Doit-on interdire les jets privés ?

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Voilà une semaine que politiques et médias parlent des jets privés. A l’origine de cet intérêt médiatique, Julien Bayou, député EELV, qui a émis le souhait de “bannir les jets privés”. D’après lui, « c‘est la mesure qui pénalise le moins de monde pour l’impact le plus grand et le plus immédiat en faveur du climat. C’est une question de justice ».

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Pour certains, c’est « un attentat aux libertés », un « ayatollah vert », un « khmer vert ». Pour d’autres, c’est une mesure tout à fait logique en pleine urgence climatique. Compte tenu du prix d’un vol en jet privé et de la fortune moyenne des personnes qui les utilisent (1.3 milliard d’euros), ces réactions médiatiques ne sont finalement pas si surprenantes.

A quel point les jets privés polluent-ils ?

Pour avoir un débat éclairé, il faut tout d’abord connaître l’impact de l’aérien, et plus particulièrement celui des vols privés. Un rapport exhaustif a été publié par Transport & Environment en 2021 et nous pouvons en retenir plusieurs points clefs :

  • Les jets privés sont en moyenne 10 fois plus polluants que les avions commerciaux (par passager), eux-mêmes 50 fois plus polluants que le TGV. Un écart qui se creusera au fur et à mesure que les utilisateurs de jets privés se tourneront vers des avions plus grands et plus polluants que leurs alternatives commerciales.
  • En une heure, un seul jet privé peut émettre deux tonnes de CO2. La moyenne annuelle d’émissions d’un Européen est de 8.2 tonnes CO2eq, celle d’un Français est d’environ 10 tonnes.
  • En 2019, un vol sur dix au départ de la France a été effectué en jet privé, et la moitié a parcouru moins de 500 km. Rappelons que les vols les plus courts sont les plus polluants par km parcouru.
  • Le propriétaire moyen d’un jet privé dispose d’une fortune de 1,3 milliard d’euros, et la France et le Royaume-Uni dominent le marché des jets privés. Les vols au départ de ces pays émettent chacun plus de CO2 que 20 autres pays européens réunis.
  • Nice est dans le top 10 des aéroports pour les jets privés. Cela confirme que les jets privés sont utilisés par des personnes fortunées pour profiter du soleil et de la splendeur de Nice, un peu moins pour les affaires…
Les 10 trajets les plus empruntés en jet privé (et donc les plus polluants) d'Europe en 2019.
Les 10 trajets les plus empruntés en jet privé (et donc les plus polluants) d’Europe en 2019. Source

Jets privés 1 – 0 justification rationnelle

Nous comprenons des chiffres qu’un aller simple Paris-Nice en jet privé, c’est environ 2 tonnes de CO2, soit le budget carbone annuel cible d’un Français pour 2050. C’est émettre en une heure ce qu’il faudrait émettre au maximum en un an. Rappelons également que 1% des voyageurs qui prennent l’avion sont responsables de 50% des émissions du secteur aérien, et oui, les jets privés y sont pour quelque chose.

Peu importe votre bord politique, vous vous rendez vite compte qu’un vol en jet privé est l’une des pires choses que vous puissiez faire pour l’environnement et que ce n’est absolument pas compatible avec l’Accord de Paris et nos engagements climatiques. D’ailleurs, personne (je dis bien personne) n’a été capable de justifier l’usage des jets privés d’un point de vue rationnel : éditorialistes, politiques, haters sur les réseaux sociaux, etc.

Si le débat n’est pas rationnel, il est idéologique, et avantage une certaine catégorie de personnes.

Les jets privés, nouvelle grande cause nationale à défendre

En quittant son poste de ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari avait déclaré en mai dernier “nous avons engagé – pour de bon – la transition vers l’avion bas carbone”. C’est un mensonge, puisque le Haut Conseil pour le Climat dit dans son rapport annuel 2022 que “la stratégie de décarbonation de l’aérien n’est pas engagée, malgré les démonstrateurs technologiques et industriels, et n’intègre pas la maîtrise de la demande”.

Une phrase on ne peut plus claire, qui réfute donc les arguments fallacieux du lobby aéronautique et du gouvernement Macron 1. Y a t-il un changement pour Macron 2 ? C’est ce que nous pourrions espérer, via notamment Clément Beaune, nouveau ministre délégué chargé des Transports : « Il faut changer les comportements et fixer des règles encadrant ces vols privés, au niveau européen, c’est utile et nécessaire ». D’après le Canard Enchaîné, il a vite été rappelé à l’ordre par le Président E. Macron :”le plan de sobriété ne doit pas être le concours Lépine de toutes les idées démagos de ministres qui ont envie de faire parler d’eux“.

