Qui pollue : Total, ou le citoyen ?

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C’est en faisant mes deux minutes quotidiennes en enfer sur Twitter que je suis tombé sur un message du Réveilleur qui rebondissait sur un tweet de Greenpeace, dont le message était assez provocateur : ‘l’empreinte carbone de Total est égale à celle de la France’.

https://twitter.com/greenpeacefr/status/1266014866646740992?s=20

Pour des raisons personnelles, j’adore quand on tape sur Total, je suis le premier à le faire. Même si cette communication de Greenpeace m’a mis une fois de plus mal à l’aise, c’est bien la remarque du Réveilleur qui m’a fait intervenir. Total ne serait pas responsable de l’utilisation de ses produits, et des émissions de CO2 qui en découlent ? Seuls les citoyens qui consomment le seraient ? Ce ne sont pas des questions auxquelles on peut répondre facilement, puisqu’elles touchent à la comptabilité carbone… Et à l’éthique.

Avant propos sur les protagonistes

Total n’a pas vraiment besoin d’être présentée : plus grosse entreprise du CAC 40, Total fait partie des six supermajors, des entreprises vertueuses où la morale n’est valable que le dimanche à 15H42. Total a toujours le mot pour rire, surtout récemment lorsqu’ils ont annoncé qu’ils atteindraient la neutralité carbone en 2050. On connaît le principe : on pollue, on achète 2-3 tonnes sur les marchés et on plante 2-3 arbres pour compenser. Faisons comme ça.

Ensuite, Rodolphe Meyer, Youtubeur plus connu sous le nom du Réveilleur, qui fait de la vulgarisation des connaissances scientifiques sur l’environnement. J’apprécie son travail, l’ai déjà recommandé plusieurs fois. Il a une qualité qui est rare de nos jours : quand il fait des erreurs dans ses vidéos, il revient dessus et les corrige.

Enfin, Greenpeace. J’en entends parler depuis ma naissance, suis leurs actions depuis 15 ans. J’essaye de prendre Greenpeace dans son ensemble : je crois que malgré leur communication maladroite, parfois mensongère, ils ont déjà fait bien plus pour l’environnement que ne feront jamais tous les Twitter Warriors qui passent leur temps à leur cracher dessus. Greenpeace existait et se battait déjà pour l’environnement que vous n’étiez même pas nés ! Alors, un peu de respect. En revanche, il est vrai que leur communication a évolué, et qu’il y a plus de sensationnalisme. C’est très exactement le cas de ce tweet de Greenpeace, qui joue à merveille le coup marketing.

Mais alors, qui a raison, qui a tort ? Greenpeace qui tape sur Total, ou Le Réveilleur qui tape sur Greenpeace ?

Qui pollue : Total, ou le citoyen ?

L’argumentation se présente en trois temps. Je vais d’abord aller dans le sens de Greenpeace. Total, avec sa neutralité carbone, indique elle-même qu’elle comptabilise les émissions liées à l’utilisation des produits. Les scopes (en l’occurrence le scope 3) sont des indicateurs faisant partie du Greenhouse Gas Protocol pour que les organisations puissent calculer leurs GES.

Ainsi, Total se fait prendre à son propre jeu : ce scope 3 va leur coûter très cher, s’ils veulent le respecter. Greenpeace soulève un point important : le gouvernement et les industriels doivent prendre leurs responsabilités, et mener la lutte contre le changement climatique. Les entreprises doivent être tenues responsables de leurs émissions et les gouvernements doivent mettre en place les législations permettant de le faire.

Là où l’intervention du Réveilleur est juste, c’est lorsqu’il tape sur la communication quelque peu fallacieuse de Greenpeace. ‘Il faudrait expliquer clairement la démarche, parce que la majorité du public ne va pas comprendre ça mais va croire que Total pollue autant pour produire le carburant et pas avec sa combustion’. Il a raison, nous ne sommes pas beaucoup à aller lire les sources, creuser les sujets : beaucoup trop s’arrêtent au titre et ne vont pas plus loin, se confortant dans leur biais de confirmation.

