noël 😉
- La charge mentale est plus importante lorsque l’on discute avec notre famille qu’avec des collègues ou amis. Le cercle familial est le plus difficile à convaincre et bien souvent le dernier à changer. Inutile d’insister si rien ne passe.
- Tenez-vous prêt(e) à être attaqué(e) personnellement. L’attaque ad hominem est un grand classique. “Tu dis qu’il faut moins prendre l’avion mais tu l’as pris l’année dernière“. Si c’est le cas, nier n’est d’aucune utilité. Recentrez plutôt la discussions sur les faits. “Tu as raison, et je sais que c’est pas terrible. Mais es-tu d’accord qu’une baisse du trafic aérien est nécessaire pour respecter nos objectifs climatiques, en demandant un effort notamment aux ménages les plus aisés ?”
Dernier point. L’objectif est d’avoir a minima au moins une réponse pour chaque argument. Cette réponse pourra être un article entier. Oui, il vous faudra un peu plus que 5 min pour être capable de répondre aux principaux arguments. Ne rêvez pas. Pour combattre le mensonge et la mauvaise foi, il faut un peu plus qu’une vidéo Konbini de 3 min !
Comment répondre à un climatosceptique ?
Avant de passer en revue les principaux arguments climatosceptiques, peut-être faudrait-il déjà définir ce qu’est un climatosceptique. Un climatosceptique est une personne qui remet en cause le changement climatique d’origine anthropique, c’est-à-dire d’origine humaine. Selon elle ou lui, c’est ‘un réchauffement naturel‘, cela fait partie d’un cycle, et l’Homme n’est pas (ou peu) responsable de ce réchauffement.
C’est aujourd’hui plus facile de répondre et de débattre avec un(e) climatosceptique car nous avons beaucoup plus d’éléments scientifiques à disposition. Voici les arguments qui reviennent le plus souvent.
“Les scientifiques sont pas sûr(e)s entre eux pour le réchauffement“
C’est FAUX. Le consensus sur le réchauffement climatique est bien établi et sans équivoque. Au passage, assurez-vous que votre interlocuteur/trice sache bien comment se construit un consensus scientifique…
“Oui mais dans le passé on a déjà eu ça, ce sont des cycles ! “
Alors, c’est vrai et faux, cela dépend de quoi on parle, mais surtout, le sujet, c’est la vitesse du changement actuel. A retenir :
- L’ampleur des changements récents dans l’ensemble du système climatique et l’état actuel de nombreux aspects du système climatique sont sans précédent, de plusieurs siècles à plusieurs milliers d’années.
- L’activité humaine a réchauffé le climat à un rythme sans précédent depuis au moins 2000 ans.
“Ils savent pas prédire la météo à 10 jours et ils veulent nous faire croire qu’ils peuvent savoir le temps qu’il fera en 2100 ! “
Cette phrase est un classique, sortie par exemple par Jean-Christophe Buisson , directeur adjoint du Figaro Magazine. Gros problème de compréhension. Défini comme l’état de l’atmosphère à un moment et en un lieu donné, la météo est susceptible de changer d’une heure à l’autre et d’un jour à l’autre. Le climat, pour sa part, se réfère généralement aux statistiques des conditions météorologiques sur une décennie ou plus.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire cet article.
PS : il y a la variante “oui mais les modèles climatiques sont pas fiables” qui arrive souvent dans la foulée. Manque de bol, ils ont jusqu’à aujourd’hui été très bons….
“Et le GIEC là, c’est pire qu’une secte, un lobby financé par les réchauffistes !“
Ne riez pas, cet argument m’a été donné par une personne invitée chaque semaine par LCI et Russia Today France. Voici un article complet qui permet de savoir exactement quoi répondre. Pour la version courte :
- Le GIEC n’est pas une association de personnes physiques, mais une association de pays : ses membres sont des nations, non des personnes physiques. Les personnes qui siègent aux assemblées du GIEC ne font que représenter des pays membres.
- La transparence du GIEC est totale, tout est sur le site Internet : comment se fait la sélection des auteurs, sur quels documents ils se basent, comment les rapports sont approuvés, etc..
- Le GIEC n’est pas un laboratoire de recherche. C’est un organisme qui effectue une évaluation et une synthèse des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier.
- Il y a 3 principaux groupes de travail (les working groups) et une Task Force (groupe de soutien) :
- Le premier rapport (publié cet été) traite de la compréhension physique du système climatique et du changement climatique.
- Le second portera sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité des sociétés humaines et des écosystèmes au changement climatique.
