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20 questions au futur gouvernement

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Nous sommes en 2024 et le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité sont toujours soit sous-traités dans les médias, soit traités comme des sujets à part, comme s’il y avait l’économie, le sport, la santé, l’éducation etc. d’un côté, et l’écologie de l’autre.

A la suite de la dissolution du 9 juin 2024, voici 20 propositions de sujets qui devront être soumis au prochain gouvernement. Il ne s’agira pas de seulement les interroger, mais de demander des solutions pour chaque sujet.

La qualité d’une interview dépend de l’invité(e), mais aussi des questions posées.

Si la justice sociale est au cœur d’une transition écologique réussie, les questions suivantes ne concerneront donc pas uniquement les émissions de gaz à effet de serre de la France.

1/ Les Français doivent drastiquement baisser leur consommation de viande pour que nous respections nos objectifs climatiques. Cette consommation stagne depuis plus d’une décennie, sans baisse notable. Qu’allez-vous mettre en place pour que cela change ?

Ce n’est pas une opinion mais un fait scientifique. Ni le gouvernement ni les autres partis ne sont assez sérieux sur le sujet, dans les propositions et l’accompagnement. Les émissions de gaz à effet de serre du système alimentaire représentent une part importante (22 %) de l’empreinte carbone de la France.

Les émissions directes de l’élevage représentent 46 Mt éqCO2 en 2021, soit 59 % des émissions de l’agriculture.

2/ Des milliers d’agriculteurs croulent sous les dettes, et n’ont tout simplement pas le choix : soit ils continuent à être le plus productif possible, soit ils tombent en faillite. Un modèle encouragé par les banques, l’Etat, les coopératives… Comment comptez-vous changer ce système et accompagner les agriculteurs ?

Lire notre interview de Nicolas Legendre, auteur de Silence dans les champs.

3/ Le GIEC explique que sans fermeture anticipée d’une partie des exploitations de charbon, gaz et pétrole, nous dépasserons un réchauffement de +1.5°C. Qu’allez-vous faire du scandale des forages pétroliers en gironde avec l’entreprise Vermilion ?

Citation du 3e volet du dernier rapport du GIEC : “Les émissions cumulées de CO2 projetées pour la durée de vie des infrastructures d’énergies fossiles existantes et planifiées, sans réduction supplémentaire, dépassent les émissions cumulées nettes de CO2 dans les trajectoires qui limitent le réchauffement à 1,5 °C (>50 %), sans dépassement ou avec un dépassement limité.” Pour en savoir plus, cette synthèse du rapport.

Lire l’article sur le scandale des forages pétroliers en Gironde

4/ Le président Macron avait promis de loger dignement tout le monde d’ici la fin de l’année lors de sa campagne présidentielle en 2017. Il y avait 330 000 sans abris en France en 2023, soit 1 fois et demie de plus qu’en 2018 et 2 000 sans-abris meurent en France chaque année. Quelles mesures concrètes et quels objectifs comptez-vous mettre en place ?

Pour aller plus loin, lire le rapport annuel de la Fondation Abbé-Pierre sur l’état du mal-logement en France 2022

5/ La version finale du plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3) n’aura jamais été publiée par le précédent gouvernement, malgré les mois de retard et l’avertissement du Haut Conseil pour le Climat. Qu’avez-vous prévu pour que l’Adaptation soit un sujet central en France ?

Assez rare pour le noter, le gouvernement a raison de préparer le pays à un possible + 4°C de réchauffement. Mais c’est malheureusement à cause de l’inaction climatique des différents gouvernements du monde, y compris du gouvernement Macron, que nous devons le faire. Un article dédié sur ce +4°C est disponible sur Bon Pote.

6/ 12 millions de Françaises et Français sont en situation de précarité énergétique. Dans la mesure où ce qui est actuellement proposé est très insuffisant pour répondre à nos objectifs climatiques, avez-vous un plan chiffré pour une rénovation énergétique efficace ?