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Jouer avec les chiffres : un jeu d’enfant

Le problème avec les chiffres, c’est qu’on peut leur faire dire ce que l’on veut. Il y a un mois, je demandais innocemment au responsable RSE de BNP sur Linkedin, pourquoi il communiquait sur “BNP, un exemple vert“, alors qu’ils ont prêté 84 milliards de dollars aux industriels du fossile sur les 4 dernières années.
Réponse de l’intéressé : ‘oui mais dans le classement truc machin bidule GREEN, on est premiers‘. Bel exemple de greenwashing.

La comptabilité carbone est relativement complexe, assez pour qu’on puisse jouer avec et se montrer plus vert que vert. L’objectif de cet article n’est pas de donner un cours sur cette comptabilité, mais plutôt d’en comprendre la complexité et ses limites.

Prenons par exemple une approche basée sur la consommation qui tient compte des échanges, attribuant à chaque pays les émissions dues à la production de ce qu’il consomme, en lui octroyant les émissions des produits qu’il exporte et qui seront consommés ailleurs. On appelle cela l’empreinte carbone. En France, comme nous importons plus de produits que nous n’en exportons, notre empreinte carbone est supérieure à l’inventaire national :

Source, page 38 : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2018-12/datalab-46-chiffres-cles-du-climat-edition-2019-novembre2018_1.pdf

C’est ainsi que la France communique depuis 30 ans en se faisant passer pour un pays ‘clean’, tout en rouspétant sur les chinois qui polluent avec leur charbon. Hey, MIRACLE ! L’empreinte carbone chinoise est inférieure à leur inventaire national. Comment ça, ils produisent aussi les biens de consommation des occidentaux ? Je ne peux plus rejeter la faute sur eux ? Cela ne m’arrange pas du tout. Mais la responsabilité n’est pas exclusivement réservée aux entreprises, ou au ‘système’.

There is no such thing as society

There is no such thing as society. “Nous sommes arrivés à une époque où trop de personnes rejettent la responsabilité sur “la société”. “Et qui est la société? Cela n’existe pas! Il n’y a que des individus, hommes et femmes, et des familles.” Sacrée Margaret.

J’ai pris l’exemple le plus connu (et provocateur) pour étayer ce qui mérite d’être souligné : la responsabilité des individus. Si nous devions évaluer le poids des responsabilités, elle est combinée, et non additionnée. C’est très important de le comprendre et de le rappeler. A force de rejeter la responsabilité sur l’autre, cela mène à l’inaction climatique. Si nous réfléchissons tous comme cela, personne n’est responsable. Oui, le climat est un problème systémique. Oui, tout seul, c’est impossible de changer les choses. Mais il n’est plus à prouver que nous avons notre part à jouer si nous voulons que cela change. Tendre vers l’exemplarité, afin d’atteindre les fameux points de bascule.

Le déni, le mal du siècle

C’est ici tout le problème de la communication de Greenpeace : en une affiche, sans en expliquer la profondeur, on incombe la faute à 100% à Total. Ce n’est pas comme cela que cela marche. Même si tous les employés de Total commencent à boire de l’essence avec une paille au petit déjeuner, je ne suis pas sûr qu’ils arrivent à consommer tout le pétrole produit.

Si nous devions pousser la logique jusqu’au bout, je pourrais prendre l’avion 3 fois par semaine, mettre la clim à 35° dans l’appart avec fenêtre ouverte en plein hiver, laisser couler l’eau et accuser successivement Air France, EDF et Véolia de tous les torts ? Ce discours aide la déresponsabilisation des citoyens et continue à perpétuer le plus gros problème : le déni.

