Remettre en cause la place de la voiture individuelle en France, c’est parfois comme critiquer une religion. C’est s’assurer un torrent d’insultes, des messages comme “et ma grand mère tu veux qu’elle fasse 60km en vélo !”
Et pourtant, il va bien falloir s’y pencher. Les transports représentent 32% des émissions territoriales de notre pays, et les émissions ont augmenté de +2.9% en 2022 (données provisoires). C’est catastrophique. Parmi les principales raisons, l’électrification trop lente du parc automobile, et le poids des véhicules. Les constructeurs continuent de vendre des SUV bien trop grands et lourds, à l’encontre de nos objectifs climatiques et des recommandations des experts sur le sujet.
Depuis quelques années, certaines idées reçues, voire des mensonges, reviennent quasiment quotidiennement dans la presse et dans la bouche de certains politiques. Cet article revient sur les 10 mensonges les plus courants. Il y aura une réponse ‘courte’, et une ‘réponse longue’, avec probablement un article spécifique à lire sur le sujet.
Sommaire
Toggle1/ Piétonniser, c’est la fin des petits commerces
Version courte : c’est FAUX. La quasi totalité des expériences de piétonisation ont un effet positif sur le commerce. C’est ce que rappelle par exemple ce retour d’expérience en Espagne sur 14 villes étudiées, et d’autant plus dans les petites et moyennes villes. Même chose en Amérique du Nord, sur 45 cas étudiés, ces projets en faveur des piétons et cyclistes profitent presque toujours aux commerces. Matthieu Chassignet réfute dans cet article d’Alternatives Economiques le “no parking, no business”, avec une multitude d’exemples en France, comme Strasbourg, Arras, etc.
Comment expliquer cela ? La plupart des clients des commerces de centre-ville vivent à proximité. Selon cette étude du CEREMA, 84% des habitants de la ville-centre font leurs achats dans la ville-centre, 83% des habitants de la périphérie font leurs achats en périphérie.
Plus globalement, les études d’opinion révèlent systématiquement que les clients réclament des espaces apaisés et moins de voitures. Pour apaiser le trafic, le passage à 30km/h est une excellente mesure. Aux élu(e)s, commerçant(e)s et client(e)s qui liront cet article : essayer, c’est l’adopter !
Version longue :
- Conférence de Mathieu Chassignet : Quartiers apaisés, la mort du commerce ?
- Mobilité vers les commerces de centre-ville : 5 enseignements issus d’une enquête menée à Lille
- Part de bluff ? Ne pas toujours croire les commerçants qui annoncent que la modération automobile tue les commerces…
2/ Ce sont les pauvres qui utilisent le plus la voiture
Version courte : c’est faux, et pas aussi simple que cela. En dehors de certains cas particuliers, l’éloignement entre domicile et travail est en réalité proportionnel aux revenus du ménage.
Les ménages les plus riches sont ceux qui se déplacent le plus en voiture. Alors que 70 % des ménages les plus riches se rendent au travail en voiture, 38% des ménages les moins favorisés utilisent quotidiennement une voiture pour aller travailler. De manière générale, les ménages les plus pauvres recourent plus à la marche, au vélo et aux transports collectifs.
Les ménages les plus pauvres sont ceux qui possèdent le moins de voiture. Conséquence ou cause directe du précédent graphique, on remarque que le taux de motorisation (= le nombre de véhicules possédés par un ménage) augmente avec les revenus. C’est logique, une voiture coûte environ 4200 € par an.
Les 10 % les plus riches ont deux fois plus de voitures que les 10 % les plus pauvres. Ils font deux fois et demie plus de kilomètres en voiture au quotidien et quatre fois plus de kilomètres en voiture pour leurs voyages.
Finalement, une politique qui consisterait à favoriser l’usage du vélo aurait un impact direct positif sur les ménages les moins favorisés. Le vélo est un outil de réduction des inégalités !
