TotalEnergies est-elle une entreprise criminelle ?

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Il faudrait un livre entier pour décrire et analyser toutes les controverses sur TotalEnergies. Depuis plus de 50 ans, l’entreprise française est au cœur de polémiques et arrive toujours à s’en sortir, bien aidée par les pouvoirs publics, sans vraiment en payer le prix.

Est-ce que le mot “criminel” est trop fort ? C’est un reproche qui est fait par certains journalistes et éditorialistes, ou même certaines personnes de bonne foi, qui pensent que TotalEnergies “ne fait que répondre à la demande”. Cet article revient en dix points sur les activités de TotalEnergies, permettant ainsi de mieux juger si le mot “criminel” pourrait être justifié lorsqu’on évoque la multinationale française.

1/ Total ment depuis 1971 sur le rôle de ses activités dans le réchauffement climatique

Pour comprendre le rôle de TotalEnergies dans le réchauffement climatique, il faut remonter dans le passé. Grâce à une formidable étude de Bonneuil & al. 2021, nous savons que TotalEnergies a menti sur la responsabilité de ses activités depuis au moins 1971.

L’entreprise, comme de nombreuses autres entreprises fossiles, n’a pas fait que mentir. Elle a dépensé des millions pour “promouvoir l’incertitude concernant la science du climat, à la fois indépendamment et par l’intermédiaire de l’IPIECA, tout en faisant pression avec succès contre les politiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre“.

Comme le rappelle cette étude, à la fin des années 1990, l’industrie pétrolière française a cessé de contester ouvertement la science du climat, mais elle a “continué à accroître ses investissements dans la production de pétrole et de gaz en amont et a utilisé des stratégies rhétoriques qui mettent l’accent sur l’incertitude, minimisent l’urgence et détournent l’attention des combustibles fossiles en tant que cause principale du réchauffement de la planète.”

De plus, même si le réchauffement anthropique est incontestable, le lien est très rarement fait entre les aléas et les activités de l’industrie fossile. Des scientifiques ont ainsi proposé de renommer les canicules et autres aléas du nom des entreprises fossiles, et TotalEnergies pourrait être cité comme l’un des plus grands responsables historiques.

La désinformation climatique mène à l’inaction et à des morts par dizaines de milliers, comme ce fut le cas à cause des canicules en Europe en 2022. Savoir à quel point Total Energies pourrait être considéré comme responsable de ces morts est une question épineuse, la science de l’attribution et les procès en cours et à venir permettront certainement d’y répondre.

2/ Les bombes carbone de TotalEnergies

En 2022, l’étude de Kühne & al. 2022 révélait l’existence de 425 bombes carbone, des projets pétroliers et gaziers gigantesques qui entraîneraient chacun au moins un milliard de tonnes d’émissions de CO2 au cours de leur durée de vie.

Grâce à un formidable travail des associations Data for Good et Eclaircies et à la compilation de trois bases de données, il est désormais possible de faire le lien entre les bombes carbone, les entreprises impliquées et les banques qui les financent.

La bombe carbone a une définition bien précise. C’est un projet pétrolier ou gazier gigantesque qui entraînerait au moins un milliard de tonnes d’émissions de CO2 au cours de sa durée de vie. Cela signifie que le projet peut déjà être en cours d’exploitation, ou être un projet à venir. D’après l’étude de Kühne & al. 2022, “les émissions potentielles de la somme de toutes les bombes à carbone représentent environ le double du budget restant de 1,5 °C (GIEC et al., 2018), une référence importante en matière de politique climatique.”

Chaque nouveau projet fossile nous fait sortir de l’objectif 1.5°C

Alors que le GIEC et l’AIE rappellent que tout nouveau projet fossile rend impossible de limiter le réchauffement climatique global à +1.5°C et nous ferait sortir de l’Accord de Paris, TotalEnergies n’a pour l’instant aucune intention d’abandonner ses différents projets. La conséquence de s’éloigner de la trajectoire compatible avec le respect des objectifs de l’Accord de Paris, ce sont des centaines de milliers de morts, a minima.

