Propos 4 : Oui, le nucléaire est une électricité verte

Publication :
Mis à jour :
Sommaire
Dépliez le sommaire de l’article

Essayer de lutter contre le greenwashing et la désinformation est un combat quotidien. Ce matin, en ouvrant un email reçu de TOTAL Direct Energie, j’ai appris dans leur vidéo que le nucléaire n’était pas une électricité “verte“. Un email = 4 millions+ lecteurs désinformés. Efficace. Surprenant tout de même, car en lisant des rapports de l’ADEME, du GIEC et de l’I4CE, je comprends exactement le contraire.

Qui croire ? Le président de Total, Patrick Pouyanné, qui nous dit que ‘le débat climatique est aujourd’hui quand même beaucoup trop manichéen, trop faussé‘, ou des organismes qui alertent sur les conséquences d’une consommation d’énergies fossiles à outrance ?

Le nucléaire : 95% du débat énergétique, 5% du problème

GNAGNAGNA Il est pro-nucléaire ! GNAGNAGNA il est anti-nucléaire ! Le nucléaire électrise les débats depuis des décennies en France (et dans le monde !). Pourtant, 99% de la population maîtrise mal le sujet. A commencer par nos politiques. Je n’oublierai jamais S.Royal et N.Sarkozy annoncer tous les deux des chiffres faux sur le pourcentage du nucléaire dans la production d’électricité française lors du débat de 2007.

Mais si tu n’y connais rien et n’as même pas les ordres de grandeur en tête, comment pourrais-tu prendre des décisions intelligentes et avoir une stratégie énergétique à long terme pour ton pays ?

Rappel des chiffres

Le nucléaire en France, c’est 71.6% de la production d’électricité française en 2017 :

c’est 61 points de plus que la part du nucléaire à l’échelle mondiale, où il est la 3ème source de production d’électricité dans le monde :

Un 3ème graphique, important pour comprendre la suite : les principaux pays producteurs mondiaux d’électricité d’origine nucléaire :

Très bien. Maintenant que nous avons en tête ces chiffres sur la part du nucléaire, rentrons dans le vif du sujet. Le nucléaire est-il une électricité verte, et quel est le résultat quand on le compare aux autres ?

Rejoignez les 40000 abonné(e)s à notre newsletter

Chaque semaine, nous filtrons le superflu pour vous offrir l’essentiel, fiable et sourcé

Le nucléaire, électricité verte ?

Cela a déjà été précisé dans l’article sur la neutralité carbone, tout mesurer en terme de CO2 est une erreur. Mais ici, puisqu’il faut tenter de simplifier et de comparer aux autres énergies, le CO2 sera l’outil de mesure. Il faut donc prendre deux éléments en compte. Le premier, c’est l’émission directe de CO2. A ce jeu-là, le nucléaire fait aussi bien que ses petits copains verts, l’éolien, le solaire, et l’hydraulique :

En revanche, la ligne la plus intéressante, c’est la ligne du dessous : celle qui prend en compte l‘ACV, Analyse du Cycle de Vie. Cette fois-ci, le nucléaire l’emporte, à égalité avec l’hydraulique. En croisant plusieurs sources, et en prenant le chiffre le plus haut trouvé (qui s’avère être une valeur tirée d’une étude controversée de Sovacool), avec mauvaise gestion des déchets + aucune progression technologique (pas de prise en compte des nouveaux EPR), nous arrivons à un ACV de 66 gCO2 eq/KWh.

Source : http://www.bilans-ges.ademe.fr/documentation/UPLOAD_DOC_FR/index.htm?renouvelable.htm

En France, nous sommes plutôt à 6 gCO2 eq/KWh. En outre, si vous deviez utiliser une source dont les chiffres n’ont pas été remis en question, voici les chiffres du GIEC dans l’AR5 :

Maintenant que nous avons les chiffres, comment peut-on, à moins d’être intellectuellement malhonnête, ne pas considérer le nucléaire comme une électricité verte ?

Le mot de la fin

Il ne s’agit pas d’être pro ou anti-nucléaire. Il s’agit de comprendre les avantages et inconvénients des différentes solutions offertes, et surtout, de proposer. Pas de critiquer gratuitement comme je peux le voir depuis des années sur Twitter, Facebook, et maintenant Linkedin.

Si vous ne deviez retenir qu’une idée, c’est qu’il est impossible de garder notre consommation énergétique actuelle sans nucléaire. Surtout si vous croyez encore dans cette utopie qu’est la croissance verte. La solution, et vous aurez très peu de chance qu’un politique ou Total vous l’annonce, c’est la sobriété énergétique.

Pour aller plus loin

POUR ALLER PLUS LOIN

Envie de creuser le sujet ? Cet article pourrait vous intéresser !

26 Responses

  1. “Maintenant que nous avons les chiffres, comment peut-on, à moins d’être intellectuellement malhonnête, ne pas considérer le nucléaire comme une électricité verte ?”

    Oui.

    Parce que l’électricité verte, ça n’existe pas. Et être un petit peu moins destructeur pour l’environnement que toutes les autres solutions ne suffit pas pour se proclamer comme tel. L’appellation “électricité verte” est trompeuse car elle entretient l’illusion dangereuse que l’électricité peut être produite sans provoquer la moindre destruction environnementale. Vous pouvez m’accuser du sophisme de la solution parfaite, mais c’est ce genre d’appellation trompeuse qui la fait passer pour telle alors qu’il n’en est rien.

    D’ailleurs, deux points sont étrangement absents de votre article:

    -Les déchets radioactifs, dont on ne sait toujours pas comment se débarrasser proprement.
    -La consommation astronomique d’eau que ça nécessite. On a tendance à l’oublier, mais les réacteurs nucléaires, il faut les refroidir, sinon badaboum ! Et à ce jour, on n’a pas trouvé plus efficace que l’eau, qui commence tout doucement à manquer.

    Conclusion: la seule énergie verte est celle qu’on ne produit pas.

  2. Salut Bonpote, merci pour ton article.
    Concernant le papier de Sovacool, 2008, tu dis que c’est controversé. Tu peux en dire plus ? Et pourquoi le GIEC chiffre l’AVC à 5 fois moins ?
    merci d’avance si tu connais la réponse !

  3. Bonjour, pourquoi ne pas parler de Negawatt ?
    J’ai du mal à comprendre : vous parlez du réveilleur par exemple à qui j’avais posé la question fin 2018.
    Sa réponse (en gros) : “je ne connais pas bien ce qu’ils proposent alors je n’en parle pas”.
    Ok, mais 3 ans plus tard il n’en n’a toujours pas parlé alors que c’est un des rares scénarios sur la table.
    Du coup je me demande, suite à la lecture de cet article, si vous aussi vous allez sciemment choisir de ne pas parler de Negawatt parce qu’ils proposent une solution “sans nucléaire ni effet de serre” et que comme vous êtes en faveur du nucléaire ça ne vous convient pas ?

    J’espère me tromper mais quand je vois les sources que vous citez il n’y a qu’un débat entre 2 shifters et 1 Negawatt (Yves Marignac) qui évoque vite fait Negawatt. Ainsi votre audience (importante) n’a pas trop de chances de tomber sur le Scenario Negawatt en vous lisant, même si c’était pour en dire du mal à la limite.