Nous comprenons donc de ce gouvernement que proposer d‘arrêter d’envoyer des e-mails rigolos à des amis c’est efficace et pas démago. Nous apprenons également que couper le wifi est efficace et pas démago. En revanche, limiter les émissions de CO2 des jets privés, ce n’est pas efficace et c’est démago.

Jets privés et retour du chantage à l’emploi écologique

La pire des défenses est probablement venue d’Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, qui a déclaré “dans la majorité des cas, ce sont des transports commerciaux, c’est créateur d’emplois“. L’emploi est toujours l’argument ultime des politiques et chef(fe)s d’entreprise pour justifier tout et n’importe quoi. Ce fut le cas lors des Ubers Files, et c’est à nouveau le cas pour les jets privés.

Mais qu’est-ce que cela signifie au fond ? Qu’on ne peut rien changer, car des emplois sont en jeu ? TotalEnergies doit continuer ses exploitations gazières et pétrolières ad vitam aeternam car il y a des emplois en jeu ? Pourquoi l’emploi n’est pas un problème quand les entreprises délocalisent pour raisons fiscales ou n’importe quelle coupe dans la masse salariale pour faire plaisir à quelques actionnaires, alors que l’entreprise est très largement profitable ?

Il est d’ailleurs courant que celles et ceux qui demandent à changer de système économique soient comparés à des égoïstes ou des utopistes car ils ou elles ne pensent pas aux “emplois”. C’est faux. C’est au contraire pour cela que ces personnes demandent de l’anticipation et de la planification, pour éviter une casse sociale. Ce chantage à l’emploi des dirigeants irresponsables doit cesser le plus rapidement possible.

Finalement, peu importe le nombre de canicules. Peu importe la sécheresse. Peu importe que la France soit en feu. Le gouvernement Macron, comme tous les précédents, préfèrera toujours faire passer le profit avant la survie et le bien-être de millions de personnes.

Sans justice sociale, pas de transition écologique

Depuis le début de l’été, les “écolos” se font traiter de “khmer vert“, “ayatollah vert“, etc. Le système qui nous dirige vers un monde à +3°C se défend comme il peut. Ce ne sont pas les insultes qui vont vous épargner plus de canicules, mais bien un changement de système.

Ce changement de système sera impossible sans justice sociale. On ne peut pas demander à tout le monde de prendre son vélo si des exilés fiscaux sont sur leur yacht. On ne peut pas demander aux Français de prendre le train au lieu de l’avion quand le Premier ministre fait un aller-retour en jet privé pour voter, ou que les billets sont parfois jusqu’à 5 fois plus cher. Alors que le GIEC a rappelé en février dernier son caractère incontournable, elle ne fait toujours pas partie de la stratégie du gouvernement pour la transition énergétique.

Enfin, un point très important est rarement évoqué. On ne peut pas réduire les émissions des plus riches à leurs seules émissions, les fameux “1%”. Ils ne font pas qu’émettre du C02, ils tirent tout un système croissantiste et mortifère à faire la même chose par leur mode de vie. C’est le même principe avec les influenceurs, lorsqu’ils font des allers-retours à Dubaï en jet privé et le mettent en story Instagram. C’est ce que rappelle cette étude de Nielsen & al, 2021 :

Les personnes au statut socioéconomique élevé exercent une influence disproportionnée sur le climat en raison de leur rôle de consommateurs, d’investisseurs, de modèles au sein de leurs réseaux sociaux et pour les autres personnes qui observent leurs choix, de participants à des organisations et de citoyens cherchant à influencer les politiques publiques ou le comportement des entreprises.

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Chiens de garde et lobbies à la rescousse des jets privés

Compte tenu du fait que le billet d’entrée pour voyager en jet privé soit au minimum de 5 000€ et que même une personne très aisée ne puisse pas se permettre d’en utiliser un fréquemment, nous aurions pu espérer un traitement médiatique objectif de la question. C’était sans compter que la fortune moyenne des utilisateurs de jets privés est de 1.3 milliard d’euros et qu’être aussi riche permet d’avoir de l’influence, y compris dans l’information.

Tour à tour, des politiques et éditorialistes libéraux, conservateurs, principalement de droite et d’extrême-droite ont pris la défense des jets privés, sans jamais apporter une seule fois la preuve que leur utilisation était compatible dans un monde soutenable. Voir des éditorialistes climatosceptiques comme Julie Graziani expliquer en direct sur BFM à Yamina Saheb, autrice principale du dernier rapport du GIEC, comment le GIEC fonctionne… en enchaînant ineptie sur ineptie.