Version longue :
- Notre série sur le vélo, par Guillaume Martin : “Ma grand-mère ou mon plombier ne feront jamais de vélo” : stop aux idées reçues (3/5)
- 10 idées reçues sur la sobriété des modes de vie
3/ Le 110km/ h sur autoroute est une mesure injuste
Version courte : c’est faux. Limiter la vitesse à 110 km/h est une mesure évidente, efficace et juste. “C’est la seule mesure qui, du jour au lendemain, baisse les consommations de pétrole et nos émissions de GES de manière significative”, selon Aurélien Bigo.
Cette infographie rappelle en 10 points les excellentes raisons de passer à 110 km/h sur l’autoroute
Version longue : l’article complet Les 10 raisons de passer à 110 km/h sur l’autoroute
4/ Une nouvelle autoroute, c’est bon pour le climat
Version courte : c’est faux !
Pour résumer l’effet des autoroutes sur les émissions de CO2 des transports, on peut reprendre les impacts sur les 5 leviers d’action de la transition énergétique des transports, cités dans la stratégie nationale bas-carbone (SNBC).
Il apparaît ainsi que l’effet des autoroutes est négatif sur 3 des 5 leviers de transition :
- Demande de transport : de nouvelles infrastructures et la hausse de vitesse qu’elles entraînent, ont un effet à la hausse sur les km parcourus ;
- Report modal : l’infrastructure routière favorise l’usage de modes routiers fortement émetteurs, encourageant un report défavorable depuis des modes plus vertueux ;
- Efficacité : ces nouvelles infrastructures ne réduisent pas forcément les embouteillages, et encouragent au contraire des vitesses importantes, plus émettrices par kilomètre parcouru
Enfin, sur le levier d’intensité carbone ou de décarbonation de l’énergie, les effets sont plus indirects, mais les circulations rapides (pour les véhicules électriques) et les hausses de consommation (carburants liquides, gazeux, hydrogène) qu’entraînent ces infrastructures auront plutôt tendance à retarder ou à limiter les gains liés à une décarbonation de l’énergie déjà trop lente.
S’aligner sur l’objectif de neutralité carbone pour le secteur des travaux publics devra donc aussi s’accompagner d’une baisse aussi rapide que possible des travaux de nouvelles routes soutenant l’étalement et l’émiettement urbain (et les hausses de distance qui en résultent), et aussi … l’abandon des projets de créations et d’élargissements d’autoroutes. Les Pays de Galles et l’Autriche l’ont fait, pourquoi pas la France ?
Version longue : l’article d’Aurélien Bigo sur Bon Pote Autoroutes et climat : l’urgence d’un virage à 180°
5/ Le passage à 30km/h en ville augmente la pollution
Version courte : non, le passage à 30 km/h en ville n’augmente pas la pollution ! Et c’est comme souvent, compliqué.
De nombreux médias (Le Point, Turbo, Auto Plus, France Bleu…) ont prophétisé que cela entraînerait une hausse de la pollution émise par les véhicules en circulation. A l’appui, une étude publiée par le Cerema mettant à jour des courbes d’émissions de polluants par kilomètre en fonction de la vitesse moyenne des véhicules routiers.
Mais le changement de la limitation de vitesse en ville modifie les conditions, en fluidifiant le trafic et en évitant des accélérations inutiles. Ainsi la littérature nous dit qu’il n’y a pas de réponse simple sur le sujet du passage de 50 à 30 km/h, comme le montre une méta-analyse de ADEME sur les Impacts des limitations de vitesse sur la qualité de l’air, le climat, l’énergie et le bruit. Certaines études concluent à une hausse des émissions des véhicules, d’autres à une baisse.
Aussi le passage à 30 km/h en ville a d’autres co-bénéfices. L’impact des baisses de vitesse sur le report modal peut être au moins de deux natures. En rendant la voiture moins attractive avec une vitesse maximale plus faible, cela encourage à utiliser les autres moyens de déplacement.
Mais surtout, dans le cas du 30 km/h, c’est le rôle de sécurisation des mobilités actives (marche, vélo, etc.) qui permet de favoriser le report modal, et ainsi diminuer les volumes de trafic automobile et les émissions associées.