    Mais je suis assez choqué de ce silence, même si je suis bien conscient que vous ne pouvez pas tout traiter, votre spectre sur ce blog étant quand même très large, je me dis que vous pourriez vous lancer dans une réflexion sur le scénario Negawatt non ?
    D’autant plus que vous en partagez le message principal : la sobriété !

  4. Pour travailler dans le domaine, je pense que la majeure partie des anti-nucléaires sont surtout, et malheureusement, des gens qui en ont peur. Pour te dire, ma mère, qui est ingénieure chimiste, est terrorisée par le nucléaire depuis qu’elle a vu “Le jour d’après” (celui de 1983) qui l’a absolument traumatisée. Elle n’est pas antinuc, mais ceci dit rien que le fait que je bosse dans le milieu (alors que je suis dans des bureaux, je ne suis pas sur un site) ça l’angoisse. Je ne compte plus le nombre de gens qui m’ont dit que la radioactivité n’est pas naturelle, fait pousser des membres (troisième oeil, troisième bras, etc.)… La plupart ne connaissent pas le radon des vieilles pierres, surveillés dans les maisons, ne savent pas qu’en faisant une radio, un scanner ou encore en prenant l’avion (pire, les astronautes) tu te doses à mort (Thomas Pesquet, l’homme le plus radioactif au monde !), parce que je suis persuadée que leur opinion changerait sur le sujet…

  5. Bonjour BonPote,
    Merci pour cet article.
    J’ai des doutes sur une ACV appliquée au nucléaire : précisément, la gestion des déchets ultimes pousse aux limites le calcul économique avec la notion de “fin de vie”. Comment quantifier un coût de gestion sur plusieurs millénaires, même pour des petites quantités de déchets (quelques dizaines de m3) ? La Cour des Comptes s’y est cassée les dents et a pris des hypothèses simplificatrices.
    Bref, la fourchette d’incertitude devrait être affichée et assez large je pense.
    S’y ajoutent les gisements d’uranium et leurs conditions d’extraction en tant matière première pour le combustible du nucléaire. A ce titre, cette ressource n’étant pas renouvelable, je suis gêné par l’appellation “électricité verte” que j’associe – peut-être à tort – à électricité renouvelable. Bonne continuation et merci pour tes travaux !

  6. Et justement, comme tu le dis très bien en début d’article : le problème n’est-il pas justement de réduire n’importe quel calcul ou comparaison aux simples émissions de CO2 ? Le sujet est très complexe c’est vrai, mais à mon sens, c’est justement en s’imposant ces limites qu’on finit par faire croire que le nucléaire est indispensable à cette transition et qu’il est une énergie verte. Agir de la sorte ne serait-il pas aussi un acte de désinformation ?
    Mais bref, l’éternel combat n’est pas de s’avoir qui a la plus grosse mais bien d’agir pour diminuer la consommation… la solution n’étant, comme tu le dis, la sobriété énergétique !

  7. Le nucléaire historique est une énergie importante qui nous permet aujourd’hui d’avoir un mix électrique faiblement carboné. Dans ce sens, il faut permettre une prolongation des centrales. C’était une erreur de fermer Fessenheim, les Belges et les Allemands se trompent de combat. Par contre le niveau de désinformation autour du fonctionnement et de l’économie du système électrique est aujourd’hui hallucinant. Il y pourtant plusieurs enjeux importants, Coté nucléaire : le remplacement (par EnR+backup ou par EPR) des réacteurs vieillissants, les effets du changement climatique sur l’hydraulicité (et l’électricité hydraulique, et la localisation des EPR), le coût et la durée de construction des nouvelles centrales, le maintien du niveau de sureté actuel (qui est top!) dans un contexte de contraction économique, le développement à l’international (il n’y a pas que la france dans tout ça). Coté renouvelables : le recyclage des pales d’éoliennes, des matériaux, l’utilisation du territoire, le développement de l’hydrogène/et ou/ du biogaz/gaz de synthèse pour le stockage longue durée nécessaire si l’on veut aller plus loin que les objectifs de 2035 (il y a des études de RTE sur ce sujet en cours). Il me semble que l’ensemble des travailleurs du nucléaire font beaucoup de mal au renouvelable en France en cherchant à attaquer la filière par tous les moyens. Au niveau mondiale on observe quand même que depuis 10 ans les renouvelables sont passés de quasi 0 à 1500TWh/an et que le nucléaire stagne à 2400TWh/an. Mais en même temps des associations comme GreenPeace font du mal au nucléaire avec de la désinformation sur le contenu carbone. Et puis il y a tous ces employés du nucléaire, ces bassins d’emploie, ces taxes récupérées par les collectivités …

    Moi je m’inquiète dans tous ces combats, parce que je vois le niveau technique du débat qui devient de plus en plus bas, ces milliers d’ingénieurs qui croient avoir compris le système électrique parce qu’ils ont découvert l’équilibre offre demande avec les posts de Jancovici (qui sur ce sujet est hallucinant de malhonnêteté) mais qui ne comprennent rien au SDDR de RTE ou qui disent que RTE est un lobby …

    Je m’inquiète aussi parce que ces gourous de l’énergies qui mettent des âneries dans la tête des gens sous couvert de science empruntent beaucoup au populisme : Janco ne fait pas de scénario, il ne dit pas ce qu’il veut exactement, il casse du sucre sur la tête des gens en vendant du rêve, cherche le consensus sur des sujets faciles, il fait sans blanc de faire de la science en alignant des chiffres n’importe comment, et surtout, il attise l’animosité contre nos voisins Allemands, cultive l’idée qu’être intelligent c’est parler mal et défoncer son adversaire sans l’écouter ni même le laisser parler… Est-ce bien constructif lorsque l’on veut régler un problème climatique mondiale de se battre contre ses voisins sur la solution à adopter ? Est-ce bien constructif de passer toute son énergie à discréditer une partie de la solution ? Dommage parce que par ailleurs il est admirable dans sa vulgarisation des sujets énergie-climat et dans sa défense de la sobriété. Ses cours des mines sont … une mine ! Pour moi nous sommes collectivement coupables, nous français, de laisser tout cela s’installer.

    1. Le problème c’est surtout que cela demande du temps, de l’investissement, et que personne ne le prend (moi y compris il y a quelques années) car tant que ça marche, on s’en fout. C’est quand il y a des problèmes qu’on ne commence seulement à s’inquiéter.
      Pour le marché de l’électricité, la dernière vidéo sur l’électricité verte du Réveilleur est très bien !

  8. Bonjour. Dans le tableau des ACV, il y a une inversion entre fioul et gaz naturel. Et ces valeurs d’ACV correspondent aux émissions suite à transformation en électricité. C’est peut peut-être à préciser. Les résultats sont plus bas pour la combustion. Enfin, n’hésitez pas à mentionner la source de ces valeurs. En tout cas bravo pour vos articles, continuez. Bien cordialement

    1. Bonjour et merci pour vos précisions. Je confirme qu’il y avait une erreur dans le premier graph ! (et pas dans les chiffres du GIEC, ce qui est plutôt rassurant 😉 J’ai mis à jour.