Que ce soit réduire ou interdire les jets privés, cela s’apparente pour ces personnes à une dictature. Les insultes répétées ont continué toute la semaine, allant même jusqu’à atteindre un point Godwin. Mac Lesggy, animateur de télévision “pro-science”, a utilisé une phrase du pasteur allemand Martin Niemöller, prononcée durant le régime nazi, pour défendre les jets privés et les piscines :

Christian Gollier, directeur général de la Toulouse School of Economics, a même proposé : “plutôt que d’interdire les jets privés, taxons leurs émissions de CO2 à 500 €/tCO2, plus de 10x la taxe carbone que nous avons dans notre essence à la pompe, et 3x le dommage climatique engendré“. On imagine très bien un milliardaire ne plus prendre son jet privé parce que cela va coûter quelques milliers d’euros de plus…

Festival de whataboutisme

Le discours de l’inaction climatique le plus classique s’appelle le whataboutisme (désolé pour le franglais), et consiste à dire “nous ne représentons que 1% des émissions, regardez “x secteur” c’est 4% !”. C’est valable lorsque certains politiques répètent en boucle que la France ne représente que 1% des émissions, mais c’est aussi valable lorsque le lobby aérien répète en boucle que leur secteur ne représente que 2% des émissions mondiales.

Alors que cet argument a été maintes fois démystifié, la communication choisie est à nouveau la même. Ici par GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales), puis répété en boucle par les acteurs et actrices du Business as Usual. Tapez “0,04% des émissions” sur les réseaux, c’est très instructif.

Défense des jets privés par le lobby aéro
Source : Twitter

Toute personne commençant sa phrase par « on devrait d’abord réduire les émissions de ce secteur car c’est X% des émissions » n’a pas compris les enjeux climatiques. Nous sommes en urgence écologique : tous les secteurs doivent réduire leurs émissions, en même temps, et sans exception.

C’est valable pour les jets privés, les SUV, le secteur du numérique, la consommation de produits d’origine animale, etc. Cela n’empêche pas bien sûr de prioriser les efforts. Mais la politique de l’autruche, si elle était encore valable en 1990, ne l’est plus en 2022. Pointer du doigt les autres ou un autre secteur ne sert à rien, et ne mène in fine qu’à l’inaction climatique.

Peut-être devrions nous rappeler à toutes ces personnes, si toutefois être rationnel sert encore à quelque chose, que les émissions de CO2 dues aux activités humaines continuent de grimper en 2022 et sont en hausse de +2.9% sur la période Janvier-Juillet par rapport à 2019, dernière année avant la Covid.

Source : Carbon Monitor

Le rêve du jet privé

Les réactions extrêmement virulentes à la suite de la proposition d’interdire les jets privés traduisent un certain paradoxe. Quelle situation étrange de constater que des personnes qui n’auront probablement jamais les moyens de posséder un jet privé ou même de voyager à bord sont prêtes à traiter de dictateur toute personne qui en propose la suppression.

L’argument le plus avancé est celui de la “liberté”. Oui, il y a un changement climatique, “ça se réchauffe, mais je crois qu’il faudrait éviter l’écologie punitive“. Un monde où il fait parfois tellement chaud dans votre ville que vous ne pouvez plus rien faire, ce n’est visiblement pas punitif. La France a subi en 2022 3 canicules en 3 mois, des mégafeux, une sécheresse historique, c’est le bonheur, c’est la liberté, ce n’est pas punitif.

La réussite actuelle, le rêve de devenir milliardaire et d’hésiter entre 2 jets privés, comme Kylie Jenner (you wanna take mine or yours?), c’est très exactement ce qui nous conduit à un monde réchauffé de +3°C et condamne par conséquent une partie de l’humanité. Nous sommes à un tournant, et il faudra faire des choix. Pour que ce choix soit juste, il doit être démocratique. Et pour qu’il soit démocratique, il faut que tout le monde soit au courant des conséquences sociales et environnementales du système actuel.

Soit on assume et soutient ce monde là, on assume le réchauffement climatique, soit on arrête l’hypocrisie et on se donne les moyens de le limiter. Ce n’est pas plus compliqué que cela.

Le mot de la fin

Dans la mesure où les vols en jets privés explosent l’empreinte carbone, il est tout à fait logique de vouloir en réduire l’usage, voire l’interdire. Sans justice sociale, pas de transition écologique. C’est rappelé par le GIEC, le Haut Conseil pour le Climat, etc.

Si des exceptions doivent être faites, par exemple pour des transports d’organes ou évacuation sanitaire, cela doit être pris en compte et discuté intelligemment avec tous les acteurs concernés. Mais il s’agirait d’être un peu sérieux et de prendre la mesure des changements structurels nécessaires si nous souhaitons respecter nos engagements climatiques.