Version longue : l’article Non, le passage à 30 km/h en ville n’augmente pas la pollution !
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6/ La voiture électrique est pire pour le climat que la voiture thermique
Version courte : c’est FAUX, et de loin le sujet qui concentre le plus de désinformation en France ! Il existe même un article dédié sur le sujet sur Bon Pote.
En France, les émissions sont de l’ordre de 2 à 5 fois plus faibles pour la voiture électrique que pour la voiture thermique (essence ou diesel).
La voiture électrique est plus émettrice de gaz à effet de serre sur la phase de production du véhicule. Ce surplus d’émissions est d’environ +50 % (mais varie d’environ +20 % à plus d’une multiplication par 2 selon les études) et est essentiellement dû à la fabrication de la batterie. En revanche, les émissions à l’usage de la voiture électrique sont facilement 15 fois plus faibles que pour le thermique en France.
En France et pour l’électrique, le gros des émissions provient donc de la production du véhicule. Et c’est là une différence majeure avec les véhicules thermiques en ce qui concerne les émissions sur leur cycle de vie. Pour les véhicules au pétrole, c’est plus des trois quarts des émissions de gaz à effet de serre qui sont liés à l’usage des voitures, c’est-à-dire à la production et la combustion des carburants.
Pour l’électrique, au contraire, c’est de l’ordre des trois quarts de l’impact climatique qui se concentrent sur la production du véhicule, tandis que l’usage émet peu de CO2. Cette infographie résume les principales informations à retenir :
Version longue : l’article complet sur la voiture électrique d’Aurélien Bigo : La voiture électrique, solution idéale pour le climat ?
7/ La voiture est indispensable, on ne peut pas faire autrement
Version courte : c’est parfois vrai, mais ce n’est ni une généralité, ni une fatalité !
La marche ou le vélo étaient majoritaires avant le milieu du siècle dernier et sont aujourd’hui très largement minoritaires. Historiquement, le report d’une mobilité majoritairement à pied vers une mobilité dominée par la voiture s’est faite en remplaçant des trajets de l’ordre de 1 km à pied en moyenne par des trajets d’environ 10 km en voiture. Cela a entraîné une explosion du nombre de kilomètres parcourus par personne.
La voiture est utilisée pour 72 % des trajets domicile-travail. Mais même pour les Français dont le lieu de travail se trouve à moins de 2 km de leur domicile, 53% y vont en voiture. Il est probablement possible de réduire facilement ce chiffre.
Aujourd’hui, c’est avant tout le manque d’infrastructures qui démotive les Français. C’est vrai pour le vélo, mais aussi pour les autres types de transport. Un enjeu de taille relevé par le Haut Conseil pour le Climat dans son rapport annuel 2023, qui appelle également à investir significativement dans les transports publics.
Version longue :
8/ Avoir un SUV est indispensable !
Version courte : c’est faux, et heureusement pour nous !
L’explosion des SUV a moins de vingt ans. Ils représentaient moins de 10% des ventes en 2010 et 5% en 2008. De plus, dans une étude de l’ADEME, nous pouvons voir que la possession d’un SUV est bien plus fortement corrélée aux revenus qu’au lieu de vie :
Finalement, être propriétaire d’un SUV est davantage un marqueur social qu’un besoin indispensable. Quand on regarde le graphique ci-dessus, on se demande bien l’utilité d’un SUV à Paris. Sauf erreur, les routes de montagne n’y sont pas très nombreuses…
Version longue : le livre Airvore, ou le mythe des transports propres, de Laurent Castaignède, et Sociologie de l’automobile de Yoann Demoli et Pierre Lannoy
9/ La voiture, c’est pas si mauvais pour la santé
Version courte : nous sous-estimons les effets négatifs de la voiture sur la santé.