  9. Non bien sûr pas la fusion ou des énergies comme ça mais ce n’est juste que quand on compare ce que mettent en avant 1) les “croissance makers” et justement leur fusion et cie ou certaines personnes “vert”-ueuses et leurs énergies renouvelables avec 2) les écologistes plus sérieux comme nous qui veulent (uniquement?) amoindrir le mal notamment en acceptant ce pourquoi on luttait (le nucléaire), on a l’impression de passer d’un extrême à l’autre!
    Ne peut-il pas y avoir un milieu dans tous ça? Comme projet que penses tu d’une fusion entre Jean-marc Jancovici, Pierre Rabhi et Elon Musk?

  10. Je me demande quel(s) rêve(s) énergétique(s) pourrait exciter les gens pour ce 21ème siècle, remplaçant les énergies vertes… Pourquoi ne ferait tu pas un poste dessus?

    1. Bonsoir, je ne suis pas sûr d’avoir compris la suggestion. J’ai en tête comme ‘rêve’ la fusion. Ou encore tout ce qui tourne autour dde l’hydrogène… l’une comme l’autre, à court terme, rien de très probant, va falloir faire sans 😉 Dites moi si je n’ai pas compris, je suis toujours ouvert aux suggestions.

  11. Merci pour cet article.
    Je retiendrai le commentaire d’un Sean C, mémorable envolé lyrique et démonstration brillante.
    Le nucléaire NE PEUT PAS être vert car il produit des déchet. J’ajouterais : des déchets non compostable en plus…

    Que dire alors des fabricants de masques (nouvelle mode) ? Ou bien, de toutes cette mobilités vertes à base d’électronique, électricité et plastiques ?
    Nan, bha nan ! Eux, c’est comme le blablacar en période de COVID : parfaitement compostable ! Juste on n’a pas encore décidé de l’endroit où on entassera toute cette crotte, surement en Inde ou Afrique parce que ce qui est bien avec les déchets non nucléaire c’est qu’on peut les exporter voir, même, se faire payer pour les exporter et que des enfants puisse devenir nez en testant leur capacité sur divers plastiques…

    Autrement :
    – un réacteur moyen en France c’est 1000 Mw ou 1 Gw
    – nécessite, chaque année, 20 t d’uranium enrichi (+/- 4 % de 235) généralement obtenue à partir de +/- 80 t d’uranium naturel (0,71%)
    – produit, par campagne d’une année (moyenne) les fameux déchet de Bure : 400 kg de déchet vitrifié. Le dernier mot (vitrifié) est important : d’une part parce que le verre est ce qui existe de plus resistant chimiquement d’autre part parce que grâce à la Hague ces 400 kg sont à plus de 90 %… Du verre. Le même que les adeptes de la Pomme ont dans leur poche, sauf que là ça brille vraiment 😀

    A comparer aux :
    – 15 000 à 20 000 t qu’une centrale au charbon absorbe CHAQUE JOUR (pas année !)
    – un nombre à 6 ou 7 chiffre de m3 de gaz naturel qu’une centrale au gaz brûle chaque jour aussi…

    Allez, je n’embêterai personne plus longtemps et je vais faire comme Sean : je vais aller chez mon crémier préféré, prendre un pot contre mon plus beau sourire, demander à la jeune demoiselle de me dépanner 10 balles pour mes clopes et passer derrière le comptoirs pour des choses qui ne vous regarde pas.
    C’est un peu l’impression que me donne le traitement de ce sujet…

    1. A nouveau, je suis d’accord avec les arguments, il parait difficile de se passer du nucléaire pour réussir la transition écologique : grosse quantité d’énergie, décarbonée, pilotable, et (quasiment) sans contrainte géographique. Par contre, que cela vous plaise ou non, il y a des gros défauts : l’uranium est en quantité limité, il existe des risques sécuritaires, et cela génère des déchets conséquents. Surtout si on souhaite l’étendre massivement (pour rappel, seulement 10% de la production mondiale d’énergie, donc les impacts négatifs augmentent proportionnellement si on souhaite remplacer les centrales thermiques par du nucléaire…).
      Donc on y va, même si c’est en trainant des pieds, mais pas question de se voiler la face ; il y a en a marre des discours qui nous disent que le nucléaire est parfait, vert, sans danger, propre… comme il y a marre des discours qui disent que c’est horrible, polluant, carboné, dangereux… Les deux discours sont faux, et tentent de manipuler l’auditoire. Faute de mieux, il faut utiliser cette technologie, mais sans tenter de minimiser ou cacher les mauvais côtés.
      Sur ce je vous laisse, je dois retourner acheter un pot de crème !

  12. J’ai découvert tes articles grâce à un pote sur facebook, alors que j’ai trouvé tes autres articles sur l’environnement juste et pertinent, autant pour celui-ci tu as oublié d’enlever les œillères. Tu fais ici un raccourci que font habituellement les “laveurs de cerveau” d’EDF et leurs copains. Rassure-moi, tu ne travailles pas à Fessenheim ?

    Tu te poses la question si le nucléaire est une énergie “verte”. Verte signifie écologique, donc qui consiste à favoriser l’environnement. Indéniablement, tu le dis très bien dans ton article, d’un point de vue du CO2, le nucléaire fait partie des solutions les plus efficaces et propres. Sa quantité de rejet CO2 sur ACV est inférieure même au solaire et l’éolien, c’est une énergie non-intermittente, et le rapport surface occupée par rapport à l’énergie produite est imbattable. Par rapport au CO2 seul, le nucléaire fait clairement partie des bons élèves.

    Pourtant, et tu le dis dans ton article, “tout mesurer en terme de CO2 est une erreur”. L’impact sur l’environnement ne se limite pas au rejet de CO2. Certes, aujourd’hui, le réchauffement climatique est la priorité, mais cela ne signifie pas que demain la pollution des mers, la déforestation, la pollution des terres et de l’air ne sera pas le prochain combat.
    Tu oublies donc de citer LE PRINCIPAL défaut du nucléaire : il produit des déchets radioactifs, non recyclables, qui continue à être nocif et radioactif pendant des dizaines de milliers d’années.
    C’est assez incroyable que dans un article qui se pose la question sur les raisons pourquoi le nucléaire est décrié, il n’y a pas une seule mention des déchets radioactifs. Aveuglement volontaire ou involontaire ?

    Donc non, le nucléaire n’est pas une énergie verte, car elle produit des déchets qu’on ne sait pas traiter, qui sont très nocifs et qui sont stockés sous terre faute de mieux. Tant qu’il reste de la place ! Et imaginons si tout le monde se mettait au nucléaire, la quantité de déchet à planquer… C’est comme si tu allais chier dans ton frigo au lieu d’aller aux toilettes. Pour l’instant, pas de soucis, il reste de la place, et il restera de la place pendant quelques dizaines d’années. Au pire, quand ça déborde, ça ne sera plus notre problème, mais celui de nos enfants ! J’ai vu plus vert comme mentalité !