La responsabilité du changement climatique est commune, mais différenciée. Tout le monde est responsable, mais le Français qui hésite entre se chauffer et manger est moins responsable que TotalEnergies, le gouvernement Macron ou Bernard Arnault qui pourraient aider à mettre fin aux 5.2 millions de passoires énergétiques.

7/ Allez-vous mettre un terme au chantier de l’autoroute A69 ? Et comment ?

Aucun scientifique en France ne justifie ce projet qui va à l’encontre de l’intérêt général, que vous choisissiez l’angle social, économique ou environnemental. Vingt-trois millions de subventions publiques, nos impôts, qui iront financer un projet qui augmentera les émissions de CO2 françaises. Les opposants ont depuis saisi la justice pénale pour prises illégales d’intérêt et trafic d’influence.

Lire nos articles sur l’autoroute A69

8/ 9,1 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France selon les derniers chiffres de l’INSEE, alors que le nombre de milliardaires progresse en France et leurs fortunes atteignent des sommets inédits. Que comptez-vous concrètement faire pour que tous les Français puissent vivre décemment ?

9/ Quand allez-vous inscrire les émissions des transports aériens et maritimes internationaux dans l’objectif national de neutralité carbone en 2050 et dans les budgets carbone ?

Cela fait partie des recommandations du Haut Conseil pour le Climat : inscrire les émissions des transports aériens et maritimes internationaux dans l’objectif national de neutralité carbone en 2050 et dans les budgets carbone, et l’inscrire dès maintenant, afin que cela soit pris en compte dès le calcul de l’empreinte carbone de la France.

Les émissions des transports internationaux ont augmenté de 10 % en 2023 par rapport à 2022 pour atteindre 20 Mt éqCO2 du fait d’une hausse du transport aérien international de 2,2 Mt éqCO2.

Source : Rapport annuel HCC 2024

10/ Réduire la place de la voiture individuelle en France est un impératif environnemental. Les émissions du secteur des transports représentent 34% des émissions nationales. Qu’allez-vous mettre en place pour une transition juste et efficace ?

Lire les recommandations du rapport annuel 2024 du Haut Conseil pour le Climat.

11/ Les canicules ont tué environ 33 000 Français entre 2014 et 2022, avec un pic important lors de l’été 2022. Qu’allez-vous faire pour que cela n’arrive plus et protéger les Français ?

Les morts des canicules lors de l’été 2022 n’ont jamais fait l’objet de questions à des politiques ou de sujets de débats. Des milliers de Français morts, dans le silence médiatique le plus complet. Les étés seront en moyenne de plus en plus chaud, et le HCC rappelle dans son rapport annuel 2023 que la France n’est pas prête.

12/ Entre 2021 et 2023, les banques françaises ont financé 67 milliards de projets d’énergies fossiles. Quelles seront vos actions concrètes pour réguler les banques et la finance afin qu’elles ne participent plus au réchauffement climatique ?

Entre 2021 et 2023, les grandes banques françaises ont fourni 67 milliards de dollars pour financer les énergies fossiles. Plus de 99 % de ce soutien provient de quatre banques : BNP Paribas (23,9 milliards de dollars), Crédit Agricole (17 milliards de dollars), Société Générale (15,6 milliards de dollars) et Banque Populaire Caisse d’Epargne (BPCE – 9,7 milliards de dollars).

Pour tout savoir sur les banques françaises qui réchauffent la planète, cet article synthétique rappelle les ordres de grandeur.

13/ La réforme des retraites est une aberration sociale et écologique. Allez-vous l’abroger et comment allez-vous assurer le financement ?

D’après le rapport du Haut Conseil pour le climat 2024, pour être soutenables, la mise en œuvre des dispositifs européens et leur déclinaison nationale devront tenir pleinement compte des impacts socio-économiques des mesures sur les travailleurs, les ménages et les entreprises, et privilégier des mesures socialement justes, ainsi qu’un dialogue pérenne avec l’ensemble des composantes de la société.

Pour comprendre pourquoi la réforme des retraites va à l’encontre de nos objectifs climatiques, lire cet article synthétique.

