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Les relations chauffent dans un climat qui change

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Article relations bon pote credit film the break up
©Crédit Photographie : Film The Break-up
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Le changement climatique ne réchauffe pas uniquement la planète. Il jette de l’huile sur vos relations et le risque de vous brûler est bien plus présent que vous ne pourriez l’avoir anticipé.

Si la prise de conscience écologique est parfois illustrée par la pilule rouge de Matrix, celle qui permet de voir le monde tel qu’il est vraiment, il est certain qu’il n’y aura pas de chemin retour. La lutte écologique secouera vos amitiés, vos amours, votre travail, vos loisirs, vos envies.

Si cela peut vous rassurer, c’est le cas de millions d’autres personnes. Prendre conscience de l’ampleur du problème et de la profondeur des changements nécessaires pour avoir une chance d’arrêter l’effondrement en cours, c’est accepter de remettre en question toutes nos relations. Au travail, avec nos amis, mais aussi nos relations amoureuses qui ne seront forcément plus les mêmes.

Tout cela est vrai, sauf à vivre dans le déni le plus complet et fermer les yeux sur la réalité. Une option qui peut tenir jusqu’à un certain temps. Jusqu’à ce que les conséquences du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité se fassent sentir, comme c’est déjà le cas partout dans le monde.

Au travail, silence is not golden

Au fur et à mesure de votre prise de conscience écologique, nombre de questions s’imposeront inéluctablement. Mon travail est-il écologiquement problématique ? Neutre ? Bénéfique ? Est-il en accord avec mes convictions ?

Certaines personnes auront la chance d’avoir un travail nécessaire à la transition écologique, sur le court comme le moyen terme, et n’auront pas à se demander s’il faut le changer. Ce n’est en revanche pas le cas pour des millions de personnes et la dissonance cognitive peut être extrêmement difficile à vivre.

Savoir si l’on doit changer de travail et quand n’est pas une mince affaire. Cela dépendra beaucoup de votre situation personnelle et il n’y a pas de réponse unique possible. Changer de travail est toujours plus simple quand vous avez un matelas financier pour le faire, que vous êtes seul(e) et sans avoir des personnes qui dépendent de vous. Lorsque vous avez des enfants et des emprunts bancaires à rembourser, les choix sont un peu plus cornéliens, même si votre situation financière est confortable et que vous faites partie des plus privilégiés.

Agir, mais où ?

Viendra alors la question de savoir si vous devez agir de l’intérieur, dans un grand groupe par exemple, ou à l’extérieur, dans une ONG, une plus petite entreprise, une start-up, ou en fondant un média sur la transition écologique…

A nouveau, impossible d’avoir une réponse unique. Cela dépendra de la situation personnelle de chacun(e), des compétences, etc. Cela dépendra aussi également de votre éthique et de votre compréhension des enjeux.

Par exemple, pourriez-vous aller travailler pour TotalEnergies ? Il est certain qu’aujourd’hui, TotalEnergies, par ses activités dans les énergies fossiles, risque de nous faire sortir de l’Accord de Paris et condamne une partie de l’humanité au chaos.

Mais nous ne ferons pas de transition sans TotalEnergies ni ses employé(e)s. Devez-vous rejoindre TotalEnergies dès maintenant, dans ses activités sur les renouvelables ? Ou seriez-vous plus utile en dehors du groupe à les contraindre d’arrêter d’ouvrir de nouveaux puits de pétrole et de gaz, comme les scientifiques le recommandent depuis maintenant plusieurs années ?

La seule certitude à avoir, c’est que le refus de parvenir devrait guider vos décisions. En vous posant deux questions indispensables : “qu’est ce que je fais pour le climat et l’environnement, et que pourrais-je faire de plus ?

La famille, les amis…

“Ce n’est pas facile tous les jours d’être le petit écolo de la famille. L’écolo du bureau. L’écolo de la bande d’amis qui a beaucoup changé, parfois un peu trop aux goûts de certains.” Voici l’introduction d’un texte à destination des parents et grands-parents écrit à l’été 2021, dont chaque ligne résonne toujours autant quelques années plus tard.

