Infographie : 10 bonnes pratiques de communication sur le climat

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10 bonnes pratiques
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La communication dans un climat qui change déjà est un élément de réussite indispensable pour le respect de nos objectifs climatiques. Enseignants, journalistes, écrivains, communicants : tous vous diront que la forme est aussi importante que le fond, car elle permet à celui qui vous écoute ou vous lit de vous suivre et de s’approprier votre propos.

Mais même si elles sont un préalable indispensable, la sensibilisation, l’information et la meilleure pédagogie au monde ne sont pas suffisantes pour provoquer le passage à l’action.

Après avoir présenté les 10 erreurs de communication sur le climat, voici 10 conseils qui peuvent vous aider à parler du climat et à sensibiliser à la nécessité de l’action climatique.

Ces pratiques sont subjectives, fondées sur des années d’échanges, de débats, d’erreurs commises, de lectures de littérature scientifique et d’échanges avec des activistes et scientifiques confrontés à la même question qui doit tous nous habiter : comment garder une Terre habitable pour toutes et tous ?

1/ Instaurer les conditions d’un dialogue

Assurez-vous que votre discours soit clair pour votre interlocuteur. Si c’est clair pour vous, ce n’est pas forcément le cas pour l’autre. Des éléments même très techniques peuvent être compris si les termes sont bien définis, avec des exemples concrets. C’est à la personne qui parle de faire le travail de vérification, pas à celle qui prend le temps et fait l’effort d’écouter.

Evitez le jargon et les mots très abstraits. Sauf si discussion entre initié(e)s, partez du principe que la personne découvre le sujet, tout comme les personnes qui voient ou verront cet échange.

Enfin, les arguments ou faits qui ont provoqué le changement chez une personne ou chez vous ne seront peut-être pas les bons, ou n’auront pas la même chance d’interpeller une autre personne. Tout le monde a une sensibilité différente, un parcours différent.

2/ Entamer le dialogue par ce qui vous rapproche

Plutôt que de commencer par les désaccords, partez de ce qui vous rapproche. Etes-vous d’accord sur le réchauffement climatique d’origine anthropique ? Sur la part de la responsabilité de l’homme dans ce réchauffement ? Partagez-vous le fait que nous soyons en urgence climatique et que le modèle actuel ne peut répondre aux objectifs climatiques ?

Un décroissant pourrait trouver des points commun avec un écomoderniste. Même un anarchiste pourrait se trouver des similitudes avec un néo-libéral… Qu’avez-vous en commun ? Sur quels terrains avancer ensemble ? Si bien sûr, la mauvaise foi s’invite sur les bases du changement climatique ou du changement nécessaire, appliquez la loi de Brandolini.

3/ Partir du quotidien

Comment le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité vont peser sur la ou les personnes à qui vous vous adressez ? Mettez-vous à la place de l’autre (et demandez-lui de se mettre à votre place).

Pour cela, partez du vécu de votre interlocuteur, de son quotidien. Les canicules et les risques sur la santé, les sécheresses et la nourriture, les inondations avec des écoles qui seront fermées, les restaurants fermés, le bac annulé. Evitez de commencer avec une morale universelle qui n’existe pas et prenez en compte les différents besoins, valeurs et inspirations de chacun.

Il est également fréquent que la communication porte sur des temporalités lointaines (les conséquences d’ici 2100), des lieux lointains (en Antarctique), mais rappelez à votre interlocuteur que tout cela a et aura également des conséquences dans les pays industrialisés et donc dans nos quotidiens.

4/ Qu’est-ce qui bloque ?

Essayez de comprendre ce qui va bloquer chez votre interlocuteur. C’est bien connu, savoir ne suffit pas à provoquer le changement. Avoir raison non plus.

Demandez jusqu’où il ou elle peut aller, peut et veut changer, et ce qui faciliterait le changement. En ce sens, le troisième volet du dernier rapport du GIEC est extrêmement intéressant. Il souligne l’importance du rôle des pouvoirs publics à accompagner les citoyens et citoyennes pour qu’ils/elles puissent modifier leurs comportements.

  • C6 : Les zones urbaines peuvent réduire considérablement les émissions de GES grâce à la transition systémique des infrastructures et de la forme urbaine vers des voies de développement à faible taux d’émissions.
  • C10 : L’atténuation du côté de la demande englobe les changements dans l’utilisation des infrastructures, l’adoption des technologies d’utilisation finale, et les changements socioculturels et comportementaux. Les mesures prises ou à venir au niveau de la demande peuvent réduire les émissions mondiales de GES dans les secteurs d’utilisation finale de 40 à 70 % d’ici à 2050 par rapport aux scénarios de référence (confiance élevée).