14/ Après avoir légèrement baissé lors de la décennie 2010-2019, l’empreinte carbone de la France stagne depuis 2019. Comment allez-vous communiquer sur l’empreinte carbone, et qu’allez-vous mettre en place pour la réduire ?

L’empreinte carbone ne fait l’objet d’aucune communication du gouvernement, qui préfère faire du greenwashing et/ou se vanter de la baisse des émissions sur notre territoire.

La différence entre l’empreinte carbone et les émissions territoriales est fondamentale et est l’une des recommandations du HCC, jamais prise en compte.

Figure 2.3a − Évolution de l’empreinte carbone de la France, des émissions importées et des émissions intérieures
Source : rapport annuel HCC 2024

15/ La réduction du trafic aérien est une nécessité pour respecter nos objectifs climatiques. Rien n’a été fait les 7 dernières années pour agir sur la demande. Qu’allez-vous mettre en place pour enfin obtenir des résultats ?

Comme le rappelle le dernier rapport annuel 2024 du HCC , “actuellement il n’existe pas de stratégie de mobilité longue distance, qui représente près de la moitié des distances parcourues et des émissions associées au transport de voyageurs”.

Les déplacements aériens internationaux ont augmenté en 2023 par rapport à 2022, entraînant une hausse des émissions de 2,2 Mt éqCO2.

Pour aller plus loin, voici 10 chiffres clefs à connaître sur l’impact climatique du secteur aérien.

16/ Nous n’allons pas respecter nos objectifs climatiques. Nos puits de carbone se sont effondrés en France sur la dernière décennie et absorbent moitié moins de carbone. Quand et comment allez-vous dire la vérité aux Français et qu’allez-vous mettre en place pour améliorer nos puits de carbone ?

L’explication donnée par CITEPA est très claire et devrait être rappelée systématiquement lorsqu’un membre du gouvernement se vante d’une baisse historique des émissions. Nos puits de carbone sont aussi en “baisse historique” :

Estimé à environ -45 Mt CO2 en moyenne dans les années 2000, ce puits s’est considérablement réduit pour atteindre environ -20 Mt CO2 dans les années récentes, notamment en raison de l’effet couplé de sécheresses à répétition depuis 2015, de maladies affectant le taux de mortalité des arbres, et d’une hausse des récoltes de bois. Cette diminution du puits implique un effort encore plus conséquent sur les autres secteurs afin de parvenir à la neutralité carbone.

Lire notre article sur les puits de carbone en France

17/ La biodiversité est aussi importante que le climat. Pourtant, les budgets alloués pour la protéger sont en baisse et les budgets destructeurs, comme la construction d’autoroutes, sont eux en hausse. Quand allez-vous mettre sur le même plan le climat et la biodiversité et y mettre les moyens ?

Les deux sont liés, comme l’a rappelé le rapport conjoint du GIEC et de l’IPBES.

18/ Une étude publiée en juillet 2024 alerte sur un effondrement des puits terrestres mondiaux en 2023 et un possible emballement du réchauffement climatique. Comment allez-vous prendre cela en compte, et qu’allez-vous faire pour contrer les discours de greenwashing des entreprises qui justifient leurs activités néfastes en parlant de compensation carbone en plantant des arbres ?

Pour comprendre l’utilité des puits de carbone terrestres et une synthèse de l’étude qui alerte sur leur possible effondrement, lire cet article.

19/ Nous sommes en 2024 et nous pouvons encore voir en France des publicités pour des activités ultra polluantes. Quand allez-vous réguler la publicité sur l’avion, la viande, les SUV, etc. ?

La Convention Citoyenne pour le Climat souhaitait dès 2023 à la fois interdire la publicité sur les produits les plus polluants (une sorte de loi Evin sur le climat) et réguler la publicité en général, afin de réorienter la consommation sur des produits plus vertueux sur le plan climatique et en mettant un frein à la surconsommation.

