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Arrêtez de prendre les politiques pour des cons

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politiques pour des cons
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“AHAH il est trop con il a rien compris”

“Mais elle y connait rien je te dis… c’est une bille, elle est même pas ingénieure de formation !”

Voici les commentaires que l’on peut lire depuis des années sur les réseaux dès qu’un nouvel article sort sur un.e politique. Plus récemment, nous avons eu un cas d’école avec une intervention de Jean-Marc Jancovici sur Linkedin, rebondissant sur un commentaire d’E. Macron, qui disait “avoir conscience des sacrifices demandés à la jeunesse ces derniers mois“. Réponse de JM. Jancovici :

JMJ qui prend Macron pour un con. Enfin c'est ce que semble penser les personnes en commentaires
Source : https://www.linkedin.com/posts/emmanuelmacron_jai-conscience-des-sacrifices-qui-ont-%C3%A9t%C3%A9-activity-6717397653761622016-KUIZ

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas JM. Jancovici, ses cours des mines 2019 sur l’énergie et le climat sont les meilleures 20h que vous puissiez passer si vous souhaitez approfondir le sujet. Sans trop prendre de risque, je dirais qu’il est dans le top 3 des personnes qui ont le plus œuvré en France dans la lutte contre le changement climatique (en attendant le réveil écolo de Nabilla). Son franc-parler et son expérience sont des atouts majeurs, ce qui lui permet aujourd’hui d’avoir plus de 250 000 personnes qui le suivent sur Linkedin.

Sur un réseau social comme Linkedin, où le greenwashing et le bullshit n’ont aucunes limites, cela fait du bien de voir une personne qui passe outre la langue de bois. Je suis comme tout le monde, quand je vois un commentaire où il allume une entreprise ou une personne prise en flagrant délit de greenwashing, j’attrape le popcorn. Ce n’est donc pas cela qui m’inquiète.

Se moquer des politiques, un passe-temps français

Ce qui m’inquiète, ce sont les réactions qui en découlent, et cela sur tous les réseaux sociaux. Tout d’abord, ce fut le record de réactions sur la page FB. Ce n’est pas vraiment une surprise, mais c’est symptomatique d’une époque, d’une année : l’invective, le clash, rapporte plus que le travail de fond. De nombreux articles y sont publiés chaque jour, mais des études passionnantes sur la biodiversité ou le pétrole, grands enjeux du 21ème siècle, passent à la trappe. Soit.

Le plus inquiétant reste cependant les commentaires et c’est surtout là dessus que je reste sans voix. En voici quelques-uns, choisis sur le tas :

Comment prendre les politiques pour des cons, en quelques exemples à la volée
Exemples de commentaires sur la page FB de JM. Jancovici.

Que se passe-t-il dans la tête de ces personnes pour critiquer aussi facilement E. Macron, et surtout, comment connaissent-elles l’état des connaissances sur le climat du Président ? Qui en connait vraiment l’étendue ? Je sais que cela fait du bien de vider son sac, surtout en 2020 où nous passons la moitié de l’année enfermés chez nous. Mais cette manie de donner son avis sur tout sans en avoir la moindre idée, c’est tout bonnement insupportable. Nous avons assez d’exemples concrets de conneries tous les jours pour ne pas en plus tirer des conclusions sur des choses dont nous n’avons pas la moindre idée. Je passe bien sûr outre les commentaires qui pensent que JM. Jancovici ne sait pas ce qu’il dit ou fait en commentant sur Linkedin sous le profil d’E. Macron…

J’ai par ailleurs constaté la même chose avec un.e excité.e ce mardi lors de la publication de l’interview d’Olivier Fontan, où je disais en question “Sans surprise, Mme Pompili connait très bien les sujets. ” Cette personne a alors répondu ‘‘y a pas une coquille ?“, pensant être plus maligne que tout le monde. Pour en savoir un peu plus, il fallait cliquer sur le lien, où Mme Pompili est en commission avec plusieurs membres du Haut Conseil pour le Climat. Compte tenu des questions qu’elle pose et à sa façon de rebondir, on peut en juger qu’elle connait très certainement mieux les enjeux climatiques qu’un.e excité.e qui commente un post facebook de ses toilettes un mardi après-midi.

Cynisme et courage politique

Il existe une multitude d’exemples dans le même genre, à l’instar des connaissances d’Edouard Philippe. Combien de personnes j’ai pu entendre dire qu’il n’avait aucune idée des enjeux climatiques. On parle bien d’Edouard Philippe, déjà en audition à l’Assemblée Nationale en 2013, sur le changement climatique avec JM. Jancovici (déjà en train de distribuer des baffes) ? Le même Edouard Philippe qui parle d’effondrement aux côtés de Nicolas Hulot ? Dernier exemple : Elisabeth Borne. Comment penser un instant qu’elle ne sait pas ce qu’est une ACV, comme j’ai pu le lire au moins 10 fois concernant Fessenheim ? Qu’elle ignore l’impact du secteur aérien sur le climat lorsqu’elle insiste sur l’agrandissement du T4 de Roissy ? Avez-vous seulement regardé sa scolarité puis son parcours ?