5/ Être alarmant sans être alarmiste

Informer sur le changement climatique est de nature alarmante, donc susceptible de causer une vive inquiétude. Mais l’objectif n’est pas d’être alarmiste et de répandre volontairement des bruits pour inquiéter la population.

C’est un biais des doomistes et de certains effondristes de dire que tout “tout est foutu”, “c’est trop tard’, “ça changera jamais“. C’est faux : nous avons notre avenir climatique entre nos mains.

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6/ Être honnête

L’honnêteté est absolument clef pour faire passer un message. Aussi, il est important, si possible, d’expliquer votre position. Quel est votre objectif in fine, et les intérêts que vous pourriez avoir derrière votre action ou votre discours. Ayez conscience de vos propres biais.

Reconnaitre la difficulté des enjeux, sans les sur ou sous-estimer, est également très important. Dire que la transition écologique sera un jeu d’enfant, qu’il n’y aura ni effort ni changement radical (en moyenne) serait mentir et pourrait à terme provoquer une forme de réactance.

7/ Le climat n’est pas qu’un problème d’écologistes

Le climat n’est pas qu’un problème d’écologistes : c’est un problème social, un problème d’économie. Il ne faut pas confondre la fin et les moyens. Comment, dans un climat qui change, vous maintenez l’éducation, la santé, le pouvoir d’achat, un logement digne, un accès aux services publics, la culture, un métier qui a du sens et qui est rémunérateur ? C’est sur ces sujets-là qu’il faut dialoguer, débattre, et trouver des collectivement des solutions. Faites prendre de la hauteur à votre interlocuteur.

8/ Insister sur les co-bénéfices

Malgré la difficulté des enjeux de la transition énergétique, il est important de rappeler qu’une très grande majorité des personnes ont un intérêt à ce que cette transition arrive… à l’exception des vendeurs de yachts et exportateurs de gaz et pétrole bien sûr. Le GIEC a ainsi rappelé plusieurs co-bénéfices dans ses derniers résumés pour les décideurs. Quelques exemples :

  • Groupe 1, sur la santé : “Pour limiter le réchauffement, il faudra des actions fortes, rapides et durables de réduction des émissions de CO2, de méthane mais aussi des autres gaz à effet de serre. Cela réduirait non seulement les conséquences du changement climatique mais améliorerait aussi la qualité de l’air.
  • Nous avons notre avenir climatique entre nos mains, il ne tient qu’à nous de réduire drastiquement nos émissions, rapidement, et de façon durable.
  • Groupe 2, si garder un avenir vivable et durable est votre intérêt… : “Les preuves scientifiques cumulées sont sans équivoque : le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé planétaire. Tout retard supplémentaire dans l’action mondiale concertée et anticipée en matière d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique manquera une brève occasion, qui se referme rapidement, de garantir un avenir vivable et durable pour tous.
  • Groupe 3, agir coûtera moins cher que le Business as usual

9/ Tout le monde peut agir, à son échelle

“Nul besoin de devenir les clones des uns des autres”, nous dit George Marshall dans Le syndrome de l’autruche. Nous n’avons pas besoin d’un type d’activiste climat mais de personnes engagées, sous toutes les formes possibles. Mettez l’accent sur la coopération plutôt que l’unicité. Il n’y a pas une solution magique mais des centaines d’approches différentes qui peuvent marcher pour que la personne passe à l’action ou souhaite passer à l’action.

Rappelez également que nous aurons besoin des actions individuelles ET collectives, et qu’il ne faut surtout pas opposer les deux. Les actions individuelles ne comptent pas pour 25% ou 45%, et les collectives le reste. C’est combiné et non additionné :

Crédit : Thomas Gibon / Bon Pote

Les actions individuelles peuvent également créer un moment symbolique et peuvent parfois amener à un changement systémique.

Enfin, la responsabilité du changement climatique est collective, mais différenciée. Tout le monde est certes responsable, mais pas du tout à la même échelle. La quantité d’efforts ou de changements demandée à Bernard Arnault n’est pas la même que celle demandée à une personne qui touche le salaire médian français. Sans justice sociale, pas de transition écologique.