20/ Limiter la vitesse à 110 km/h sur l’autoroute est une mesure évidente, efficace et juste. C’est la seule mesure qui, du jour au lendemain, baisse les consommations de pétrole et nos émissions de GES de manière significative. Quand allez-vous rendre cette mesure obligatoire ?

Voici un exemple parfait de transition juste : la vitesse sur l’autoroute. Rappelons que l’Agence Internationale de l’Energie a présenté la baisse de vitesse sur autoroute comme premier levier pour réduire les consommations de pétrole dans les pays avancés. Article complet à lire sur le sujet.

20 bis/ Quand allez-vous déclarer la France en état d’urgence climatique ?

C’est le cas pour l’archipel du Vanuatu, et devrait être le cas pour tous les pays du monde.


Bien sûr, cette liste de questions est non exhaustive, plusieurs autres sujets très importants méritent d’être évoqués : la baisse des émissions dans le bâtiment ; le nucléaire ; le milliard d’euros demandé par les associations pour lutter contre les féminicides ; la souveraineté numérique ; la sanction du greenwashing qui est aujourd’hui criminel, etc. Vous pouvez faire d’autres suggestions en commentaires de cet article ou sur les réseaux sociaux.

POUR ALLER PLUS LOIN

Envie de creuser le sujet ? Cet article pourrait vous intéresser !

10 Responses

  1. Vous êtes hors sol.

    Le problème n’est pas le gouvernement, mais les électeurs.

    En 2000, Volkswagen avait sorti une petite voiture écologique pour l’époque : La Lupo 3L. (pour 3l/100 km). Elle a été vendue en tout et pour tout à 148 exemplaires en France (Cf. wikipédia). Ayant vu ce gros problème de vente , VW a ensuite réajusté son marketing et sorti le gros SUV Touareg en 2005 correspondant aux souhaits des acheteurs. En 2019, VW a fêté le millionième exemplaire vendu.

    Si un gouvernement essaye d’appliquer ne serait ce que 1% de ce que vous proposez, c’est les gilets jaunes dans tous les ronds-points. Et il sera à peu près certain de ne pas être réélu.

    La triste réalité de l’assemblée nationale : EELV = 38 députés , RN = 123 députés.

  2. @Virginie P
    Je crois avoir dit qu’il est nécessaire de réduire notre (pays riches) consommation de viande. Donc la-dessus nous sommes d’accord à moins que je n’ai pas été vraiment lue.
    Quant aux substituts de la viande que l’agro industrie tente de nous imposer, ils sont non seulement nocifs (ultra transformés) et coûteux, mais aussi ils nourrissent le capitalisme “vert” qui se prétend une alternative alors que c’est la solution rêvée pour que rien ne bouge. Mettre cette question en tête des 20 questions de Bon Pote est idéologiquement contestable. Les transports seraient un meilleur choix.

  3. Bonjour,

    Vous écrivez que “la biodiversité est aussi importante que le climat” ce qui est fort juste.

    Mais, alors, pourquoi 16 questions portant sur l’enjeu climatique et une seule sur la biodiversité ?

    (Le climat, il y a des “solutions” à vendre… n’est-ce pas ? Mais sans biodiversité, on crèvera aussi. Et si on dévaste tout avec des moyens propres, verts, durables et écoresponsables… aussi !)

  4. Françoise : la rengaine sur la viande est nécessaire car c’est aussi une réalité. On a vite fait de mettre sur un piédestal les beaux animaux qui paissent dans les alpages et entretiennent gratuitement nos beaux paysages qui sinon risqueraient de cramer l’été, le bon fromage du petit producteur… mais la réalité c’est que c’est une part minime voire négligeable de la consommation.
    Il y a aussi les produit animaux qu’on voit : la viande dans la poêle, mais là encore il y a une grosse partie de produits animaux qu’on ne voit pas et qu’on nous propose pourtant partout :
    la viande dans la sauce bolognaise (hors bio), il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle provienne d’ailleurs que d’un élevage intensif, les œufs (+/- en poudre) dans les biscuits, les protéines de lait dans la grande majorité des produits industriels/transformés… il y en a partout, en quantité phénoménale, et c’est la consommation quotidienne des français.