    Et je ne parle même pas des problèmes de santé et sécurité. Si tu considères que les accidents nucléaires n’ont pas d’impact sur l’environnement, pas besoin de remonter à Tchernobyl, je te conseille de te renseigner sur Fukushima, et ses conséquences environnementales à court et moyen terme. Tu comprendras pourquoi le nucléaire “a mauvaise presse”, et que les politiques sont pas trop chauds pour construire des nouvelles centrales…

    Et pour finir, l’uranium qui est en quantité limité, mais disons que c’est un détail…

    Alors oui, je suis d’accord avec toi, la transition énergétique ne pourra sans doute pas se faire sans nucléaire. Personnellement, je ne suis absolument pas anti-nucléaire, qui présente des avantages indéniables. La priorité la plus pressante aujourd’hui est de baisser le rejet de CO2, et le nucléaire y participe grandement. Mais comparativement aux autres énergies renouvelables (solaire, éolien, hydro, méthanisation, biomasse), qui sont VERTES, le nucléaire n’est qu’envisageable que sur le court terme, car cela pose d’autres problèmes qu’on ne peut pas négliger.

    Donc ton article est erroné, surtout la partie “Pourquoi le Nucléaire est-il si décrié ?”, qui “oublie” les véritables critiques et points faibles du nucléaire. Dommage, je considère que c’est une petite sortie de route, car le reste de tes contenus sont pour la plupart très bons ! Bonne continuation !

    1. Hello, merci pour ton message, mais pourquoi tu me dis que j’ai écrit ‘ENERGIE VERTE’ alors que je parle bien ‘d’ELECTRICITE verte’. Tout cela, au sens où Total le présente. C’est cela, que je souhaite réfuter.

      J’ai déjà eu ces débats de déchets nucléaires, de quantité d’uranium, et de sûreté nucléaire. Si tu es capable de m’expliquer le rationnel entre les morts des déchets nucléaires et les morts dû à la pollution / CO2 si on change le nucléaire par autre chose, je suis preneur et mettrai à jour mon article. PERSONNE n’a été capable de le faire jusqu’à aujourd’hui, même les anti nucléaires qui sont payés pour le faire.

      Au cas où, je vais le repréciser…. je suis pour la sobriété énergétique, je ne travaille pas dans le nucléaire, j’ai juste un peu de recul sur la situation : notre consommation énergétique actuelle n’est pas soutenable qu’avec des ENR et surtout, on va augmenter nos émissions de CO2 en remplaçant la part du nucléaire. Donc… SOBRIETE. Je le répète à chaque article, je ne peux pas faire plus !

      1. Effectivement, il y a moins de morts à cause des déchets nucléaire que des émissions de GES. Mais ce n’est pas le seul critère. Est-ce que tu considères que le naufrage de l’Erika, avec le déversement de milliers de tonne de pétrole sur les côtes Bretonnes, n’est pas de la pollution, sur la seule base qu’il n’y a pas eu de mort ?

        Par définition (et c’est le titre et le thème de ton article), une électricité (ou énergie) verte est une électricité qui ne produit pas de pollution. Si on ignore la pollution causée par la construction et le démantèlement (car sinon aucune électricité n’est verte, pas même l’éolien ou le solaire), il est inconcevable de dire que le nucléaire est une électricité verte, car elle produit une pollution durant son cycle de fonctionnement, contrairement aux EnR.

        Après je suis de ton avis qu’il faut choisir un moindre mal, et dans ce cas là les déchets nucléaires sont moins impactant (pour l’instant en tout cas, avec le parc actuel) que les émissions de GES. Mais cela n’est jamais abordé dans ton article. Je veux bien qu’on souhaite défendre le nucléaire à cet égard, mais pas en se voilant la face. Et de volontairement oublier les déchets radioactifs, avec l’excuse (justifiée) qu’ils sont moins impactant que le CO2, pour affirmer que c’est une électricité verte, est un sophisme.

        Mais ma conclusion est la même que la tienne : sobriété !

        Bonne continuation !

        1. Merci, et merci pour ton retour. Si au final on vise tous les deux la sobriété, je pense qu’on pourra toujours dialoguer ! très bon week-end

        2. Bonjour,
          Concernant les déchets nucléaires de longue demi-vie, il y a une solution en cours de développement : les réacteurs surgénérateurs.
          En gros un combustible nucléaire usé est surtout composé d’uranium 238, qui ayant un nombre pair de neutrons n’est pas fissile mais est dit “fertile” : s’il reçoit un neutron de plus, il devient fissile. Donc un réacteur surgénérateur gère mieux les neutrons en augmentant la proportion de ceux que l’uranium 238 capture. Idéalement il génère des atomes fissiles au même rythme qu’ils fissionnent.
          Donc, avec des réacteurs surgénérateurs, il N’Y A PAS de déchets nucléaires à longue demi-vie (les seuls difficiles à gérer), ils sont intégralement du carburant.
          Autre bonne nouvelle, un réacteur surgénérateur peut utiliser non seulement de l’uranium, mais aussi.du thorium, beaucoup plus abondant. Il y en aurait pour 35.000 ans !
          Actuellement les surgénérateurs sont en développement dans plusieurs pays (Chine, Russie, USA…). La France avait Superphénix, qui fonctionnait mais les écolos ont eu sa peau.
          Le problème des surgénérateurs est qu’actuellement l’uranium ne coûte pas cher, donc ils sont pour le moment moins rentables que stocker les déchets. Dans quelques décennies, ce sera peut-être différent.

          1. J’ai omis de préciser que le taux de retour énergétique, déjà excellent pour les réacteurs nucléaires actuels, devient monstrueux avec les surgénérateurs.
            Le TRE (ou EROI en anglais) est très important, c’est la proportion entre l’énergie qu’un équipement produit dans sa vie et l’énergie dépensée pour le fabriquer. Évidemment s’il est de 1, il ne sert à rien. Le TRE des EnR est l’objet d’une polémique, car il devient très bas si on inclut le backup ou le stockage.

    2. Merci Sean C. d’avoir dit tout m’ont ressentiment sur le sujet et d’être choqué de ce titre digne de Jancovici.
      Comme toi je n’avais vu aucun faux pas de bon pote jusqu’à présent.