Cela exprime deux choses :

  • La lutte contre le changement climatique est un sujet au sein de l’Assemblée Nationale depuis des années. Beaucoup ne découvrent pas le sujet.
  • Le cynisme. Et c’est Nicolas Hulot qui en parle le mieux dans un livre d’entretiens de personnalités autour du thème de l’effondrement :
Pourquoi ne pas prendre les politiques pour des cons, par Nicolas Hulot
Source : https://www.ruedelechiquier.net/essais/283-leffondrement-de-lempire-humain.html

Ce que nous devrions attendre du politique, c’est qu’elle/il ait une vision. Qu’elle/il voie sur le long terme. Malheureusement, même si l’urgence climatique provoque déjà des catastrophes depuis plusieurs années, c’est encore trop peu pour être politiquement intéressant . Ce qu’elle/il voit à court terme, ce sont les sondages, les prochaines élections… Et le climat, ça rapporte pour l’instant moins de voix que de taper sur l’Islam ou de promettre des belles retraites.

Le politique ne fait que de la récupération politique. C’est bien pour cela que j’insiste au quotidien sur ce fameux point de bascule, qui je l’espère, viendra le plus tôt possible.

Pensée en silo, encore et encore

J’ai déjà longuement expliqué le concept de pensée en silo. Ce principe à l’opposé de la pensée systémique, qui mène bien trop souvent à donner son avis sans avoir auparavant pris le recul nécessaire. Je n’arrive pas à comprendre ces personnes qui émettent un avis sur une situation sans en connaître les tenants et aboutissants, ou sur une personne sans la connaitre.

Cela fait 2000 ans que la politique est la même. Que les mêmes ficelles sont utilisées. Il faut absolument lire l‘Art d’avoir toujours raison de Schopenhauer. Ce livre (très court,74 pages) suffit à comprendre 90% du bullshit de l’art rhétorique que vous entendez à la télé, et cela sur tous les sujets (le climat, la Covid…). Je ne cesse de le répéter et cela ne devrait être une surprise pour personne : entre ce que les personnes au pouvoir (ou celles qui le veulent) pensent et font, il y a un monde.

Source : Laurent Fabius

Fessenheim, cas d’école ?

Avant de conclure, revenons rapidement sur un des faits marquants de 2020. Maintenant que nous avons un peu de recul pour en parler, plus personne ne devrait douter des compétences du gouvernement sur la fermeture de Fessenheim. Le vrai problème, c’est bel et bien le courage politique qui fait cruellement défaut. Il n’y avait AUCUNE raison de fermer Fessenheim, c’est l’ASN elle-même qui le dit. Emmanuel Macron a juste choisi de poursuivre une décision prise bien avant lui sur laquelle il aurait largement pu revenir. Mais…électoralement parlant… pas intéressant. Cela aurait-il été le même cas si tous les français étaient informés correctement sur les enjeux ? Pour en savoir plus, je vous recommande cette vidéo du Réveilleur, qui vulgarise ce sujet avec brio.

Le mot de la fin

Pour reprendre le mot de l’année 2020, l’ultracrepidarianisme continue de faire des ravages tous les jours. Je ne sais pas ce qu’il se passe dans la tête des personnes qui pensent qu’E. Borne est une totale idiote, qu’Edouard Philippe ne sait pas faire une règle de 3, que B. Pompili est stupide car elle est n’est pas ingénieure… C’est oublier les 2 variables qui font le plus défaut depuis des années en politique : le courage, et l’éthique.

Bien sûr, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : il existe de nombreu.ses élu.es absolument nul.les sur les questions climatiques ! Mais penser que ce soit le cas pour le président ou la ministre, c’est clairement faire fausse route.

Vous l’aurez compris, je fais partie des gens qui pensent que nos responsables politiques sont plus calculateurs que stupides. Il va pourtant falloir changer de priorités, et vite. Changer de logiciel. Arrêter de penser à court terme, avant que le long terme (le climat) ne vienne chambouler de façon irréversible le court terme.

Je sais ce que certain.es personnes pensent : Bon Pote est naïf, il se fait avoir tout bonnement par la première loi universelle de la Stupidité : “Tout le monde sous-estime toujours et inévitablement le nombre d’individus stupides en circulation” . Et si finalement, vous aviez raison ?

POUR ALLER PLUS LOIN

Envie de creuser le sujet ? Cet article pourrait vous intéresser !

27 Responses

  1. Admettons qu’ils soient conscient des enjeux et de la nature du problème, ce dont JMJ semble douter, et que leur inaction a pour origine le manque d’intérêt électoraliste, je crois qu’il serait logique que sous le radar, ils fassent en sorte que les citoyens puissent être formés, que ce soit à l’école ou par la télé publique. Je ne sais pas pourquoi mais ce n’est manifestement pas le cas. il me semble que si ils comprenaient l’urgence, ils essaieraient au moins de faire quelque chose du genre.

    1. Ils font quelque chose : “croissance verte” ! Pour rester dans l’idéologie de la croissance (donc aucunement de la décroissance) mais cela ne permet pas de faire de grands changements et rapidement. Des fois, c’est de l’éco-blanchiment (greenwashing). De plus, celui qui décroit risque de perdre de la “puissance” par rapport aux autres pays (effet de la reine rouge) et donc ne le fera pas brusquement. Il faudrait une “vraie” dynamique de tous les pays en même temps et pas un semblant. Nous ne sommes pas vraiment sur ce trajet. Par exemple, Les Etats-Unis et la Chine veulent de la puissance pour être fort envers l’autre. Peut-être que la décroissance pourra ne se faire qu’avec la volonté de la majorité de toutes les populations (donc possible que par des informations).