    Donc la réduction de consommation de produits animaux doit – à mon sens – faire partie de l’équation. Comme toujours, il faut mettre tout ça dans une grosse balance et voire où sont les postes de gains potentiels les plus importants.

    Au passage concernant la B12, dans tous les élevages intensifs les animaux sont supplémentés en B12 (dont le consommateur final profite ensuite indirectement) car les animaux n’en “produisent pas” non plus, ils devraient la consommer en étant au contact de la terre… ce qu’ils ne sont pas.
    Et le côté néfaste du régime vegan, même l’OMS met en avant ses avantages et a clairement conclu qu’il pouvait s’agir d’un régime sain, même à long terme. Le plus gros challenge pour les viandards consiste à comprendre qu’il ne faut pas “retirer la viande et les produits laitiers” de l’alimentation, mais manger différemment afin d’être sûr d’avoir l’ensemble des acides aminés, quantités de protéines… nécessaires. Et ça ça s’apprend.
    Le poulet-haricots verts du dimanche en version “sans poulet” n’a aucun sens (et c’est pas fun non plus). Il faut réapprendre totalement à composer notre alimentation, et ça fait partie des sujets sur lesquels un gouvernement pourrait aider (écoles, cantines, programmes télé sur les chaines publiques, …).
    Et le problème n’est pas de savoir si l’homme est omnivore ou pas (il l’est et l’à toujours été, c’est non discutable) mais plutôt de voir dans quelles proportions il a réellement BESOIN de produit animaux, et surtout si sa survie à long terme n’inciterait pas plutôt à s’en passer car il en a la possibilité aujourd’hui, ce qui n’était pas forcément pas le cas de l’homme des cavernes qui sans gras de mammouth ne passait pas l’hiver.

  5. La rengaine sur la viande devient fatigante. Tous les animaux, y compris l’Homme, contribuent à la production de CO2, pas seulement les animaux d’élevage. Ce qui est néfaste, c’est l’élevage intensif qu’il faut évidemment interdire, quelle que soit l’espèce. S’il est clair que les pays riches consomment trop de viande, il n’en reste pas moins que l’Homme est un omnivore et que la viande lui est nécessaire. Dans les pays pauvres, elle est un apport en protéines directement assimilables non négligeable. Si cet apport n’est pas indispensable dans les pays riches, la viande apporte des nutriments importants (diverses vitamines, zinc, sélénium…). La vitamine B12, présente aussi dans le poisson, ne se trouve dans aucun végétal. Les régimes sans viande ne sont pas indiqués et le régime vegan clairement contre indiqué. L’élevage ce n’est pas seulement de la viande, c’est aussi des laitages et des services environnementaux notamment à l’égard de la biodiversité…

    Les animaux d’élevage produisent un bouquet de services qui devrait être pris en compte et qui ne se résume pas à la nourriture : voir “Le résumé du rapport de l’Expertise scientifique collective réalisée par l’INRA à la demande des ministères en charge de l’Elevage et de l’Agriculture, et de l’Ademe”, novembre 2016. Lire en particulier p. 3 la définition du bouquet de services et p. 6 et 7 la présentation de ces services.
    Les phobies alimentaires ne font pas une politique.

  6. Vous attaquez par la viande. Ben, pas si simple : https://www.youtube.com/watch?v=vpTHi7O66pI, voir cette vidéo qui montre que le bétail bien utilisé peut-être un vrai levier pour changer le climat… Nous avons besoin de retrouver un équilibre sain entre la faune et la flore pour que les sols retrouvent leur santé… C’est l’impact carbone du bétail intensif qui est un problème…. et l’overdose, on a besoin de l’équivalent d’une quart d’oeuf par jour pour être en bonne santé.