Que ce soit avec votre famille ou vos amis, le changement climatique chamboulera vos relations. Cela pourra être un simple constat, où vous pourriez voir une partie de votre entourage qui ne croit pas au réchauffement climatique d’origine humaine, comme environ un quart des Français (25 et 40% selon les sondages, ADEME 2023).

D’autres relativiseront la gravité de la situation, pensant que vous exagérez, que l’homme s’est toujours adapté et que l’innovation technologique nous permettra de tout régler. Une tendance majoritaire sur l’échiquier politique, du centre à l’extrême-droite, que vous retrouverez également dans votre sphère privée.

Le coût social du changement

Les témoignages reçus quotidiennement sur Bon Pote de la difficulté de concilier ses convictions, sa famille et ses amis montrent à quel point la transition écologique dépasse très largement la question des émissions de gaz à effet de serre.

Changer vos habitudes aura un impact sur votre portefeuille, sur votre empreinte carbone, mais aussi sur les liens sociaux qui sont parfois le fruit de plusieurs années d’amitié avec une personne. L’exemple du groupe d’amis d’enfance qui décide de prendre un avion long courrier pour aller passer 10 jours de vacances est un excellent exemple. Que faire ? Y aller ? Fermer les yeux sur ses convictions et ne pas passer pour l’emmerdeur ? Ou refuser, ne pas partager ce moment ensemble et risquer de s’éloigner de ce groupe d’amis ?

Que ferez-vous si votre frère ou votre sœur part vivre à l’autre bout du monde et vous propose de venir le ou la voir tous les six mois en avion ? Lui direz-vous que ça ne sera pas tous les six mois pour raisons écologiques, car l’avion fait exploser l’empreinte carbone, ou mettrez-vous vos convictions de côté ?

Exemple ici avec le témoignage d’une lectrice de Bon Pote qui évoque ses convictions, et les liens familiaux :

Salut Bon Pote, je me permets de t’écrire parce que je suis une grande fan de l’avion. J’adore voyager, mais ce que j’aime tant dans le voyage c’est surtout l’avion. Mon père était pilote privé, alors j’ai grandi dans un avion. Les activités du dimanche c’était petit tour en avion au-dessus de la ville pour regarder la maison, mon frère et moi connaissions toutes les commandes, tout le langage technique etc. J’ai pris la décision début 2021 de ne plus prendre l’avion pour l’écologie mais c’est vraiment dur, surtout quand tu vois ta belle sœur, tes amis, tes parents qui continuent à prendre l’avion sans compter, parce que comme dit, l’état n’a qu’à agir… j’ai décidé de reprendre l’avion de temps en temps, parce que c’est trop dur pour moi. J’essaie de faire au mieux mais parfois j’y arrive juste pas, je culpabilise même si ça ne change rien à mes actions, voilà, je suis un peu perdue…

Les amitiés à l’épreuve

Votre posture évoluera avec le temps, et il est quasi certain que vous ferez des erreurs dans votre communication. Parfois, vous allez regretter de ne pas avoir gardé le silence, et parfois, vous regretterez de ne pas en avoir dit assez lorsque vos amis ont un comportement qui dépasse les limites en pleine urgence climatique.

Ferez-vous une remarque à votre amie qui se dit écolo, et qui vient de faire un aller-retour en avion en Espagne pour un court séjour parce “qu’elle se sentait pas bien” ? Lui direz-vous que c’est 30% de son budget carbone annuel cible, et que c’est un peu hypocrite de brandir la pureté militante quand ça l’arrange ? Est-ce seulement une bonne idée de lui dire ?

Il est aussi possible qu’on vous fasse des reproches sans même dire un seul mot. C’est ce qu’on appelle la dévalorisation du bienfaiteur, qui risque de créer de la réactance. Le simple fait de ne pas manger de viande, ou d’être végan, peut être perçu par certains comme une attaque de leurs valeurs.