- Le troisième abordera les solutions globales à mettre en œuvre pour atténuer le changement climatique et ses effets. Les groupes 2 et 3 doivent approuver leurs rapports en février et mars 2022. Le rapport de synthèse est prévu pour septembre 2022.
- Le GIEC ne fait pas de recommandations, mais des projections.
- Le GIEC fait une synthèse de tous les articles scientifiques, à condition que ces travaux aient été validés par les pairs (peer reviewed) dans une revue scientifique.
- Chaque ligne du résumé pour les décideurs est validée par un délégué, qui représente un pays.
Vous savez maintenant que l’image ci-dessous n’est pas correcte, mais peut tout de même faire sourire…
D’autres arguments malheureusement devenus des classiques, à démystifier rapidement
Pour les climatosceptiques un peu plus entraînés, vous aurez le droit à des variantes. En voici quelques-unes :
- “Le CO2 c’est bon pour les plantes ! “-> Le CO2 à petite dose, c’est très bien ! C’est en partie d’ailleurs grâce au CO2 que la Terre n’est pas une planète complétement gelée. Mais l’augmentation du CO2 n’est pas sans poser de problèmes aux sociétés humaines. Si une stabilité à long terme du CO2 atmosphérique a été observée, on sait cependant qu’elle a été ponctuée de grandes perturbations, au moins cinq fois au cours des 500 derniers millions d’années. Au cours de ces événements, d’énormes volumes de carbone ont été dégazés, entraînant un réchauffement de l’atmosphère, une acidification des océans et des extinctions massives.
- “Tu émets du CO2 quand tu respires, pour être écolo faut tuer tout le monde c’est ça ??” -> Expirer ne participe pas à l’augmentation durable de la concentration de CO2 atmosphérique. Il faudra donc trouver une autre méthode avant de tenter un génocide…
- “C’est pas si grave, regarde les ours polaires prospèrent !” -> C’est un argument fallacieux. Les éléments scientifiques publiés amènent tous à la conclusion suivante : les ours polaires dépendent de la banquise pour leur survie. Cette banquise rétrécit d’année en année, ce qui va affecter les populations d’ours et potentiellement (si on continue d’émettre de grandes quantités de gaz à effet de serre) faire disparaître cette espèce à plus ou moins long terme. Et puis si on doit parler de biodiversité en disant que tout va bien, voici un graph pour clore le débat :
- “Ça va, des incendies/inondations/sécheresses/canicules, y en a déjà eu avant !!”. Les tendances pour ces 4 aléas climatiques sont très claires, avec une augmentation de la fréquence et de l’intensité. Un article complet a été rédigé par chaque aléa : les mégafeux, les inondations, les sécheresses et les canicules. ATTENTION cependant : on ne peut pas attribuer chaque catastrophe au changement climatique. Soyez précis dans vos termes (et lisez les articles correspondants ;)).
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Comment répondre aux climatorassuristes
Même si le résultat est le même (l’inaction), il faut différencier le climatosceptique du climatorassuriste, qui aura tendance à reconnaître un réchauffement, mais dira plutôt que ce n’est pas si grave, qu’on exagère, et que l’Homme s’est toujours adapté. Je vous encourage avant toute chose à lire entièrement et à avoir ces 12 discours de l’inaction climatique en tête avant vos prochaines dîners ou déjeuners…
Il ne se passe pas un jour sans que je n’y fasse référence. Entre le techno-optimisme béat des politiques, les types qui préfèrent accuser les Chinois et les Indiens plutôt que de se remettre en question. Florilège :
“La France c’est que 1%, alors que les Chinois c’est 28% !!”
La question sous-jacente à ces premiers points est : pourquoi agir ? La France n’est-elle pas un pays exemplaire, comme adorent le répéter certains politiques et personnes influentes ? “La France ce n’est que 1% des émissions”.
Rappelons tout d’abord quelques chiffres : en moyenne, chaque Français émet 6.5 tonnes CO2eq/an sur le territoire, mais également une empreinte carbone de 9t CO2eq/an. Non seulement il faut au moins diviser notre empreinte par 5 pour respecter nos engagements climatiques, mais nous sommes également bien au-dessus de la moyenne mondiale qui est à 7.5 t CO2eq/an. Finalement, la France n’est pas si exemplaire que cela…
Si en plus de ces premiers éléments nous prenons en compte la responsabilité historique et les moyens financiers que nous avons à notre disposition, il n’y a pas de place (ni d’excuse) pour l’inaction. En d’autres termes, celles et ceux qui passent leur temps à accuser les Chinois et les Africains de tous les maux ne le font pas sur des bases scientifiques mais des bases idéologiques.