      Y a t-il réellement une façon de concilier la croissance et l’écologie ? Car qui dit croissance, dit une demande incessante et en augmentation des impacts sur le vivant (arbres, minerais, eau, pétrole…) et nous sommes des milliards. Même si une certaine population à moins d’impact, elle répond à la demande de croissance pour pouvoir vivre et espérer d’accéder au même confort que les pays occidentaux. Par exemple : la forêt amazonienne. Illes (ils/elles) abattent les arbres pour en faire de champs ainsi répondre à une demande de soja (ou autres cultures) d’autres pays pour nourrir leurs populations ou leurs animaux d’élevage. Cela va faire travailler des habitants et habitantes du Brésil à l’abbatage et dans les champs qui participent donc aussi à l’impact.

  2. Merci pour ce bon article. Je suis effectivement persuadé que nous somme gouverné par des gens intelligent et très au fait des problèmes.
    Comme vous le dites la problématique et on le voit bien sur la Covid est qu’une personne qui gouverne doit le faire en prenant en compte de multiples paramètres, qui pour beaucoup sont contradictoires, et qu’ils le font avec une échelle de temps très courte qui correspond à leurs mandats avec évidemment en ligne de mir la réélection ou à minima la réussite de leur parti politique.
    On en revient finalement à la conclusion qui s’applique à tous même aux gens qui nous gouvernent qui est que l’on veut bien du changement mais il ne faut pas qu’il nous impacte…
    On peut penser que ça n’a rien à voir, mais je pense que le mode de scrutin actuel est également responsable de ces maux. Dans le vote tel que nous le pratiquons, la personne qui gagne est surtout celle qui arrive à fragmenter suffisamment les électeurs qui ne votent pas pour elle afin que sa base électorale soit suffisante pour passer.
    On se retrouve aujourd’hui avec des gouvernement qui ne représentent finalement que moins de 25% des Français si on regarde les votes au premier tour. Quand on voit que la question du climat inquiète aujourd’hui 75% des Français, on peut facilement penser qu’avec un système électoral qui permette d’élire le “moins pire” pour la majorité de Français plutôt que le “meilleur” pour une minorité on aurait des politiques qui se comporteraient différemment. Je vous laisse regarder cette vidéo https://youtu.be/ZoGH7d51bvc pour comprendre cette histoire d’élection.

    1. Bonjour, je viens de regarder votre lien sur twitter de la vidéo de GeWoessner qui répond au “centaines de milliers de morts” de Hulot. à la fin de ladite vidéo, la dame précise que même si c’est incalculable (et donc ni vrai ni faux), l’OMS donne des chiffres équivalents qui “pourraient bondir en 2030-2035 à 250000 par an” (des centaines de milliers donc.)
      En gros votre vidéo dit en substance “à LCP n’en sait fichtrement rien de si Hulot a raison ou tort, a priori oui mais “arrêtons de paniquer tout le monde, ça nous aidera pas à agir”, voilà voilà…
      Le titre ne fait pas l’info…

  3. Il me semble qu’une partie du problème politique, c’est que ce sont des élus, qui le sont non pas pour leur sagesse (par d’autres, qui seraient plus vieux et plus sages, ou par la nôtre) mais pour les promesses que nous voulons entendre (et un peu l’appui de leurs complices du moment). Nous attendons ensuite la vérité et des actions de la part de gens qui vraisemblablement ne seraient jamais élus démocratiquement (ni appuyés) pour celles-ci. Ça n’est certainement pas pour les excuser, mais ne sont-ils pas un peu aussi nos représentants, à engendrer un partie des problèmes qui nous satisfont et auxquels nous attendons parallèlement une solution ? Le changement sans changer.

    1. C’est la manière dont nos sociétés fonctionnent qui font que ces gens arrivent au pouvoir ou du moins au sommet de la hiérarchie et c’est dans tous les stractes de la société (entreprise, association, polices, gilets jaunes…).

      Roland Gori (psychanalyste et professeur émérite de psychologie et de psychopathologie clinique à l’université Aix-Marseille) l’explique : “Notre société de la norme, même travestie sous un hédonisme de masse et fardée de publicité tapageuse, fabrique des imposteurs. L’imposteur est un authentique martyr de notre environnement social, maître de l’opinion, éponge vivante des valeurs de son temps, fétichiste des modes et des formes.”
      Voici un lien d’une de ses conférences : https://www.youtube.com/watch?v=2FEtiA18lZU

  4. Je suis en partie en désaccord.

    Oui, les politiques sont intelligents dans l’ensemble et souvent assez bien briefés, donc ils ont de quoi prendre les bonnes décisions !

    Maintenant, je pense aussi qu’ils mobilisent une partie de leur intelligence à s’inventer des justifications de continuer les faux-semblants. Logiquement, bien conscients et avec si peu de résultats, ils devraient tous avoir l’abattement de Nicolas Hulot (j’ai testé à mon petit niveau : ça le fait!). C’est horrible d’être en responsabilité et en échec sur de tels sujets. C’est comme être le pilote d’un avion dont on sait qu’on va échouer à redresser la trajectoire.

    Logiquement, s’il y avait eu ne serait-ce que 30% des ministres, députés, sénateur, grands maires, …. dans l’état d’esprit Hulot ils se seraient reconnus entre eux dans les couloirs (j’ai testé aussi…) et auraient été en position de générer le point de bascule. Apparemment, ça n’était pas le cas, loin s’en faut!