      1. Sean C. cite des problèmes du nucléaires qui sont tout à fait réel. Le problème c’est qu’il n’existe aucune énergie qui n’ai aucun problème, c’est aussi le cas du solaire de l’éolien ou de l’hydraulique. Planté une énorme dalle de béton dans le sol pour une éolienne n’a rien d’écologique. Les terres rares nécessaires au éoliennes n’ont rien de renouvelable et pose le même problème que l’uranium. Un barrage peut potentiellement péter et inonder tout ce qu’il y a en dessous. Exemple, si les barrages du Drac (à commencer par celui du Monteynard) venait à rompre (en cas de séisme par exemple), Grenoble serait englouti par une vague de plusieurs mètres de haut en 30 minutes faisant surement plusieurs milliers de morts, c’est un risque assez important, surement autant voire plus que celui que fait courir une centrale nucléaire et pourtant personne ne demande la fin des barrages (et à raison). Le solaire demande de prendre un espace énorme sur des terres potentiellement cultivable, ne marche pas la nuit et demande tout un tas de semi conducteur qui n’ont pas grand chose de renouvelable. En bref la seule énergie renouvelable qui existe est celle que l’on ne consomme pas. Il n’y a pas de faux pas de bon pote il y a simplement l’explication de faits qui montre que non le nucléaire n’est pas le mal absolue comme beaucoup essaie de nous le faire croire (parfois on dirait que c’est pire que le fossile).
        Concernant les déchets du nucléaire, la génération 4 vise à la fois à fermer le cycle presque entièrement (en recyclant 95% des déchets) mais en plus de permettre de ce passer de l’extraction de l’uranium (ou du moins de la réduire largement). Problème, il est bien plus intéressant économiquement (en raison du prix de l’uranium et de celui du stockage des déchets) de continuer avec ce qu’on a actuellement que de mettre de l’argent pour résoudre les problèmes écologiques (pas si problématiques du point de vue économique) que pose le nucléaire.
        Sur Fukushima, les vrais conséquences de l’accidents sont les déplacements de population (engendre du stress des dépressions et des morts) et les décès ou problèmes de santé du directement aux radiations sont proches de 0 selon tout les rapports scientifiques sérieux (comme l’ONU) le montre. Les déplacements de populations eux ont été largement surévalué, encore aujourd’hui une très grande partie des zones évacué sont totalement vivable. En réalité 70% de la zone évacué n’a jamais été irradié d’une quelque façon que ce soit. Lors des évacuations on ne prend pas en compte la direction des vents alors qu’on sait parfaitement les prédire et donc on évacue des gens pour rien… Enfin sur le tritium rejeté dans l’océan j’invite les gens à se renseigner et à faire les calculs sur l’impact que cela à sur l’environnement marin, c’est négligeable, entre ça et les usines de produits chimiques qui rejettent toute leur merdes dans l’eau, je prend le tritium tous les jours.
        Bref, ce débat sur le nucléaire ressemble à un débat de riche alors qu’on est pauvre. On se pose des questions sur des sujets qui n’e sont pas d’actualités. Sortons du fossile et après on pourra avoir un débat sur nucléaire vs ENR, pour le moment ça n’a aucun sens d’opposé les deux…

Nouveau commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Sommaire
Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

Article 100% financé par ses lecteurs​

Bon Pote est 100% gratuit et sans pub. Nous soutenir, c’est aider à garder cet espace d’information libre pour tous.

26 Responses

  1. “Maintenant que nous avons les chiffres, comment peut-on, à moins d’être intellectuellement malhonnête, ne pas considérer le nucléaire comme une électricité verte ?”

    Oui.

    Parce que l’électricité verte, ça n’existe pas. Et être un petit peu moins destructeur pour l’environnement que toutes les autres solutions ne suffit pas pour se proclamer comme tel. L’appellation “électricité verte” est trompeuse car elle entretient l’illusion dangereuse que l’électricité peut être produite sans provoquer la moindre destruction environnementale. Vous pouvez m’accuser du sophisme de la solution parfaite, mais c’est ce genre d’appellation trompeuse qui la fait passer pour telle alors qu’il n’en est rien.

    D’ailleurs, deux points sont étrangement absents de votre article:

    -Les déchets radioactifs, dont on ne sait toujours pas comment se débarrasser proprement.
    -La consommation astronomique d’eau que ça nécessite. On a tendance à l’oublier, mais les réacteurs nucléaires, il faut les refroidir, sinon badaboum ! Et à ce jour, on n’a pas trouvé plus efficace que l’eau, qui commence tout doucement à manquer.

    Conclusion: la seule énergie verte est celle qu’on ne produit pas.

  2. Salut Bonpote, merci pour ton article.
    Concernant le papier de Sovacool, 2008, tu dis que c’est controversé. Tu peux en dire plus ? Et pourquoi le GIEC chiffre l’AVC à 5 fois moins ?
    merci d’avance si tu connais la réponse !

  3. Bonjour, pourquoi ne pas parler de Negawatt ?
    J’ai du mal à comprendre : vous parlez du réveilleur par exemple à qui j’avais posé la question fin 2018.
    Sa réponse (en gros) : “je ne connais pas bien ce qu’ils proposent alors je n’en parle pas”.
    Ok, mais 3 ans plus tard il n’en n’a toujours pas parlé alors que c’est un des rares scénarios sur la table.
    Du coup je me demande, suite à la lecture de cet article, si vous aussi vous allez sciemment choisir de ne pas parler de Negawatt parce qu’ils proposent une solution “sans nucléaire ni effet de serre” et que comme vous êtes en faveur du nucléaire ça ne vous convient pas ?

    J’espère me tromper mais quand je vois les sources que vous citez il n’y a qu’un débat entre 2 shifters et 1 Negawatt (Yves Marignac) qui évoque vite fait Negawatt. Ainsi votre audience (importante) n’a pas trop de chances de tomber sur le Scenario Negawatt en vous lisant, même si c’était pour en dire du mal à la limite.

    Mais je suis assez choqué de ce silence, même si je suis bien conscient que vous ne pouvez pas tout traiter, votre spectre sur ce blog étant quand même très large, je me dis que vous pourriez vous lancer dans une réflexion sur le scénario Negawatt non ?
    D’autant plus que vous en partagez le message principal : la sobriété !

  4. Pour travailler dans le domaine, je pense que la majeure partie des anti-nucléaires sont surtout, et malheureusement, des gens qui en ont peur. Pour te dire, ma mère, qui est ingénieure chimiste, est terrorisée par le nucléaire depuis qu’elle a vu “Le jour d’après” (celui de 1983) qui l’a absolument traumatisée. Elle n’est pas antinuc, mais ceci dit rien que le fait que je bosse dans le milieu (alors que je suis dans des bureaux, je ne suis pas sur un site) ça l’angoisse. Je ne compte plus le nombre de gens qui m’ont dit que la radioactivité n’est pas naturelle, fait pousser des membres (troisième oeil, troisième bras, etc.)… La plupart ne connaissent pas le radon des vieilles pierres, surveillés dans les maisons, ne savent pas qu’en faisant une radio, un scanner ou encore en prenant l’avion (pire, les astronautes) tu te doses à mort (Thomas Pesquet, l’homme le plus radioactif au monde !), parce que je suis persuadée que leur opinion changerait sur le sujet…

  5. Bonjour BonPote,
    Merci pour cet article.
    J’ai des doutes sur une ACV appliquée au nucléaire : précisément, la gestion des déchets ultimes pousse aux limites le calcul économique avec la notion de “fin de vie”. Comment quantifier un coût de gestion sur plusieurs millénaires, même pour des petites quantités de déchets (quelques dizaines de m3) ? La Cour des Comptes s’y est cassée les dents et a pris des hypothèses simplificatrices.
    Bref, la fourchette d’incertitude devrait être affichée et assez large je pense.
    S’y ajoutent les gisements d’uranium et leurs conditions d’extraction en tant matière première pour le combustible du nucléaire. A ce titre, cette ressource n’étant pas renouvelable, je suis gêné par l’appellation “électricité verte” que j’associe – peut-être à tort – à électricité renouvelable. Bonne continuation et merci pour tes travaux !