Un autre exemple d’une lectrice de Bon Pote, cette fois pour un enterrement de vie de jeune fille (EVJF) :

“Dans ce genre là j’ai un énorme dilemme pour l’EVJF de ma sœur : son EVJF de rêve serait à Barcelone donc ses témoins l’organisent justement à Barcelone “en surprise”. J’ai tenté, en vain de les raisonner pour l’organiser en France… Je suis très embêtée à l’idée de le rater mais en même temps je n’arrive pas à me dire que je vais prendre l’avion juste parce que “c’est l’EVJF de ta soeur quand même” c’est qu’une fois dans une vie”… Ils me font passer pour l’écolo relou (en plus d’être la plus vieille) et je suis à court d’arguments…”

Ou encore un autre exemple ici pour un lecteur de Bon Pote qui visiblement n’aura pas le loisir de participer à l’enterrement de vie de garçon…

L’amour sans limites ?

Nous arrivons enfin au plat principal. Tout le monde ne prend pas conscience de l’urgence climatique de la même façon. Certaines personnes n’en prendront d’ailleurs jamais conscience jusqu’à leur mort. Cette personne, cela pourrait être votre conjoint(e).

Une personne avec qui tout allait plus ou moins bien jusque-là. Mais voilà, le monde brûle, et sa non compréhension de la situation sera la goutte d’eau qui fera déborder le vase. “Il faut imaginer ma tête quand mon mari me propose des vacances en avion à Marrakech pour quelques jours, alors que je passe mes journées à me battre contre le changement climatique“, rapporte une lectrice de Bon Pote.

Allez-vous évoluer ensemble ? Votre conjoint(e) va-t-il/elle accepter de passer d’un mode de vie sans limites à un mode de vie plus sobre ? Si vous avez des enfants, prendrez-vous le risque d’être le parent qui tente de faire autrement, alors que “tous les copains font comme ça” ? Conviction ou amour, ou l’amour des convictions ?

Rencontrer l’amour

Il y a le choix d’être en couple, et l’envie de l’être. Ici aussi, les choses vont changer. Votre patience arrivera peut-être à bout. Une journaliste spécialiste des questions climat explique à Bon Pote que “les sujets sont déjà assez durs, je n’aurais pas envie de rentrer à la maison et d’expliquer les choses. A 20 ans peut-être, aujourd’hui j’ai envie de rentrer et que le domicile ne soit pas un lieu de débat sur l’urgence climatique“.

Dans vos rencontres, allez-vous mettre les pieds dans le plat dès le départ, ou allez-vous compter sur la personne pour évoluer ? Si une personne arrive en voiture alors qu’elle habite à 10 min à pied, qu’elle vous dit qu’Emmanuel Macron fait beaucoup pour la lutte climatique et que BNP Paribas a de grands engagements pour le climat, allez-vous fuir ou allez-vous vous accrocher parce que la personne semble avoir d’autres qualités ?

Aucune réponse simple et unique possible. Mais sachez que cela aura un impact, que vous soyez engagé ou non. “Mon dernier date m’a montré une vidéo climatosceptique, je l’ai insulté“, rapporte une lectrice Bon Pote. Une autre lectrice nous envoyait une copie d’écran d’une appli de rencontres en février 2024. Il est possible qu’Alexandre n’ait jamais de réponse…

“Maintenant j’en parle très vite histoire de faire le tri!”, confiait une journaliste lorsque nous discutions de l’impact du changement climatique sur les relations amoureuses. En d’autres termes, si vous n’aimez pas rester seul(e) devant Netflix le soir, il va falloir s’y mettre.

POUR ALLER PLUS LOIN

Envie de creuser le sujet ? Cet article pourrait vous intéresser !

13 Responses

  1. j’ai eu un peu peur sur la vidéo que ce soit encore un mec qui explique la vie à une nana, puis la deuxième moitié rattrape bien.
    Mais j’ai quand même eu une interrogation sur le tiroir à joint : ben, moi j’en ai un, pourquoi est-ce si évident que c’est ironique… 😀
    Et concernant l’article global, oui, j’avoue que j’ai de la chance, les gens autours de moi sont plutôt alertes sur le sujet – mais ça ne m’empêche pas de tacler aussi bien les collègues que les amis et les potes sur leurs comportements dès que l’occasion se présente, façon je rigole, mais quand même avec des éléments factuels !