    Certe cela n’est pas un problème de manque d’intelligence disons “analytique”; mais est-ce que mobiliser sciemment son cerveau sur des scénarios improbables justifiants toutes les chimères procrastinatoires – tout en affichant des objectifs globalement en ligne avec la gravité de la situation – est une preuve d’intelligence ? Et en plus, j’ai bien peur qu’ils ne soient pas vraiment cyniques. Je veux dire, je ne crois pas qu’ils acceptent que ce temps perdu va nous conduire à la perte de 30 à 95% de l’humanité dans les décennies à venir, va ravager nos paysages, nos structures , …

    Psychologiquement on sait à peu près comment ça marche, j’ai déjà été en situation d’imaginer un “plan” pour rattraper un an de glandouille en 2 mois, puis 2 semaines, puis 2 jours… pour finalement me concentrer pendant 2 heures pour trouver une bonne excuse ! On peut appeler ça du manque de courage, mais je pense que c’est aussi une forme d’arrogance qui conduit à la bêtise. Celle qui pousse à croire qu’on sera en capacité de saisir les 0,000001% de chance qu’il reste de s’en sortir honorablement.

    Autrement dit, la partie qui pilote la compréhension des choses à beau être performante, elle est surclassée par la partie qui imagine des solution pour ne rien faire sans se sentir trop mal.

    Cela dit, je profite de l’occase pour te remercier pour tes excellents articles : chapeau et merci !

  5. Cet extrait de Nicolas Hulot est tout à fait illustratif de l’alarmisme bloquant, et d’un de ces aspects: le refoulement du distributif. A lire Nicolas Hulot, on croirait que les solutions sont là sous nos yeux et qu’il suffirait que chaque acteur s’empare du sujet et se lance dans l’aventure pour la transition se fasse, avec un win-win pour tous les acteurs au final. Sauf que si ça ne se passe pas comme ça, c’est bien qu’il y a une raison, et cette raison c’est tout simplement que cette assertion de la solution win-win est fausse.
    Si les acteurs ne s’engagent pas, c’est que dans la transition il va y avoir des gagnants, mais aussi (et peut-être surtout) des perdants. Et la plupart des acteurs ne sont pas capable de savoir de quel coté de la barrière ils vont se retrouver, du coup le status-co semble toujours la meilleur solution.
    Un exemple pratique avec l’automobile: Renault est bien conscient qu’appliquer des mesures de transition va faire des coupes franches dans son entreprise. Il y aura moins de voitures à produire, plus petites, et peut-être électriques. Tout ça, ça veut dire un peu mécaniquement: des frictions dans son personnel (comment gérer tous ces ingénieurs qui designent des tanks roulant et leur faire faire des pots de yaourt), de la perte de chiffre d’affaire (et donc des conséquences sociales), des investissements passés et une expérience qui deviennent caduques (des années de R&D dans les moteurs thermiques). Bref, tant qu’on admet pas que la transition va faire des perdants et qu’il faut une sortie honorable pour ces gens là, on n’obtiendra que du blocage (d’autant que les acquis des situations antérieures sont un attracteur très puissant lors de négociations).

    1. Bonjour David et merci pour ce commentaire argumenté. Concernant le doomisme et ses conséquences que vous évoquez au début,c’est un article qui sera sur le site avant la fin de l’année. Pour le reste, il y aura des perdants c’est sûr, dans le paradigme actuel. A nous de faire comprendre qu’on a aussi bcp à gagner à emprunter le chemin du changement.

      1. Vincent Mignerot, un essayiste, dit qu’un pays tout seul aura du mal à emprunter ce chemin du changement (de “déréguler son emprise sur l’environnement” qui signifie donc décroissance) et en tout cas en opérant un virage à 180°. Il risquerait de perdre sa souveraineté (dû à l’attaque peut-être future d’un “pays belliqueux” qui n’aura pas fait le changement) et donc sa volonté pour ce changement.
        Il propose son hypothèse de “dérégulocène” (raison pour laquelle nous sommes arrivés à avoir la destruction de la biodiversité…) : https://vincent-mignerot.fr/anthropocene-capitalocene-ou-deregulocene/
        Ceci pourrait expliquer que les Etats-Unis n’arrivent pas à amorcer la décroissance car ils veulent garder leur emprise sur le monde.

        Vous dites : “Il y aura des perdants”
        En empruntant ce changement, l’idéal est de faire en sorte qu’il n’ait pas de “perdants” car cela risque de provoquer le chaos. Nous commençons à en voir un bout, partout dans le monde, avec nos systèmes actuels.

          1. Bonjour, merci pour le lien, juste pour être claire au cas où, je n’ai pas écrit cela pour excuser l’inaction. 🙂
            Mignerot pense qu’il faut dire la réalité des choses. Je pense que voir la réalité nous permettra d’agir de la meilleure manière possible. Il ne faut pas occulter cette part que nous vivons dans un monde globalisé et non seulement dans un pays, une région, une ville car nous vivons tous sur la même planète. Pensez-vous que les humains n’impactent pas les parcs naturels en Afrique car ils n’y vont pas ? Nous l’impactons via le changement climatique (qui n’a pas de frontière) par notre pollution, par l’emprise sur l’environnement sur d’autres partie de la Terre.