PS : ça marche aussi avec “l’avion c’est que 2%, les voitures c’est xx% !!”. Aucun secteur n’est aujourd’hui soutenable, tous doivent évoluer.
“Tu vas pas m’emmerder pour 2 degrés de plus, c’est pas si terrible !”
Ou sa petite sœur “ahah bah j’enlèverai un pull !“. C’est important l’humour.
Sauf que 2 degrés de plus, c’est une moyenne mondiale. Sachant que les terres se réchauffent en moyenne 2 fois plus vite que les océans. Que certaines régions se réchauffent plus vite que d’autres (en France, on a par exemple déjà dépassé l’augmentation de +1.5°C). En d’autres termes, une moyenne, ça veut tout et rien dire. La moyenne cache par exemple qu’il va faire 50 degrés dans votre ville et qu’enlever un pull ne vous empêchera pas de souffrir.
Oui, vous avez bien lu. Sans changement drastique, il fera 50 degrés en ville, et avant 2050. Quand les canicules vont durer jusqu’à 20 jours au lieu de 5, il sera “trop tard” pour se dire que vous auriez mieux fait d’écouter ce bon vieux pote.
“C’est trop tard, on est foutus”
Ces réactions sont quotidiennes et compréhensibles : la situation environnementale est réellement catastrophique. Mais le fatalisme est aussi dangereux que le techno-optimisme. En d’autres termes, croire qu’on ne peut rien faire et évoquer l’apocalypse climatique à tout va est aussi dangereux que de croire qu’une technologie salvatrice va tout régler.
La littérature scientifique est très claire : nous avons notre avenir climatique entre nos mains. Nos actions individuelles et collectives peuvent opérer des changements dont nous tirerons les bénéfices rapidement. Un article plus complet à lire sur le sujet.
Le cousin techno-optimiste fan d’Elon Musk
“La technologie va nous sauver ! La fusion nucléaire arrive ! Et puis on va tous rouler en Tesla et ça ira.” Ce genre de discours revient très fréquemment, que ce soit de la part de personnes qui refusent de changer leur comportement, ou plus tristement d’un politique payé avec nos impôts :
Non seulement le pari technologique est extrêmement risqué, mais pour l’instant, nous n’avons pas l’ombre d’un iota qui prouverait qu’il est possible qu’une énergie propre remplace toutes les énergies existantes. L’avion Zéro Carbone en 2035, tant vanté par le gouvernement Macron, est une connerie sans nom réfutée par nombre d’ingénieurs spécialisés. Concernant la fusion, elle ne ferait partie que d’un mix énergétique. Donc non, ce n’est pas l’énergie qui nous sauvera tous.
De plus, en moyenne, entre une publication scientifique et le dépôt d’un brevet, il faut environ 10 ans. Reste ensuite la mise sur le marché, le déploiement, etc. Oui, l’innovation technologique fera partie de la solution, mais compter uniquement sur elle est une bêtise.
Et les autres classiques du climatorassurisme…
- “Le problème numéro 1, c’est la démographie !!!“ -> Les travaux d’Emmanuel Pont sont particulièrement éclairants sur le sujet. En une phrase : non, nous ne sommes pas trop sur Terre, mais nous serions trop à vouloir vivre avec le mode de vie d’un Américain ‘moyen’.
- “On a le temps, c’est qu’en 2050 que ça sera difficile !“ -> Si une image vaut mieux que mille mots, voici 10 images, rien que pour l’année 2021.
- “Ras le bol de votre écologie punitive” -> demandez de définir ce que c’est l’écologie, ce qui est punitif, et pour qui. Puis rappelez les ordres de grandeur… ça devrait clore le débat assez rapidement. Un article entier à lire sur le sujet.
- “Oh ça va, l’Homme s’est toujours adapté !“. -> C’est totalement faux. L’Homme s’est historiquement adapté après avoir subi les aléas climatiques, et cela a pris des décennies. Problème : nous n’avons pas plusieurs décennies devant nous, et le changement n’a jamais été aussi rapide. Article à lire sur le sujet, qui ne fera pas plaisir à David Pujadas.
- “C’est aux entreprises de faire des efforts avant tout ! Et à l’Etat aussi !” -> Non, c’est à tout le monde de faire des efforts, selon ses moyens. Il est certain que la responsabilité des émissions est commune, mais différenciée : certains sont plus responsables que d’autres. Mais dire “100 entreprises sont responsables de 71% des émissions” ou “les actions individuelles ne sont que 25% des émissions, les collectives 75% !” n’a aucun sens. Les actions individuelles et collectives sont indissociables et indispensables : nous aurons besoin des deux, et de tout le monde.