La fin de “l’abondance” annoncée par Macron doit bel et bien concerner avant tout les ménages les plus aisés, y compris les Français qui prennent des jets privés comme nous pourrions prendre le métro. Les millions de Français vivant dans une passoire énergétique ou devant faire appel à l’aide alimentaire n’ont jamais eu le luxe de l’abondance.

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22 Responses

  1. Merci pour cet article.
    Je pense qu’on peut utiliser un argument important, la justesse de l’effort.
    On peut trouver dans la video d’ Homo Fabulus – https://youtu.be/ZdEVVDk48L4 que J.M. Jancovici avait relayée, les 3 conditions pour qu’un individu accepte de faire des efforts au nom de l’intérêt de tous:
    1) Que sa communauté (au sens large) soit aussi engagée
    2) Que ce soit compatible avec ses valeurs
    3) Que l’effort lui semble juste.
    C’est évidement sur ce dernier point que les jets privés posent un problème: comment demander à tout un chacun de faire un effort important quand il voit les jets privés et les yachts de luxe continuer à polluer.

    La question du pourcentage (whataboutisme) n’a pas de sens car elle donnerait un blanc sein à tous les produits de niches. On va interdire les voitures thermiques de Mr tout le monde mais pas les Maseratis qui ne représentent que 0.0001 % ?

  2. Le CITEPA, dans sa dernière Newsletter, consacre plusieurs pages à ce dossier. Extrêmement bien documenté, je recommande pour ceux qui y ont accès.
    On notera qu’une étude de l’ONG européenne Transport & Environment a été publiée en 2021. Thomas/BonPote reprend probablement des chiffres de cette étude. Je me permets de fournir quelques éléments supplémentaires qui en sont extraits:
    – 41% des trajets de jets se font à vide…!!!
    – 50% des vols intra-UE couvrent des distances inférieures à 500km. Probablement trop loin pour sortir le char à voile…
    – Que la France et le Royamue-Uni sont les pays plus émetteurs de CO2 de l’Europe (l’axe UK-France-Suisse-Italie est le plus usité). Avec l’Italie, le trio de tête pèse pour moitié dans les émissions de ce secteur en Europe.

    => Légiférer en France impacterait donc sérieusement ce pôle d’émissions!

  3. Très bon article. Je crois également que malheureusement, certaines personnes très importantes devront tout de même continuer à utiliser de temps en temps les jets privés (comme les hauts dirigeants) en cas d’urgence, ou même pour des raisons de sécurité personnelle…
    Une simple petite remarque: vivant à l’étranger, je suis toujours étonnée de voir combien le terme “les Français” est abondamment utilisé. Pourtant, l’écologie est l’affaire de tous, et actuellement la question de l’énergie se discute même beaucoup au niveau européen. Peut-on envisager de remplacer plus fréquemment par “la population” ou autre ? 🙂

    En tout cas ton blog devrait être déclaré source d’utilité publique: tes articles sont construits, complets, tout en étant vulgarisés pour permettre l’accès au plus grand nombre.
    Merci pour cela 🙂

  4. Je trouve qu’on est allé beaucoup trop vite sur la proposition de “Christian Gollier, directeur général de la Toulouse School of Economics, a proposé : “plutôt que d’interdire les jets privés, taxons leurs émissions de CO2 à 500 €/tCO2, plus de 10x la taxe carbone que nous avons dans notre essence à la pompe, et 3x le dommage climatique engendré“.
    “On imagine très bien un milliardaire ne plus prendre son jet privé parce que cela va coûter quelques milliers d’euros de plus…” =>> OK, ils vont continuer à voyager, mais tout en payant le VRAI PRIX de son trajet. Car il est là le problème : nous ne payons pas le vrai prix des choses !! Je verrais bien un fonds financé par le coût carbone de ces trajets en jet privé, qui finance des pistes cyclables, des réseaux de chaleur ENR, des bâtiments BBC etc. etc. Puisque les riches ça ne les “dérange” pas de dépenser de l’argent, alors laissons les voyager et leur demander plutôt de compenser comme il faudrait leurs émissions. Je suis persuadé que tout le monde trouverait son compte, car il y reste encore BEAUCOUP de travaux à financer pour la transition écologique. Ce qu’il faudrait interdire par contre, c’est la pub/la promo de ce mode de vie (comme l’alcool ou la cigarette…).

  5. Et bien entendu, aucun plan social, aucune fermeture d’usine, aucune délocalisation n’ont été décidé par ces fameux utilisateurs de jets qui se vantent de maintenir les emplois liés à leurs utilisations.