La pollution de l’air provenant des véhicules thermiques n’est pas le seul effet négatif de la voiture sur la santé :
- Les nuisances sonores : l’Agence de la transition écologique (Ademe) a même récemment estimé que les coûts sociaux attribuables aux nuisances sonores (dont 55 % provient du trafic routier) seraient supérieurs à ceux attribuables à la pollution atmosphérique.
- Le manque d’activité physique : les infrastructures de transports sont majoritairement prévues pour la voiture et délaissent les autres modes de déplacement qui permettent une activité physique.
- L’aménagement du territoire favorisant la voiture consomme énormément d’espace, avec pour conséquences l’artificialisation des sols, la perte de biodiversité, etc.
Version longue :
- Cycling for climate and public health: a missed opportunity for France
- Article de Kévin Jean et Aurélien Bigo : Nous sous-estimons les effets négatifs de la voiture sur la santé
10/ La voiture, c’est la liberté !
Version courte : c’est un peu plus compliqué que ça. D’après Aurélien Bigo, la voiture s’est imposée dans nos mobilités, notre vie, nos territoires. Elle a indéniablement permis d’accéder à de nouvelles opportunités, de vivre à la campagne tout en travaillant en ville, de partir en vacances, d’élargir nos horizons.
Malheureusement, la promesse initiale de liberté s’est souvent transformée en dépendance, voire en addiction, quand le réflexe de la voiture empêche d’envisager les modes alternatifs, même quand ce serait possible. Tout cela pour se retrouver coincé(e) dans les embouteillages…
De plus, l’usage excessif de la voiture prive de liberté de nombreuses autres personnes (que les enfants jouent dans la rue, la liberté de faire du vélo à la campagne en sécurité, etc.)
Plus simplement : combien de millions de Françaises et Français sont dépendant(e)s de leur voiture et aimeraient avoir une alternative ?
Version longue : Le livre Voitures, Fake or not ? d’Aurélien Bigo chez Tana Editions
Bonus
Voici quelques notions ou articles également indispensables pour comprendre les enjeux.
- Les 12 discours de l’inaction climatique
- Existe-t-il vraiment une inertie climatique de 20 ans
- Le climat et la biodiversité sont indissociables, nous rappellent le GIEC et l’IPBES
- Les 20 articles co-écrits avec le CNRS
- NON, ce n’est pas trop tard, tout n’est pas foutu, avec sa variante “il reste 3 ans”
Pour passer à l’action
- 10 actions simples pour devenir écolo
- Vivre à 2 tonnes CO2eq / an, c’est possible !
- Simuler son empreinte carbone en 5 minutes
- Pourquoi arrêter l’avion ne devrait plus être un débat
22 Responses
“La voiture électrique est pire pour le climat que la voiture thermique”
La question ne peut pas être abordée de façon aussi simpliste. Si l’on se contente de mesurer le CO2 qui sort du pot d’échappement, évidemment que la voiture thermique ne fait pas le poids.
Mais une thèse intéressante a mis en évidence que le “grand remplacement” annoncé de la bagnole thermique par la voiture électrique était en lui même une aberration. Le coût environnemental de recyclage du parc de véhicules thermiques à détruire, le coût environnemental de la construction de nouvelles usines pour le véhicule électrique, le coût environnemental de production de chaque nouvelle voiture neuve électrique, le coût d’usage d’une voiture électrique hyper-connectée …. est bien plus lourd que les pauv’ grammes de CO2 qui sortent du pot d’échappement des voitures que nous pourrions encore conduire sans le moindre souci pendant des années, si le système ne les déclaraient pas obsolètes d’office pour en fabriquer une neuve.
A lire ici : https://autocollec.com/et-si-lecologie-cetait-de-rouler-avec-nos-voitures-anciennes/
Sur le point 9 : La voiture électrique ne résoud qu’une partie de la pollution sortant du véhicule : CO2 et les particules du pot d’échappement. Par contre, pas en ce qui concerne les particules fines dûes aux freins, aux pneus. https://www.consoglobe.com/pollution-meconnue-pneus-freins-voitures-cg
https://presse.ademe.fr/2022/04/plus-de-la-moitie-des-particules-fines-emises-par-les-vehicules-routiers-recents-ne-proviennent-plus-de-lechappement.html Ce qui peut être encore réduit par la conduite souple et non “sportive” (pas de ralentissement avant le feu rouge, freinage au dernier moment, démarrage très rapide etc.) des conducteuros (conducteurs/conductrices).