- “On va pas s’arrêter de vivre, faut quand même profiter de la vie !” -> Personne n’a demandé de mettre fin à vos loisirs et petits plaisirs du quotidien. Il est juste demandé (par certaines personnes) de comprendre que chaque action a des conséquences. Le saviez-vous ? Il est tout à fait possible de vivre convenablement sans pourrir la vie des autres ! De plus, il est tout à fait possible de réduire son empreinte carbone et de continuer à profiter de la vie, j’en suis la preuve vivante !
Le mot de la fin
Vous avez désormais assez d’éléments pour répondre aux principaux arguments fallacieux. Bien sûr, la liste n’est (malheureusement) pas exhaustive, et il faudra vraiment s’armer de patience pour ne serait-ce que se mettre d’accord sur les faits. Il est probable que certaines personnes ne soient pas de mauvaise foi, mais n’aient juste pas les bonnes priorités, ou ordres de grandeur. Typiquement, une personne qui va vous dire “je fais ma part, je recycle”, alors qu’elle prend l’avion 10 fois dans l’année…
Il y a tout ce qu’il faut sur le site pour apprendre, comprendre les problèmes, et agir :
- Un résumé en 10 min du dernier rapport du GIEC, avec des nouvelles pas réjouissantes… mais aussi de bonnes nouvelles !
- Les 10 actions simples pour devenir écolo
- Apprendre via articles, vidéos, et cela à tous les niveaux
- Ecouter des podcasts sur vos sujets de prédilection
- Lire et offrir des livres
- ARRETONS DE CULPABILISER LES FRANCAIS, MERDE !
Je sais bien qu’il manque une catégorie dans cet article. Nous pourrions les appeler les “climatojmenfoutistes”. Celles et ceux qui savent, connaissent les conséquences, mais ne changeront rien. C’est leur droit. C’est bien pour cela qu’il faut changer les lois actuelles, qui sont complètement inadaptées aux enjeux climatiques. Tant que vous pouvez avoir une empreinte carbone de 2000 tonnes/an comme Bill Gates ou Jeff Bezos et expliquer à tout le monde comment devenir écolo, il y aura un problème..
Bon courage pour les dîners et déjeuners à venir. Et n’oubliez pas : le changement demande du temps. Des mois. Voire parfois des années. Il n’est demandé à personne d’être parfait, juste d’arrêter d’appuyer sur l’accélérateur face à un mur.
11 Responses
Qu’est-ce qu’on répond à quelqu’un qui nous répond que de toute façon l’avion qu’on le prenne ou pas il décolle quand même ?
Ce n’est pas tenable pour une compagnie de faire voler les avions à vide sur le long terme, alors oui, `court terme ils vont les faire voler pour garder leurs créneaux, surtout dans une crise estimée comme temporaire comme les restrictions dues au COVID où ils se sont projetés dans une reprise d’activité, mais s’il n’y a pas de demande sans projections de reprise, ils arrêteront de faire voler leurs avions à vide.
Et de toute façon un avion vide utilisera moins de carburant donc c’est toujours ça de pris 😀
Bonjour,
Je viens de découvrir ton travail grâce à cet article… Très intéressant, merci !
Je partage ton analyse et trouve ton raisonnement très juste… à une exception près : le GIEC.
C’est un raisonnement circulaire avec un argument d’autorité : “c’est vrai parce-que le GIEC le dit et le GIEC dit vrai parce-qu’il fonctionne comme ceci”. C’est pareil dans ton article “peut-on vraiment faire confiance au GIEC” !
Pourtant il y a beaucoup d’éléments factuels contestables dans le GIEC… Et ce que je ne comprends pas c’est que – comme tu l’écris toi-même – tout est transparent dans leur travail !!! Du coup, sa composition – par exemple -te semble impartiale ? Aucune organisation dont les membres sont nommées ne peut être parfaitement indépendante. Et quant bien même, ca n’évite pas les biais (celui de confirmation par exemple)…. Idem avec le fait qu’il s’agisse d’une association de pays et non une association de personnes… ca n’empêche pas de dire de la merde ou d’être biaisé ! Bon j’arrête là : cette erreur de raisonnement m’a frappé mais je fais de mon mieux pour sensibiliser au réchauffement climatique, j’aime bien ton article et te remercie pour ton travail
Bonjour, une blague m’a toujours laissé coi lors d’échanges à propos du dérèglement climatique. Ça se passe au paléolithique:
« -Dis, Papa, tu sais que l’on prévoit 9 milliards d’habitants sur la planète en 2050 ?
