Voilà deux ans que j’ai commencé à travailler sur la décroissance et le moins que je puisse dire c’est que je ne connais pas un terme plus galvaudé que celui-ci. Chaque fois que j’évoque le sujet, les mêmes critiques refont surface
‘ Ah ouais on a bien vu à quoi ça ressemblait la décroissance en 2020’
‘ Tu veux être confiné toute l’année c’est ça ?’
‘ Super ton projet de société, tout le monde à la lampe à l’huile comme les Amish !’
Si vous pensiez que les choses avaient changé en 2021, j’ai une mauvaise nouvelle :
Si ce n’était qu’un cas isolé, nous pourrions passer outre. Le problème, c’est que des personnalités très influentes ont exactement le même discours, et sont entendues par des milliers (voire des millions) de personnes. D’Emmanuel Macron devant la Convention Citoyenne pour le Climat à Luc Ferry dans ses dizaines de tribunes dans le Figaro, les idées reçues et mensonges sur la décroissance sont partout.
Le plus simple est encore d’aller lire la littérature scientifique sur le sujet et de le résumer ici, afin de savoir ce qu’est la décroissance, et surtout ce qu’elle n’est pas.
Sommaire
ToggleQu’est-ce que la décroissance ?
Avant de rentrer en détails sur le concept de décroissance, il est primordial d’apporter une définition claire et concise. Dans la littérature spécialisée, de Nicholas Georgescu-Rogen à Serge Latouche, il existe plus de 70 définitions de la décroissance. Elles ont en revanche toutes les mêmes objectifs : réduire la production et la consommation pour limiter les dégâts sociaux et environnementaux. Si vous ne deviez en retenir qu’une, celle de Jason Hickel est très claire :
La décroissance est une réduction planifiée de l’utilisation de l’énergie et des ressources visant à rétablir l’équilibre entre l’économie et le monde du vivant, de manière à réduire les inégalités et à améliorer le bien-être de l’Homme.
Dans notre interview, Timothée Parrique donnait sa propre définition qui est sensiblement la même : un ralentissement et un rétrécissement de la vie économique au nom de la soutenabilité, de la justice sociale, et du bien-être. C’est bel et bien une révolution par rapport au système économique actuel, fondé sur une expansion perpétuelle et disproportionnée qui ne profite qu’à une minorité.
Pourquoi la décroissance est nécessaire ?
Pouvons-nous continuer dans le système actuel ? La réponse est non. La civilisation humaine dépasse actuellement un certain nombre de limites planétaires et fait face à une crise multidimensionnelle de dégradation écologique, avec notamment une acidification des océans, une déforestation continue à l’échelle mondiale, un réchauffement climatique qui a déjà des impacts (y compris en France) et un effondrement de la biodiversité.
Ce sont des faits incontestables qui sont désormais bien sourcés dans la littérature scientifique (notamment par le GIEC et l’IPBES), et plus vraiment le cri d’alarme de 2-3 activistes écologiques qu’une partie des médias adore moquer.
Le mirage du développement durable et de la croissante verte
Quelles solutions face à cela ? Certain(e)s vous diront que nous devons continuer à cette recherche de croissance économique perpétuelle et que la solution réside dans la croissance verte : un découplage de la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) et de son impact écologique.
Rappelons donc un point essentiel : un découplage absolu, NET et long terme avec -7.6% d’émissions de CO2eq/an (tout en gardant de la croissance !) n’est jamais arrivé et n’arrivera probablement jamais. Les contraintes à la fois de temps (neutralité carbone en 2050) et de budgets carbone, que cela soit pour limiter le réchauffement à +1.5 ou +2 degrés, rendent cette croissance verte extrêmement improbable.
Enfin, la préservation de l’environnement et du climat n’est pas qu’une affaire de CO2. S’occuper uniquement du CO2 oublie des éléments absolument clefs pour une société soutenable et souhaitable, à l’instar de l’effondrement de la biodiversité (et toutes les autres empreintes concernées) et autres indicateurs sociaux concernant les inégalités et la pauvreté.
Sans miracle technologique, une seule option
Dans la mesure où mis à part un miracle technologique viendrait rendre cette croissance verte possible, la seule façon de respecter les limites des budgets carbone est que les pays riches ralentissent activement le rythme de production et de consommation de matériaux. Encore une fois, ce n’est pas une fabulation mais une constatation à la lecture du rapport 1.5 du GIEC.
Comme le souligne très justement Hickel, il est important de préciser que la décroissance ne vise pas à réduire le PIB, mais plutôt à réduire le débit. D’un point de vue écologique, c’est ce qui compte. Bien sûr, cette réduction du débit est susceptible d’entraîner une réduction du taux de croissance du PIB, voire une baisse du PIB lui-même. C’est ce que cherche à faire la décroissance : tendre vers une société soutenable de la façon la plus juste et équitable possible.
Maintenant que la définition est claire, revenons désormais sur les critiques les plus récurrentes. Elles sont parfois légitimes et il est important de clarifier tous les malentendus pour que l’idée se démocratise et ne se limite pas qu’à un débat entre universitaires.
Décroissance ou récession ?
C’est très certainement l’erreur qui revient le plus souvent : confusion entre décroissance et récession. Je lis cette erreur au moins une fois par jour. Ce n’est pas faute d’avoir apporté une précision sur les deux termes en juillet 2020, en précisant ce qu’était vraiment une récession :
Votre décroissance s’appelle en réalité récession, ou plutôt dépression. Rappel : selon l’INSEE, ‘un pays entre en récession quand son PIB se replie pendant au moins deux trimestres consécutifs‘. Ensuite, la dépression économique se définit comme telle : ‘forme grave de crise économique. Elle consiste en une diminution importante et durable de la production‘.
Si nous avons deux mots différents pour désigner la récession et la décroissance, c’est tout simplement car ce sont deux choses différentes. Les récessions se produisent lorsque les économies dépendantes de la croissance cessent de croître. C’est une catastrophe qui ruine la vie des gens et exacerbe les injustices. La décroissance est un projet de société et appelle à un tout autre type d’économie. Une économie qui n’a pas besoin de croissance en premier lieu (tout en pouvant en avoir), et qui peut apporter la justice et le bien-être même si la consommation d’énergie diminue.
“La COVID-19 nous a fait vivre la décroissance !”
De très nombreuses personnes ont comparé la récession et la COVID-19 avec la décroissance : c’est pourtant tout le contraire. C’est ce qu’indiquent les travaux d’Hickel, Kallis et Parrique parus en 2020. Voici une liste non exhaustive de différences entre décroissance et récession (Covid-19) :
1/ Décroissance et planification
La décroissance est une politique planifiée et cohérente visant à réduire l’impact écologique, à diminuer les inégalités et à améliorer le bien-être. Les récessions ne sont pas planifiées, et ne visent aucun de ces résultats.
Elles ne sont pas destinées à réduire l’impact écologique (même si cela peut dans certains cas être un résultat involontaire), et elles ne sont certainement pas destinées à réduire les inégalités et à améliorer le bien-être.
2/ Décroissance et chômage
La décroissance introduit des politiques visant à prévenir le chômage, voire à améliorer l’emploi, par exemple en raccourcissant la semaine de travail, en introduisant une garantie d’emploi avec un salaire décent et en déployant des programmes de recyclage pour sortir les gens des secteurs en déclin.
La décroissance est explicitement axée sur le maintien et l’amélioration des moyens de subsistance des personnes malgré une réduction de l’activité économique globale. Les récessions, en revanche, entraînent un chômage de masse et les gens ordinaires perdent leurs moyens de subsistance.
3/ Décroissance et inégalités
La décroissance vise à réduire les inégalités et à répartir plus équitablement les revenus nationaux et mondiaux, par exemple grâce à une fiscalité progressive et à des politiques de salaire minimum vital. Les récessions, en revanche, ont tendance à aggraver les inégalités. Là encore, la crise COVID en est un exemple. Les mesures d’intervention (EQ, renflouements d’entreprises, etc.) ont enrichi les riches (en particulier au profit des propriétaires d’actifs), les milliardaires ont ajouté des milliards à leur richesse, alors que les plus démunis n’ont jamais autant souffert. C’est entre autres ce qui m’a d’ailleurs poussé à quitter mon travail en fin d’année.
4/ Décroissance et services publics
La décroissance vise à développer les biens et services publics universels, tels que la santé, l’éducation, le transport et le logement, afin de rendre accessible les biens fondamentaux dont les gens ont besoin pour mener une vie prospère. Les récessions impliquent généralement des mesures d’austérité qui réduisent les dépenses dans les services publics.
5/ Décroissance, biodiversité et limites planétaires
La décroissance fait partie d’un plan visant à réaliser une transition rapide vers des énergies bas carbone, à restaurer les sols et la biodiversité, et à inverser la dégradation écologique. Pendant les récessions, en revanche, les gouvernements abandonnent généralement ces objectifs pour se concentrer sur la relance de la croissance, quel qu’en soit le coût écologique.
Dans la mesure où nous n’avons visiblement pas encore vu la fin de la pandémie et qu’il est probable que d’autres pointent le bout de leur nez (cf IPBES), les différences ci-dessus doivent absolument être comprises et la confusion doit cesser d’être entretenue.
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“Le mot décroissance est mal choisi”
Le terme ‘décroissance’ est-il un problème en lui-même ? Ne devrait-il pas exister un autre terme qui mènerait à moins de confusion ? A cela, une réponse nuancée et objective est importante. Les critiques ne datent pas d’hier et de nombreux papiers de recherche sont déjà revenus sur l’origine du terme et son cheminement.
Tout d’abord, il est important de rappeler que la décroissance n’est pas le contraire de la croissance. Ce n’est pas parce qu’il est commun de comprendre le mot Croissance comme croissance du PIB que le mot décroissance signifie décroissance du PIB : cela n’a rien à voir.
Ensuite, c’est bel et bien le mot ‘croissance’ qui pose ici problème. Au lieu de vouloir à tout prix de la croissance, nous devrions nous demander pourquoi nous courrons après. En effet, elle ne permet ni de réduire les inégalités ni la pauvreté en France depuis 30 ans (Piketty, 2013). Malgré une soit-disant ‘ère numérique’, la croissance n’a jamais été aussi matérielle : elle traduit tristement notre besoin frénétique de biens matériels via la consommation.
L’exemple du téléphone est en ce sens parfait : pour continuer à garder de la croissance, il faudrait changer de plus en plus fréquemment de téléphone portable, jusqu’au jour où l’Iphone 56 du lundi sera remplacé par l’Iphone 57X du vendredi. Ce fameux toujours plus demande toujours plus de consommation de matières et d’énergie et mènera irrémédiablement au désastre écologique.