  2. Comme je me retrouve dans cet article…
    Eh oui, pas facile d’être l’écolo de la bande / de la famille / du bureau…
    J’ai rapidement cessé les tentatives d’argumentation qui avaient pour seul résultat de m’isoler socialement. Je joue plutôt la carte du “modèle”, et je réponds aux questions quand on m’en pose.
    Et là, curieusement, petit à petit, je vois des évolutions… Mes parents ont largement diminué les repas carnés, les cousins se mettent au vélo, les copains au bio et au compostage, ma boîte a fini par installer des distributeurs de café sans gobelet et a donné un mug à chaque salarié, beaucoup de collègues s’arrêtent devant les belles affiches de VERT puis viennent me poser des questions…
    C’est peu, c’est long. Mais ça avance… Enfin j’espère.

    Merci pour ton travail, Bonpote

  3. Merci pour cet article, j’espère qu’il y en aura d’autres qui explorent les liens entre relations personnelles et sensibilité écologique car je me pose souvent des questions sur le juste milieu à trouver pour parler de l’importance que la cause environnementale représente pour moi sans vouloir “casser l’ambiance”.

    J’ai la chance d’être épanoui dans mes relations et de pouvoir vivre une vie plutôt en accord avec mes valeurs. Mais j’ai l’impression parfois de m’auto-censurer car malgré mes efforts je suis loin d’être un “écolo parfait” et n’ai parfois pas le courage de défendre mes convictions par crainte d’être en décalage avec mon entourage.

    Bref, la pression sociale joue beaucoup mais comme cela marche dans les deux sens, je reste optimiste sur le fait qu’elle peut aussi être un levier pour embarquer notre entourage dans la bonne direction.

  4. Mes amis j’ai arrêté de tenter de les convaincre, ils font comme ils veulent.
    Ils savent ce que je penses car je dis ce que je fais.
    Certains s’en tapent, mais chacun s’arrange avec sa conscience.

    Mais en vrai beaucoup ne sont pas des gros consommateurs. Slow life, slow food, slow Travel … On se contente de peu.
    (Ou presque, car on a quand même décidé après moultes tergiversations de partir à Rome en avion pour 8 jours, ça m’a causé pas mal de réflexion avec moi même, mais voilà, c’est comme ça…)

    Mon boulot, travailleur social, je m’y éclate et j’ai pas l’impression d’être en dissonance de ce côté là.
    Là aussi je dis ce que je fais, je n’ai aucune réflexions désobligeantes.
    ils se moquent gentiment de ma très très vieille voiture cabossée (je travaille tôt le matin et tard le soir, pour le moment j’arrive pas à faire sans, mais c’est prévu) , de mes fringues, toujours les même, de mes cheveux blancs pas teinté… Ils me plaigne de partir en vacances à seulement 300 km de chez moi ou de prendre le train de nuit pour aller voir la mer, et se demandent bien comment je fais pour pas m’ennuyer à si peu voyager/ partir au ski etc…
    Parfois ils me regardent, gené quand Ils utilisent un gobelet ou une cuillère en plastique.
    Ils se réjouissent que j’aille à Rome en avion, j’ai eu aucune remarque du genre : ha ben elle est belle l’écolo…

    La famille, je vis seule donc je mange comme je veux, je chauffe comme je veux, je me déplace comme je veux, j’achète les vieux truc Emmaüs que je veux
    Et donc malgré le voyage en avion (ce sera mon 5éme à 52 ans) j’ai quand même diminué de 1t en 2 ans.
    Work in progress

    Et le cercle plus large des connaissances (associatif) ben eux vivent comme moi, donc avec ceux ci c’est facile, une sorte d’entre soi.

    Les sites de rencontre: j’annonce d’emblée je suis eco féministe… Ça rameute pas les foules 😂😂

    Bref .. je vis ma vie, comme j’en ai envie, loin d’être au top, mais j’avance et j’assume mes contradictions.

    Mais je crois avoir de la chance avec mon entourage en fait

    1. Rien n’est simple.
      Vous êtes travailleur social. ok. Mais l’argent qui sert à vous payer vient de où ? De taxes d’atterrissage sur l’aéroport local ? De la taxe d’habitation de celui qui s’est fait construire un château sur un espace vert ? compliqué.