Sur le site Carbonbombs.org, vous avez la possibilité de sélectionner chaque entreprise et de voir à quel point l’entreprise en question risque de nous faire sortir de l’Accord de Paris. Un exemple ci-dessous avec Total, l’entreprise française qui se targue d’être leader dans la transition écologique, mais impliquée dans 17 bombes carbone*.

bombes-carbones-TotalEnergies

*En regardant en détail sur ce même site, TotalEnergies est le deuxième groupe mondial le plus impliqué dans les bombes carbone et serait lié à 23 sites d’extraction, et non 17 comme affiché, puisque certains projets ont vu le jour depuis 2021 et la sortie de l’étude scientifique. Le plus important est North Field, au Qatar, dont le potentiel d’émissions est d’environ 12 gigatonnes de CO2e.

3/ EACOP, la bombe climatique

C’est probablement le sujet le plus médiatisé. EACOP, ou East African Crude Oil Pipe Line, est le plus long oléoduc chauffé au monde qui parcourra 1 443 kilomètres à travers l’Ouganda et la Tanzanie, associé à deux projets d’exploitation de pétrole en Ouganda (Tilenga et Kingfisher, ce dernier étant opéré par la compagnie chinoise CNOOC).

Pourquoi l’appellation de bombe climatique ? Si l’expression est utilisée depuis au moins une décennie, elle est devenue en vogue lors de la sortie de l’étude de Kühne & al. 2022 qui avait révélé 425 bombes carbones comme présenté en point 2 de cet article.

Même si le projet EACOP ne correspond pas au critère des 1 milliard de tonnes de CO2, le nom de bombe climatique (et/ou bombe carbone) est fréquemment utilisé pour désigner le projet.

En effet, le projet émettra jusqu’à 34,3 millions de tonnes de CO2 par an, soit bien plus que les émissions de l’Ouganda et de la Tanzanie réunis. Le projet n’est pas qu’un problème de CO2, puisqu’une partie des forages doit se faire dans le parc national des Murchison Falls et menace directement la biodiversité dans le plus grand et ancien parc naturel d’Ouganda.

Des droits humains bafoués

Le 15 septembre 2022,  le Parlement européen a adopté une résolution d’urgence dénonçant les violations des droits humains et les risques majeurs pour l’environnement et le climat causés par les projets Tilenga et EACOP. Les eurodéputés rappellentainsi que plus de 100 000 personnes sont en train d’être expropriées sous la contrainte pour faire place à ce méga-projet pétrolier, et sont privées du libre usage de leurs terres, et donc de leurs moyens de subsistance, avant même de recevoir une compensation“.

Malgré la communication de TotalEnergies qui rappelle que l’Ouganda et la Tanzanie sont “deux grandes démocraties“, de nombreuses associations et ONG ont dénoncé les intimidations et persécutions des activistes sur place. Arrestations arbitraires, détentions prolongées sans justification, enlèvements, débats publics avec des hommes armés pour surveiller les débats, poursuites judiciaires, etc.

Beaucoup d’ONG ont été fermées, des journalistes arrêtés, pour avoir informé sur les dangers du pipeline EACOP“, précise l’activiste Hillary Taylor dans une vidéo relayée par le députée européen Pierre Larrouturou :

Le combat juridique est important. Le groupe pétrolier a de nouveau été assigné en justice pour “violations des droits humains” depuis juin 2023, après avoir été la première entreprise française poursuivie en justice pour le non-respect de son devoir de vigilance. Médiapart révélait par ailleurs que le profil des experts (amicus curiae) choisis par le tribunal de Paris posait question, puisqu’il n’y avait eu aucun contrôle de l’existence de liens d’intérêt.

Bataille de chiffres et désinformation continue

EACOP n’est pas qu’au cœur d’une bataille juridique et environnementale. C’est aussi le théâtre de mensonges et d’une bataille de chiffres depuis plusieurs années, où TotalEnergies minimise systématiquement l’impact du projet, en ne comptant qu’une partie des émissions (scope 1 et 2), le nombre de personnes déplacées et les compensations prévues pour les populations.