            Vous dites: “Puisque le dire calmement (avec papiers scientifiques) ne suffit pas, peut-être que d’autres mots fonctionneront mieux.”
            Peut-être changer la manière d’amener à les faire comprendre, essayer d’expliquer d’abord comment nous sommes arrivés à avoir ces avantages, ce confort : l’agriculture, ce qu’est l’énergie, ce qu’à apporter le pétrôle, l’emprise avec l’environnement, le processus de fabrication d’un matériel… Puis l’impact sur leur enfants, petits-enfants, cousins… Cela va sûrement être long.
            S’ils entendent qu’ils riquent de “perdre” aussi après, pourquoi vont-ils faire ce changement ? Certains aussi ne veulent pas savoir et vivre dans le présent.

            PS: merci pour cet bon article.

  6. Pour Fessenheim, je pense que le PR a pris la décision avec des informations dont nous ne disposons pas. Il paraît alors difficile de lui prêter des intentions.
    Je remercie bon pote pour cet article d’une qualité rare

  7. Qu’est-ce je déteste LE PERSONNAGE de Jancovici. Je reconnais la très grande utilité de L’HOMME mais c’est justement ce qui me chagrine : J’aurais aimé qu’une personne nécessaire à un sujet qui n’est pas super waouw n’ai pas un ton si cynique et peu rassurant. Après on pourrait
    étendre cette critique aux autres écologues à quelques exceptions près. Mais après je ne demande pas non plus des Bisounours.

    Sinon cet article et celui sur les lois de la stupidité auraient été de très bons articles ensemble si tu avais mis en évidence la compatibilité de ces deux articles qui, à première vue, se contredisent. On se contente juste du dernier paragraphe pour les relier.

    1. J’aurais pu traiter le sujet sur plusieurs pages (centaines même, ce que je fais par ailleurs). La politique est un sujet qui enflamme les passions depuis 2000 ans !
      Concernant JM Jancovici, il faut se demander une chose : sans son franc-parler, aurait-il eu le même succès ? C”est tout ce qui m’intéresse, Je n’ai pas/plus le temps de juger de la personnalité d’une personne, il faut que les idées progressent, et il est parfait dans son rôle. D’autres spécialistes du climat disent des choses très intéressantes mais le grand public ne les connait pas.

    2. Pourquoi voulez-vous que JMJ (ou d’autres) se montrent rassurant-es alors que la situation est dramatiquement irréversible ? Même ses électrochocs n’arrivent pas à nous réveiller suffisamment. Il y a de quoi devenir extrêmement pessimiste sur l’avenir, à ce niveau-là c’est être réaliste.

      1. J’ai toujours du mal aussi avec ces histoires d’être “rassurant”.
        Il n’y a pas vraiment de quoi être rassuré en effet, vous avez raison.

        Il ne faut pas s’enfermer dans la peur et donc dans l’inaction mais il ne faut pas cacher la réalité non plus.
        Je trouve que Jancovici fait le job là dessus. Il incite à l’action et il suffit de regarder les travaux de “The shift project” pour s’en rendre compte.

  8. Félicitations pour cet article et tous les précédents. Personnellement j’ai du mal à envisager qu’un politique réellement conscient des conséquences catastrophiques de son inaction sur ces enjeux puisse encore privilégier sa réélection. Si l’on ne peut réellement rien faire, alors on peut toujours démissionner (ils ne se retrouveront pas à la rue) pour garder sa “bonne conscience” et faire progresser le public sur ses sujets. Rester et ne rien faire est criminel. Mais je peux aussi envisager que suis moi aussi très naïf 🙂

    1. Merci Benjamin. C’est ce que j’ai exprimé à plusieurs reprises, notamment sur A. Buzyn : si vous êtes en désaccord avec vos supérieurs hiérarchiques au gouvernement (son changement de poste à la mairie de Paris à l’aube d’une pendémie mondiale qui arrive, + crise des hopitaux…), vous le dites publiquement, ou vous démissionnez. Les conséquences ont été trop graves pour rester impunies.

      1. Est-ce vous ne réfléchissez pas par rapport à votre conscience ? A. Buzyn a dénoncé pour nous révéler la vérité ou pour se soustraire de sa responsabilité, ou nuire à d’autres ?
        Leur fonctionnement est différent de la plupart des gens. Ils peuvent changer d’avis sans ressentir de la honte car ils n’ont apparemment pas de conscience. Je pense que nous nous trompons en les analysant, en nous basant sur notre façon de fonctionner.

        J’ai posté un commentaire en réponse à Geoffroy concernant ces personnes : “la fabrique des imposteurs” de Roland Gori.

  9. Tout à fait d’accord, c’est un de mes (très rares) points de désaccord avec Jancovici. Je crois que, contrairement à ce qu’il affirme, les politiciens connaissent majoritairement le problème. Leur inaction n’en est que plus grave d’ailleurs, et pour moi ils devront être jugés.
    Cela dit il ne faut pas non plus en faire des gens extrêmement brillants, je suis convaincu que Barrau et Jancovici sont bien plus intelligents que tous les politiciens actuels.

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Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

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  1. Admettons qu’ils soient conscient des enjeux et de la nature du problème, ce dont JMJ semble douter, et que leur inaction a pour origine le manque d’intérêt électoraliste, je crois qu’il serait logique que sous le radar, ils fassent en sorte que les citoyens puissent être formés, que ce soit à l’école ou par la télé publique. Je ne sais pas pourquoi mais ce n’est manifestement pas le cas. il me semble que si ils comprenaient l’urgence, ils essaieraient au moins de faire quelque chose du genre.