  6. Et justement, comme tu le dis très bien en début d’article : le problème n’est-il pas justement de réduire n’importe quel calcul ou comparaison aux simples émissions de CO2 ? Le sujet est très complexe c’est vrai, mais à mon sens, c’est justement en s’imposant ces limites qu’on finit par faire croire que le nucléaire est indispensable à cette transition et qu’il est une énergie verte. Agir de la sorte ne serait-il pas aussi un acte de désinformation ?
    Mais bref, l’éternel combat n’est pas de s’avoir qui a la plus grosse mais bien d’agir pour diminuer la consommation… la solution n’étant, comme tu le dis, la sobriété énergétique !

  7. Le nucléaire historique est une énergie importante qui nous permet aujourd’hui d’avoir un mix électrique faiblement carboné. Dans ce sens, il faut permettre une prolongation des centrales. C’était une erreur de fermer Fessenheim, les Belges et les Allemands se trompent de combat. Par contre le niveau de désinformation autour du fonctionnement et de l’économie du système électrique est aujourd’hui hallucinant. Il y pourtant plusieurs enjeux importants, Coté nucléaire : le remplacement (par EnR+backup ou par EPR) des réacteurs vieillissants, les effets du changement climatique sur l’hydraulicité (et l’électricité hydraulique, et la localisation des EPR), le coût et la durée de construction des nouvelles centrales, le maintien du niveau de sureté actuel (qui est top!) dans un contexte de contraction économique, le développement à l’international (il n’y a pas que la france dans tout ça). Coté renouvelables : le recyclage des pales d’éoliennes, des matériaux, l’utilisation du territoire, le développement de l’hydrogène/et ou/ du biogaz/gaz de synthèse pour le stockage longue durée nécessaire si l’on veut aller plus loin que les objectifs de 2035 (il y a des études de RTE sur ce sujet en cours). Il me semble que l’ensemble des travailleurs du nucléaire font beaucoup de mal au renouvelable en France en cherchant à attaquer la filière par tous les moyens. Au niveau mondiale on observe quand même que depuis 10 ans les renouvelables sont passés de quasi 0 à 1500TWh/an et que le nucléaire stagne à 2400TWh/an. Mais en même temps des associations comme GreenPeace font du mal au nucléaire avec de la désinformation sur le contenu carbone. Et puis il y a tous ces employés du nucléaire, ces bassins d’emploie, ces taxes récupérées par les collectivités …

    Moi je m’inquiète dans tous ces combats, parce que je vois le niveau technique du débat qui devient de plus en plus bas, ces milliers d’ingénieurs qui croient avoir compris le système électrique parce qu’ils ont découvert l’équilibre offre demande avec les posts de Jancovici (qui sur ce sujet est hallucinant de malhonnêteté) mais qui ne comprennent rien au SDDR de RTE ou qui disent que RTE est un lobby …

    Je m’inquiète aussi parce que ces gourous de l’énergies qui mettent des âneries dans la tête des gens sous couvert de science empruntent beaucoup au populisme : Janco ne fait pas de scénario, il ne dit pas ce qu’il veut exactement, il casse du sucre sur la tête des gens en vendant du rêve, cherche le consensus sur des sujets faciles, il fait sans blanc de faire de la science en alignant des chiffres n’importe comment, et surtout, il attise l’animosité contre nos voisins Allemands, cultive l’idée qu’être intelligent c’est parler mal et défoncer son adversaire sans l’écouter ni même le laisser parler… Est-ce bien constructif lorsque l’on veut régler un problème climatique mondiale de se battre contre ses voisins sur la solution à adopter ? Est-ce bien constructif de passer toute son énergie à discréditer une partie de la solution ? Dommage parce que par ailleurs il est admirable dans sa vulgarisation des sujets énergie-climat et dans sa défense de la sobriété. Ses cours des mines sont … une mine ! Pour moi nous sommes collectivement coupables, nous français, de laisser tout cela s’installer.

    1. Le problème c’est surtout que cela demande du temps, de l’investissement, et que personne ne le prend (moi y compris il y a quelques années) car tant que ça marche, on s’en fout. C’est quand il y a des problèmes qu’on ne commence seulement à s’inquiéter.
      Pour le marché de l’électricité, la dernière vidéo sur l’électricité verte du Réveilleur est très bien !

  8. Bonjour. Dans le tableau des ACV, il y a une inversion entre fioul et gaz naturel. Et ces valeurs d’ACV correspondent aux émissions suite à transformation en électricité. C’est peut peut-être à préciser. Les résultats sont plus bas pour la combustion. Enfin, n’hésitez pas à mentionner la source de ces valeurs. En tout cas bravo pour vos articles, continuez. Bien cordialement

    1. Bonjour et merci pour vos précisions. Je confirme qu’il y avait une erreur dans le premier graph ! (et pas dans les chiffres du GIEC, ce qui est plutôt rassurant 😉 J’ai mis à jour.

  9. Non bien sûr pas la fusion ou des énergies comme ça mais ce n’est juste que quand on compare ce que mettent en avant 1) les “croissance makers” et justement leur fusion et cie ou certaines personnes “vert”-ueuses et leurs énergies renouvelables avec 2) les écologistes plus sérieux comme nous qui veulent (uniquement?) amoindrir le mal notamment en acceptant ce pourquoi on luttait (le nucléaire), on a l’impression de passer d’un extrême à l’autre!
    Ne peut-il pas y avoir un milieu dans tous ça? Comme projet que penses tu d’une fusion entre Jean-marc Jancovici, Pierre Rabhi et Elon Musk?

  10. Je me demande quel(s) rêve(s) énergétique(s) pourrait exciter les gens pour ce 21ème siècle, remplaçant les énergies vertes… Pourquoi ne ferait tu pas un poste dessus?

    1. Bonsoir, je ne suis pas sûr d’avoir compris la suggestion. J’ai en tête comme ‘rêve’ la fusion. Ou encore tout ce qui tourne autour dde l’hydrogène… l’une comme l’autre, à court terme, rien de très probant, va falloir faire sans 😉 Dites moi si je n’ai pas compris, je suis toujours ouvert aux suggestions.