Dé-croissance ?
Une autre critique revient assez souvent sur le ‘dé’ devant croissance, qui aurait une connotation négative. A nouveau, cela ne tient pas debout. Est-ce que déconstruire une idée philosophique est une mauvaise chose ? Pas sûr que Jacques Derrida ou Michel Foucault l’entendent ainsi. Déconstruire un stéréotype serait mauvais pour la société ? Devons-nous voir positivement la colonisation, ou la décolonisation ?
Même si ce n’était pas le meilleur mot pour traduire les idées et valeurs sous-jacentes, devrions-nous nous arrêter à un mot ou à des idées ? J’ai l’étrange sentiment qu’une personne va sortir de nulle part, reprendre les idées et les mettre derrière un nouveau mot plus sexy… si cela arrive et que les idées sont in fine appliquées, j’en serais le premier ravi.
“Les décroissants sont anti-progrès et anti-technologie ! “
Argument à la mode lorsque l’on débat sur la 5G, la décroissance serait anti-technologie, anti-recherche, anti-progrès. C’est tout simplement une grosse bêtise.
Très souvent, les personnes avançant ces arguments sont des personnes qui ne font pas la différence entre innovation et progrès. Rappelons ainsi ce que disait Timothée Parrique dans notre interview :
Les gens qui fustigent la décroissance pour son caractère soi-disant « anti-innovation » ne font pas la différence entre l’innovation et le progrès. Une innovation n’est pas forcément un progrès – pensons aux armes biologiques ou aux techniques de spam sur Internet. Une innovation, c’est une nouvelle réponse à un problème. Mais le problème de quelqu’un peut être la solution de quelqu’un d’autre. Par exemple, les innovations en terme d’optimisation fiscale sont une solution pour les entreprises qui paient moins de taxe, mais un problème pour l’État qui en reçoit donc moins.
Et puis l’innovation ne prend pas tout le temps la forme d’un produit à vendre. L’innovation sociale, par exemple, participe au progrès si elle permet de réduire la pauvreté, l’exclusion, et la pollution. Les monnaies locales, les réseaux de partage d’objets, les coopératives, et bien d’autres, voilà le genre d’innovations que promeut la décroissance. Malheureusement, celles-ci ne sont pas considérées comme telles par un système capitaliste qui définit l’innovation comme ce qui permet de faciliter la production monétaire.
Outre cette confusion entre innovation et progrès, la décroissance n’est ni ‘anti-recherche’ (j’imagine la tête des membres de Research & Degrowth quand ils entendent cela) ni anti-technologie. Il s’agit avant tout de réfléchir à l’usage de la technologie, son intérêt sociétal et à son potentiel destructeur.
La 5G est un excellent exemple : il ne s’agit pas d’être anti 5G mais de questionner son usage et son intérêt. Je n’ai vu personne (ni gouvernement ni entreprise) donner un rationnel prenant en compte l’impact écologique de cette technologie. Il n’est plus possible aujourd’hui de continuer cette course en avant technologique sans en questionner l’impact.
Aussi, il est également évident que certaines technologies existantes n’auront pas leur place dans une économie décroissante et qu’il faudra tout simplement les changer, voire les abandonner. Nous pouvons par exemple affirmer sans aucune hésitation que le trading haute fréquence n’a aucun intérêt sociétal et est une horreur écologique… à bon entendeur.
“la Décroissance, c’est abandonner les pauvres”
Dire que la décroissance est en défaveur de ceux qui ont moins est au mieux une idiotie, au pis une manipulation politique. Dans la mesure où Mr. Djebbari est ministre délégué aux transports et qu’il a peut-être lu un papier scientifique dans sa vie, je vais pencher pour une manipulation politique.
A nouveau, rappelons que l’un des piliers de la décroissance est ‘Sufficiency’ : une société où toute personne doit avoir aujourd’hui et demain les moyens de satisfaire ses besoins fondamentaux :
Il est fondamental de rappeler ce que cherche à faire la décroissance : tendre vers une société soutenable de la façon la plus juste et équitable possible. Les premier.es concerné.es par la décroissance seront bien sûr les ménages les plus aisés. Rappelons ce graphique qui met en évidence l’incroyable empreinte carbone des ménages les plus aisés d’Europe :
Comment la décroissance prend en compte la justice climatique
Certaines personnes s’inquiètent du fait que les partisans de la décroissance veulent que celle-ci soit appliquée universellement, dans tous les pays. Combien de fois ai-je entendu ”ahah mais va la vendre chez les Africains ta décroissance, tu vas voir s’ils en veulent !!“
Cela serait problématique, car il est clair que de nombreux pays pauvres doivent en fait accroître l’utilisation des ressources et de l’énergie pour répondre aux besoins humains. En réalité, les partisans de la décroissance affirment clairement que ce sont précisément les pays riches qui ont besoin de décroître, à l’instar de la France dont l’empreinte carbone doit être divisée par au moins 5 dans les 30 prochaines années :
Pour appuyer cet argument, Hickel démontrait en sept. 2020 que la grande majorité de la dégradation écologique est due à une consommation excessive par les pays du Nord, celle-ci ayant des conséquences de manière disproportionnée pour les pays du Sud.
C’est vrai aussi bien pour les émissions de GES que pour l’extraction des matériaux. La valeur ajoutée de son étude est que nous avons désormais des chiffres précis quant à la responsabilité historique des pays :
En effet, le Nord est responsable de 92 % des émissions mondiales de CO2 dépassant la limite de sécurité planétaire. 92% ! Et ce sont pourtant les pays du Sud qui subissent la grande majorité des dommages liés au changement climatique, à la fois en termes de coûts monétaires et de pertes de vies humaines. C’est cette injustice climatique que nous souhaitions mettre en lumière dans notre article sur les Iles Fidji.
Mot de la fin
L’objectif de cet article était d’apporter des clarifications sur le concept de la décroissance. D’abord ce qu’elle est : une réduction planifiée de l’utilisation de l’énergie et des ressources visant à rétablir l’équilibre entre l’économie et le monde du vivant, de manière à réduire les inégalités et à améliorer le bien-être de l’Homme. Puis, ce qu’elle n’est pas : une récession économique, une injustice pour les plus démunis, anti-technologie, anti-progrès…
Une fois que nous avons constaté que notre modèle actuel est tout simplement drogué à la croissance et qu’il est par conséquent insoutenable, il est urgent que le débat se déplace de la sémantique aux idées. Que cela s’appelle Acroissance, Post-croissance ou décroissance, ce n’est pas le plus important : nous devons réfléchir collectivement à ce que nous souhaitons comme société, qui aura comme prérogatives de respecter les limites planétaires et la justice sociale.
Bien sûr, au-delà des diatribes ridicules à la Luc Ferry ou Laurent Alexandre, certaines critiques sont légitimes et permettent aux chercheurs spécialisés de continuer de progresser sur la question : comment organiser la décroissance en Union Européenne ? Cela est-il possible sans être géopolitiquement à la merci des autres pays ? Comment rembourse-t-on la dette française dans un pays qui sera sans doute d’abord en récession ? Quelle indépendance de notre monnaie et pouvoir monétaire ?
Ce sont ces sujets sur lesquels nous devrions débattre. La décroissance et notre avenir méritent mieux que des caricatures.
Pour en savoir un peu plus, notre interview avec Timothée Parrique (aussi disponible en podcast) :
64 Responses
Plutôt que le mot décroissance, j’utiliserai le mot RESPECT. Si l’économie était respectueuse les gens seraient payés au juste salaire, et n’auraient pas besoin de revendiquer. La délocalisation n’est qu’une exploitation irrespectueuse de travailleurs qui acceptent de mourir à cause de leur travail (les enfants mineurs dans des pays pauvres et d’autres cas …). Le capital n’existerait pas si le partage de la plus-value était respectueux.
Les règles de l’économie (intérêts et dividendes) ne seraient pas imposées aux peuples, mais discutées pour voir si elles respectent les individus, la planète, et même sont-elles possibles à long terme.
Si j’emprunte 100 kg de graines et qu’on me demande d’en rendre 110, est-ce qu’au fil du temps un stock de graines ne va pas se construire, surtout si la population ne croît pas.
Si en plus, ce stock inexploité demande du revenu, ne va-t-on pas faire pousser du blé, rien que pour rémunérer ce stock.
https://lejustenecessaire.wordpress.com/2022/04/06/le-neoliberalisme-detruit-lecologie-pour-leconomie/
En fait qu’on me démontre l’intérêt de la croissance pour les milliards d’humains, car effectivement, pour une minorité sa croissance est liée à la décroissance de milliards, c’est tellement évident. Les vrais responsables sont les gouvernements qui ne remettent pas en cause cette absence de respect de l’économie, voir même qui aggravent les choses. Quels sont les gouvernements qui ont poussé les idéologies tendance communistes “du partage”. Le Salvador, Cuba ont-ils étés aidés ?
Le système capitaliste est anti-écologique par essence, puisqu’il demande toujours plus que l’investissement, mais les pays qui l’ont remis en cause ont été boycottés.
Entre inflation qui érode le capital, et croissance pour le renflouer, la planète est la matière première qui sera exploitée jusqu’au bout tant que l’irrespect sera la règle de vie dans le monde.
Les ravis de la technologie pensent qu’une croissance matérielle continue est possible et souhaitable… et cherchent d’autres planètes.
Les décroissants considèrent que seule une décroissance continue du PIB permet de revenir à un équilibre sur les ressources naturelles… et proposent de changer l’indicateur PIB.
Nous finirons par atteindre la neutralité carbone, de gré ou de force, mais à mon avis sans changer de planète ou d’indicateurs.
Appelons un chat un chat : décroissance = réduction du PIB. Certains le disent plus clairement PIB = énergie = CO2. Donc réduire le CO2 implique de réduire le PIB.
Le PIB est la somme des valeurs ajoutées, elles-mêmes fortement corrélées aux salaires (nombre d’emplois * salaire moyen).
Comment donc faire pour réduire le PIB sans affecter l’emploi et/ou le salaire moyen ?
Et une grosse partie des recettes de l’état (pour financer les services) vient de la valeur ajoutée.
Comment faire alors pour développer les services publics avec des recettes qui baissent ?
Il est vrai que sans énergie pas de PÎB et la croissance du PIB est corrélée à celle de l’énergie. Néanmoins, il faut distinguer l’ELECTRICITE de l’ENERGIE. L’électricité c’est 25 % environ de la consommation finale d’énergie dans le monde. Il reste donc 75 % sur laquelle on peut agir et là on trouve essentiellement les transports : le pétrole et son monde. On peut donc imaginer agir sur le pétrole et son monde et pas sur la production d’électricité pour réduire les GES contrairement à ce que prétendent certains “écolos”, et même c’est d’abord en agissant sur le monde du pétrole qu’on fera la décroissance.