    Autre point de vue : quand allons-nous gérer les priorités nationales en commençant par la base : la pyramide de Maslow à l’ENDROIT : un air respirable, une eau potable, des aliments… il devient urgent de faire de l’autosuffisance en eau en nourriture en soin une priorité nationale… Les premières pénuries alimentaires mondiales ne vont pas tarder à se matérialiser…
    Vous focalisez sur les injustices sociales – climatiques… et si on imposait à chaque français de commencer à baisser son empreinte carbone, d’inverser la tendance en choisissant les renoncements les plus faciles selon notre mode de vie : stop l’avion pour certains, stop la viande pour d’autres, stop les vacances, un appart plus petit, une tiny housse… faire comprendre aux français que croissance infinie dans un monde fini, c’est le détruire, on doit se partager et surtout prendre soin de ce qui reste!
    Oui, au report de la retraite, car travailler plus, pour gagner plus, c’est polluer plus.. surtout si ce n’est pas pour faire le tour du monde, choix malheureusement trop fréquent! mais pour prendre soin de la nature et sauver l’avenir de nos enfants! Tous dans les champs à planter des arbres, les arroser….On doit baisser le pouvoir d’achat des retraités qui est au dessus des actifs à ce jour… si on aime nos enfants et nos petits enfants 🙂 Revoir la balade de narayama est une leçon de vie pour nous autres égoistes de la société de consommation!

    Reformer le système économique avec un système de bonus malhus : c’est le système économique pour qui la destruction est un business rentable qui est la source du problème. Globalement, faire une guerre est un malhus, on flambe du carbone, pour détruire du carbone fossilisé dans les infrastructures détruites qu’il faudra reconstruire : que du négatif… pourtant on arrive à faire croire que c’est du bonus, CA des industries d’armement, CA de reconstruction!
    Reviser les taxes à 180° : taxer à mort matières premières et énergies qui polluent, de taxer le travail qui donne du sens à la vie. Réparer un objet DOIT être plus rentable que de vendre un neuf.
    Sans cette révision, la biffurcation est juste impossible, parce qu’elle n’est que cout, investissement et charge, et la destruction si bénéfique à court terme, la surexploitation de la nature le casse du siècle, plus les matières seront rares plus elles vont flamber (spéculation, offre-demande oblige) donc leur destruction profitable !

  7. À propos du système de retraites, et plus précisément de l’age de départ, que penser du rôle de l’énergie disponible utilisée par la société qui permet entre autres les retraites ?

    Selon Jancovici et d’autres, sans énergies « faciles » (65% de l’énergie utilisée en France est d’origine fossile, donc disponible H24, contrairement aux EnR à la mode, et facilement stockable et transportable), il faudra travailler davantage.

    Au delà du stricte débat cotisations / âge de départ / taux de remplacement, il faudrait, de mon point de vue, que cette réalité physique soit abordée.

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Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

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  1. Vous êtes hors sol.

    Le problème n’est pas le gouvernement, mais les électeurs.

    En 2000, Volkswagen avait sorti une petite voiture écologique pour l’époque : La Lupo 3L. (pour 3l/100 km). Elle a été vendue en tout et pour tout à 148 exemplaires en France (Cf. wikipédia). Ayant vu ce gros problème de vente , VW a ensuite réajusté son marketing et sorti le gros SUV Touareg en 2005 correspondant aux souhaits des acheteurs. En 2019, VW a fêté le millionième exemplaire vendu.

    Si un gouvernement essaye d’appliquer ne serait ce que 1% de ce que vous proposez, c’est les gilets jaunes dans tous les ronds-points. Et il sera à peu près certain de ne pas être réélu.

    La triste réalité de l’assemblée nationale : EELV = 38 députés , RN = 123 députés.

  2. @Virginie P
    Je crois avoir dit qu’il est nécessaire de réduire notre (pays riches) consommation de viande. Donc la-dessus nous sommes d’accord à moins que je n’ai pas été vraiment lue.
    Quant aux substituts de la viande que l’agro industrie tente de nous imposer, ils sont non seulement nocifs (ultra transformés) et coûteux, mais aussi ils nourrissent le capitalisme “vert” qui se prétend une alternative alors que c’est la solution rêvée pour que rien ne bouge. Mettre cette question en tête des 20 questions de Bon Pote est idéologiquement contestable. Les transports seraient un meilleur choix.