Les mensonges sont aussi du côté de l’Etat français. Emmanuel Macron avait déclaré sur France 2 en direct début 2023 qu’il ne soutenait pas le projet EACOP et que ce n’était pas son rôle d’intervenir directement dans les activités d’une entreprise privée. Cela pourrait prêter à sourire, tant les liens entre Total et l’Etat français sont proches depuis des décennies. Mais c’est surtout faux. Sans jamais en parler publiquement, et comme rappelé dans cette enquête de Jade Lindgaard pour Médiapart, “le président de la République a écrit à son homologue ougandais pour soutenir les projets de forages pétroliers de la multinationale en bordure d’un des plus grands lacs d’Afrique, ainsi que de méga-oléoducs“.  

Enfin, et pour éviter l’argument “vous ne voulez pas que les pays africains se développent”, EACOP n’est pas une fatalité. Le chercheur Yann Robiou du Pont le rappelait au début de l’été : la France et l’UE doivent s’engager à des objectifs plus ambitieux en aidant d’autres pays tout en accélérant la réduction sur leurs territoires. Cela signifie de contribuer à des financements qui peuvent permettre aux pays receveurs de suivre un développement décarboné, au contraire de projets tels que EACOP qui peut finir en actif échoué particulièrement coûteux dans les pays en voie de développement

4/ Le projet gazier Papua LNG en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Alors que le président Macron insiste sur le fait qu’il n’a pas à s’immiscer dans les activités privées de TotalEnergies, il s’est pourtant rendu en Papouasie-Nouvelle-Guinée fin septembre 2023 pour le projet d’extraction et d’exportation de gaz Papua LNG. Total détient une participation à hauteur de 40% sur le projet, accompagné d’ExxonMobil (37,1%) et Santos (22,8%). Comme pour le projet EACOP, les ONG alertent sur les violations de droits humains pour les milliers de personnes vivant dans les villages de la zone du projet.

A nouveau, malgré les alertes des scientifiques, il est prévu neuf nouveaux puits, quatre trains de liquéfaction, et un gazoduc long de 320km. Un projet qui serait responsable de 220 millions de tonnes de CO2 et qui détruira une partie de la biodiversité locale, dont la mangrove que le gazoduc traversera. Les Papaousiens sont déjà frappés de plein fouet par le changement climatique, notamment avec la montée des eaux qui a forcé des dizaines de milliers de personnes à être relocalisées.

Reclaim Finance appelle les banques françaises qui soutiennent le projet à revenir sur leurs engagements et à aligner leurs promesses d’avoir une stratégie en ligne avec l’Accord de Paris aux actes. Les nouvelles activités développées par TotalEnergies s’appuient en grande partie sur le gaz fossile, avec notamment une augmentation de sa production de +40% du gaz naturel liquéfié (GNL) entre 2020 et 2030.

5/ Les eaux noires de TotalEnergies au Yémen

Dans une enquête saisissante de Quentin Müller pour l’OBS, nous apprenons que le groupe TotalEnergies s’est rendu responsable de pollutions majeures dans le district de Sah au Yémen, et serait directement responsable de marées noires, de productions agricoles en berne ou encore de l’explosion de cancers et de maladies orphelines chez les habitants de la région.

Le district de Sah, Yémen. Crédit : l’OBS

Par soucis de faire des économies, et au lieu de construire une usine de nettoyage, Total a choisi de stocker les eaux de production dans une centaine de bassins, creusés dans le sol et équipés de simples bâches en plastique pour éviter l’infiltration dans les sols. Ces méthodes ne respectent pas les standards internationaux et s’apparentent à “des méthodes de voyous” selon une source de l’enquête.

En 2008, une marée noire fait son apparition à la suite de l’explosion en pleine nuit du pipeline Total E & P Yemen. Des milliers de litres de pétrole ont été absorbés par les sols et 15 ans après, le pétrole ressort encore des sols lors de pluies importantes. 15 ans après, Total n’a toujours pas dépollué les sols atteints par la marée noire.