Ensuite ta question contient un biais d’importance, nulle part tu ne questionnes ce qui est produit (le nucléaire, les pesticides, les OGM, le crédit, la publicité, l’obsolescence programmée….) alors que l’enjeu central de la décroissance ce n’est pas réduire le PIB (ça ne sera qu’une conséquence secondaire et on peut se demander si on gardera ce mode de calcul de la politique économique gouvernementale apparue en 1935 pour relancer la croissance) mais d’abord de changer la production et la façon de produire. On arrête de produire tout un tas de produits dangereux, inutiles et on en produit d’autres et d’une nouvelle façon (autogestion si possible, biorégions). Par ailleurs, on peut imaginer que la place’ de la production agricole artisanale reprend de la vigueur et pourrait permettre de créer 1 million d’emplois (voir “Reprendre la terre aux machines” de l’Atelier Paysan”‘. Bref la décroissance c’est d’abord une rupture culturelle, un trajet contenant un projet….Et oui il y aura des conséquences sur l’emploi, le capitalisme, il faudra donc tout repenser….c’est une rupture culturelle bien plus radical qu’une révolution….il faut en être conscient, mais entre l’utopie de croire que notre système capitaliste va perdurer et la décroissance je préfère la survie et donc la décroissance.
Enfin, le plus important : tu as oublié que le PIB mesure aussi et de plus en plus la destruction : de la biosphère, des emplois. La croissance du PIB se fait grâce à ces destructions, grâce au remplacement des hommes par des machines : la productivité….l’éducation (qui n’est qu’un désastre fait pour adapter les gens aux boulots de merde)….
Merci Jean-Luc,
Juste une précision dans mon propos: même si je suis parti du PIB, le sujet est la réduction des émissions. Et oui, on peut considérer que le PIB n’est qu’un thermomètre, que l’on peut ou doit changer.
L’exemple de l’agriculture est très bon : moins d’émissions = moins de machines = plus d’humains au travail.
Ce que Jancovici résume en : il faudra travailler plus et gagner moins
Merci Phil
Là encore je me permets d’exprimer un léger désaccord. On pourrait effectivement travailler plus ou…Moins. IL suffit de lire le livre de Marshall Salins sur “les sociétés primitives, sociétés d’abondance où l’on ne travaillait que 4 heures par jour. Bien sûr il ne s’agit pas de revenir à des sociétés primitives, mais quelque part de s’en inspirer, comme vient de le dire Yves Cochet lors d’un colloque, la rupture à venir s’apparente à celle déjà vécue quand on est passé à des sociétés agricoles, quelque chose de profond et radical. Tout cela dépend de divers paramètres que j’ignore où ce qui demanderait une réflexion collective d’ailleurs (on imagine que cette société sera dominée par le rationnement, mais le rationnement de quoi, dans quels secteurs ? Institué par qui ? Un rationnement ça a le mérite de limiter…, y compris le travail j’imagine, car l’enjeu c’est bien de réduire le travail, ou en tout cas le travail destructif aussi….)
Mais le défaut de se référer à Jancovici c’est qu’il est un pur produit de la société industrielle et qu’il ne peut pas imaginer une société post-industrielle autre que sur le mode de la souffrance, comme si notre culture était le summum de ce qu’on avait fait jusqu’ici, or non ce n’est que le summum en terme de destructions de la biosphère et des humains….d’où son réflexe pronucléaire….
Je ne suis pas convaincu par la croissance et par utiliser le PIB comme mesure de notre avancée. Cela ne veut pas dire que je suis convaincu par la décroissance. Adopter un modèle qui nous permet d’être dans une relation durable avec la biodiversité et notre planète me parait bien sûr être un but à atteindre. Il faut par contre adopter une posture réfléchie et ne pas être idéologique, aussi bien des deux côtés du débat. De nombreuses questions légitimes se posent, et je pense qu’il est important de reconnaître que ce modèle peut être complexe à mettre en place. Vous parlez de ces questions rapidement à la fin de votre article. Je pense qu’il serait bon de développer le débat sur ces questions (ce que vous avez peut-être déjà fait, dans ce cas c’est parfait!).
– En effet décroissance ne veut pas dire réduction du PIB voire récession, cependant les deux peuvent tout de même être liés. Un modèle décroissant mal géré peut très bien donner lieu à une récession, cela est d’autant plus probable que c’est un nouveau modèle que l’on connaît peu. De plus comme vous le reconnaissez, un modèle décroissant a de grandes chances de réduire le PIB. “Décroissance” dans sa définition n’est pas une décroissance du PIB, mais cela est peut-être une de ses conséquences.
– La décroissance vise aussi à réduire les inégalités, “grâce à une fiscalité progressive et à des politiques de salaire minimum vital”. Cependant cela à un coût, les politiques sociales sont plus faciles à mettre en place dans des pays riches qui peuvent se le permettre. De plus une fiscalité progressive pour aider les plus démunis demande aux plus riches de payer plus d’impôts. Si les autres pays ne suivent pas le même modèle, cela peut ouvrir la porte à un exode des plus riches. Il devient encore plus compliqué de soutenir les plus pauvres.
– Dans un monde complexe au niveau géopolitique, perdre son pouvoir économique peut être synonyme de perte de pouvoir diplomatique. Face à une Chine puissante en fort développement (pour ne donner qu’un exemple), il peut être judicieux de conserver notre poids diplomatique pour défendre certains principes sur la scène internationale. Voire ne pas se faire avaler tout simplement.
– De plus quelles conséquences pour un pays ayant adopté un modèle décroissant dans le cas d’un conflit avec une autre puissance? Nous vivons une période de paix dans nos pays développés, cela peut ne pas durer.
Bien sûr le statut quo correspond à une spirale sans fin avec un impact toujours grandissant sur les écosystèmes qui nous entoure. Mais l’adoption d’un modèle décroissant peut être vu sous le prisme de la théorie des jeux: il peut être dangereux de se lancer seul dans l’aventure.
Il est bon de se rappeler que l’explosion de consommation énergétique depuis le 19e siècle a tout de même permis à la plupart des gens de sortir de la pauvreté. Et qu’il ne serait pas souhaitable de revenir au niveau de vie pré révolution industrielle. C’est là tout le dilemme, trouver le point optimal entre trop et pas assez.
Je pense enfin que la culture et les idées ont un rôle primordial à jouer pour que ce modèle fonctionne. Le récit de cette transition est ce qui donnera envie d’en faire partie. Mais il est bon également de ne pas oublier que nous sommes des animaux avec des instincts et certaines choses sont immuables (en-dehors d’une évolution forcée de notre génome). Certains modèles de sociétés sont bons sur le papier, mais il est bon de se demander comment les adapter à notre espèce. L’humain est un animal coopératif … jusqu’à un certain point.
Ravi d’avoir votre avis sur ces rapides pensées.
Bonjour Ronan, nous avons répondu à l’ensemble de ces questions dans notre interview avec Timothéee Parrique : https://www.youtube.com/watch?v=pALsfbyNawU
Bonjour,
Je ne pense pas que vous ayez répondu…. En particulier, Timothée dit que la récession, c’est un “accident économique”. C’est une définition très restrictive. Quand on parle de “mesures récessives”, ce n’est pas lié à un accident. On sait par exemple que le covoiturage est récessif, car il réduit activité économique (ou les flux). Et c’est un choix politique que de le promouvoir.
En fait, la quasi-totalité des mesures citées par Timothé (produire moins, prendre moins l’avion, …) sont récessives. Il faut donc admettre que la Décroissance est récessive.
Certes dans la vision décroissante le PIB n’est plus le principe directeur de l’action publique, mais il ne faut pas se voiler la face, et admettre qu’il va et qu’il doit baisser. La décroissance est récessive, même si ce n’est pas “la récession” au sens que vous lui donnez.
Je développe l’argument ici: https://thierrycaminel.home.blog/2019/08/28/vive-la-recession/
Bonjour à tous.te.s,
Je relis cet article des mois plus tard suite à un échange de tweets. Et quelques choses me chiffonnent dans la définition de Jason Hickel “La décroissance est une réduction planifiée de l’utilisation de l’énergie et des ressources visant à rétablir l’équilibre entre l’économie et le monde du vivant, de manière à réduire les inégalités et à améliorer le bien-être de l’Homme.”.
Je comprends bien que la décroissance soit une réduction de la consommation des ressources. Mais pourquoi une réduction de la consommation de l’énergie ? Tant que cette énergie est durable, je n’y vois pas de problème.
D’autre part, je suis tout-à-fait favorable à réduire les inégalités et améliorer le bien-être des humains. Mais vus les impacts que le réchauffement aura et commence déjà à avoir, je pense que ne PAS TROP réduire le bien-être ni augmenter les inégalités est déjà un excellent objectif. Parce que si les ENR et l’agriculture bio par exemple étaient meilleures à tout point de vue que les méthodes actuelles, on les aurait déjà adoptées, non ? Or au contraire on a quitté le 100% bio et renouvelable finalement très récemment, au cours des révolutions industrielles.
De plus, ces objectifs, que je partage, me semblent trop clairement “de gauche” pour que tout le monde les adopte. On pourrait parler de justice plutôt que d’égalité pour ne pas braquer certaine personnes
On doit réduire nos consommations d’énergie sans doute parce que aucune énergie n’est vraiment renouvelable… l’extraction des métaux pour l’éolien ou le PV par exemple demande bcp de pétrole et le béton produit avec du sable qui n’est pas inépuisable non plus
On doit réduire notre consommation d’énergie parce qu’en éliminant les énergies fossiles, on se prive de leur densité énergétique, bien supérieure aux substituts renouvelables. Seul le nucléaire réussit à supplanter le pétrole en terme de densité (fissionner 1g d’uranium libère autant d’énergie que brûler une tonne de pétrole).
Le problème étant que le nucléaire n’arrivera pas, compte tenu des engagements politiques et de l’échelle de temps nécessaire à la mise au point et construction de la 4ème génération (celle qui permet l’utilisation de l’uranium “pauvre” et donc abondant), à satisfaire en 30 ans les besoins électriques planétaires. Le mix décarboné auquel nous pouvons arriver ne pourra pas nous éviter des économies drastiques, si le “zéro émission net” est bien l’objectif (et il le sera quand on verra les dégâts du CC dans les dix ans qui viennent).
Hello. Je sais que le débat sémantique ne semble pas a priori important, et pourtant la puissance performative des mots est inévitable et indéniable. Changer de modèle de vie, plus qu’un modèle économique et sociétal, nécessite de nouvelles représentations, de nouvelles certitudes sur lesquelles s’appuyer positivement pour avancer.