Nous sommes responsables de notre présent et de notre futur, et si nous voulons voter efficacement, il va aussi falloir voter avec notre argent. C’est ce que je fais tous les jours en boycottant Amazon par exemple. C’est un choix. Pas pratique, mais je le fais, par éthique.

Ainsi, la responsabilité incombe aux deux protagonistes : Total et l’Etat ont leur rôle à jouer, nous avons notre rôle à jouer. Nous sommes tout simplement les deux faces d’une même pièce, et ces deux faces doivent toutes les deux changer.

Ethique, droit et moral

Au-delà des chiffres, sur lesquels nous avons tendance à trop nous attarder, il y a un sujet bien trop délaissé : l’éthique. Cette variable qui, à la création d’un produit ou d’un service, est bien trop souvent oubliée, car rarement rentable. Ce fut ma réponse sur Twitter au Réveilleur : un développeur créant un algorithme doit prendre de la hauteur et comprendre l’impact que pourrait avoir son travail, pas seulement penser à la rentabilité. C’est ce qu’explique très bien Cathy O’Neil dans Weapons of Maths Destruction.

Je peux prendre un exemple en finance : quel est l’intérêt sociétal du trading haute fréquence ? Quel est son impact sur l’environnement ? Quand un structureur de JP Morgan crée des produits dérivés sur l’eau, pense-t-il un instant aux conséquences que cela pourrait avoir ?

Il en est de même pour Total. Je ne crois pas un instant que les 100000 employés de Total ne se soient pas posés la question de l’impact sur l’environnement des produits qu’ils vendent. Je ne crois pas non plus un instant que ces 100000 employés soient des enfoirés finis et qu’ils ne souhaitent pas faire évoluer leur société vers un monde durable. C’est notre rôle à tous (à commencer par les employés de Total !) de vouloir changer le business model et d’accompagner leur entreprise vers un monde soutenable.

PS : rien n’illustre mieux mon propos sur l’éthique que Will Hunting, qui explique aux recruteurs de la NSA, pourquoi il ne viendrait pas travailler pour eux. Magique.

Le mot de la fin

Depuis quelques années, nous observons une opposition entre les actions individuelles et les actions collectives. Ce jeu de se renvoyer la balle en permanence en cherchant des excuses est contreproductif et ne fait que prolonger l’inaction climatique.

« C’est aux entreprises de faire des efforts ! Et à l’Etat aussi ! ». Et bien, pas exactement. C’est à tout le monde de faire des efforts, selon ses moyens. Il est certain que la responsabilité des émissions est commune, mais différenciée : certains sont plus responsables que d’autres. Mais dire « 100 entreprises sont responsables de 71% des émissions » ou « les actions individuelles ne sont que 25% des émissions, les collectives 75% ! » n’a aucun sens. Les actions individuelles et collectives sont indissociables et indispensables : nous aurons besoin des deux, et de tout le monde.

La logique est toujours la même. Comprendre que tout ce que l’on fait a un impact, et avoir les ordres de grandeur en tête. Certaines choses sont plus polluantes et émettrices de gaz à effet de serre que d’autres. C’est entre autres pour cela que tout le monde devrait connaître son empreinte carbone annuelle afin de pouvoir diminuer son empreinte sur le vivant au maximum, sans attendre. En faisant cela, nous observons très vite les limites des actions individuelles et la nécessité d’un besoin de changement de notre économie.

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6 Responses

  1. à la lecture de l’article et des commentaires, il me vient 3 contributions…

    * Si nous sommes tous sur la même mer, https://pour.press/nous-ne-sommes-pas-tous-dans-le-meme-bateau/

    * Le choix de Lidl de ne pas donner le choix – https://www.retaildetail.be/fr/news/food/%C2%AB%E2%80%89la-durabilit%C3%A9-ne-se-vend-pas%E2%80%89%E2%80%89%C2%BB-philippe-weiler-lidl – Philippe me parlait du verre de champagne… une base de producteurs, qq distributeurs et une large coupe de consommateurs… Producteurs mais surtout distributeurs choisissent (ou peuvent refuser) ce qu’ils mettent sur le marché… Peut-être en lien avec ce moment Magique du choix éthique de nous ne voulons pas tous assumer consciemment…