Ma dernière phrase peut être ambiguë. Je précise donc que je décrit comme conduite “sportive”, ce qui était écrit entre parenthèses. Pour réduire l’impact, c’est donc l’inverse à adopter : ralentir avant le feu rouge (arriver doucement), ne pas freiner au dernier moment (utiliser le frein moteur)… De plus, c’est une conduite qui peut être plus “ouvert”, plus prise en compte de l’environnement qui entoure los conducteuros (piéton, voisinage etc).
J’ai du mal à voir en quoi la voiture électrique est si incroyable que ça (et pourtant j’ai lu l’article correspondant), mais :
– faire plus d’extractions de terres encore plus rares que le pétrole,
– dépendre encore plus de pays aux régimes pas super démocratiques et pas franchement amicaux
– construire plus de centrales nucléaires pour répondre à la demande
– pas mal de matériaux utilisés pour construire la voiture ont du plastique, donc du pétrole,
==>pour une consommation de carbone équivalente à la thermique (peu importe que ce soit en production ou à l’utilisation, le résultat est le même) et une praticité moindre (nécessité de recharger plus etc.), clairement, ça ne semble pas super durable pour le long terme…
“Quand on regarde le graphique ci-dessus, on se demande bien l’utilité d’un SUV à Paris. Sauf erreur, les routes de montagne n’y sont pas très nombreuses…”
=> Attention, on dirait que vous légitimez l’usage de SUV en montagne. J’habite dans une zone très urbanisée de montagne (La Réunion), ou près de 30% des véhicules sont des SUV. Les chiffres des ventes sont formels, et ça empire. En 2023, n’importe quelle petite citadine est capable de monter un col de montagne et de rouler à 160kmh (on est d’accord que ça ne sert à rien). Donc je ne comprends toujours pas l’intérêt d’un SUV. D’un 4X4, si on est agriculteur ou qu’on est sur des chantiers, mais d’un SUV, non. A part le confort personnel, le fait d’être haut placé sur la route qui créé un sentiment de puissance et de sécurité, même en montagne, c’est inutile. Ça a même tendance à ajouter des angles morts dans les épingles serrées et donc à être dangereux pour les piétons et deux-roues. Enfin, l’argument que j’entends souvent “oui, mais les cardans sont plus costauds sur les routes de montagne”, c’est n’importe quoi. Un SUV, c’est comme avoir un sac à main de luxe, ça ne sert à rien, sauf à créer des inégalités.
Merci pour cet article en tout cas.
Ce ne sont pas des mensonges, mais des sujets de débat, sauf si l’on pense être le seul à détenir la vérité.
Point 4 : il y a un projet autoroutier pour contourner le centre de Rouen, où passent actuellement poids lourds et voitures, avec la pollution que cela entraîne. Alors, pour ou contre ces 25 km d’autoroute ?
Point 7 : habitant une ville moyenne (Rouen, donc), avec une famille assez nombreuse, ce n’est clairement pas un mensonge mais une pure vérité, malheureusement.
“10 mensonges”, c’es un titre accrocheur, mais dans la réalité “c’est un peu plus compliqué que ça”
point 7 : Faudrait lire, parce que c’est écrit , dès le départ, je cite ” c’est parfois vrai, mais ce n’est ni une généralité, ni une fatalité !” . Statistiquement parlant, c’est donc faux ( comme l’illustre parfaitement les déplacements domicile-travail de moins de 2 km) . Et votre cas particulier, même vrai, n’y change rien !
La voiture ne sert pas qu’aux déplacements domicile – travail quand on habite en province.
“Faudrait lire”, ben oui, j’essaye, merci du conseil.