  3. Bonjour,

    Vous écrivez que “la biodiversité est aussi importante que le climat” ce qui est fort juste.

    Mais, alors, pourquoi 16 questions portant sur l’enjeu climatique et une seule sur la biodiversité ?

    (Le climat, il y a des “solutions” à vendre… n’est-ce pas ? Mais sans biodiversité, on crèvera aussi. Et si on dévaste tout avec des moyens propres, verts, durables et écoresponsables… aussi !)

  4. Françoise : la rengaine sur la viande est nécessaire car c’est aussi une réalité. On a vite fait de mettre sur un piédestal les beaux animaux qui paissent dans les alpages et entretiennent gratuitement nos beaux paysages qui sinon risqueraient de cramer l’été, le bon fromage du petit producteur… mais la réalité c’est que c’est une part minime voire négligeable de la consommation.
    Il y a aussi les produit animaux qu’on voit : la viande dans la poêle, mais là encore il y a une grosse partie de produits animaux qu’on ne voit pas et qu’on nous propose pourtant partout :
    la viande dans la sauce bolognaise (hors bio), il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle provienne d’ailleurs que d’un élevage intensif, les œufs (+/- en poudre) dans les biscuits, les protéines de lait dans la grande majorité des produits industriels/transformés… il y en a partout, en quantité phénoménale, et c’est la consommation quotidienne des français.

    Donc la réduction de consommation de produits animaux doit – à mon sens – faire partie de l’équation. Comme toujours, il faut mettre tout ça dans une grosse balance et voire où sont les postes de gains potentiels les plus importants.

    Au passage concernant la B12, dans tous les élevages intensifs les animaux sont supplémentés en B12 (dont le consommateur final profite ensuite indirectement) car les animaux n’en “produisent pas” non plus, ils devraient la consommer en étant au contact de la terre… ce qu’ils ne sont pas.
    Et le côté néfaste du régime vegan, même l’OMS met en avant ses avantages et a clairement conclu qu’il pouvait s’agir d’un régime sain, même à long terme. Le plus gros challenge pour les viandards consiste à comprendre qu’il ne faut pas “retirer la viande et les produits laitiers” de l’alimentation, mais manger différemment afin d’être sûr d’avoir l’ensemble des acides aminés, quantités de protéines… nécessaires. Et ça ça s’apprend.
    Le poulet-haricots verts du dimanche en version “sans poulet” n’a aucun sens (et c’est pas fun non plus). Il faut réapprendre totalement à composer notre alimentation, et ça fait partie des sujets sur lesquels un gouvernement pourrait aider (écoles, cantines, programmes télé sur les chaines publiques, …).
    Et le problème n’est pas de savoir si l’homme est omnivore ou pas (il l’est et l’à toujours été, c’est non discutable) mais plutôt de voir dans quelles proportions il a réellement BESOIN de produit animaux, et surtout si sa survie à long terme n’inciterait pas plutôt à s’en passer car il en a la possibilité aujourd’hui, ce qui n’était pas forcément pas le cas de l’homme des cavernes qui sans gras de mammouth ne passait pas l’hiver.

  5. La rengaine sur la viande devient fatigante. Tous les animaux, y compris l’Homme, contribuent à la production de CO2, pas seulement les animaux d’élevage. Ce qui est néfaste, c’est l’élevage intensif qu’il faut évidemment interdire, quelle que soit l’espèce. S’il est clair que les pays riches consomment trop de viande, il n’en reste pas moins que l’Homme est un omnivore et que la viande lui est nécessaire. Dans les pays pauvres, elle est un apport en protéines directement assimilables non négligeable. Si cet apport n’est pas indispensable dans les pays riches, la viande apporte des nutriments importants (diverses vitamines, zinc, sélénium…). La vitamine B12, présente aussi dans le poisson, ne se trouve dans aucun végétal. Les régimes sans viande ne sont pas indiqués et le régime vegan clairement contre indiqué. L’élevage ce n’est pas seulement de la viande, c’est aussi des laitages et des services environnementaux notamment à l’égard de la biodiversité…