    * Finalement, je me questionne sur la société de demain car https://www.veblen-institute.org/IMG/pdf/texte_veblen.pdf Le capitalisme est-il compatible avec les limites écologiques? ==> En guise d’épilogue, si une société capitaliste semble à l’examen incompatible avec les frontières écologiques, ne pas être une société capitaliste ne garantit pas la compatibilité. Toutes les sociétés humaines ont modifié profondément leur environnement naturel, qui relève donc toujours d’une nature anthropisée (Cronon, 1994; Mann, 2007). Certaines ont pu franchir des frontières écologiques locales, entraînant parfois leur effondrement. L’originalité du capitalisme n’est donc pas dans son incompatibilité avec les frontières écologiques : elle est d’avoir touché, par l’incroyable puissance d’agir qu’il a engendrée, à certaines frontières globales, mettant en danger des régulations systémiques cruciales dans la reproduction de la vie sur Terre. Tel est l’inconnu auquel il faut aujourd’hui nous confronter.

  2. Mon impression c’est que Greenpeace a très bien compris qu’il fallait utiliser des techniques de communication et de manipulation de masse, et que ce n’est qu’en faisant cela que l’on peut avoir un impact dans le débat public. J’ai découvert récemment Propaganda d’Edward Bernays. Penser que ça a été pensé il y a un siècle fait se rendre compte de l’incroyable naïveté dans laquelle on vit. Il y a aussi un film, “No”, avec Gael García Bernal, à propos d’un référendum sur le maintien au pouvoir de Pinochet, qui illustre bien comment, même en ayant les meilleures raisons et la morale avec soi, ça ne suffit pas pour s’assurer de l’adhésion populaire. Je trouve ça attristant, mais réaliste.

  3. Merci pour cet article. Tu as mis des mots sur ce que je ressens face à tous ces acteurs qui se rejettent la faute. Comme le débat sur qui de l’oeuf ou de la poule est arrivé en premier , il n’y a pas de réponse claire, unilatérale et simple. On nous a tellement habitué à un discours simplifié, rapide et raccourci qu’on a perdu notre sens critique et notre nuance. Je suis ravie d’avoir découvert ton blog, que je vais suivre avec attention 🙂

  4. Il y a deux jours, j’étais chez quelqu’un et la télé tournait. Une coupure de pub et j’ai dû voir passer 3 spots pour des bagnoles. J’avais oublié !
    Nous sommes des consommateurs d’élevage, auxquels on vend un modèle de bonheur et de réussite. La consommation comme remède à nos maux, à nos complexes, celle qui nous réunit, nous rajeunirait presque, jamais un problème.
    Dans un système qui nous ment et nous conditionne dès le berceau, qui laisse peu de place à la réflexion, il devient difficile de s’extraire et d’y voir clair. Mais je partage votre point de vue, l’individu a toujours sa part de responsabilité. Nous faisons des choix et il serait grand temps de revoir nos valeurs.

    1. Il est certain qu’il est très dur de remettre en question toute une éducation, d’avoir une pensée radicale (de repartir à la racine), c’est exigeant intellectuellement, et pas forcément agréable, car en l’occurrence ici on se rend compte qu’on a merdé, et qu’on va devoir changer si on veut pouvoir continuer à vivre dans un cocon agréable. Je blâme plus les gens qui ont les cartes en main, le choix, et qui ne font rien, que ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir le choix.