      De même, votre très très vielle voiture cabossée n’existe QUE parce que quelqu’un l’a acheté à un moment donné à la sortie d’usine flambante neuve étincelante. A ma connaissance, peu de constructeurs fabriquent et vendent directement de vieilles voitures cabossées.

      Le poste de Manon qui dit pas d’emploi salarié est beaucoup plus réaliste. Mais pas d’emploi salarié = pas de retraite, pas de sécurité sociale, pas de médicaments. Comme dit dans le post, c’est très très compliqué.

  5. J’avais jamais lu un article associant conviction environnementale ( choix et mode de vie choisis) et impact avec son entourage, donc merci pour cette production. De mon côté c’est vrai que je n’ose pas briser l’ambiance avec certaines amies (qui se disent respectueuses de l’environnement) sur certains propos. Je pense que ce serait les braquer contre l’écologie. Malgré l’urgence je pense personnellement que chacun a sa révélation écologique (si je puis dire ainsi) à son rythme. Je n’ai pas toujours été radicale sur certains achats mais ça s’est fait progressivement. Si une connaissance m’avait fait comprendre que ce que je faisais été le mal absolu, peut-être je me serais braquée… je suis très ouverte mais certains le sont moins et dès qu’on stigmatise ce qu’ils font ils vont expressément camper sur leurs positions. Donc parler d’écologie avec certains proches c’est marcher sur des œufs. Je suis pourtant persuadée queduquer ou du moins informer des collègues ou proches sur certains impacts dont ils n’ont pas conscience est une nécessité (de façon informative et non jugeante).

  6. Hello !
    Au début de l’article, sur le rapport au travail : parmi les choix existants, si vous en avez la possibilité, il y a de déserter l’emploi. Tous les emplois, sans exception, sont créateurs de “richesse” (entendre : PIB). Le fait de générer de l’argent, même si vous, vous le dépensez éthiquement, il sera injecté dans l’économie. Donc si ce n’est pas vous qui polluez avec cet argent ce sera quelqu’un d’autre, ou votre banque.
    Déserter et s’organiser pour vivre en dehors de l’économie est très très compliqué, mais c’est un choix possible.

  7. Dans la série “EVG raté”, celui de mon cousin, à Mykonos pour 3 jours, dans une villa surdimensionnée… Je dis au frère du fiancé que je n’irai pas parce que je veille à mon emprunte carbone mais que je leur souhaite de bien s’éclater. Réponse : “tu devrais aussi veiller à ton emprunte familiale tu sais…”.
    Rires ou pleurs ?

  8. Chères toutes, ,chers tous,
    Il y a 13 ans j’ai divorcé d’ami qui ne voyait pas le problème d’une vie de bobo bien grasse en carbonne.
    Ma chérie m’en a beaucoup voulu car c’était de mes amis qu’elle appréciait.
    Nous avons choisi une vie plus pauvre en carbonne, maison autoconstruite en bois isolé en paille, une petite voiture (panda) et un scooter électrique d’occase.
    Et malgrès notre sourire et les bon plats fait avec les légumes du jardin notre modèle ne fait pas recette.
    Le ski parceque je le vaut bien et qu’importe la qualité de la neige.
    L’avion parceque je le vaut bien et qu’importe si je capte de l’argentpublic.
    Alors dissonance cognitive ou vivance dans une communauté du même ?

  9. Cette liste des contradictions et paradoxes engendrées par le defi écologique peut etre résumé par la dualité de chacun qui est à la fois consommateur et souhaiterait enrayer les dégâts écologiques.
    La vraie question il me semble est comment on sort de cette société de consommation et quels sont les moyens que nous citoyens pouvons mettre en œuvre et la posture colibri ne suffira pas sans une volonté politique à tous les niveaux citoyen y compris.