Et malheureusement, le terme “décroissance”, s’il ne gêne fondamentalement pas les convaincu.e.s que nous sommes, n’est pas “efficace” en termes de représentation, d’histoire, de force narrative. Le “dé” est réellement problématique et ne fait que générer confusion, comme le montrent vos exemples.
Je propose plutôt le terme suivant : “postcroissance”, le préfixe “post” intégrant l’idée d’un après, de quelque chose qui dépasse et va au-delà, plutôt que l’idée d’une régression, comme le suggère malgré lui le terme “décroissance”.
Sinon excellent article, merci pour votre travail.
Je vous rejoins. Nous en avons parlé avec Timothée Parrique sur Twitch. Il est urgent de trouver un mot magique, s’il reprend les mêmes idées, je signe tout de suite ! https://www.youtube.com/watch?v=pALsfbyNawU&ab_channel=BonPote
Bonjour,
tout d’abord un grand bravo pour votre blog et votre travail remarquable que j’ai découvert récemment!
Concernant la décroissance pour ma part j’utilises le terme de “convivialité” que j’ai emprunté à Ivan Illich, l’un des précurseurs de ce mouvement. Le terme convivialité dans le vocable illichéen regroupe tout ce qu’on entend par décroissance de nos jours.
Il a consacré plusieurs ouvrages sur ce sujet. Notamment l’ouvrage bien nommé “La convivialité” :
https://www.babelio.com/livres/Illich-La-Convivialite/2485
Voir aussi:
https://www.philomag.com/dossiers/ivan-illich-et-la-decroissance
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Illich
Bonne continuation à vous, à plusieurs on est plus fort!
Sur la Technique :
Je pense qu’il faut distinguer “TECHNIQUE” de “TECHNOLOGIE”. La technique est un prolongement du corps humain au départ (Ernst Knapp), puis d’outil elle tend à devenir monde et là c’est le problème car elle devient technologie. La technologie c’est ce discours sur la technique qui voudrait nous faire croire que tous les problèmes n’ont qu’une solution technique. Or, non, la décroissance avance que face au monde de la technique, au monde productiviste ou système technicien qui a mis le travail et la technique au centre et même au dessus de la société et bien il existe des solutions CULTURELLES : la MESURE, l’HUMILITE, le refus de la puissance et du pouvoir pour le pouvoir. La première innovation à soutenir c’est la RELOCALISATION qui pose la question du produit, du pourquoi on produit et de la façon de le faire, la seconde innovation c’est la démocratie au sens Castoridien du terme, cad une institution où les hommes créent leurs lois directement au lieu de voter pour des ELUS qui vont constituer cette classe technocratique et autoritaire qui nous impose le monde de la croissance.
C’est à la fois banal, simple et compliqué. Il est évident pour tout le monde que si on s’oppose à la croissance ça va entraîner une baisse ou une stagnation du PIB (voir le rapport du club de Rome en 1972 et l’image du réservoir en équilibre) et c’est justement pour cela qu’on s’est toujours empressé de préciser que la décroissance “ce n’est pas la récession”, uniquement pour préciser que “ce n’est pas que ça” ou bien tout simplement que “ce n’est pas ça” et en particulier pour mettre le doigt sur l’essence de la décroissance qui est la baisse de l’empreinte écologique pas celle du PIB, nous ne voulons pas la baisse du PIB (même si ça arrive on s’en fout) mais celle de notre empreinte écologique et en agissant dans les trois domaines : Population, A (“richesse”, croissance économique, et notamment PIB) et T (Technique ou plutot technologie : discours faisant croire que tout problème n’a qu’une solution technique).
La décroissance peut s’accompagner de récession (uniquement si on maintient une vision du monde ancien) mais “ce n’est pas la récession”, car la décroissance s’accompagne d’une remise en cause du monde de la croissance : relocalisation moyen et fin de la décroissance, nécessité de la démocratie (et de la vision autoréflexive, et autonomie), critique de l’économisme, remise en cause de la comptabilité nationale….Normalement…
La “récession” renvoie à quelque chose que l’on subit alors que nous évoquons une décroissance choisie, pour la première fois depuis longtemps les gens se prennent en main et pour faire un “pas de côté” pas pour faire de la récession ni de la relance économique du PIB.
La “récession” existe par rapport à un indicateur de comptabilité nationale inventé dans les années 1930 aux Etats-Unis, or dans une vision matérialiste nous savons que tout a une naissance un vie et une mort, y compris le PIB.
La “récession” dénote une vision économiste, où tout permet de faire croitre le PIB (destruction comme production) alors que tout ne permet pas de faire la décroissance, en particulier si on met en oeuvre un indicateur qui comptabilise les destructions (pollution) et les productions (enrichissement de la biodiversité, réduction de la démographie, réduction de l’extractivisme, etc…) on peut arriver à une somme positive et en constante augmentation (alors que si on utilise un ancien indicateur comme le PIB on pourrait avoir une descente).
La décroissance s’accompagnant de relocalisation et certainement de la mort du PiB, par conséquent s’il n’y a plus de PIB il n’y a plus de “récession”.
Aura t’elle besoin d’indicateurs locaux ou pas comme expliqué ci-dessus ? Dans tous les cas on sort du PIB, car le PIB est un indicateur uniquement “économiste” (plus qu’économique) et national, alors que la relocalisation se fait dans des biorégions organisées autour de valeurs écologiques, biolologiques, culturelles, etc…d’où d’autres indicateurs.
En conclusion la décroissance n’entraîne pas une croissance du PIB pour sûr, mais la descente est telle que l’indicateur disparaît. Alors qu’une “récession” est une baisse du PIB dans le monde du PIB et en attendant une politique de relance nationale et de plus en plus internationale. La “descente” (pour ne pas parler d’effondrement) dans le cas de la décroissance choisie n’entraîne pas une politique de relance, mais s’accompagne de relocalisation etc…je maintiens que le mot de “récession” n’est pas approprié, disons que s’il en faut un je préfèrerais celui d'”effondrement” ou “descente”. On peut sortir de la récession (ce n’est pas une catastrophe, mais une crise, ie une rupture dans une croissance) on ne revient pas d’une “descente” on passe à autre chose. Quant au terme “d’effondrement”, ce qui me gène c’est qu’il sous entend que la catastrophe a eu lieu or après la catastrophe c’est trop tard, d’où un autre débat intéressant entre les antinucléaires et les collapsologue relatif à la “résilience” lancé par un ami, Thierry Ribault. Pour les antinucléaires la résilience ça veut dire vivre avec la radioactivité ce que nous ne voulons absolument pas, alors que pour les collapsologue on peut vivre dans un monde bucolique après l’effondrement et la disparition de 6 millions de personnes en Ile de France par exemple : je ne dirais pas “mon pote” ….je dirais “mon oeil” !
J’ose :
Effondrement : une situation où l’on ne peut plus fournir des besoins de base ou à un prix abordable, on ne peut plus non plus mesurer le PIB, l’Etat ne peut plus agir sur l’économie. ni autonomie ? ni hétéronomie ? mais plutôt barbarie (là j’avoue ne pas trop savoir).
Descente : à définir, disons que c’est une situtation intermédiaire entre baisse du PIB et effondrement, une situation de réorganisation autour de la sobriété suite au choix de la décroissance, mais on ne la mesure plus avec le PIB…par contre on imagine que les gens, l’Etat (?) peuvent avoir une action sur leur économie. C’est un mouvement d’auto-institution. L’autonomie apparait
Récession : baisse du PIB, mais on trouve des marchandises permettant de satisfaire des besoins de base ou à un prix abordable et surtout l’Etat a encore la main via le budget national et la monnaie ou la dette. Il n’y a pas autonomie, mais hétéronomie.
Il y a quelques passages que l’on peut valider, mais on y trouve aussi son lot de préjugés :
la priorité à “la décroissance est nécessaire”
qui découle de la priorité accordée à la source naturaliste de la décroissance (et donc aucun soupçon de “quand bien même”) et on peut remarquer que la vie sociale passe toujours après la vie biologique
et évidemment on tombe sur le préjugé fondamental : “la décroissance n’est pas le contraire de la croissance” ; ben si, mon pote : le type critique la croissance sans voir que la croissance est un “monde” (parce que la domination de la croissance économique est la domination de l’économie sur la société)
et alors c’est de Charybde en Scylla : “les décroissants ne seraient pas anti-progrès et anti-technologie” ; ben si, mon pote ; comment ne pas voir que le monde de la croissance se nourrit des fables du progrès (technologique en premier) ?
Bref, un article éclairant sur le brouillard décroissant.
Il me semble que les approches actuelles sont très manichéennes. De fait, les propos sont particulièrement péremptoires. Vous dites “”les décroissants ne seraient pas anti-progrès et anti-technologie”;ben si”…. ben non.
On peut très bien être décroissant parce que la technique et le progrès ne sont pas au rendez-vous, mais ne pas l’être lorsque les innovations portent rapidement des fruits, voire même séquentiellement. Je prends un exemple : l’aviation.
Aujourd’hui, les avions utilisent un carburant fossile pour lequel il n’y a pas d’ersatz décarboné. Les espoirs résident soit dans une adaptation à l’hydrogène (projet Airbus), soit dans la mise au point de carburants de synthèse, avec un résidu carboné minimaliste (disons moins de 20% sur un cycle de vie).
Eh bien je vous dis que je suis décroissant dans un premier temps, car la réduction des émissions de ce secteur ne peut être immédiate que par la réduction du nombre de vols (décroissance). Pour autant, je suis assez d’accord pour que l’on mette quelques milliards sur l’une et l’autre des propositions de substitution (innovation), car je suis conscient que l’avion est un élément incontournable de notre société (évacuations sanitaires, feux de forêts, défense, ponts aériens, regroupements familiaux et autres circuits obligatoires).
On ne s’interdit pas qu’une fois les solutions trouvées, on retrouve un niveau d’utilisation important (mais probablement limité par d’autres contraintes, comme les matières premières, sauf à trouver là aussi des solutions : recyclage, matériaux renouvelables….).
Donc, vous voyez que ce n’est pas si simple, et certainement pas blanc ou noir.