  6. Que dire alors de ces centaines de millions de personnes qui écrasent partout la planète avec leurs tongs après un vol low cost vers l’Asie, l’Afrique ou les Caraïbes…Combien de vols quotidien, par ex, A/R entre Bangkok et toutes les capitales européennes…une vingtaine, tous les jours…avec des 747 vieux et puants…En même temps que la pression sur les vols privés, j’aurais aimé aussi une réflexion sue cet aspect, hein Bon Pote…

  7. Oui on devrait interdire tout ça, de la même manière qu’on devrait interdire de laisser rouler une voiture qui n’est pas occupée à 100%

  8. “L’emploi est toujours l’argument ultime des politiques et chef(fe)s d’entreprise pour justifier tout et n’importe quoi.”
    En même temps il semblerait que les français ne veulent pas travailler puisqu’il y a plein d’offre d’emploi non pourvues… Donc quand ça les arrange il y a plein d’emploi et quand ça les arrange, il y a un manque d’emploi.

  9. Merci pour cet article !
    Petite remarque sur un point de détail : je pense que la phrase “la fortune moyenne des utilisateurs de jets privés est de 1.3 milliard d’euros” est fausse. Ce que dit la source, c’est que les *propriétaires* de jet privés ont une fortune moyenne de 1,3 milliard d’euros. Or il semble qu’un grand nombre (la majorité ?) des utilisateurs de jets ne le possèdent pas : soit le louent, soit il appartient à leur entreprise, etc. Je crois par exemple que Michelin a sa propre flotte de jets pour ses employés, pour faire le lien entre Clermont et Paris. Des amis cadres sups, très loin d’être millionnaires, ont pu les utiliser.
    Cela ne change pas grand chose sur le fond, mais cela permet d’élargir le nombre d’utilisateurs potentiels de jets, au-delà de la grosse centaine de milliardaires français 🙂

    1. Tout à fait d’accord. J’ai l’impression que Bon Pote n’utilise pas tjrs les meilleurs arguments/sources à disposition pour étayer ses propos, déclencheant ainsi un retour de flamme sur maints articles.
      Il aurait pu préciser l’allé des jets privés sont souvent à vide, puisque l’avion doit aller chercher la ou le groupe de personne en particulier.

      1. Bonsoir, sur le fond tu as pê raison mais sur la forme il faut être précis sinon les arguments tombent sous le coup du discrédit pour une erreur communication.
        De la même façon qu’être propriétaire d’un jet et utilise un jet n’est pas *du tout* la même chose, affirmer que les déplacements à Nice en jet sont principalement pour les vacances des riches n’est pas étayé. Nice est le second aéroport Français et le traffic affaire est très important. Il serait intéressant de savoir lequel des traffics (business/vacances) est majoritaire.

    2. C’est un point de détail qui ne change pas grand chose au résultat. Le cadre sup de Michelin pourrait tout à fait refuser le jet et exiger d’aller à Paris en train ou en Zoé avec 3 de ses collègues.

      1. Faire clermont/paris en Zoe ? Il doit falloir 10 h avec les recharges.
        En train il faut partir a 6 h pour arriver a 11 h. Avec 4 h aller et 4 h retour, c est un coup a avoir une journee ou vous vous levez a 5 h le matin et vous rentrez a 23 h au mieux.
        A ce rythme la, je peux vous garantir que la solution va etre de deplacer le siege de Michelin de Clermont a Paris (deja qu ils doivent avoir du mal a attirer les gens la bas)

  10. Bonjour. Sans whataboutisme aucun (parce que je soupçonne que le résultat du calcul sera sans appel), je n’arrive pas à trouver le calcul de l’ordre de grandeur des émissions de CO2 totales qui seraient évitées si on supprimait les atterrissages en France (pour pouvoir le comparer a des mesures qui toucheraient plus de monde, type 110km/h sur l’autoroute. ) Qu’on soit bien clair, je suis a peu près sûr qu’il faut faire les deux, mais en vrai j’ai pas de chiffre a donner. Je sais qu’un jet fait 50x plus qu’un avion, mais si le traffic en jet est 100.000 fois moindre, le calcul devient pas évident, et ça allimente les accusations de démagogie et d’inutilité.

    (Parce que, hélas, même si on arrive à argumenter sur l’exemplarité nécessaire dès riches, la tonne de CO2 du jet est la même que la tonne de CO2 de l’a320 qui amène ta cousine coiffeuse a Madrid pour un city trip, ou de la 3008 qui amène les gosses de tes voisins a l’école, etc…)

    1. Relis l’article: en 2019, un vol sur dix au départ de la France a été effectué en jet privé. 1% des gens qui prennent l’avion sont responsables de 50% des émissions du secteur. Le poids des jets privé n’est pas négligeable. Et quand bien même il le serait: avec leurs jets privés, les milliardaires polluent beaucoup plus que les autres français pour faire au final la même chose qu’eux. Le problème, c’est surtout le fait qu’ils polluent pour rien dans un monde où on devrait polluer le moins possible

      1. Je ne comprends pas comment il est possible qu’ un vol sur 10 en jet privé puisse représenter 50 % des émissions du secteur, surtout si les trajets sont plus courts. J’avais lu plutôt 8 % ce qui me semble plus logique.