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Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

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6 Responses

  1. à la lecture de l’article et des commentaires, il me vient 3 contributions…

    * Si nous sommes tous sur la même mer, https://pour.press/nous-ne-sommes-pas-tous-dans-le-meme-bateau/

    * Le choix de Lidl de ne pas donner le choix – https://www.retaildetail.be/fr/news/food/%C2%AB%E2%80%89la-durabilit%C3%A9-ne-se-vend-pas%E2%80%89%E2%80%89%C2%BB-philippe-weiler-lidl – Philippe me parlait du verre de champagne… une base de producteurs, qq distributeurs et une large coupe de consommateurs… Producteurs mais surtout distributeurs choisissent (ou peuvent refuser) ce qu’ils mettent sur le marché… Peut-être en lien avec ce moment Magique du choix éthique de nous ne voulons pas tous assumer consciemment…

    * Finalement, je me questionne sur la société de demain car https://www.veblen-institute.org/IMG/pdf/texte_veblen.pdf Le capitalisme est-il compatible avec les limites écologiques? ==> En guise d’épilogue, si une société capitaliste semble à l’examen incompatible avec les frontières écologiques, ne pas être une société capitaliste ne garantit pas la compatibilité. Toutes les sociétés humaines ont modifié profondément leur environnement naturel, qui relève donc toujours d’une nature anthropisée (Cronon, 1994; Mann, 2007). Certaines ont pu franchir des frontières écologiques locales, entraînant parfois leur effondrement. L’originalité du capitalisme n’est donc pas dans son incompatibilité avec les frontières écologiques : elle est d’avoir touché, par l’incroyable puissance d’agir qu’il a engendrée, à certaines frontières globales, mettant en danger des régulations systémiques cruciales dans la reproduction de la vie sur Terre. Tel est l’inconnu auquel il faut aujourd’hui nous confronter.

  2. Mon impression c’est que Greenpeace a très bien compris qu’il fallait utiliser des techniques de communication et de manipulation de masse, et que ce n’est qu’en faisant cela que l’on peut avoir un impact dans le débat public. J’ai découvert récemment Propaganda d’Edward Bernays. Penser que ça a été pensé il y a un siècle fait se rendre compte de l’incroyable naïveté dans laquelle on vit. Il y a aussi un film, “No”, avec Gael García Bernal, à propos d’un référendum sur le maintien au pouvoir de Pinochet, qui illustre bien comment, même en ayant les meilleures raisons et la morale avec soi, ça ne suffit pas pour s’assurer de l’adhésion populaire. Je trouve ça attristant, mais réaliste.

  3. Merci pour cet article. Tu as mis des mots sur ce que je ressens face à tous ces acteurs qui se rejettent la faute. Comme le débat sur qui de l’oeuf ou de la poule est arrivé en premier , il n’y a pas de réponse claire, unilatérale et simple. On nous a tellement habitué à un discours simplifié, rapide et raccourci qu’on a perdu notre sens critique et notre nuance. Je suis ravie d’avoir découvert ton blog, que je vais suivre avec attention 🙂

  4. Il y a deux jours, j’étais chez quelqu’un et la télé tournait. Une coupure de pub et j’ai dû voir passer 3 spots pour des bagnoles. J’avais oublié !
    Nous sommes des consommateurs d’élevage, auxquels on vend un modèle de bonheur et de réussite. La consommation comme remède à nos maux, à nos complexes, celle qui nous réunit, nous rajeunirait presque, jamais un problème.
    Dans un système qui nous ment et nous conditionne dès le berceau, qui laisse peu de place à la réflexion, il devient difficile de s’extraire et d’y voir clair. Mais je partage votre point de vue, l’individu a toujours sa part de responsabilité. Nous faisons des choix et il serait grand temps de revoir nos valeurs.

    1. Il est certain qu’il est très dur de remettre en question toute une éducation, d’avoir une pensée radicale (de repartir à la racine), c’est exigeant intellectuellement, et pas forcément agréable, car en l’occurrence ici on se rend compte qu’on a merdé, et qu’on va devoir changer si on veut pouvoir continuer à vivre dans un cocon agréable. Je blâme plus les gens qui ont les cartes en main, le choix, et qui ne font rien, que ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir le choix.

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