C’est là que la discussion ne peut avancer que si les participants sont capables de faire une expérience de pensée : essayer d’imaginer deux mondes futurs qui seraient cohérents. L’un avec l’avion et l’autre sans l’avion. C’est un exercice long qui a tout intérêt à être mené à plusieurs car il s’agit de “tirer un fil” : on part d’une hypothèse et on déroule tout le fil. L’important c’est de viser la cohérence et de ne pas se précipiter dans la critique immédiate. Alors, je prétends qu’au bout d’un fil de l’hypothèse sans avion, on trouvera un monde plus décent, plus responsable, plus convivial → c’est le monde qu’un décroissant a pour idéal. C’est cet idéal qui peut fournir non seulement des critères pour critiquer “la croissance et son monde” mais aussi un objectif pour faire des propositions constructives pour préférer un monde plus humain. Cet exercice d’imagination est en général oublié de certains qui se prétendent décroissants mais qui, en fait, en restent juste à une vision “physicaliste” de la décroissance. S’il faut critiquer la croissance, ce n’est pas d’abord parce qu’elle est physiquement impossible, c’est parce qu’elle est d’abord humainement et socialement absurde.
Bonjour,
Les innovations en terme d’économie d’énergie se traduisent systématiquement par un effet rebond (https://info.arte.tv/fr/effet-rebond-croissance-et-developpement-decroissance-tout-comprendre).
Quand bien même on ferait voler des zingues avec des motorisations moins gourmandes, la dynamique du tourisme de masse actuelle (troisième industrie mondiale) continuera de croître. Or cela signifiera remettre à l’ordre du jour l’agrandissement des aéroports notamment en France, première destination mondiale (82 millions de touristes par an).
Or si nous décroissants, nous sommes battus contre le projet d’aéroport à notre Dame des Landes, c’était “contre l’aéroport et son monde”. Le monde de l’artificialisation des rencontres, des lieux de vie, de l’arasement des sols et des cultures vernaculaires.
Idée générale pour des politiques de décroissance : Passer du tourisme au voyage
En soi, le déplacement n’est pas à condamner : c’est pourquoi on peut distinguer entre le tourisme et le voyage. Rencontrer d’autres cultures, valoriser l’altérité, reprendre le temps…
Dans un monde du travail et de la consommation, même les “temps libres” sont monopolisés par la “croissance” et sont repris par une industrie des loisirs. On retrouve dans les “vacances” les mêmes impératifs productivistes de comportements que dans le travail .
Le tourisme repose sur une attractivité paradoxale : d’un côté une concurrence généralisée, de l’autre une offre de plus en plus standardisée (uniformisation de la culture et acculturation des traditions (caricaturées en folklore)
→ Aucune infrastructure ne doit plus être orientée vers le tourisme. Il faut établir un principe d’équivalence entre “habitant” et “voyageur”. Tout ce qui est valable pour un habitant doit être valable pour un voyageur, et réciproquement ; dans le “voyage”, ce qui est utile et agréable pour un “voyageur” devra aussi l’être pour un “habitant”.
Par exemple, pas de ligne ferroviaire pour amener sur un lieu touristique, mais OK pour un maillage ferroviaire utile aux déplacements locaux, et dont pourra profiter un « voyageur ».
Nous sommes en train d’élaborer toute une série de proposition en ce sens.
Thierry Brulavoine
Maison commune de la décroissance
““les décroissants ne seraient pas anti-progrès et anti-technologie” ; ben si, mon pote ; comment ne pas voir que le monde de la croissance se nourrit des fables du progrès (technologique en premier) ?”
Personnellement je pense que la décroissance serait un immense progrès et que certaines façons de faire de la technologie y auraient très bien leur place (d’ailleurs peut-on être humain sans faire de technologie ?).
Suis-je anti-progrès et anti-technologie ou anti-décroissant ??? Ou peut-être anti-fables ?
Cette opposition a-t-elle le moindre sens ?
Une société de croissance est actuellement celle de la croissance de l’obésité, du diabète, de la sédentarité, du cancer, des inégalités, de la dépression, des suicides, des addictions… et j’en passe.
Certes c’est pas projet qui fait rêver..
Je partage le point de vu de ceux qui trouvent que le terme de décroissance est gênant pour parler d’un projet de société qui vise le développement social, écologique, intellectuel, voire, spirituel
Je suis d’accord sur le fond, mais j’ai eu beaucoup de mal à lire l’article en entier, parce que vous parlez de la décroissance comme si c’était une personne ou un parti politique. Dire que la décroissance n’est pas le contraire de la croissance, et qu’il faut la distinguer de la récession parce que la récession c’est mal alors que la décroissance c’est bien — je caricature, je sais ! —, je ne suis pas tout à fait sûr que ça clarifie les choses pour tout le monde. Mettez une majuscule au projet Décroissance, ou faites-en une marque en®egistrée… En quelque sorte, je rejoins assez le commentaire de L. Rondeau ci-dessus.
Bon, comme vous dites, « il est urgent que le débat se déplace de la sémantique aux idées », mais moi je décroche assez vite quand on réarrange les définitions à sa guise.
C’était mon grain pour le débat, sans préjudice pour votre travail louable que je loue beaucoup.
Une question à laquelle je n’ai jamais eu de réponse : sachant que notre manière d’apprendre est de type “essai/erreur”, les inventions “utiles” ne seraient-elles qu’un sous-ensemble (parfois accidentel) de toutes les inventions (en très grand nombre “inutiles”) ?
Ex: dans un premier temps, Google et Facebook ont développé des outils algorithmiques puissants dans l’unique but de gagner de l’argent grâce au ciblage publicitaire. Dans un second temps (ou même en parallèle), ils utilisent leurs cerveaux et leurs CPU dans d’autres domaines (médecine, traitement du langage, voiture autonome, …) plus “utiles” à la société.
Je ne suis pas certain qu’on puisse décréter simplement : “arrêtez de bosser sur une brosse à chiottes connectée, faites des choses utiles !”.
Des réponses à ce sujet ?
” ils utilisent leurs cerveaux et leurs CPU dans d’autres domaines (médecine, traitement du langage, voiture autonome, …) plus “utiles” à la société.” Croyez-vous ?
Personnellement, je ne suis pas sûr. Concernant la médecine, il est admis maintenant (et les patrons ne s’en cachent pas), que les recherches sont essentiellement tournées vers le transhumanisme. Mais dans le but de fournir à 20% de la planète des années de vie supplémentaires, grâce à la biotech, mais aussi en s’appuyant sur les organes des 80% qui restent. Un projet de société particulièrement éloigné d’une forme d’éthique que j’attends aujourd’hui des responsables planétaires, comprenons ceux qui font maintenant la pluie et le beau temps dans notre société qui se laisse piéger avec plaisir. Bref, on s’éloigne largement de l’aspiration anthropologue à laquelle l’évolution humaine devrait aspirer…
Donc d’après ce que vous dites, la décroissance c’est une vision utopiste de la récession.
Vous tirez une croix sur un modèle qui a sorti des milliards de personne de la pauvreté.
Jusqu’à maintenant on a pas réussi à découpler croissance et chômage.
De plus vous dites “un découplage absolu, NET et long terme avec -7.6% d’émissions de CO2eq/an (tout en gardant de la croissance !) n’est jamais arrivé et n’arrivera probablement jamais.”
1)”n’est jamais arrivé” = forcément vu qu’on a jamais attaqué le problème
2)”on y arrivera probablement jamais” = la probabilité est fixée par Mr Jancovici donc. Qui estime qu’il y a une forte probabilité que l’on y arrive pas. Donc la probabilité d’y arriver existe d’après ses propos même.
Toujours le même délire décroissant qui va entraîner tout le monde vers le fond.
Croire que l’on ne trouvera pas de solution technologique à ce problème c’est limite une insulte à la capacité et à l’intelligence humaine et au nombreux génies qui ont contribué aux différentes innovations technologiques
J’ai écouté nombre de vos conférences, et j’apprécie votre vulgarisation et l’état des lieux que vous faites de la situation climatique.
Mais ça me sort par les yeux cette manière défaitiste de vouloir résoudre le problème et ces techniques de persuasion qui tendent à faire croire que c’est la seule solution.
Vous le dites vous même : “probablement” c’est donc que des solutions existent dans les deux sens
Je pense qu’il vaut mieux partir du principe qu’on n’y arrivera pas (ou qu’on a peu de chances d’y arriver) afin de nous prémunir du pire. Car partir du principe qu’on est super-intelligent, qu’on est les meilleurs, que c’est nous qui dominons le monde et la physique, risque fort (pour le coup), de nous envoyer dans un mur bien dur et bien épais.
La prétention humaine est sans limite, et notre connerie aussi.
Nous avons été super-intelligents (enfin, vous croyez, car pour en arriver là au bout d’un million d’années, on n’est pas très futes-futes), grâce à une chance inouïe (l’énergie à profusion). Aujourd’hui, il faut payer les pots cassés de notre super-intelligence. Et là, je pense qu’il serait bien, justement, qu’on soit super-intelligents, et admettre qu’on n’a plus les moyens d’aller trop loin, en calmant notre esprit prétentieux, voire aveugle.
c’est mignon de croire que travailler moins va réduire le chomage… y en a qui ont essayé ils ont eu des problèmes
Vous avez des études empiriques pour appuyer votre argument ?
C’est effectivement un raisonnement basique et simpliste. Non ce n’est pas parce qu’on travaille moins et que l’on divise le travail, que l’on crée de l’emploi.
L’économie est beaucoup plus compliqué qu’ un simple calcul arithmétique selon quoi, si on divise le travail il y en a pour tout le monde.
Quel travail, pour commencer, certains ne sont tout simplement pas divisible !
Puis si on divise ,on allège également les charges alors etc…etc…
Les 35H sont un exemple flagrants bien que certains essaient toujours de s’arranger avec les chiffres
Planification …un doux mot que certains encore se souviennent encore, du coté Est hein…cela s’appelle l URSS
Le problème a mon sens des gens comme vous actuellement, est le pessimisme ambiant incroyable qui pour seul solution apporte le mot DECROISSANCE, PLANIFICATION et qui refuse toute innovation …triste
Mais je vous souhaite bon courage pour la suite , je pense que vous devez travaillez encore certains sujets (economie par ex) (tout comme moi) . Mais si vous vivez suivants vos convictions tant mieux pour vous , bonne continuation et je vous souhaite une large audience
Bonjour Yvan, à partir de quel moment pensez-vous que je serai bon en économie ? Est-ce qu’avoir un CFA en poche peut aider par exemple ? Quel sujet devrais-je travailler selon vous ?
Un diplôme ne veut strictement rien dire si on ne sait pas l’utiliser , vous en l’occurence il y a quelques lacunes pour ne pas dire beaucoup…
Il faut ensuite le raisonnement, est le votre est fallacieux a bien des égards
Pour commencer renseignez vous sur la divisibilité du travail se serait déja un grand pas
Votre réponse arrogante et suffisante (j ‘ai un CFA) montre a qu’elle point vous êtes déconnecté
Comme bien d’autre de votre genre (décroissant) a suffisance est votre principal trait e caractère (Timothéé Parrique entre autre )
Vous savez les autres se trompe …
Oups, vous avez beaucoup de lacunes en orthographe, en météorologie (climate change), en biologie (bodiversity collapse), sociologie, psychologie, et vous semblez être resté dans l’économie du siècle dernier !