        1. Les 1% dont on parle ne sont pas que des utilisateurs de jet privé. Mais de façon générale, prendre l’avion régulièrement c’est de la merde

    2. En lisant plusieurs articles sur le sujet, les estimations des émissions des jets privées semblent plutôt mal connues, et ne prennent pas en compte ni la construction de l’avion, ni la maintenance; ni l’aéroport, ni les trainés de fumée. Autant dire qu’on est loin des émissions réelles.

      Cependant, cet article de Libé citant plusieurs acteurs du secteur nous rappelle que ~40% des trajets de jets se font à vide, et que les trajets non-vide auraient une moyenne de 4.7 passager (sur7.4…). Autant dire que c’est un beau gâchis. https://www.liberation.fr/checknews/quelle-est-lempreinte-carbone-dun-vol-en-jet-prive-20220826_HYY6EQGEIFCY7BMYC74ZVEHCHI/

  11. Tout-à-fait d’accord, mais en même temps ces ultra-riches ne font que s’inscrire dans la logique de notre société de consommation, où il faut posséder toujours plus, se déplacer toujours plus vite et plus fréquemment. Il y a donc une certaine hypocrisie à vouloir interdire les jets privés sans remettre en question cette logique du toujours plus qui fait que les vacances en avion sont maintenant considérées comme normales du moment qu’on peut se les payer. Ceci explique que “des personnes qui n’auront probablement jamais les moyens de posséder un jet privé ou même de voyager à bord sont prêtes à traiter de dictateur toute personne qui en propose la suppression.” Elles sont logiques avec elles-mêmes: si elles le pouvaient, elles agiraient comme les ultra-riches puisqu’elles fonctionnent dans la même logique de consommation. Je viens d’écrire un post à ce sujet (https://www.facebook.com/profile.php?id=1369683296)

  12. Il est très intéressant de constater l’immense hypocrisie de M. Estrosi, maire de Nice, dont l’aéroport accueille une grande quantité de jets privés, et qui, depuis l’an dernier, a interdit les ferries en provenance de Corse sous prétexte que ça pollue. Juste avant, il voulait taxer chaque passage de voiture de 60€.

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Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

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22 Responses

  1. Merci pour cet article.
    Je pense qu’on peut utiliser un argument important, la justesse de l’effort.
    On peut trouver dans la video d’ Homo Fabulus – https://youtu.be/ZdEVVDk48L4 que J.M. Jancovici avait relayée, les 3 conditions pour qu’un individu accepte de faire des efforts au nom de l’intérêt de tous:
    1) Que sa communauté (au sens large) soit aussi engagée
    2) Que ce soit compatible avec ses valeurs
    3) Que l’effort lui semble juste.
    C’est évidement sur ce dernier point que les jets privés posent un problème: comment demander à tout un chacun de faire un effort important quand il voit les jets privés et les yachts de luxe continuer à polluer.

    La question du pourcentage (whataboutisme) n’a pas de sens car elle donnerait un blanc sein à tous les produits de niches. On va interdire les voitures thermiques de Mr tout le monde mais pas les Maseratis qui ne représentent que 0.0001 % ?

  2. Le CITEPA, dans sa dernière Newsletter, consacre plusieurs pages à ce dossier. Extrêmement bien documenté, je recommande pour ceux qui y ont accès.
    On notera qu’une étude de l’ONG européenne Transport & Environment a été publiée en 2021. Thomas/BonPote reprend probablement des chiffres de cette étude. Je me permets de fournir quelques éléments supplémentaires qui en sont extraits:
    – 41% des trajets de jets se font à vide…!!!
    – 50% des vols intra-UE couvrent des distances inférieures à 500km. Probablement trop loin pour sortir le char à voile…
    – Que la France et le Royamue-Uni sont les pays plus émetteurs de CO2 de l’Europe (l’axe UK-France-Suisse-Italie est le plus usité). Avec l’Italie, le trio de tête pèse pour moitié dans les émissions de ce secteur en Europe.

    => Légiférer en France impacterait donc sérieusement ce pôle d’émissions!