Alors le contournement de Rouen, on fait ou on fait pas ?
Vous essayez, essayez encore alors . Parce que le seul exemple des trajets domicile-travail de moins de 2 km suffit à affirmer que c’est seulement parfois vrai … et donc, votre “pure vérité” , sur ce point , est fausse … question de rhétorique, et aussi de statistique, je me répète … c’est comme ceux qui disaient en Juillet, en France, en prenant leur cas particulier et le fait qu’il faisait “anormalement” frais pour un mois de Juillet , que c’était la preuve qu’il n’ y avait pas de réchauffement climatique … à l’échelle mondiale !
A Marc du Peloux,
Votre point 4 : Je comprends que cette autoroute semble être une solution contre la pollution. Pour autant, ce n’est-il pas une mauvaise “adaptation/solution” aux poids lourds et voitures en détruisant possiblement des terres fertiles, des arbres âgés, faire des agriculteuros (agriculteurs/agricultrices) sans terre, déposséder des propriétaires de maison ? La mini vidéo de France Inter sur le projet de l’A69 le révèle sur certains de ces points : https://www.youtube.com/watch?v=AU9wX7q4rew
Et planter de nouveaux arbres pour remplacer les anciens n’aident pas aujourd’hui car il faut des années pour qu’ils aient autant de feuilles que ceux abbatus.
De plus, une autoroute coûte cher en entretien ainsi que les routes (et les camions les abîment les plus :”un camion usant la route autant que 100 000 voitures”). Et plus la vitesse est élevée, plus rapidement elle s’abîme. Il faut du bitume extrait du pétrole pour les construire. Voici une vidéo expliquant comment elles sont construites ainsi ce qui est fait pour réduire leur impact en construction : https://www.youtube.com/watch?v=OA6481zUQu
Si cette autoroute passe près de Rouen, les véhicules vont-ils tous respecter la limitation de vitesse ? Qui n’est pas seulement abaissé pour limiter la pollution mais aussi limiter le bruit pour les riverains (qui ne pouvaient faire autrement pour certainos que d’habiter près d’une grande route ou autoroute). Beaucoup de conducteuros (conducteurs/conductrices) semblent ne pas y penser et ne voit seulement que le côté dangereux de la vitesse.
D’autres solutions seraient peut-être plus judicieuses comme faire en sorte qu’une partie de ces véhicules se réduisent, en rendant le transport ferrovière ou en car plus attractive en prix ? Même sans bénéfice sur le transport, cela ne vaut-il pas le coût de la construction, de l’entretien de l’autoroute et la destruction d’une partie de l’environnement ?
point 7 : Il me semble que l’omission est faite du temps et confort que procure aussi ce mode privilégié de transport. 10 km ou même 2 km en voiture n’est pas le même temps et confort qu’en vélo ou à pied surtout avec du nivelé et accompagné d’enfants ou sous un temps pluvieux et froid. Certes, auparavant, des humains s’en accommodaient mais iels ne connaissaient pas la voiture.
De plus, nos sociétés vivent de plus en plus vite. C’est du temps “gagné” pour autre chose. C’est pour cela aussi que le drive des super/hypermarché s’est autant développé hors grande agglomération.
Quand ralentissons-nous ? Quand revivons-nous à une vitesse un peu plus calme, un peu plus tranquille, un peu plus en harmonie (avec la nature et les autres animaux) comme celle des autres mammifères (pas forcément à leur vitesse) ? Les phénomènes naturelles qui s’accentuent semblent nous suivre dans cette course à la vitesse : vitesse du vent, vitesse de la pluie qui tombe, vitesse du dégel…
Si c’est afin de permettre de désengorger, “éviter la pollution” des petites routes ou des villes, les autoroutes devraient être non payantes aussi, non ? Pourtant, cela n’est pas toujours le cas et certaines ne sont utilisées que par seulement des personnes qui peuvent payer le prix aussi souvent. Le contournement de Rouen aura un péage. Est-ce qu’elle sera autant utilisée par les voitures et camions ?
https://www.paris-normandie.fr/id260587/article/2021-12-15/contournement-est-de-rouen-un-projet-qui-aura-mis-cinquante-ans-aboutir
https://www.seine-maritime.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Amenagement-Territoire-Urbanisme/Contournement-Est-de-Rouen/Realisation-du-projet-de-liaison-A28-A13-Contournement-Est-de-Rouen
Pour faire reculer la voiture, il faut des alternatives à la fois le vélo et les transports en commun.