  11. Merci pour cet article.
    Je retiendrai le commentaire d’un Sean C, mémorable envolé lyrique et démonstration brillante.
    Le nucléaire NE PEUT PAS être vert car il produit des déchet. J’ajouterais : des déchets non compostable en plus…

    Que dire alors des fabricants de masques (nouvelle mode) ? Ou bien, de toutes cette mobilités vertes à base d’électronique, électricité et plastiques ?
    Nan, bha nan ! Eux, c’est comme le blablacar en période de COVID : parfaitement compostable ! Juste on n’a pas encore décidé de l’endroit où on entassera toute cette crotte, surement en Inde ou Afrique parce que ce qui est bien avec les déchets non nucléaire c’est qu’on peut les exporter voir, même, se faire payer pour les exporter et que des enfants puisse devenir nez en testant leur capacité sur divers plastiques…

    Autrement :
    – un réacteur moyen en France c’est 1000 Mw ou 1 Gw
    – nécessite, chaque année, 20 t d’uranium enrichi (+/- 4 % de 235) généralement obtenue à partir de +/- 80 t d’uranium naturel (0,71%)
    – produit, par campagne d’une année (moyenne) les fameux déchet de Bure : 400 kg de déchet vitrifié. Le dernier mot (vitrifié) est important : d’une part parce que le verre est ce qui existe de plus resistant chimiquement d’autre part parce que grâce à la Hague ces 400 kg sont à plus de 90 %… Du verre. Le même que les adeptes de la Pomme ont dans leur poche, sauf que là ça brille vraiment 😀

    A comparer aux :
    – 15 000 à 20 000 t qu’une centrale au charbon absorbe CHAQUE JOUR (pas année !)
    – un nombre à 6 ou 7 chiffre de m3 de gaz naturel qu’une centrale au gaz brûle chaque jour aussi…

    Allez, je n’embêterai personne plus longtemps et je vais faire comme Sean : je vais aller chez mon crémier préféré, prendre un pot contre mon plus beau sourire, demander à la jeune demoiselle de me dépanner 10 balles pour mes clopes et passer derrière le comptoirs pour des choses qui ne vous regarde pas.
    C’est un peu l’impression que me donne le traitement de ce sujet…

    1. A nouveau, je suis d’accord avec les arguments, il parait difficile de se passer du nucléaire pour réussir la transition écologique : grosse quantité d’énergie, décarbonée, pilotable, et (quasiment) sans contrainte géographique. Par contre, que cela vous plaise ou non, il y a des gros défauts : l’uranium est en quantité limité, il existe des risques sécuritaires, et cela génère des déchets conséquents. Surtout si on souhaite l’étendre massivement (pour rappel, seulement 10% de la production mondiale d’énergie, donc les impacts négatifs augmentent proportionnellement si on souhaite remplacer les centrales thermiques par du nucléaire…).
      Donc on y va, même si c’est en trainant des pieds, mais pas question de se voiler la face ; il y a en a marre des discours qui nous disent que le nucléaire est parfait, vert, sans danger, propre… comme il y a marre des discours qui disent que c’est horrible, polluant, carboné, dangereux… Les deux discours sont faux, et tentent de manipuler l’auditoire. Faute de mieux, il faut utiliser cette technologie, mais sans tenter de minimiser ou cacher les mauvais côtés.
      Sur ce je vous laisse, je dois retourner acheter un pot de crème !

  12. J’ai découvert tes articles grâce à un pote sur facebook, alors que j’ai trouvé tes autres articles sur l’environnement juste et pertinent, autant pour celui-ci tu as oublié d’enlever les œillères. Tu fais ici un raccourci que font habituellement les “laveurs de cerveau” d’EDF et leurs copains. Rassure-moi, tu ne travailles pas à Fessenheim ?

    Tu te poses la question si le nucléaire est une énergie “verte”. Verte signifie écologique, donc qui consiste à favoriser l’environnement. Indéniablement, tu le dis très bien dans ton article, d’un point de vue du CO2, le nucléaire fait partie des solutions les plus efficaces et propres. Sa quantité de rejet CO2 sur ACV est inférieure même au solaire et l’éolien, c’est une énergie non-intermittente, et le rapport surface occupée par rapport à l’énergie produite est imbattable. Par rapport au CO2 seul, le nucléaire fait clairement partie des bons élèves.

    Pourtant, et tu le dis dans ton article, “tout mesurer en terme de CO2 est une erreur”. L’impact sur l’environnement ne se limite pas au rejet de CO2. Certes, aujourd’hui, le réchauffement climatique est la priorité, mais cela ne signifie pas que demain la pollution des mers, la déforestation, la pollution des terres et de l’air ne sera pas le prochain combat.
    Tu oublies donc de citer LE PRINCIPAL défaut du nucléaire : il produit des déchets radioactifs, non recyclables, qui continue à être nocif et radioactif pendant des dizaines de milliers d’années.
    C’est assez incroyable que dans un article qui se pose la question sur les raisons pourquoi le nucléaire est décrié, il n’y a pas une seule mention des déchets radioactifs. Aveuglement volontaire ou involontaire ?

    Donc non, le nucléaire n’est pas une énergie verte, car elle produit des déchets qu’on ne sait pas traiter, qui sont très nocifs et qui sont stockés sous terre faute de mieux. Tant qu’il reste de la place ! Et imaginons si tout le monde se mettait au nucléaire, la quantité de déchet à planquer… C’est comme si tu allais chier dans ton frigo au lieu d’aller aux toilettes. Pour l’instant, pas de soucis, il reste de la place, et il restera de la place pendant quelques dizaines d’années. Au pire, quand ça déborde, ça ne sera plus notre problème, mais celui de nos enfants ! J’ai vu plus vert comme mentalité !

    Et je ne parle même pas des problèmes de santé et sécurité. Si tu considères que les accidents nucléaires n’ont pas d’impact sur l’environnement, pas besoin de remonter à Tchernobyl, je te conseille de te renseigner sur Fukushima, et ses conséquences environnementales à court et moyen terme. Tu comprendras pourquoi le nucléaire “a mauvaise presse”, et que les politiques sont pas trop chauds pour construire des nouvelles centrales…

    Et pour finir, l’uranium qui est en quantité limité, mais disons que c’est un détail…

    Alors oui, je suis d’accord avec toi, la transition énergétique ne pourra sans doute pas se faire sans nucléaire. Personnellement, je ne suis absolument pas anti-nucléaire, qui présente des avantages indéniables. La priorité la plus pressante aujourd’hui est de baisser le rejet de CO2, et le nucléaire y participe grandement. Mais comparativement aux autres énergies renouvelables (solaire, éolien, hydro, méthanisation, biomasse), qui sont VERTES, le nucléaire n’est qu’envisageable que sur le court terme, car cela pose d’autres problèmes qu’on ne peut pas négliger.

    Donc ton article est erroné, surtout la partie “Pourquoi le Nucléaire est-il si décrié ?”, qui “oublie” les véritables critiques et points faibles du nucléaire. Dommage, je considère que c’est une petite sortie de route, car le reste de tes contenus sont pour la plupart très bons ! Bonne continuation !

    1. Hello, merci pour ton message, mais pourquoi tu me dis que j’ai écrit ‘ENERGIE VERTE’ alors que je parle bien ‘d’ELECTRICITE verte’. Tout cela, au sens où Total le présente. C’est cela, que je souhaite réfuter.

      J’ai déjà eu ces débats de déchets nucléaires, de quantité d’uranium, et de sûreté nucléaire. Si tu es capable de m’expliquer le rationnel entre les morts des déchets nucléaires et les morts dû à la pollution / CO2 si on change le nucléaire par autre chose, je suis preneur et mettrai à jour mon article. PERSONNE n’a été capable de le faire jusqu’à aujourd’hui, même les anti nucléaires qui sont payés pour le faire.

      Au cas où, je vais le repréciser…. je suis pour la sobriété énergétique, je ne travaille pas dans le nucléaire, j’ai juste un peu de recul sur la situation : notre consommation énergétique actuelle n’est pas soutenable qu’avec des ENR et surtout, on va augmenter nos émissions de CO2 en remplaçant la part du nucléaire. Donc… SOBRIETE. Je le répète à chaque article, je ne peux pas faire plus !