  3. Très bon article. Je crois également que malheureusement, certaines personnes très importantes devront tout de même continuer à utiliser de temps en temps les jets privés (comme les hauts dirigeants) en cas d’urgence, ou même pour des raisons de sécurité personnelle…
    Une simple petite remarque: vivant à l’étranger, je suis toujours étonnée de voir combien le terme “les Français” est abondamment utilisé. Pourtant, l’écologie est l’affaire de tous, et actuellement la question de l’énergie se discute même beaucoup au niveau européen. Peut-on envisager de remplacer plus fréquemment par “la population” ou autre ? 🙂

    En tout cas ton blog devrait être déclaré source d’utilité publique: tes articles sont construits, complets, tout en étant vulgarisés pour permettre l’accès au plus grand nombre.
    Merci pour cela 🙂

  4. Je trouve qu’on est allé beaucoup trop vite sur la proposition de “Christian Gollier, directeur général de la Toulouse School of Economics, a proposé : “plutôt que d’interdire les jets privés, taxons leurs émissions de CO2 à 500 €/tCO2, plus de 10x la taxe carbone que nous avons dans notre essence à la pompe, et 3x le dommage climatique engendré“.
    “On imagine très bien un milliardaire ne plus prendre son jet privé parce que cela va coûter quelques milliers d’euros de plus…” =>> OK, ils vont continuer à voyager, mais tout en payant le VRAI PRIX de son trajet. Car il est là le problème : nous ne payons pas le vrai prix des choses !! Je verrais bien un fonds financé par le coût carbone de ces trajets en jet privé, qui finance des pistes cyclables, des réseaux de chaleur ENR, des bâtiments BBC etc. etc. Puisque les riches ça ne les “dérange” pas de dépenser de l’argent, alors laissons les voyager et leur demander plutôt de compenser comme il faudrait leurs émissions. Je suis persuadé que tout le monde trouverait son compte, car il y reste encore BEAUCOUP de travaux à financer pour la transition écologique. Ce qu’il faudrait interdire par contre, c’est la pub/la promo de ce mode de vie (comme l’alcool ou la cigarette…).

  5. Et bien entendu, aucun plan social, aucune fermeture d’usine, aucune délocalisation n’ont été décidé par ces fameux utilisateurs de jets qui se vantent de maintenir les emplois liés à leurs utilisations.

  6. Que dire alors de ces centaines de millions de personnes qui écrasent partout la planète avec leurs tongs après un vol low cost vers l’Asie, l’Afrique ou les Caraïbes…Combien de vols quotidien, par ex, A/R entre Bangkok et toutes les capitales européennes…une vingtaine, tous les jours…avec des 747 vieux et puants…En même temps que la pression sur les vols privés, j’aurais aimé aussi une réflexion sue cet aspect, hein Bon Pote…

  7. Oui on devrait interdire tout ça, de la même manière qu’on devrait interdire de laisser rouler une voiture qui n’est pas occupée à 100%

  8. “L’emploi est toujours l’argument ultime des politiques et chef(fe)s d’entreprise pour justifier tout et n’importe quoi.”
    En même temps il semblerait que les français ne veulent pas travailler puisqu’il y a plein d’offre d’emploi non pourvues… Donc quand ça les arrange il y a plein d’emploi et quand ça les arrange, il y a un manque d’emploi.

  9. Merci pour cet article !
    Petite remarque sur un point de détail : je pense que la phrase “la fortune moyenne des utilisateurs de jets privés est de 1.3 milliard d’euros” est fausse. Ce que dit la source, c’est que les *propriétaires* de jet privés ont une fortune moyenne de 1,3 milliard d’euros. Or il semble qu’un grand nombre (la majorité ?) des utilisateurs de jets ne le possèdent pas : soit le louent, soit il appartient à leur entreprise, etc. Je crois par exemple que Michelin a sa propre flotte de jets pour ses employés, pour faire le lien entre Clermont et Paris. Des amis cadres sups, très loin d’être millionnaires, ont pu les utiliser.
    Cela ne change pas grand chose sur le fond, mais cela permet d’élargir le nombre d’utilisateurs potentiels de jets, au-delà de la grosse centaine de milliardaires français 🙂

    1. Tout à fait d’accord. J’ai l’impression que Bon Pote n’utilise pas tjrs les meilleurs arguments/sources à disposition pour étayer ses propos, déclencheant ainsi un retour de flamme sur maints articles.
      Il aurait pu préciser l’allé des jets privés sont souvent à vide, puisque l’avion doit aller chercher la ou le groupe de personne en particulier.

      1. Bonsoir, sur le fond tu as pê raison mais sur la forme il faut être précis sinon les arguments tombent sous le coup du discrédit pour une erreur communication.
        De la même façon qu’être propriétaire d’un jet et utilise un jet n’est pas *du tout* la même chose, affirmer que les déplacements à Nice en jet sont principalement pour les vacances des riches n’est pas étayé. Nice est le second aéroport Français et le traffic affaire est très important. Il serait intéressant de savoir lequel des traffics (business/vacances) est majoritaire.