Nous verrons dans une dizaine d’années si vous faites toujours le fanfaron….
Bon pote est…. “bonne pâte” de vous avoir répondu avec autant de tact.
Allez, bonne continuation, et tachez d’innover; comme nombre de gens qui essaient de préparer un avenir dont vous n’avez pas conscience de la difficulté.
Veuillez m’excuser des fautes, je suis passé sur un ordi cela devrait être mieux.
Je vais essayer d’être clair, courtois et rehausser le débat au lieu de le cristalliser et éventuellement, éviter d’être agressif comme cela peut arriver.
– Déjà le fait d’arguer votre CFA, honnêtement, je ne comprends pas. Est ce sensé être un passe-droit qui évite de dire des bêtises (généralement parlant) ? Vous pensez qu’un diplôme est une dispense de travailler ces sujets (encore généralement parlant) ?
– Vous ne répondez pas à Mr Djebbari (les pauvres seraient les premiers impactés) sur le fond.
Et pourtant, il y a beaucoup de choses à dire. Car la décroissance est un concept économique, une idéologie comme l’est le capitalisme.
Hors de la décroissance peut se faire soit par la contrainte (et il faut des beaucoup contrôles, comment fait on dans un monde en décroissance planifié) soit par la fiscalité, ce qui pénalise fortement les pauvres.
Elle peut éventuellement se faire par la planification, mais la, on rencontre les premiers problèmes
Car le problème de la planification et déjà de définir les besoins essentiels et superflus. Qui va le faire selon vous ? Comment ? qu’est-ce qu’un besoin non-essentiels ?
“””La décroissance vise à développer les biens et services publics universels, tels que la santé, l’éducation, le transport et le logement, afin de rendre accessible les biens fondamentaux dont les gens ont besoin pour mener une vie prospère. Les récessions impliquent généralement des mesures d’austérité qui réduisent les dépenses dans les services publics.””
Alors la, il faut expliquer. Est ce que vous cautionnez ces dires ? Car cela devient compliqué a mettre en place . Vous prônez ce que Marx aurait aimé d’une société. Plus d’argent ? Le bien commun a la disposition de tous ?
Le concept de gratuité est un problème. Il n’y a rien de gratuit . Comment mettre a disposition Logement , transport dans un monde décroissant ? Doit-on prendre aux 20% les plus riches , il faut éclaircir ce sujet svp ?
Cela me fait penser à la société utopique de Cabet … Plus d’argent, tout le monde a les mêmes meubles, maison , parle une langue simple …Ce qui fait très peur
Pour finir si vous avez le temps de répondre.
Le problème des décroissants et de justifier que c’est possible par quelques sophismes. Dont le fameux paradoxe d’Easterling !
“Regardez ! c’est bien la preuve que l’on peut vivre mieux avec moins !”
Sauf que ce paradoxe est subjectif, ce n’est point une vérité. C’est plus un concept.
Pas mal d’études le met en doute, mais la n’est pas le sujet
Ma question est la suivante : êtes-vous d’accord avec ce paradoxe tant proné par les décroissants
https://ourworldindata.org/grapher/gdp-vs-happiness
Merci de répondre si vous avez le temps , et veuillez m’excuser pour le 1er commentaire qui n’avait pas de grandes utilités
Cher Yvan,
Je crois que les efforts pour amener l’idéologie de décroissance à être, on va dire “acceptée” sont louables en ce sens que nous n’y échapperons pas.
Vous pouvez discuter des heures sur le concept : l’état d’urgence de notre planète se mesure en quelques années avant de sombrer dans le chaos (qu’il soit alimentaire, politique, sociologique, sécuritaire, ou de santé publique). Il faut ou il faudra adopter des attitudes, actions, modes de vie, aux antipodes de ceux sur lesquels nous avons bâti nos références, nos valeurs.
Le but de l’exercice est de trouver des chemins acceptables pour ne pas déclencher rapidement des mouvements de type gilets jaunes à l’échelle planétaire.
Pour l’instant, les nouveaux concepts, que ce soit en économie, technologie, industrie, doivent nous obliger à réfléchir “autrement”, voire à partir d’une feuille blanche pour ne pas être perturbé, pollué, formaté par des années d’existence, souvent sous de mauvais préceptes (cf la croissance infinie, les ressources illimitées, le PIB, le pétrole,…).
C’est pour cela qu’il ne faut peut être pas perdre son temps à savoir si oui ou non le paradoxe d’Easterlin (sans g) est correct ou pas : nous allons devoir le vivre ! avec du mieux ou du moins bien.
Il faut juste essayer de ne pas trop le faire mal vivre par notre progéniture, ou vos concitoyens et vous-même si vous êtes jeune. Cordialement.
Yvan, avez-vous lu l’article ? Où avez-vous vu qu’il était question de refuser toute innovation ?
Au contraire, une décroissance voulue, maîtrisée, programmée, va être une source incroyable d’innovations !! Bien davantage que se reposer sur de l’énergie inépuisable.
Quand on compte ses sous, on fait souvent preuve d’une grande perspicacité, et de ruses travaillées pour avoir autant avec moins.
C’est cela qu’on va faire.
J’ai choisi de rouler dans une voiture à petite batterie (100 km d’autonomie). Tout le monde me dit “oulala, mais c’est une torture, c’est pas possible de vivre etc….”. Je n’ai jamais été autant satisfait et passionné de m’organiser pour mes “voyages”, et de rouler dans une voiture innovante. Pour le reste, il y a le covoiturage, le train… C’est une autre vie, avec une contrainte organisée (et plein d’économies à la clef). C’est certain que si on forçait les gens à avoir une voiture comme la mienne, ils râleraient du matin au soir. Il faut le vouloir, et être convaincu que l’avenir passe par d’autres visions de la vie.
Nous n’échapperons pas à la décroissance telle que décrite par Bon Pote, dans l’état de nos connaissances physiques. La techno et l’innovation doivent nous aider à passer cette étape.
Mais je vous assure que l’homme saura s’adapter à beaucoup de contraintes. Notamment les jeunes. Quand il n’y a pas ou plus de quelque chose, on s’en passe. On arrêtera vite de faire des caprices.
Et nous redoublerons d’énergie pour inventer d’autres pratiques, mais propres…
Bonjour,
J’ai écris une longue réponse à Bon Pote plus haut, mais je vais quand même vous répondre.
Pour ce qui est de l’innovation, j’ai généralisé, il est vrai.
J’entends tellement en ce moment ” c’était mieux avant”, et qui prône un retour en arrière et non un monde plus efficace .
L’agriculture en est le parfait exemple. Les décroissantes sont un exemple criant du refus de la technologie. OGM, NPBT . Prônant des semences anciennes , car plus résistante, meilleur goût, ayant plus de nutriment ( ce qui absolument faux !)
Ruffin, Servigne sont des gens qui veulent remettre le peuple aux champs (je cite) . Un incroyable retour en arrière. Savent ils au moins de quoi il parle, ont ils labouré ne serais ce que 20 m2 a la fourche . C’est ca la décroissance heureuse en agriculture ?
Pour etre plus vague, je peux comprends que l’on veuille un effort. J’ai réduit de moitié ma conso energetique, je suis devenu plus efficace mais certainement pas plus sobre !
Je trouve le concept décroissant très ambigu, arrogant. Cela dévie souvent sur l’interdiction, restriction,ce qui n’est pas acceptable. Qui décidera pour nous , comment ?
LA décroissance avec le concept de planification frole le communisme qui a cause beaucoup de tort a l’humanité
je sais pas si je vous ai repondu je n’avais pas trop le temps, mais je le prendrai pour vous répondre plus amplement
En agriculture par exemple, les décroissantes sont un exemple criant du refus de la technologie . OGM, NPBT .
Ruffin, Servigne sont des gens qui veulent remettre le peuple au champs (je cite ) . Un incroyable retour en arrière. Savent ils au moins de quoi il parle, ont ils labouré ne serais ce que 20 m2 a la fourche .
J’ai bon nombres d’exemples qui montre que les décroissants pousse au un monde plus sobre et
Merci pour votre réponse 🙂
Le dialogue se poursuit un peu plus haut !
Vous avez raison sur tous les points, mais vous verrez dans mon dernier retour que nous n’aurons pas le choix,et je serais tout à fait prêt à occuper quelques heures pour vous expliquer pourquoi, à moins qu’une brusque volte-face de l’humanité, ou qu’un Deux ex machina tout puissant puisse réparer le mal déjà fait.
Très cordialement
Bonjour, Désolé pour la réponse tardive, mais bien que mettant l’alerte pour tout nouveau commentaire, je n’ai rien reçu.
Le concept d’efficacité peut être louable, pas celui de la décroissante selon moi. Je m’explique.
Il est tout à fait normal aujourd’hui de vouloir tout faire pour préserver notre planète, le réchauffement étant clairement d’origine anthropique. Tout le monde (à peu près) sait que nous allons dans le mur.
Vouloir émettre des plans est louable en soit, mais encore faut-il éviter les sophismes. Car pour le Paradoxe d’Easterlin (sans G cette fois, merci) le problème n’est pas de savoir s’il fonctionne.ra oui ou non, mais d’éviter d’en faire un argument comme j’en vois trop souvent dans le concept de la décroissance.
Mais le concept de décroissance ne fera qu’accélérer la collision.
Ayant énormément travaillé sur le sujet (ce qui ne peut rien dire en soit.) la décroissance ne sera certainement pas la solution
Ce qui me gêne énormément chez les décroissantes comme Bon Pote, c’est la suffisance (réponse du CFA m’a tué…), et la simplicité de leur argument pour vaincre le chômage, réchauffement, malheur (comme si c’était si facile)
– qui peut croire que la division du travail créera le plein-emploi ? . Excepté en créant des bullshits jobs .
– Les 5 points de l’étude de Hickel sont incantatoires … Purement et simplement (je pourrais developer si vous le souautez)
La solution sera entre : efficacité, technologie, et éventuellement sobriété et surtout éducation, mais pas dans la restriction, interdiction. ou planification (trop souvent dans les rapports d’association, think tank porter sur la décroissance )
J’entends depuis tellement longtemps que la croissance infinie dans un monde fini est impossible, que les ressources manqueront… Ce n’est pas aussi simple que cela, et vous le savez.
-> Zaki Yamani dit une chose très juste : « l’âge de pierre ne s’est pas terminé faute de pierre, et l’ère du pétrole ne se terminera pas faute de pétrole ».