  10. Super article merci! Ces situations je les vis très souvent aussi …
    Je suis coiffeuse depuis 40 ans😱
    Au début de ma formation j’étais très dérangée par l’odeur et les picotements que les produits de coiffure me faisaient. J’en ai fait part à ma formatrice, et plus tard à mes employeurs, toutes et tous se moquaient de moi. Forte de cela je me suis renseignée par exemple sur la toxicité de ces produits appliqués sur le cuir chevelu des gens et surtout nous les pros qui sommes en contact permanent avec, que ce soit cutané ou respiratoire. En effet certains médecins déconseillent d’être en contact les trois premiers mois de grossesse! Et les cancers de la vessie plus importants dans la profession ainsi que les problèmes respiratoires et les allergies. Bref après des années à travailler avec ces produits nocifs autant pour les gens que pour l’environnement et la planète, la production et l’élimination dans les eaux étant un réel problème, j’ai décidé de faire un virage très serré et de me convertir au végétal! Waouhhh quel changement dans ma vie! Mes clients m’ont suivi dans mon changement mais surtout j’ai acquis une toute nouvelle clientèle! Aujourd’hui cela fait six ans et mon business est au top! Agenda plein alors que beaucoup de coiffeurs conventionnels peinent à boucler les mois, je cartonne. Malgré cela les pro de la coiffure ont de la peine à faire cette transition, mais cela c’est une autres histoire…. Voilà pour conclure ne pas hésiter à suivre son cœur et malgré le jugement de certains aller de l’avant. Juste encore un truc je m’étonne toujours que la nocivité des produits cosmétiques et notamment dans la coiffure ne soient pas l’objet de plus d’études par les scientifiques. Peut-être parce que les
    L’Oreal et autres gros fabricants font un peu trop de lobbyisme? Voilà!
    Merci pour tout ce job que vous faites et ces articles que je lis avec beaucoup d’attention
    Meilleures salutations!
    Coco

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Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

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  1. j’ai eu un peu peur sur la vidéo que ce soit encore un mec qui explique la vie à une nana, puis la deuxième moitié rattrape bien.
    Mais j’ai quand même eu une interrogation sur le tiroir à joint : ben, moi j’en ai un, pourquoi est-ce si évident que c’est ironique… 😀
    Et concernant l’article global, oui, j’avoue que j’ai de la chance, les gens autours de moi sont plutôt alertes sur le sujet – mais ça ne m’empêche pas de tacler aussi bien les collègues que les amis et les potes sur leurs comportements dès que l’occasion se présente, façon je rigole, mais quand même avec des éléments factuels !

  2. Comme je me retrouve dans cet article…
    Eh oui, pas facile d’être l’écolo de la bande / de la famille / du bureau…
    J’ai rapidement cessé les tentatives d’argumentation qui avaient pour seul résultat de m’isoler socialement. Je joue plutôt la carte du “modèle”, et je réponds aux questions quand on m’en pose.
    Et là, curieusement, petit à petit, je vois des évolutions… Mes parents ont largement diminué les repas carnés, les cousins se mettent au vélo, les copains au bio et au compostage, ma boîte a fini par installer des distributeurs de café sans gobelet et a donné un mug à chaque salarié, beaucoup de collègues s’arrêtent devant les belles affiches de VERT puis viennent me poser des questions…
    C’est peu, c’est long. Mais ça avance… Enfin j’espère.

    Merci pour ton travail, Bonpote

  3. Merci pour cet article, j’espère qu’il y en aura d’autres qui explorent les liens entre relations personnelles et sensibilité écologique car je me pose souvent des questions sur le juste milieu à trouver pour parler de l’importance que la cause environnementale représente pour moi sans vouloir “casser l’ambiance”.

    J’ai la chance d’être épanoui dans mes relations et de pouvoir vivre une vie plutôt en accord avec mes valeurs. Mais j’ai l’impression parfois de m’auto-censurer car malgré mes efforts je suis loin d’être un “écolo parfait” et n’ai parfois pas le courage de défendre mes convictions par crainte d’être en décalage avec mon entourage.

    Bref, la pression sociale joue beaucoup mais comme cela marche dans les deux sens, je reste optimiste sur le fait qu’elle peut aussi être un levier pour embarquer notre entourage dans la bonne direction.