    2. C’est un point de détail qui ne change pas grand chose au résultat. Le cadre sup de Michelin pourrait tout à fait refuser le jet et exiger d’aller à Paris en train ou en Zoé avec 3 de ses collègues.

      1. Faire clermont/paris en Zoe ? Il doit falloir 10 h avec les recharges.
        En train il faut partir a 6 h pour arriver a 11 h. Avec 4 h aller et 4 h retour, c est un coup a avoir une journee ou vous vous levez a 5 h le matin et vous rentrez a 23 h au mieux.
        A ce rythme la, je peux vous garantir que la solution va etre de deplacer le siege de Michelin de Clermont a Paris (deja qu ils doivent avoir du mal a attirer les gens la bas)

  10. Bonjour. Sans whataboutisme aucun (parce que je soupçonne que le résultat du calcul sera sans appel), je n’arrive pas à trouver le calcul de l’ordre de grandeur des émissions de CO2 totales qui seraient évitées si on supprimait les atterrissages en France (pour pouvoir le comparer a des mesures qui toucheraient plus de monde, type 110km/h sur l’autoroute. ) Qu’on soit bien clair, je suis a peu près sûr qu’il faut faire les deux, mais en vrai j’ai pas de chiffre a donner. Je sais qu’un jet fait 50x plus qu’un avion, mais si le traffic en jet est 100.000 fois moindre, le calcul devient pas évident, et ça allimente les accusations de démagogie et d’inutilité.

    (Parce que, hélas, même si on arrive à argumenter sur l’exemplarité nécessaire dès riches, la tonne de CO2 du jet est la même que la tonne de CO2 de l’a320 qui amène ta cousine coiffeuse a Madrid pour un city trip, ou de la 3008 qui amène les gosses de tes voisins a l’école, etc…)

    1. Relis l’article: en 2019, un vol sur dix au départ de la France a été effectué en jet privé. 1% des gens qui prennent l’avion sont responsables de 50% des émissions du secteur. Le poids des jets privé n’est pas négligeable. Et quand bien même il le serait: avec leurs jets privés, les milliardaires polluent beaucoup plus que les autres français pour faire au final la même chose qu’eux. Le problème, c’est surtout le fait qu’ils polluent pour rien dans un monde où on devrait polluer le moins possible

      1. Je ne comprends pas comment il est possible qu’ un vol sur 10 en jet privé puisse représenter 50 % des émissions du secteur, surtout si les trajets sont plus courts. J’avais lu plutôt 8 % ce qui me semble plus logique.

        1. Les 1% dont on parle ne sont pas que des utilisateurs de jet privé. Mais de façon générale, prendre l’avion régulièrement c’est de la merde

    2. En lisant plusieurs articles sur le sujet, les estimations des émissions des jets privées semblent plutôt mal connues, et ne prennent pas en compte ni la construction de l’avion, ni la maintenance; ni l’aéroport, ni les trainés de fumée. Autant dire qu’on est loin des émissions réelles.

      Cependant, cet article de Libé citant plusieurs acteurs du secteur nous rappelle que ~40% des trajets de jets se font à vide, et que les trajets non-vide auraient une moyenne de 4.7 passager (sur7.4…). Autant dire que c’est un beau gâchis. https://www.liberation.fr/checknews/quelle-est-lempreinte-carbone-dun-vol-en-jet-prive-20220826_HYY6EQGEIFCY7BMYC74ZVEHCHI/

  11. Tout-à-fait d’accord, mais en même temps ces ultra-riches ne font que s’inscrire dans la logique de notre société de consommation, où il faut posséder toujours plus, se déplacer toujours plus vite et plus fréquemment. Il y a donc une certaine hypocrisie à vouloir interdire les jets privés sans remettre en question cette logique du toujours plus qui fait que les vacances en avion sont maintenant considérées comme normales du moment qu’on peut se les payer. Ceci explique que “des personnes qui n’auront probablement jamais les moyens de posséder un jet privé ou même de voyager à bord sont prêtes à traiter de dictateur toute personne qui en propose la suppression.” Elles sont logiques avec elles-mêmes: si elles le pouvaient, elles agiraient comme les ultra-riches puisqu’elles fonctionnent dans la même logique de consommation. Je viens d’écrire un post à ce sujet (https://www.facebook.com/profile.php?id=1369683296)

  12. Il est très intéressant de constater l’immense hypocrisie de M. Estrosi, maire de Nice, dont l’aéroport accueille une grande quantité de jets privés, et qui, depuis l’an dernier, a interdit les ferries en provenance de Corse sous prétexte que ça pollue. Juste avant, il voulait taxer chaque passage de voiture de 60€.

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