Tout cela ne veut pas dire qu’il faut continuer tel quel, rien changer. Il y a tant a faire !
Je vous ai vu parler de permaculture tout en disant non aux OGMs?. Vous faites une caricature des méchants semenciers qui appauvrissent le sol. Cela n’a rien avoir. Il n’y a pas que Mosanto dans la semence OGM et bien souvent ils sont garants de la biodiversité des ancienne semences. Il ne faut pas opposer les 2, mais allier les 2.
Les OGMs sont formidables à bien des égards (moins de pesticides, rendements plus élevés,etc…) et non dangereux (comme je le vois trop souvent) .La permaculture ne nourrira certainenement pas le monde ! Les rendements sont médiocres (sauf pour certains légumes, céréales)
En résumé, (j’ai fait long , mais le format blog est vraiment compliqué pour développer une idée sans en faire un artcile) je pense qu’il faut arrêter d’opposer tout est son contraire (Cf : OGM contre la permaculture) mais associer ces idées pour avancer dans l’agriculture.
Le local n’est pas le Graal en soit non plus, mais c’est un autre sujet.
Je pense également que les fers de lance de la décroissance sont bien trop négatifs , remplis de sophisme et clairement pas assez fort en économie .
Des gens comme Jean-Pierre Dupuy sont bien plus humbles, même si je ne suis pas d’accord avec tout.
J’ai bien son concept de : “Tenir la catastrophe pour indéterminé, dans une temporalité ou l’avenir et tenu pour nécessaire ”
Cela aide a réfléchir en évitant le catastrophisme.
Voila la décroissance n’est qu’une incantation (selon moi) de gens vivant très confortablement, souvent déconnectés des problèmes que cela pourait engendrer dans les pays les plus pauvres bien qu’ils veulent faire croire le contraire
Vraiment un concept qui me gêne
Merci pour votre point de vue qui se tient très bien, mais ne serait-ce pas là aussi un sophisme ?
En fait, toutes ces idées, ou plutôt idéaux, qui émergent, ne servent qu’à lancer des pavés dans la marre. Parfois les éclaboussures font taches d’encre, mais vouloir piloter une société par les idéaux dans un monde “démocratique” est souvent voué souvent (ne serait-ce que par l’alternance).
La présentation et l’émergence du concept de décroissance permettra de faire admettre quelques actions par la suite. Mais je vous suis assez dans votre raisonnement pour penser que le refus serait fort si l’on tentait d’imposer la doctrine dans sa totalité.
Ce qui se passera certainement, c’est une course à la stabilité géopolitique. Le manque d’attitude volontaire et efficace pour empêcher le chaos climatique amènera les quelques mesures de décroissance les plus acceptables politiquement, jusqu’à ce que les générations futures, si elles ont le temps d’exister, trouvent les bons chemins, qu’ils soient techniques ou sociologiques.
Je montre là mon grand pessimisme quant au devenir de l’humanité. Votre réaction montre bien que le choix du chemin nécessaire à l’arrêt immédiat (et je pèse mes mots) des émissions permettant un bilan nul sur la charge en carbone de l’atmosphère est absolument impossible. L’innovation technologique n’a que très peu de chances d’aboutir dans l’échelle qui nous est impartie (dans les 10 ans pour être efficace, voire immédiatement). L’effondrement de la biodiversité gagne en probabilité de jour en jour, car les rythmes d’adaptation sont différents pour des espèces interdépendantes, et les chaînes alimentaires qui ont mis des milliers d’années à se réguler, vont être disloquées en quelques décennies.
Personne aujourd’hui, et même le plus grand scientifique, ne sait expliquer à quoi pourrait ressembler la Terre avec 2°C de plus qu’aujourd’hui, un état totalement inconnu du quaternaire.
Il me semble qu’il faut laisser les opinions s’exprimer, et espérer que les hommes gagnent en intelligence et en solidarité pour freiner une physique inéluctable. J’espère aussi que les projets un peu fous visant à combattre les effets sans soigner la cause ne nous ferons pas tomber de Charybde en Scylla…
Bien à vous.
“Parfois les éclaboussures font taches d’encre, mais vouloir piloter une société par les idéaux dans un monde “démocratique” est souvent voué à l’échec (ne serait-ce que par l’alternance).”
Même la relecture est difficile !
Bonjour,
Tout d’abord merci pour l’échange et votre point de vue ! Et d’avance pardon pour les fautes ,j’écris de puis mon portable, sans en faire une excuse
Entièrement d’accord que le concept de décroissance amènera de nouveau point de vue, crée une société plus vivante en confrontant les points de vue. Ce qui est toujours positif sur le long terme. Je vous rejoint sur ce point. Le militantisme (souvent décrié malheureusement ) est un très bon outil pour ébranler les idéaux fortement encrés
Il y a urgence il est vrai. Nous avons besoin d’un discours cohérent immédiatement ou sinon j’ai bien peur, que mes inquiétudes sur une décroissance forcées sera terrible d’un point de vue sociétale a l’échelle mondiale .
Il faut un changement profond, entre technologie, bon sens, efficacité. Ralentir la société.
Le grand problème étant pour moi, la rapidité a lequel nous vivons, nous voulons toujours plus vite, sans même prendre le temps d’utilisé a fond la capacité de quelconques objets . (la 5g étant un exemple , la majorité des gens utilisant leur smartphone pour YouTube, twitter, ou Facebook, la 5G est parfaitement inutile , mais très utile pour le médicale)
Il va falloir faire des choix douloureux, tout en étant pédagogique. Informer aux plus grands nombres, que baisser nos émissions de CO2 a l’échelle individuels peut être extrêmement positifs pour le porte monnaie (le porte monnaie étant une valeur sure) . De même dans les exploitation agricole, ou la baisse des émissions de CO2 est corrélée à la hausse de la rentabilité !
Le défis et l’objectif me booste personnellement !
Bien à vous
PS : je me pose de plus en plus la question de pourquoi les décroissants se nomme décroissant…
Le “Dé” étant rien de plus qu’une négation de la croissance.
Hors les décroissants plaide pour un nouveau système, une nouvelle société, de nouveau indicateur, etc…
Je pense qu’il serait plus que louable de réfléchir à un changement de nom pour les décroissants, et éviterait à l’avance quelques débats stériles. Voulant créer un nouveau paradigme, il faut changer les codes ! C’était une petite réflexion
Bonjour,
Je pense que refuser d’admettre que la décroissance entraine nécessairement une baisse du PIB (donc récession) est une erreur, qui bloque le débat. Ca peut amener à croire, par example, qu’il serait possible de réduire fortement les émissions de CO2 sans réduction de l’activité économique mesurée par le PIB, et donc sans récession. On, vous admettez, avec raison, qu’il ne peut pas y avoir de découplage entre croissance du PIB et celle des émissions de CO2.
S’il n’y a pas de découplage, alors le seule manière de sauver climat (et limiter les conséquences du peak oil) , c’est de réduire le PIB (tel qu’il est aujourd’hui). Il faut donc trouver les moyens de rendre les récessions acceptable, et c’est à ça que peut servir un projet décroissant. C’est effectivement un projet de société, mais dont le but principal devrait être de donner du sens à aux récessions, si possible choisie, mais qui de toute façon arriveront qu’on le veuille ou non. Sans de tels projets de société, sans une vison positive des récessions à venir, nous iront vers la barbarie.
Cette manière d’aborder les choses permet de limiter les objections que vous mentionnez, et de rassembler.
Je précise mon raisonnement ici: https://thierrycaminel.home.blog/2019/08/28/vive-la-recession/
Amitiés.
Si un des éléments de la décroissance (post croissance, accroissance) est de mettre une partie des métiers “intellectuels” vers des métiers plus “manuels”, Quelle est elle si ce n’est pas 3/4 comme les paysans du moyen-âge?
Est-ce que cette part ne pourrait pas justement s’opposer à la recherche actuelle vu qu’il y a moins de métier “intellectuels” et où la recherche est davantage tourné vers les domaines demandant moins de performance tel que la permaculture et l’agroécologie?
Que peut-on sauver du reste de la recherche? Peut-on imaginer que, par exemple, l’on puisse vaincre de nouvelles maladies de manière low tech?
“La décroissance vise à développer les biens et services publics universels, tels que la santé, l’éducation, le transport et le logement”
Manque le principal: la nourriture!
Si ça se fait au dépend de la nourriture, ça va mal se passer…
Et justement, pour faire mieux avec moins en matière de nourriture, il faut arrêter de construire des maisons individuelles avec un petit jardin maraicher qui empiètent sur les espaces naturels (plus les chemins d’accès). C’est contre intuitif mais c’est comme ça!
Il faut aussi augmenter les rendements agricoles pour limiter les surfaces agricoles. Pour ça, il y a les OGM (moins de pesticides et plus de rendements) et donc de la recherche à faire. Et c’est aussi contre intuitif pour la plupart des européens (même si avec les vaccins à ARNm qui utilisent le même genre de tecno, certains dogmes vacillent)
“Il faut aussi augmenter les rendements agricoles pour limiter les surfaces agricoles” Il y a une technique qui marche très bien pour ça, et qui s’appelle la permaculture. Et pas d’OGM. Il faut juste un peu de formation. Et ce n’est pas contre intuitif.
Et la permaculture s’adapte très bien aux petits jardins maraîchers. Plus il y en a, et plus il y a de la production locale.
Le changement climatique est un bien plus grand danger, car au-delà d’une certaine température, il y aura un risque élevé d’insécurité alimentaire (+3°C GIEC AR15).
La décroissance est donc urgente….
Jamais vu de permaculture de blé, tournesol, patates,…
La permaculture est basée sur un concept fumeux (jamais de preuve scientifique). Ca peut marcher sur quelques rares associations de plantes mais pour les trucs qui nourrissent vraiment les gens (et pas juste des herbes aromatiques) c’est exeptionel (maïs + pois) mais en général ça ne peut pas fonctionner: la plante du dessous a moins de lumière que celle du dessus et elle pousse moins bien, 2 plantes qui se partagent le même sol ne peuvent pas étendrent leurs racines comme elles veulent (donc elles poussent moins bien),…
Les chiffres de la ferme du Bec Hélloin sont bidons (prennent pas en compte les allées ni les hangars dans les surfaces cultivées contrairement aux cultures non permaculture et ça aide pour augmenter le rendement artificiellement).