  4. Mes amis j’ai arrêté de tenter de les convaincre, ils font comme ils veulent.
    Ils savent ce que je penses car je dis ce que je fais.
    Certains s’en tapent, mais chacun s’arrange avec sa conscience.

    Mais en vrai beaucoup ne sont pas des gros consommateurs. Slow life, slow food, slow Travel … On se contente de peu.
    (Ou presque, car on a quand même décidé après moultes tergiversations de partir à Rome en avion pour 8 jours, ça m’a causé pas mal de réflexion avec moi même, mais voilà, c’est comme ça…)

    Mon boulot, travailleur social, je m’y éclate et j’ai pas l’impression d’être en dissonance de ce côté là.
    Là aussi je dis ce que je fais, je n’ai aucune réflexions désobligeantes.
    ils se moquent gentiment de ma très très vieille voiture cabossée (je travaille tôt le matin et tard le soir, pour le moment j’arrive pas à faire sans, mais c’est prévu) , de mes fringues, toujours les même, de mes cheveux blancs pas teinté… Ils me plaigne de partir en vacances à seulement 300 km de chez moi ou de prendre le train de nuit pour aller voir la mer, et se demandent bien comment je fais pour pas m’ennuyer à si peu voyager/ partir au ski etc…
    Parfois ils me regardent, gené quand Ils utilisent un gobelet ou une cuillère en plastique.
    Ils se réjouissent que j’aille à Rome en avion, j’ai eu aucune remarque du genre : ha ben elle est belle l’écolo…

    La famille, je vis seule donc je mange comme je veux, je chauffe comme je veux, je me déplace comme je veux, j’achète les vieux truc Emmaüs que je veux
    Et donc malgré le voyage en avion (ce sera mon 5éme à 52 ans) j’ai quand même diminué de 1t en 2 ans.
    Work in progress

    Et le cercle plus large des connaissances (associatif) ben eux vivent comme moi, donc avec ceux ci c’est facile, une sorte d’entre soi.

    Les sites de rencontre: j’annonce d’emblée je suis eco féministe… Ça rameute pas les foules 😂😂

    Bref .. je vis ma vie, comme j’en ai envie, loin d’être au top, mais j’avance et j’assume mes contradictions.

    Mais je crois avoir de la chance avec mon entourage en fait

    1. Rien n’est simple.
      Vous êtes travailleur social. ok. Mais l’argent qui sert à vous payer vient de où ? De taxes d’atterrissage sur l’aéroport local ? De la taxe d’habitation de celui qui s’est fait construire un château sur un espace vert ? compliqué.

      De même, votre très très vielle voiture cabossée n’existe QUE parce que quelqu’un l’a acheté à un moment donné à la sortie d’usine flambante neuve étincelante. A ma connaissance, peu de constructeurs fabriquent et vendent directement de vieilles voitures cabossées.

      Le poste de Manon qui dit pas d’emploi salarié est beaucoup plus réaliste. Mais pas d’emploi salarié = pas de retraite, pas de sécurité sociale, pas de médicaments. Comme dit dans le post, c’est très très compliqué.

  5. J’avais jamais lu un article associant conviction environnementale ( choix et mode de vie choisis) et impact avec son entourage, donc merci pour cette production. De mon côté c’est vrai que je n’ose pas briser l’ambiance avec certaines amies (qui se disent respectueuses de l’environnement) sur certains propos. Je pense que ce serait les braquer contre l’écologie. Malgré l’urgence je pense personnellement que chacun a sa révélation écologique (si je puis dire ainsi) à son rythme. Je n’ai pas toujours été radicale sur certains achats mais ça s’est fait progressivement. Si une connaissance m’avait fait comprendre que ce que je faisais été le mal absolu, peut-être je me serais braquée… je suis très ouverte mais certains le sont moins et dès qu’on stigmatise ce qu’ils font ils vont expressément camper sur leurs positions. Donc parler d’écologie avec certains proches c’est marcher sur des œufs. Je suis pourtant persuadée queduquer ou du moins informer des collègues ou proches sur certains impacts dont ils n’ont pas conscience est une nécessité (de façon informative et non jugeante).