– N’importe quoi, mon fils, c’est totalement impossible, cela n’arrivera pas : il n’y aura jamais assez de mammouths pour nourrir tout ce monde »
C’est censé montrer l’absurdité de raisonner pour l’avenir à système technique ou mode de production constants. Je sais que ce raisonnement est erroné mais je ne saurais l’expliquer ! Des idées ?
Une idée que j’ai c’est l’échelle de temps, et les ressources. La blague suppose que les mammouths étaient la seule ou principale source de nourriture des anciens humains alors que non, la collecte était prédominante et la chasse était un bonus. Et il y avait d’autres proies de toute façon. Voilà pour l’argument ressource, quant à l’argument temps, combien de temps s’est écoulé depuis le paléolithique ? Beaucoup plus de temps que nous avons devant nous, les humains ont eu le temps de s’adapter, alors que pour le changement climatique, oui, peut-être qu’avec des milliers d’années devant nous ont pourrait avoir le futur propre dont on rêve, mais avec l’échelle de temps qu’on a devant nous, et le manque de perspectives technologiques à très court terme, c’est trop optimiste.
Enfin, on peut noter l’ironie de prôner l’inaction climatique en nommant une espèce ´teinte par la main de l’homme.
Bonjour,
retraité depuis peu et ayant plus de temps maintenant,
je désire adopter dans ma vie de tous les jours les attitudes responsables qui préserveraient l’Humanité et notre Terre, à mon niveau lambda.
Quelles sont-elles?
Je vous en remercie par avance.
Toto
Bonjour Toto,
Je suis ravie de tomber sur votre commentaire, à la suite de cet excellent (comme toujours) article de Bon Pote. Car ceux qui n’agissent pas beaucoup ou pas encore ne sont pas toujours des climatojmenfoutistes.
La prise de conscience du problème climatique n’induit pas un passage automatique à l’acte, car il y a des freins. Les 2 principaux freins, pour moi, c’est l’échelle de responsabilité (“Se peut-il que ce que je fait puisse avoir un effet sur le climat ?”) et la méconnaissance des actions individuelles possibles (“Que puis-je faire de concret ?”), elle-même liée à notre conditionnement, très fort, au fonctionnement de la société de consommation.
Il faut beaucoup de bonne volonté pour faire face à ces freins. Et il y a de plus en plus de personnes qui sont bloquées entre la prise de conscience et l’action, dans un fossé qui les malmène.
Dans mon blog, https://solastalgie-merci.fr/, vous trouverez tout plein d’écogestes possibles. La portée des écogestes est limitée, mais leur puissance réside dans leur capacité, quand on les expérimente, à nous faire changer de point de vue, jusqu’à parvenir à modifier nos choix.
Ce qui m’intéresse, c’est de donner des moyens à tous ceux qui en sont après la prise de conscience, et juste avant leur montée en compétence écologique.
Alors peut-être à bientôt, Toto.
Peut-être réviser vos chiffres : ”Rappelons tout d’abord quelques chiffres : en moyenne, chaque Français émet 6.5 tonnes CO2eq/an sur le territoire, mais également une empreinte carbone de 9t CO2eq/an. Non seulement il faut au moins diviser notre empreinte par 5 pour respecter nos engagements climatiques, mais nous sommes également bien au-dessus de la moyenne mondiale qui est à 7.5 t CO2eq/an.” 7.5 moyenne Mondiale ??? Ou bien le autres, ça fait drôle???
Petit résumé des commentaires que j’avais entendu quand j’étais étudiante au US il y a 8 ans (dans le Mid-West, je précise). j’avoue que je m’étais retrouvé à ne pas savoir quoi répondre:
– Le réchauffement climatique n’existe pas (classique)
– Nous sommes en démocratie, nous faisons ce que nous voulons
– Les USA aide déjà tellement le monde, on a bien le droit de polluer plus.
– De toute façon, je vois pas ce qu’on pourrait faire
– On trouvera bien une technologie pour corriger le problème.
…
J’ose espèrer que certaines mentalité ont évolué depuis, mais j’ai mes doutes.
Super article.
Mais votre photo d’illustration (Le Père-Noël est une ordure) n’illustre pas le contenu et n’est pas valorisante pour partager sur les réseaux sociaux.
Je sais on peut dire on s’en fout de l’image, mais en fait non. La plupart des gens y accordent de l’importance.
Mais merci pour cet article très utile.
Forza !
Moi quand quelqu’un ne comprends pas l’effet que peuvent avoir 2 degrés de plus sur la planète, je lui demande si il serait OK de continuer à courir, s’occuper des enfants, travailler avec 39° de fièvre.
Généralement ça percute assez vite. 2 degré, c’est important. point.