    1. Ils font quelque chose : “croissance verte” ! Pour rester dans l’idéologie de la croissance (donc aucunement de la décroissance) mais cela ne permet pas de faire de grands changements et rapidement. Des fois, c’est de l’éco-blanchiment (greenwashing). De plus, celui qui décroit risque de perdre de la “puissance” par rapport aux autres pays (effet de la reine rouge) et donc ne le fera pas brusquement. Il faudrait une “vraie” dynamique de tous les pays en même temps et pas un semblant. Nous ne sommes pas vraiment sur ce trajet. Par exemple, Les Etats-Unis et la Chine veulent de la puissance pour être fort envers l’autre. Peut-être que la décroissance pourra ne se faire qu’avec la volonté de la majorité de toutes les populations (donc possible que par des informations).

      Y a t-il réellement une façon de concilier la croissance et l’écologie ? Car qui dit croissance, dit une demande incessante et en augmentation des impacts sur le vivant (arbres, minerais, eau, pétrole…) et nous sommes des milliards. Même si une certaine population à moins d’impact, elle répond à la demande de croissance pour pouvoir vivre et espérer d’accéder au même confort que les pays occidentaux. Par exemple : la forêt amazonienne. Illes (ils/elles) abattent les arbres pour en faire de champs ainsi répondre à une demande de soja (ou autres cultures) d’autres pays pour nourrir leurs populations ou leurs animaux d’élevage. Cela va faire travailler des habitants et habitantes du Brésil à l’abbatage et dans les champs qui participent donc aussi à l’impact.

  2. Merci pour ce bon article. Je suis effectivement persuadé que nous somme gouverné par des gens intelligent et très au fait des problèmes.
    Comme vous le dites la problématique et on le voit bien sur la Covid est qu’une personne qui gouverne doit le faire en prenant en compte de multiples paramètres, qui pour beaucoup sont contradictoires, et qu’ils le font avec une échelle de temps très courte qui correspond à leurs mandats avec évidemment en ligne de mir la réélection ou à minima la réussite de leur parti politique.
    On en revient finalement à la conclusion qui s’applique à tous même aux gens qui nous gouvernent qui est que l’on veut bien du changement mais il ne faut pas qu’il nous impacte…
    On peut penser que ça n’a rien à voir, mais je pense que le mode de scrutin actuel est également responsable de ces maux. Dans le vote tel que nous le pratiquons, la personne qui gagne est surtout celle qui arrive à fragmenter suffisamment les électeurs qui ne votent pas pour elle afin que sa base électorale soit suffisante pour passer.
    On se retrouve aujourd’hui avec des gouvernement qui ne représentent finalement que moins de 25% des Français si on regarde les votes au premier tour. Quand on voit que la question du climat inquiète aujourd’hui 75% des Français, on peut facilement penser qu’avec un système électoral qui permette d’élire le “moins pire” pour la majorité de Français plutôt que le “meilleur” pour une minorité on aurait des politiques qui se comporteraient différemment. Je vous laisse regarder cette vidéo https://youtu.be/ZoGH7d51bvc pour comprendre cette histoire d’élection.

    1. Bonjour, je viens de regarder votre lien sur twitter de la vidéo de GeWoessner qui répond au “centaines de milliers de morts” de Hulot. à la fin de ladite vidéo, la dame précise que même si c’est incalculable (et donc ni vrai ni faux), l’OMS donne des chiffres équivalents qui “pourraient bondir en 2030-2035 à 250000 par an” (des centaines de milliers donc.)
      En gros votre vidéo dit en substance “à LCP n’en sait fichtrement rien de si Hulot a raison ou tort, a priori oui mais “arrêtons de paniquer tout le monde, ça nous aidera pas à agir”, voilà voilà…
      Le titre ne fait pas l’info…

  3. Il me semble qu’une partie du problème politique, c’est que ce sont des élus, qui le sont non pas pour leur sagesse (par d’autres, qui seraient plus vieux et plus sages, ou par la nôtre) mais pour les promesses que nous voulons entendre (et un peu l’appui de leurs complices du moment). Nous attendons ensuite la vérité et des actions de la part de gens qui vraisemblablement ne seraient jamais élus démocratiquement (ni appuyés) pour celles-ci. Ça n’est certainement pas pour les excuser, mais ne sont-ils pas un peu aussi nos représentants, à engendrer un partie des problèmes qui nous satisfont et auxquels nous attendons parallèlement une solution ? Le changement sans changer.

    1. C’est la manière dont nos sociétés fonctionnent qui font que ces gens arrivent au pouvoir ou du moins au sommet de la hiérarchie et c’est dans tous les stractes de la société (entreprise, association, polices, gilets jaunes…).

      Roland Gori (psychanalyste et professeur émérite de psychologie et de psychopathologie clinique à l’université Aix-Marseille) l’explique : “Notre société de la norme, même travestie sous un hédonisme de masse et fardée de publicité tapageuse, fabrique des imposteurs. L’imposteur est un authentique martyr de notre environnement social, maître de l’opinion, éponge vivante des valeurs de son temps, fétichiste des modes et des formes.”
      Voici un lien d’une de ses conférences : https://www.youtube.com/watch?v=2FEtiA18lZU

  4. Je suis en partie en désaccord.

    Oui, les politiques sont intelligents dans l’ensemble et souvent assez bien briefés, donc ils ont de quoi prendre les bonnes décisions !

    Maintenant, je pense aussi qu’ils mobilisent une partie de leur intelligence à s’inventer des justifications de continuer les faux-semblants. Logiquement, bien conscients et avec si peu de résultats, ils devraient tous avoir l’abattement de Nicolas Hulot (j’ai testé à mon petit niveau : ça le fait!). C’est horrible d’être en responsabilité et en échec sur de tels sujets. C’est comme être le pilote d’un avion dont on sait qu’on va échouer à redresser la trajectoire.