  6. Hello !
    Au début de l’article, sur le rapport au travail : parmi les choix existants, si vous en avez la possibilité, il y a de déserter l’emploi. Tous les emplois, sans exception, sont créateurs de “richesse” (entendre : PIB). Le fait de générer de l’argent, même si vous, vous le dépensez éthiquement, il sera injecté dans l’économie. Donc si ce n’est pas vous qui polluez avec cet argent ce sera quelqu’un d’autre, ou votre banque.
    Déserter et s’organiser pour vivre en dehors de l’économie est très très compliqué, mais c’est un choix possible.

  7. Dans la série “EVG raté”, celui de mon cousin, à Mykonos pour 3 jours, dans une villa surdimensionnée… Je dis au frère du fiancé que je n’irai pas parce que je veille à mon emprunte carbone mais que je leur souhaite de bien s’éclater. Réponse : “tu devrais aussi veiller à ton emprunte familiale tu sais…”.
    Rires ou pleurs ?

  8. Chères toutes, ,chers tous,
    Il y a 13 ans j’ai divorcé d’ami qui ne voyait pas le problème d’une vie de bobo bien grasse en carbonne.
    Ma chérie m’en a beaucoup voulu car c’était de mes amis qu’elle appréciait.
    Nous avons choisi une vie plus pauvre en carbonne, maison autoconstruite en bois isolé en paille, une petite voiture (panda) et un scooter électrique d’occase.
    Et malgrès notre sourire et les bon plats fait avec les légumes du jardin notre modèle ne fait pas recette.
    Le ski parceque je le vaut bien et qu’importe la qualité de la neige.
    L’avion parceque je le vaut bien et qu’importe si je capte de l’argentpublic.
    Alors dissonance cognitive ou vivance dans une communauté du même ?

  9. Cette liste des contradictions et paradoxes engendrées par le defi écologique peut etre résumé par la dualité de chacun qui est à la fois consommateur et souhaiterait enrayer les dégâts écologiques.
    La vraie question il me semble est comment on sort de cette société de consommation et quels sont les moyens que nous citoyens pouvons mettre en œuvre et la posture colibri ne suffira pas sans une volonté politique à tous les niveaux citoyen y compris.

  10. Super article merci! Ces situations je les vis très souvent aussi …
    Je suis coiffeuse depuis 40 ans😱
    Au début de ma formation j’étais très dérangée par l’odeur et les picotements que les produits de coiffure me faisaient. J’en ai fait part à ma formatrice, et plus tard à mes employeurs, toutes et tous se moquaient de moi. Forte de cela je me suis renseignée par exemple sur la toxicité de ces produits appliqués sur le cuir chevelu des gens et surtout nous les pros qui sommes en contact permanent avec, que ce soit cutané ou respiratoire. En effet certains médecins déconseillent d’être en contact les trois premiers mois de grossesse! Et les cancers de la vessie plus importants dans la profession ainsi que les problèmes respiratoires et les allergies. Bref après des années à travailler avec ces produits nocifs autant pour les gens que pour l’environnement et la planète, la production et l’élimination dans les eaux étant un réel problème, j’ai décidé de faire un virage très serré et de me convertir au végétal! Waouhhh quel changement dans ma vie! Mes clients m’ont suivi dans mon changement mais surtout j’ai acquis une toute nouvelle clientèle! Aujourd’hui cela fait six ans et mon business est au top! Agenda plein alors que beaucoup de coiffeurs conventionnels peinent à boucler les mois, je cartonne. Malgré cela les pro de la coiffure ont de la peine à faire cette transition, mais cela c’est une autres histoire…. Voilà pour conclure ne pas hésiter à suivre son cœur et malgré le jugement de certains aller de l’avant. Juste encore un truc je m’étonne toujours que la nocivité des produits cosmétiques et notamment dans la coiffure ne soient pas l’objet de plus d’études par les scientifiques. Peut-être parce que les
    L’Oreal et autres gros fabricants font un peu trop de lobbyisme? Voilà!
    Merci pour tout ce job que vous faites et ces articles que je lis avec beaucoup d’attention
    Meilleures salutations!
    Coco

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