10/ Cohérence et exemplarité

Cohérence et exemplarité vous seront toujours demandées. Que vous trouviez cela juste ou pas (attaque ad hominem), un message sera toujours plus accepté si vous jouez la carte de la transparence. Par exemple, lors des discussions sur l’empreinte carbone, au-delà du fait que ce ne soit pas un concours de pureté, reconnaître que vous n’êtes pas parfait(e) mais que vous faites de votre mieux est toujours plus accepté qu’une personne pleine d’injonctions mais qui ne montre pas patte blanche.

Ayez également conscience qu’alerter sur le bilan carbone de l’avion si vous le prenez tous les week-end, ou sur l’empreinte carbone de viande si vous en mangez tous les jours… vous exposera au risque de ne pas être crédible et/ou de vous faire attaquer pour cela. Les personnes qui ne veulent pas changer préfèrent en général s’attaquer au messager plutôt qu’au message.

Avis à nos politiques : si vous souhaitez que les Français participent à la transition écologique, évitez d’aller voter en jet privé

Le mot de la fin

Nous avons la chance d’avoir des scientifiques qui travaillent depuis des décennies pour nous aider à comprendre les conséquences de nos modes de vie.

A nous, citoyennes et citoyens, de faire en sorte que leurs messages et travaux soient diffusés à l’audience la plus large possible. Les enjeux climatiques sont les enjeux des décennies à venir et il est tout simplement impossible de voter « démocratiquement » si une majorité de citoyen(ne)s sont mal informé(e)s sur ce qui va pourtant rythmer leur vie.

Enfin, cette liste de bonnes pratiques est une liste non exhaustive mais il a fallu faire un choix. Multiplier les formes et les approches est aussi indispensable que sortir de la bulle de filtre écolo. Cela n’a pas été précisé, mais certaines personnes ne voudront rien entendre, rien changer. Au risque de se répéter : si en face de vous un platiste vous dit que le réchauffement climatique est un mensonge et n’apporte aucune preuve ou source, ne perdez pas votre temps : adoptez la loi de Brandolini !

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3 Responses

  1. Merci pour cet article très intéressant. Je trouve que les gens, de manière générale, ne savent pas (plus ?) dialoguer/échanger. Je me permettrais d’évoquer quelques éléments qui complètent et recoupent un certain nombre des points que vous listez.
    D’abord, pour débattre avec une personne, il faut pouvoir lui répondre. Pour pouvoir lui répondre, il faut réussir à comprendre sa position. Et pour être en capacité de comprendre sa position, il faut faire l’effort d’écouter ce qu’elle a à nous dire. Il me semble donc que la base de tout, c’est notre capacité d’écoute de l’autre.
    Cela nous demande aussi d’adopter une position basse, de sortir du “j’ai raison et tous les autres ont tort”, et de l’urgence de devoir convaincre toutes les personnes qui pensent différemment. Cela veut dire qu’il faut accepter que les personnes qui adoptent des positions que l’on peut qualifier d'”anti-écologistes” aient des motifs bien précis de dire ce qu’elles disent. Explorer ces raisons, c’est ce qui va permettre de trouver ce qui rapproche, et ainsi d’ouvrir le dialogue et aboutir à un consensus.
    Un exemple : la personne qui s’oppose aux écolos en disant qu’elle est obligée de prendre sa voiture, qu’elle n’a pas les moyens de s’acheter une voiture électrique et qu’elle est mise en difficulté parce qu’on taxe trop le carburant. Si on creuse un peu, il est relativement facile de se mettre d’accord sur le fait qu’un écologiste ne va pas chercher à mettre en difficulté la personne qui utilise sa voiture pour travailler, mais va s’attaquer d’abord à ceux qui surconsomment, travailler à garantir une meilleure répartition des richesses et oeuvrer à des solutions collectives pour permettre aux plus précaires d’être bénéficiaires et non victimes des mesures écologiques.
    Cette démarche me semble tout aussi importante dans la “lutte contre l’extrême droite” (j’utilise ici une expression que je n’aime pas, car je pense qu’au lieu de “lutter contre”, il vaudrait mieux emporter l’adhésion). Les discours que j’entends autour de moi sur les “fachos”, les “c…ards” qui votent à l’extrême droite bloquent totalement le dialogue. Comment faire adhérer d’autres personnes à notre message si on les considère comme idiots ou malfaisants ? Il faudrait au contraire tenter comprendre ce qui les motive à faire ce choix, à adopter ce discours. Il y a bien chez ces gens, comme chez nous, écolos, un malaise face au monde actuel, le sentiment qu’on est dans une impasse. Partir de ce sentiment peut peut-être permettre de construire quelque chose de commun, où le coupable n’est pas le migrant ou l'”assisté”, où la solution n’est pas dans l’exclusion et la haine. Parce qu’on a beau voter extrême droite, on vit aussi la solidarité au quotidien, avec sa voisine, ses amis.
    En bref, je crois que le travail que nous avons à faire est avant tout, par notre capacité d’écoute, de faire ressurgir chez l’autre tout ce qu’il y a de plus positif et que nous cultivons chez les écolos (respect de l’humain et du vivant, solidarité, partage,…), qui est hautement plus désirable que les sombres desseins des ultra-capitalistes, extrémistes et autres, plutôt que de s’opposer à lui de manière frontale et avec un mépris plus ou moins perceptible.