    Logiquement, s’il y avait eu ne serait-ce que 30% des ministres, députés, sénateur, grands maires, …. dans l’état d’esprit Hulot ils se seraient reconnus entre eux dans les couloirs (j’ai testé aussi…) et auraient été en position de générer le point de bascule. Apparemment, ça n’était pas le cas, loin s’en faut!

    Certe cela n’est pas un problème de manque d’intelligence disons “analytique”; mais est-ce que mobiliser sciemment son cerveau sur des scénarios improbables justifiants toutes les chimères procrastinatoires – tout en affichant des objectifs globalement en ligne avec la gravité de la situation – est une preuve d’intelligence ? Et en plus, j’ai bien peur qu’ils ne soient pas vraiment cyniques. Je veux dire, je ne crois pas qu’ils acceptent que ce temps perdu va nous conduire à la perte de 30 à 95% de l’humanité dans les décennies à venir, va ravager nos paysages, nos structures , …

    Psychologiquement on sait à peu près comment ça marche, j’ai déjà été en situation d’imaginer un “plan” pour rattraper un an de glandouille en 2 mois, puis 2 semaines, puis 2 jours… pour finalement me concentrer pendant 2 heures pour trouver une bonne excuse ! On peut appeler ça du manque de courage, mais je pense que c’est aussi une forme d’arrogance qui conduit à la bêtise. Celle qui pousse à croire qu’on sera en capacité de saisir les 0,000001% de chance qu’il reste de s’en sortir honorablement.

    Autrement dit, la partie qui pilote la compréhension des choses à beau être performante, elle est surclassée par la partie qui imagine des solution pour ne rien faire sans se sentir trop mal.

    Cela dit, je profite de l’occase pour te remercier pour tes excellents articles : chapeau et merci !

  5. Cet extrait de Nicolas Hulot est tout à fait illustratif de l’alarmisme bloquant, et d’un de ces aspects: le refoulement du distributif. A lire Nicolas Hulot, on croirait que les solutions sont là sous nos yeux et qu’il suffirait que chaque acteur s’empare du sujet et se lance dans l’aventure pour la transition se fasse, avec un win-win pour tous les acteurs au final. Sauf que si ça ne se passe pas comme ça, c’est bien qu’il y a une raison, et cette raison c’est tout simplement que cette assertion de la solution win-win est fausse.
    Si les acteurs ne s’engagent pas, c’est que dans la transition il va y avoir des gagnants, mais aussi (et peut-être surtout) des perdants. Et la plupart des acteurs ne sont pas capable de savoir de quel coté de la barrière ils vont se retrouver, du coup le status-co semble toujours la meilleur solution.
    Un exemple pratique avec l’automobile: Renault est bien conscient qu’appliquer des mesures de transition va faire des coupes franches dans son entreprise. Il y aura moins de voitures à produire, plus petites, et peut-être électriques. Tout ça, ça veut dire un peu mécaniquement: des frictions dans son personnel (comment gérer tous ces ingénieurs qui designent des tanks roulant et leur faire faire des pots de yaourt), de la perte de chiffre d’affaire (et donc des conséquences sociales), des investissements passés et une expérience qui deviennent caduques (des années de R&D dans les moteurs thermiques). Bref, tant qu’on admet pas que la transition va faire des perdants et qu’il faut une sortie honorable pour ces gens là, on n’obtiendra que du blocage (d’autant que les acquis des situations antérieures sont un attracteur très puissant lors de négociations).

    1. Bonjour David et merci pour ce commentaire argumenté. Concernant le doomisme et ses conséquences que vous évoquez au début,c’est un article qui sera sur le site avant la fin de l’année. Pour le reste, il y aura des perdants c’est sûr, dans le paradigme actuel. A nous de faire comprendre qu’on a aussi bcp à gagner à emprunter le chemin du changement.

      1. Vincent Mignerot, un essayiste, dit qu’un pays tout seul aura du mal à emprunter ce chemin du changement (de “déréguler son emprise sur l’environnement” qui signifie donc décroissance) et en tout cas en opérant un virage à 180°. Il risquerait de perdre sa souveraineté (dû à l’attaque peut-être future d’un “pays belliqueux” qui n’aura pas fait le changement) et donc sa volonté pour ce changement.
        Il propose son hypothèse de “dérégulocène” (raison pour laquelle nous sommes arrivés à avoir la destruction de la biodiversité…) : https://vincent-mignerot.fr/anthropocene-capitalocene-ou-deregulocene/
        Ceci pourrait expliquer que les Etats-Unis n’arrivent pas à amorcer la décroissance car ils veulent garder leur emprise sur le monde.

        Vous dites : “Il y aura des perdants”
        En empruntant ce changement, l’idéal est de faire en sorte qu’il n’ait pas de “perdants” car cela risque de provoquer le chaos. Nous commençons à en voir un bout, partout dans le monde, avec nos systèmes actuels.