      1. Effectivement, il y a moins de morts à cause des déchets nucléaire que des émissions de GES. Mais ce n’est pas le seul critère. Est-ce que tu considères que le naufrage de l’Erika, avec le déversement de milliers de tonne de pétrole sur les côtes Bretonnes, n’est pas de la pollution, sur la seule base qu’il n’y a pas eu de mort ?

        Par définition (et c’est le titre et le thème de ton article), une électricité (ou énergie) verte est une électricité qui ne produit pas de pollution. Si on ignore la pollution causée par la construction et le démantèlement (car sinon aucune électricité n’est verte, pas même l’éolien ou le solaire), il est inconcevable de dire que le nucléaire est une électricité verte, car elle produit une pollution durant son cycle de fonctionnement, contrairement aux EnR.

        Après je suis de ton avis qu’il faut choisir un moindre mal, et dans ce cas là les déchets nucléaires sont moins impactant (pour l’instant en tout cas, avec le parc actuel) que les émissions de GES. Mais cela n’est jamais abordé dans ton article. Je veux bien qu’on souhaite défendre le nucléaire à cet égard, mais pas en se voilant la face. Et de volontairement oublier les déchets radioactifs, avec l’excuse (justifiée) qu’ils sont moins impactant que le CO2, pour affirmer que c’est une électricité verte, est un sophisme.

        Mais ma conclusion est la même que la tienne : sobriété !

        Bonne continuation !

        1. Merci, et merci pour ton retour. Si au final on vise tous les deux la sobriété, je pense qu’on pourra toujours dialoguer ! très bon week-end

        2. Bonjour,
          Concernant les déchets nucléaires de longue demi-vie, il y a une solution en cours de développement : les réacteurs surgénérateurs.
          En gros un combustible nucléaire usé est surtout composé d’uranium 238, qui ayant un nombre pair de neutrons n’est pas fissile mais est dit “fertile” : s’il reçoit un neutron de plus, il devient fissile. Donc un réacteur surgénérateur gère mieux les neutrons en augmentant la proportion de ceux que l’uranium 238 capture. Idéalement il génère des atomes fissiles au même rythme qu’ils fissionnent.
          Donc, avec des réacteurs surgénérateurs, il N’Y A PAS de déchets nucléaires à longue demi-vie (les seuls difficiles à gérer), ils sont intégralement du carburant.
          Autre bonne nouvelle, un réacteur surgénérateur peut utiliser non seulement de l’uranium, mais aussi.du thorium, beaucoup plus abondant. Il y en aurait pour 35.000 ans !
          Actuellement les surgénérateurs sont en développement dans plusieurs pays (Chine, Russie, USA…). La France avait Superphénix, qui fonctionnait mais les écolos ont eu sa peau.
          Le problème des surgénérateurs est qu’actuellement l’uranium ne coûte pas cher, donc ils sont pour le moment moins rentables que stocker les déchets. Dans quelques décennies, ce sera peut-être différent.

          1. J’ai omis de préciser que le taux de retour énergétique, déjà excellent pour les réacteurs nucléaires actuels, devient monstrueux avec les surgénérateurs.
            Le TRE (ou EROI en anglais) est très important, c’est la proportion entre l’énergie qu’un équipement produit dans sa vie et l’énergie dépensée pour le fabriquer. Évidemment s’il est de 1, il ne sert à rien. Le TRE des EnR est l’objet d’une polémique, car il devient très bas si on inclut le backup ou le stockage.

    2. Merci Sean C. d’avoir dit tout m’ont ressentiment sur le sujet et d’être choqué de ce titre digne de Jancovici.
      Comme toi je n’avais vu aucun faux pas de bon pote jusqu’à présent.

      1. Sean C. cite des problèmes du nucléaires qui sont tout à fait réel. Le problème c’est qu’il n’existe aucune énergie qui n’ai aucun problème, c’est aussi le cas du solaire de l’éolien ou de l’hydraulique. Planté une énorme dalle de béton dans le sol pour une éolienne n’a rien d’écologique. Les terres rares nécessaires au éoliennes n’ont rien de renouvelable et pose le même problème que l’uranium. Un barrage peut potentiellement péter et inonder tout ce qu’il y a en dessous. Exemple, si les barrages du Drac (à commencer par celui du Monteynard) venait à rompre (en cas de séisme par exemple), Grenoble serait englouti par une vague de plusieurs mètres de haut en 30 minutes faisant surement plusieurs milliers de morts, c’est un risque assez important, surement autant voire plus que celui que fait courir une centrale nucléaire et pourtant personne ne demande la fin des barrages (et à raison). Le solaire demande de prendre un espace énorme sur des terres potentiellement cultivable, ne marche pas la nuit et demande tout un tas de semi conducteur qui n’ont pas grand chose de renouvelable. En bref la seule énergie renouvelable qui existe est celle que l’on ne consomme pas. Il n’y a pas de faux pas de bon pote il y a simplement l’explication de faits qui montre que non le nucléaire n’est pas le mal absolue comme beaucoup essaie de nous le faire croire (parfois on dirait que c’est pire que le fossile).
        Concernant les déchets du nucléaire, la génération 4 vise à la fois à fermer le cycle presque entièrement (en recyclant 95% des déchets) mais en plus de permettre de ce passer de l’extraction de l’uranium (ou du moins de la réduire largement). Problème, il est bien plus intéressant économiquement (en raison du prix de l’uranium et de celui du stockage des déchets) de continuer avec ce qu’on a actuellement que de mettre de l’argent pour résoudre les problèmes écologiques (pas si problématiques du point de vue économique) que pose le nucléaire.
        Sur Fukushima, les vrais conséquences de l’accidents sont les déplacements de population (engendre du stress des dépressions et des morts) et les décès ou problèmes de santé du directement aux radiations sont proches de 0 selon tout les rapports scientifiques sérieux (comme l’ONU) le montre. Les déplacements de populations eux ont été largement surévalué, encore aujourd’hui une très grande partie des zones évacué sont totalement vivable. En réalité 70% de la zone évacué n’a jamais été irradié d’une quelque façon que ce soit. Lors des évacuations on ne prend pas en compte la direction des vents alors qu’on sait parfaitement les prédire et donc on évacue des gens pour rien… Enfin sur le tritium rejeté dans l’océan j’invite les gens à se renseigner et à faire les calculs sur l’impact que cela à sur l’environnement marin, c’est négligeable, entre ça et les usines de produits chimiques qui rejettent toute leur merdes dans l’eau, je prend le tritium tous les jours.
        Bref, ce débat sur le nucléaire ressemble à un débat de riche alors qu’on est pauvre. On se pose des questions sur des sujets qui n’e sont pas d’actualités. Sortons du fossile et après on pourra avoir un débat sur nucléaire vs ENR, pour le moment ça n’a aucun sens d’opposé les deux…

Nouveau commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *

PARCOURS THÉMATIQUE

soutenez-nous pour de l’information à la hauteur des enjeux climatiques

Bonpote est un média 100% indépendant, en accès libre et repose entièrement sur le soutien de ses lecteurs.

À lire également