  2. Merci pour cet article
    pour info il manque (ou je ne vois pas) les exemples pour le point 8 (fin de paragraphes).
    j’aimerais bien les voir ! merci beaucoup.

  3. Super outil simple et clair pour communiquer sur le climat autour de moi !
    Merci 1000 fois, Thomas !

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Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

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3 Responses

  1. Merci pour cet article très intéressant. Je trouve que les gens, de manière générale, ne savent pas (plus ?) dialoguer/échanger. Je me permettrais d’évoquer quelques éléments qui complètent et recoupent un certain nombre des points que vous listez.
    D’abord, pour débattre avec une personne, il faut pouvoir lui répondre. Pour pouvoir lui répondre, il faut réussir à comprendre sa position. Et pour être en capacité de comprendre sa position, il faut faire l’effort d’écouter ce qu’elle a à nous dire. Il me semble donc que la base de tout, c’est notre capacité d’écoute de l’autre.
    Cela nous demande aussi d’adopter une position basse, de sortir du “j’ai raison et tous les autres ont tort”, et de l’urgence de devoir convaincre toutes les personnes qui pensent différemment. Cela veut dire qu’il faut accepter que les personnes qui adoptent des positions que l’on peut qualifier d'”anti-écologistes” aient des motifs bien précis de dire ce qu’elles disent. Explorer ces raisons, c’est ce qui va permettre de trouver ce qui rapproche, et ainsi d’ouvrir le dialogue et aboutir à un consensus.
    Un exemple : la personne qui s’oppose aux écolos en disant qu’elle est obligée de prendre sa voiture, qu’elle n’a pas les moyens de s’acheter une voiture électrique et qu’elle est mise en difficulté parce qu’on taxe trop le carburant. Si on creuse un peu, il est relativement facile de se mettre d’accord sur le fait qu’un écologiste ne va pas chercher à mettre en difficulté la personne qui utilise sa voiture pour travailler, mais va s’attaquer d’abord à ceux qui surconsomment, travailler à garantir une meilleure répartition des richesses et oeuvrer à des solutions collectives pour permettre aux plus précaires d’être bénéficiaires et non victimes des mesures écologiques.
    Cette démarche me semble tout aussi importante dans la “lutte contre l’extrême droite” (j’utilise ici une expression que je n’aime pas, car je pense qu’au lieu de “lutter contre”, il vaudrait mieux emporter l’adhésion). Les discours que j’entends autour de moi sur les “fachos”, les “c…ards” qui votent à l’extrême droite bloquent totalement le dialogue. Comment faire adhérer d’autres personnes à notre message si on les considère comme idiots ou malfaisants ? Il faudrait au contraire tenter comprendre ce qui les motive à faire ce choix, à adopter ce discours. Il y a bien chez ces gens, comme chez nous, écolos, un malaise face au monde actuel, le sentiment qu’on est dans une impasse. Partir de ce sentiment peut peut-être permettre de construire quelque chose de commun, où le coupable n’est pas le migrant ou l'”assisté”, où la solution n’est pas dans l’exclusion et la haine. Parce qu’on a beau voter extrême droite, on vit aussi la solidarité au quotidien, avec sa voisine, ses amis.
    En bref, je crois que le travail que nous avons à faire est avant tout, par notre capacité d’écoute, de faire ressurgir chez l’autre tout ce qu’il y a de plus positif et que nous cultivons chez les écolos (respect de l’humain et du vivant, solidarité, partage,…), qui est hautement plus désirable que les sombres desseins des ultra-capitalistes, extrémistes et autres, plutôt que de s’opposer à lui de manière frontale et avec un mépris plus ou moins perceptible.

  2. Merci pour cet article
    pour info il manque (ou je ne vois pas) les exemples pour le point 8 (fin de paragraphes).
    j’aimerais bien les voir ! merci beaucoup.

  3. Super outil simple et clair pour communiquer sur le climat autour de moi !
    Merci 1000 fois, Thomas !

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