A propos du Bec Hellouin, ce n’est pas ce que dit François Léger (Ingénieur agronome, Enseignant chercheur à AgroParisTech, Président du Conseil scientifique des organismes nationaux à vocation agricole et rurale, et membre du conseil scientifique du Conservatoire du littoral qui a passé quelques années à étudier cette ferme. Je cite :
“Pourquoi un chercheur appartenant à une institution scientifique renommée, mais qui a essentiellement œuvré à la grande modernisation industrielle de l’agriculture, s’intéresse-t-il à une ferme et à des gens dont la vision est orthogonale à ce projet institutionnel historique ?…….C’est cette dynamique d’apprentissage au service d’un projet global cohérent et adaptatif qui fait tout l’intérêt du Bec Hellouin et qui peut et doit servir de source d’inspiration à tous ceux souhaitant faire de même ailleurs, renforcés dans leur conviction qu’une telle voie est possible par l’étude, encore essentiellement économique, que nous avons réalisée. La reproductibilité de cette expérience ne réside pas dans la possibilité de faire exactement la même chose ailleurs. Elle réside dans la logique générale et de s’en inspirer pour lire et agir dans d’autres contextes, écologiques, économiques, humains……. Mon objectif de travail de chercheur, loin de la recherche de causalités et de lois universelles, est de partir d’une étude approfondie d’expériences pionnières pour modéliser le fonctionnement de petites fermes intégrées dans des marchés de proximité, afin de dégager des règles d’actions ajustables à chaque situation singulière, qui en garantissent la viabilité à court et moyen terme et soient compatibles avec les enjeux et les contraintes actuels et futurs de l’agriculture…..”
On est bien loin des multinationales à grand coups d’OGM et d’intrants qui font un maximum de profits en appauvrissant au maximum les sols dans une politique “après moi le déluge”. Certes, ils ont donné l’illusion de nourrir la planète facilement, mais cela n’a qu’un temps, et à quel prix pour l’humanité ? L’une et l’autre de ces méthodes ont certainement leur place. Plus les méthodes agroécologiques et à haut rendement seront diffusées et adaptées aux différentes région, et moins l’appel à la culture extensive (intrants et OGM) sera nécessaire.
Subvenir localement aux besoins est un objectif raisonnable et rationnel. Il est donc évident que la promotion des méthodes permaculturelles doit être le maître mot de l’avenir.
La formation est essentielle, et les outils d’aujourd’hui sont assez puissants pour diffuser la connaissance à la planète entière, et de façon rapide. Après, c’est une question d’entreprise, de liberté, et de moyens politiques et financiers pour enclencher la machine, notamment dans des pays plus difficiles que le notre. La plaine de la Bekaa au Liban, devait en être un bon exemple, ou dans les régions de Syrie où l’approvisionnement alimentaire déjà défaillant, le sera bien davantage dans les années à venir. Ce qui pourrait nous éviter quelques vagues de migration… C’est à choisir.
Désolé je fais de l igname en permaculture… et des patates sur sol vivant.. certes en production locale et pas industrielle c’est la base même de la permaculture
Merci pour cet article très bien construit comme toujours !
Il s’attaque au premier problème auquel fait face la décroissance, la caricature mais il en reste deux et non des moindre : la construction d’un modèle alternatif et la stratégie de transition vers cet autre modèle…
Peut être est-ce une erreur mais j’ai du mal à ne pas faire le parallèle avec l’abolition de l’esclavage, malheureusement la transition n’a pas été simple…
Sur le fond du problème je suis d’accord avec vous. Sur les solutions et les messages, je suis en revanche beaucoup plus inquiet. Je vous cite : “La décroissance et notre avenir méritent mieux que des caricatures…” Oui je suis totalement d’accord. Remarquez, avec ce genre de phrases, on ne prend pas grand risque. Mais au fait, comment s’appelle l’exercice de style du début de cet article qui consiste à pourfendre les idiots de l’autre camp en prenant des messages un brin caricaturaux ? Le camp du bien prend souvent des libertés qu’il dénonce chez les autres… C’est très gênant. Quant à la définition de la décroissance que vous retenez, “La décroissance est une réduction planifiée de l’utilisation de l’énergie et des ressources visant à rétablir l’équilibre entre l’économie et le monde du vivant, de manière à réduire les inégalités et à améliorer le bien-être de l’Homme”, il est difficile de ne pas voir dans la deuxième partie une grosse dose d’idéologie. Les éco systèmes s’ils pouvaient intervenir dans le débat auraient certainement quelques remarques sur la première partie (“”La décroissance est une réduction planifiée de l’utilisation de l’énergie et des ressources visant à rétablir l’équilibre entre l’économie et le monde du vivant”) vue qu’elle fait déjà la part belle à l’économie, mais je pense pouvoir prédire sans trop de difficultés que la deuxième partie (“de manière à réduire les inégalités et à améliorer le bien-être de l’Homme”) doit les terrifier … Parce que le bien être de l’homme, ces éco-systèmes savent exactement ce que ça veut dire ! Et ça ne présage pas grand chose de bon pour eux. Je terminerai sur la comptabilité des GES au travers des âges qui me semble être un exercice d’une idéologie infinie. Car concrètement, cela revient uniquement à culpabiliser les jeunes générations occidentales qui doivent porter le fardeau de leurs ancêtres. Si vous ne voulez pas vous faire taxer de cocos, alors ne donnez pas le baton pour vous faire battre.
Croissance, décroissance. Il y a ceux qui sont pour, ceux contre, ceux qui disent que ça va arriver quoi qu’on fasse. Si on se fie à un seul critère le PIB nous somme en décroissance depuis 1973. Nous sommes passés tout doucement en 50 ans de 5 % de croissance du PIB à 1 %. Donc le débat est tranché. Nous sommes en plein dedans. Il est temps de passer à un indice de développement multicritère et de s’apercevoir qu’il y a d’autre objectifs pour augmenter le bien-être d’une population. Lisons notre constitution. Liberté, égalité, fraternité voilà des objectifs de croissance enthousiasmants.
Salut bon pote ! Super article mais 2 remarques qui font que je n’ai pas tout pigé :
1- « il est important de préciser que la décroissance ne vise pas à réduire le PIB, mais plutôt à réduire le débit. » quelle différence tu fais entre le débit de production de bien et de services et le PIB qui est un flux ?
2- « Ce n’est pas parce qu’il est commun de comprendre le mot Croissance comme croissance du PIB que le mot décroissance signifie décroissance du PIB : cela n’a rien à voir » c’est quoi qui décroit alors ?
Même si je comprends la philosophie de ton article, je n’arrive pas à comprendre en quoi il est tabou de dire que la décroissance est un modèle qui vise à réduire le PIB car celui ci représente la production de biens et de services (et donc une mesure directe de la conso d’ébergie, de ressources et de la production de pollutions). A ta dispo pour en discuter !
Hello Maxime, pour répondre globalement, c’est surtout que la décroissance ne base pas son économie sur le PIB et la croissance (comme c’est le cas actuellement). Tu peux en avoir, ne pas en avoir, ce n’est pas le principal.
Concernant les flux, c’est bel et bien lié et non décorrélé.
Ok merci je vois mieux ! L’idée c’est d’arrêter de parler de croissance ou décroissance du PIB Au niveau macro mais plutôt des activités économiques qu’on veut voir croire ou décroire en fonction des besoins humains et des limites planétaires :). Je trouve que la théorie du donuts explique cela assez bien !
Merci encore pour ton taf et à bientôt 💪💪
Salut BonPote,
Merci pour ton travail de qualité.
Ce sujet de la décroissance me tient à coeur comme beaucoup, et comme Maxime je suis géné par ton affirmation que décroissance et récession sont totalement différentes. Pourquoi ne pas dire que la décroissance implique bien une récession, mais qu’elle représente aussi le projet de société qui va avec (et que tu décris bien) ?
Tu dis bien au début de ton article que le découplag absolu entre CO2 et PIB ne s’est jamais vu et qu’il n’arrivera surement jamais.
Le fait de dire “avoir[de la croissance], ne pas en avoir, ce n’est pas le principal” est pour moi éluder un point majeur : le PIB va/doit arrêter de croitre et donc le système qui est fondé dessus doit changer.
Merci de m’éclairer si j’ai râté quelque chose.
Bonjour Guillaume, j’ai répondu à Maxime ci-dessous. Il est effectivement certain que la France rentre en récession pour tendre vers la décroissance. Cette récession peut être accompagnée et pilotée par l’Etat qui a plusieurs ressorts pour cela.
Comme d’hab, excellent article qui amène de la rhétorique et des arguments aux convaincus d’un monde nouvellement structuré à mettre en place.
Juste une remarque concernant les lecteurs rapides : le tableau sur la “responsabilité” du CC attribués aux pays concerne bien un historique jusqu’en 2015. On n’oubliera pas que le débit actuel des GES est 2x plus important en Chine qu’aux US. En clair, la Chine, absente du tableau, s’est “réveillée” fortement, et sa part de responsabilité en 2021 n’est plus occultée dans ce type d’analyse.
Cela dit, elle a pris le taureau au moins par une corne, en annonçant la neutralité pour 2060 (à ce propos, j’ai encore entendu des représentants d’ONG écolos qui ne savent toujours pas ce que représente la “neutralité”, et font des réponses langue de bois ou biaisées aux journalistes qui les interrogent !).
Enfin, les détracteurs de la décroissance aiment bien mettre le pied sur la surpopulation (Sarko 2019), en affirmant faussement que la régulation des naissances règlerait le problème…
Se donner comme enjeu de ne plus avoir d’énergie carbonée est stupide. L’enjeu c’est la décroissance, cad une réorganisation de la société autour de la sobriété et de la mesure (et c’est donc pour cela qu’on exclut le nucléaire symbole de la démesure) et ensuite on se pose la question des meilleures techniques. Si , au niveau mondial au lieu de 70 % de fossile on n’en avait plus que 10 %, avec la consommation de x fois moins d’énergie, etc où est le problème ? L’enjeu n’est pas d’arrêter d’émettre du co2, mais de ne plus en émettre trop par rapport à la soutenabilité terrestre, et ce n’est pas un enjeu techhocentré, mais d’abord culturel, car les GES résident dans la démesure croissanciste, qui inclut le fossile, pas l’inverse.
” La décroissance et notre avenir méritent mieux que des caricatures”
Excellent article !
Tout le monde devrait lire ça !
Tres bon article, super boulot. Autre distinction importante pour preparer l’avenir: celle entre le plaisir et le bonheur. Voir par exemple, les travaux de Robert Lustig:
–> https://www.youtube.com/watch?v=yvur3fyOP6I
Un des gros blocage de la décroissance : c’est *perçu* comme une attaque contre la propriété privée, contre mérite, contre la liberté.
Comment rembourser mon crédit si je quitte mon taff inutile ? Si on annule les crédits, à quoi ça sert d’avoir bossé ?
On ne se rend pas compte des externalités de nos actions, c’est l’intérêt particulier contre le commun… un dilème du prisonnier à l’échelle de la planète 🙂