Pendant les émeutes, quand les bus brûlaient, aucun politique de gauche n’a défendu les transports en commun. Il faut de la cohérence, on ne peut plus dire tout et son contraire.
Dans les avantages du 30 km/h, on pourrait ajouter la reduction de la circulation de transit car le logiciel waze rend une rue residentielle à 30 km/h moins intéressante qu’à 50 comme alternative à un grand axe embouteillé.
Bon article.
3 choses à noter :
– L’idée que les gens n’utilisent pas le vélo principalement à cause du manque d’infrastructure me semble un peu biaisée par le prisme des sondages. Peu de gens sont assez honnêtes pour avouer que ce sont de gros flemmards et qu’ils préfèrent rouler à 50 km sans efforts, je le vois dans chaque discussion sur le sujet. De plus, ceux qui proposent d’augmenter fortement ces infrastructures sont gentils, mais 1) ca risque de revenir très cher 2) il va falloir betonner dans les campagnes 3) ca ne résout pas le problème de la flemme.
– “Article de Kévin Jean et Aurélien Bigo : Nous sous-estimons les effets négatifs de la voiture sur la santé” -> lien mort
– Le système d’enregistrement du nom et mail dans l’espace commentaire ne marche pas, je dois tout retaper à chaque fois.
Il y a un livre à ce sujet (la flemme) : Homo confort, le prix à payer d’une vie sans efforts ni contraintes.
Pour le reste, les pistes cyclables ne coutent pas très cher, surtout au regard des bénéfices qu’elles induisent, notamment en matière de santé physique mais aussi mentales (il est très plaisant de pouvoir aller au travail en vélo). Elles n’ont d’ailleurs pas besoin d’être bétonnées ou bituminées. J’ai vécu longtemps dans un pays où beaucoup de pistes sont faites en terre battue et ca ne pose pas de problème particulier.
La voiture est le petit joujou que les politiques libéraux nous laissent pour faire mumuse.
En plus, entre la Tipp, les juteux péages, les parkings, les pneus, les réparations coûteuses…ça rapporte bien plus dans les caisses que le vélo, la marche ou même le train.
Donc malheureusement avec les politiques actuels on est pas près de changer et l’UE libérale ne veut surtout pas toucher à la sainte auto (Allemande comme la direction de l’UE!!!)
Il a été prouvé que la voiture coûte plus a l’État qu’elle ne rapporte -> https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2021/04/27/les-usagers-de-la-route-paient-ils-le-juste-prix-de-leurs-circulations
Bon courage. Si il y a bien un sujet qui crispe c’est la voiture. Ancienne citadine installée à la campagne (bien avant le covid, et dès que j’ai eu mon indépendance), je vois encore le décalage. Mes amis issus de la campagne qui prennent la voiture pour aller chercher des pizzas à moins de 5min à pied (elles vont être froides vous comprenez), cette envie incessante d’avoir une “grosse” voiture (je rigole car le coffre de ma zoé est aussi grand que celui de leur SUV), cet incompréhension de l’électrique (avec des préjugés à la pelle) et je ne parle même pas du train qui malgré une desserte correcte n’est jamais envisagés par la plupart d’entre eux. Bien obligé d’avoir une voiture (et oui, la boulangerie la plus proche est à 10km, mon boulot à 25km), je vous soutiens à 200% sur l’intégralité des points ci dessus, mais ça va être un combat de longue haleine. Petit point positif, la motorisation des plus riches semble avoir baissé dans les 10 dernières années sur vos graphique, le début d’une prise de conscience ??