    Les animaux d’élevage produisent un bouquet de services qui devrait être pris en compte et qui ne se résume pas à la nourriture : voir “Le résumé du rapport de l’Expertise scientifique collective réalisée par l’INRA à la demande des ministères en charge de l’Elevage et de l’Agriculture, et de l’Ademe”, novembre 2016. Lire en particulier p. 3 la définition du bouquet de services et p. 6 et 7 la présentation de ces services.
    Les phobies alimentaires ne font pas une politique.

  6. Vous attaquez par la viande. Ben, pas si simple : https://www.youtube.com/watch?v=vpTHi7O66pI, voir cette vidéo qui montre que le bétail bien utilisé peut-être un vrai levier pour changer le climat… Nous avons besoin de retrouver un équilibre sain entre la faune et la flore pour que les sols retrouvent leur santé… C’est l’impact carbone du bétail intensif qui est un problème…. et l’overdose, on a besoin de l’équivalent d’une quart d’oeuf par jour pour être en bonne santé.

    Autre point de vue : quand allons-nous gérer les priorités nationales en commençant par la base : la pyramide de Maslow à l’ENDROIT : un air respirable, une eau potable, des aliments… il devient urgent de faire de l’autosuffisance en eau en nourriture en soin une priorité nationale… Les premières pénuries alimentaires mondiales ne vont pas tarder à se matérialiser…
    Vous focalisez sur les injustices sociales – climatiques… et si on imposait à chaque français de commencer à baisser son empreinte carbone, d’inverser la tendance en choisissant les renoncements les plus faciles selon notre mode de vie : stop l’avion pour certains, stop la viande pour d’autres, stop les vacances, un appart plus petit, une tiny housse… faire comprendre aux français que croissance infinie dans un monde fini, c’est le détruire, on doit se partager et surtout prendre soin de ce qui reste!
    Oui, au report de la retraite, car travailler plus, pour gagner plus, c’est polluer plus.. surtout si ce n’est pas pour faire le tour du monde, choix malheureusement trop fréquent! mais pour prendre soin de la nature et sauver l’avenir de nos enfants! Tous dans les champs à planter des arbres, les arroser….On doit baisser le pouvoir d’achat des retraités qui est au dessus des actifs à ce jour… si on aime nos enfants et nos petits enfants 🙂 Revoir la balade de narayama est une leçon de vie pour nous autres égoistes de la société de consommation!

    Reformer le système économique avec un système de bonus malhus : c’est le système économique pour qui la destruction est un business rentable qui est la source du problème. Globalement, faire une guerre est un malhus, on flambe du carbone, pour détruire du carbone fossilisé dans les infrastructures détruites qu’il faudra reconstruire : que du négatif… pourtant on arrive à faire croire que c’est du bonus, CA des industries d’armement, CA de reconstruction!
    Reviser les taxes à 180° : taxer à mort matières premières et énergies qui polluent, de taxer le travail qui donne du sens à la vie. Réparer un objet DOIT être plus rentable que de vendre un neuf.
    Sans cette révision, la biffurcation est juste impossible, parce qu’elle n’est que cout, investissement et charge, et la destruction si bénéfique à court terme, la surexploitation de la nature le casse du siècle, plus les matières seront rares plus elles vont flamber (spéculation, offre-demande oblige) donc leur destruction profitable !

  7. À propos du système de retraites, et plus précisément de l’age de départ, que penser du rôle de l’énergie disponible utilisée par la société qui permet entre autres les retraites ?

    Selon Jancovici et d’autres, sans énergies « faciles » (65% de l’énergie utilisée en France est d’origine fossile, donc disponible H24, contrairement aux EnR à la mode, et facilement stockable et transportable), il faudra travailler davantage.

    Au delà du stricte débat cotisations / âge de départ / taux de remplacement, il faudrait, de mon point de vue, que cette réalité physique soit abordée.

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