          1. Bonjour, merci pour le lien, juste pour être claire au cas où, je n’ai pas écrit cela pour excuser l’inaction. 🙂
            Mignerot pense qu’il faut dire la réalité des choses. Je pense que voir la réalité nous permettra d’agir de la meilleure manière possible. Il ne faut pas occulter cette part que nous vivons dans un monde globalisé et non seulement dans un pays, une région, une ville car nous vivons tous sur la même planète. Pensez-vous que les humains n’impactent pas les parcs naturels en Afrique car ils n’y vont pas ? Nous l’impactons via le changement climatique (qui n’a pas de frontière) par notre pollution, par l’emprise sur l’environnement sur d’autres partie de la Terre.

            Vous dites: “Puisque le dire calmement (avec papiers scientifiques) ne suffit pas, peut-être que d’autres mots fonctionneront mieux.”
            Peut-être changer la manière d’amener à les faire comprendre, essayer d’expliquer d’abord comment nous sommes arrivés à avoir ces avantages, ce confort : l’agriculture, ce qu’est l’énergie, ce qu’à apporter le pétrôle, l’emprise avec l’environnement, le processus de fabrication d’un matériel… Puis l’impact sur leur enfants, petits-enfants, cousins… Cela va sûrement être long.
            S’ils entendent qu’ils riquent de “perdre” aussi après, pourquoi vont-ils faire ce changement ? Certains aussi ne veulent pas savoir et vivre dans le présent.

            PS: merci pour cet bon article.

  6. Pour Fessenheim, je pense que le PR a pris la décision avec des informations dont nous ne disposons pas. Il paraît alors difficile de lui prêter des intentions.
    Je remercie bon pote pour cet article d’une qualité rare

  7. Qu’est-ce je déteste LE PERSONNAGE de Jancovici. Je reconnais la très grande utilité de L’HOMME mais c’est justement ce qui me chagrine : J’aurais aimé qu’une personne nécessaire à un sujet qui n’est pas super waouw n’ai pas un ton si cynique et peu rassurant. Après on pourrait
    étendre cette critique aux autres écologues à quelques exceptions près. Mais après je ne demande pas non plus des Bisounours.

    Sinon cet article et celui sur les lois de la stupidité auraient été de très bons articles ensemble si tu avais mis en évidence la compatibilité de ces deux articles qui, à première vue, se contredisent. On se contente juste du dernier paragraphe pour les relier.

    1. J’aurais pu traiter le sujet sur plusieurs pages (centaines même, ce que je fais par ailleurs). La politique est un sujet qui enflamme les passions depuis 2000 ans !
      Concernant JM Jancovici, il faut se demander une chose : sans son franc-parler, aurait-il eu le même succès ? C”est tout ce qui m’intéresse, Je n’ai pas/plus le temps de juger de la personnalité d’une personne, il faut que les idées progressent, et il est parfait dans son rôle. D’autres spécialistes du climat disent des choses très intéressantes mais le grand public ne les connait pas.

    2. Pourquoi voulez-vous que JMJ (ou d’autres) se montrent rassurant-es alors que la situation est dramatiquement irréversible ? Même ses électrochocs n’arrivent pas à nous réveiller suffisamment. Il y a de quoi devenir extrêmement pessimiste sur l’avenir, à ce niveau-là c’est être réaliste.

      1. J’ai toujours du mal aussi avec ces histoires d’être “rassurant”.
        Il n’y a pas vraiment de quoi être rassuré en effet, vous avez raison.

        Il ne faut pas s’enfermer dans la peur et donc dans l’inaction mais il ne faut pas cacher la réalité non plus.
        Je trouve que Jancovici fait le job là dessus. Il incite à l’action et il suffit de regarder les travaux de “The shift project” pour s’en rendre compte.

  8. Félicitations pour cet article et tous les précédents. Personnellement j’ai du mal à envisager qu’un politique réellement conscient des conséquences catastrophiques de son inaction sur ces enjeux puisse encore privilégier sa réélection. Si l’on ne peut réellement rien faire, alors on peut toujours démissionner (ils ne se retrouveront pas à la rue) pour garder sa “bonne conscience” et faire progresser le public sur ses sujets. Rester et ne rien faire est criminel. Mais je peux aussi envisager que suis moi aussi très naïf 🙂

    1. Merci Benjamin. C’est ce que j’ai exprimé à plusieurs reprises, notamment sur A. Buzyn : si vous êtes en désaccord avec vos supérieurs hiérarchiques au gouvernement (son changement de poste à la mairie de Paris à l’aube d’une pendémie mondiale qui arrive, + crise des hopitaux…), vous le dites publiquement, ou vous démissionnez. Les conséquences ont été trop graves pour rester impunies.

      1. Est-ce vous ne réfléchissez pas par rapport à votre conscience ? A. Buzyn a dénoncé pour nous révéler la vérité ou pour se soustraire de sa responsabilité, ou nuire à d’autres ?
        Leur fonctionnement est différent de la plupart des gens. Ils peuvent changer d’avis sans ressentir de la honte car ils n’ont apparemment pas de conscience. Je pense que nous nous trompons en les analysant, en nous basant sur notre façon de fonctionner.

        J’ai posté un commentaire en réponse à Geoffroy concernant ces personnes : “la fabrique des imposteurs” de Roland Gori.

  9. Tout à fait d’accord, c’est un de mes (très rares) points de désaccord avec Jancovici. Je crois que, contrairement à ce qu’il affirme, les politiciens connaissent majoritairement le problème. Leur inaction n’en est que plus grave d’ailleurs, et pour moi ils devront être jugés.
    Cela dit il ne faut pas non plus en faire des gens extrêmement brillants, je suis convaincu que Barrau et Jancovici sont bien plus intelligents que tous les politiciens actuels.

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