Vous faites de l’excès de zoé. Hélas, j’ai bien peur que la voiture électrique ne soit qu’un avatar autant du technosolutionisme que du consumérisme. Le premier consiste à dire qu’un simple changement de moteur suffira à résoudre nos problèmes ; en faisant évidemment fit des quelques petits désagréments socio-économiques associés à la chose (dont l’extractivisme exacerbé, mais qu’importe, c’est pas sous nos fenêtres). Le second consiste à dire que puisque nous roulons « vert » il n’y a donc plus aucun problème à (re)produire le système actuel et donc des SUV en masse. Car électrique ou pas, le constructeur automobile doit continuer à vendre des bagnoles, et comme n’importe quel autre vendeur de n’importe quoi d’autre, à en vendre toujours plus et dans son cas, surtout des grosses charrettes puisque ce sont elles qui lui donne sa plus grosse marge bénéficiaire. bref, pour que tout change, il faut que rien ne change (c’est pas de moi).
Il n’y a pas non plus besoin d’une grosse boule de cristal pour comprendre que la voiture électrique pave la voie royale à la voiture autonome. Quintessence du technosolutionisme, je vous laisse imaginer comment ces millions de 4 roues connectées à la 5 ou 6 G vont être bons pour l’environnement et ce, quelle que soit la nature de l’énergie produite.
Exactement . Oh, et puis, juste un détail , faut construire “quelque” centrales nucléaires en plus , avec ce que ça implique , cf https://greenwashingeconomy.com/15-000-reacteurs-pour-alimenter-la-civilisation-en-electricite-nucleaire/#
Une vue de l’esprit, donc …
Oui enfin l’article part du principe qu’on remplace toutes les énergies par l’électricité, ce qui risque fort bien d’être impossible avant longtemps, de toute manière.
Et pour répondre à la voiture électrique, elle apparait comme un substitut essentiel à la voiture thermique, peu importe à quel point on en veut. Et ce n’est pas en rageant ni se moquant des gens qu’on va faire avancer les choses. En cela, vous avez encore pas mal à apprendre. La plupart des gens ont déjà du mal avec les arguments égoïstes et rationnels, alors avec les arguments moraux… ca ne va pas marcher. Enfin, c’est aussi une question de valeurs. Certains veulent continuer de vivre dans une société qui profite bien de sa richesse, et tant pis pour les désagréments, on installera tous des clim lol. Perso ca me dégoûte, mais ce n’est certainement pas en fistigeant les autres qu’on va les faire changer d’avis.
“elle apparait comme un substitut essentiel à la voiture thermique, peu importe à quel point on en veut” : c’est votre avis , mais ceci est une affirmation qui est tout sauf une évidence incontestable , et c’est un euphémisme … La voiture électrique, c’est un développement exponentiel de l’extraction minière dans les prochaines années , avec les impacts qui vont avec ( et la “mine propre”, ça n’existe pas … ) . “tant pis pour les désagréments” (sic) : euh, là on parle pas exactement de petit inconvénient ou autre effet de bord associé , mais de limites planétaires , et donc in fine de l’habitabilité de notre planète … au passage, même si ça paraît inconcevable à plus d’un , on peut vivre sans voiture ( électrique ou pas) , et même sans électricité , comme nous le rappellent fort à propos certains peuples ( mais pas sans eau : cf impact de l’extraction minière sur la ressource en eau ) … plus généralement et au delà de la voiture électrique , la société techno-industrielle est incompatible avec la vie sur Terre , lire ou écouter par exemple Hélène Tordjman , Aurélien Berlan , et tant d’autres … on peut aussi, effectivement, changer ( exemple : une voiture électrique à la place d’une thermique) … pour ne rien changer , et même au contraire ce faisant, qu’on le veuille ou non, appuyer sur l’accélérateur plein pot avec le mur en face …et fustiger commodément ceux qui tirent la sonnette ( ce qui ne va certainement pas plus faire avancer les choses)