Total avait à l’époque “assuré qu’ils investissent une grande somme d’argent pour préserver l’environnement et les eaux”. Ils disent avoir fait des analyses de la nappe phréatique de Sah et de 120 puits. Qui a réalisé ces analyses ? L’entreprise suisse Geos, financée par.. Total. Ajoutez à cela une possible affaire de corruption des responsables yéménites en charge de la surveillance de la sécurité sanitaire et environnementale de ses installations, et vous aurez un aperçu global de ce dont l’entreprise est capable.

En complément, un excellent podcast sur le sujet avec Quentin Müller et Anne-Cécile Bras est disponible ici. A lire également, l’enquête “Gaz liquéfié et coraux : comment Total a saccagé l’environnement pendant dix ans au Yémen

6/ Comment TotalEnergies a saboté l’instauration d’une taxe carbone

La taxe carbone est nécessaire pour la transition écologique. C’est aujourd’hui un fait établi et soutenu par la littérature scientifique, comme rappelé par les 3 excellentes vidéos de Philoxime, Le Réveilleur et Heureka sur Youtube. Imaginez maintenant qu’une entreprise ait contribué à saboter une mesure européenne et ait fait perdre des années de retard face à l’urgence climatique…

Grâce à une enquête de Mickaël Correia, Mediapart a dévoilé des documents internes à Total qui démontrent “comment le groupe pétrolier a torpillé dans les années 1990 une mesure climatique d’envergure : une taxe carbone pour mettre progressivement fin aux énergies fossiles et qui devait être étendue à l’échelle mondiale après le Sommet de Rio de juin 1992″.

Un lobbying anti taxe carbone bien aidé par des pressions du ministère de l’Industrie, “relayant les intérêts d’une industrie lourde s’opposant à toute taxation de l’énergie” déclare Stefan Aykut pour Médiapart. Le journal révèle y compris un document interne où la mise en échec récente de la taxe carbone est mise au crédit d’un travail de lobbying à travers des « contacts directs avec les Cabinets Ministériels et Administrations concernés, en France (Premier Ministre, Finances, Industries, Environnement, Recherche, Affaires européennes…) et auprès de la CEE » ou encore d’« actions au sein d’organismes professionnels », comme le syndicat patronal CNPF ou l’association européenne de l’industrie pétrolière Europia.

Total ira jusqu’à distribuer un dossier climato-sceptique au cours du Sommet de la Terre de Rio qui indique que « le réchauffement de la Terre […] polarise toutes les attentions et donne lieu à des descriptions apocalyptiques de l’avenir » et que « les progrès considérables réalisés en climatologie depuis le début du siècle n’ont pas permis de dissiper les incertitudes concernant l’effet de serre ».

Après quelques péripéties, la taxe carbone européenne ne verra finalement pas le jour dans les années 90. TotalEnergies aura participé à saboter la mesure, économisant quelques milliards de francs, tout en assurant de pouvoir continuer ses activités accentuant le réchauffement climatique sans en payer le prix.

7/ Le greenwashing, la seconde peau de TotalEnergies

Il y a le mensonge pur et simple, le mensonge par omission et les arguments fallacieux. Certains observateurs pourraient penser que TotalEnergies les pratique tous les trois avec plus ou moins de succès. Mais s’il y a bel et bien un domaine où l’entreprise excelle, c’est le greenwashing.

Le directeur général de TotalEnergies Patrick Pouyanné trouve pourtant injuste que TotalEnergies soit accusé de greenwashing :

Déclaration de Patrick Pouyanné dans le JDD

La définition du greenwashing, ou éco-blanchiment est pourtant parfaitement appropriée pour décrire la communication de TotalEnergies : “méthode de marketing consistant à communiquer auprès du public en utilisant l’argument écologique de manière trompeuse pour améliorer son image“.

TotalEnergies adopte ce que Naomi Oreskes appelle l’attitude “Fossil Fuel Savior“. Après avoir aggravé le réchauffement climatique par ses activités et avoir menti sur ce lien depuis 1971, ils se présentent maintenant comme les sauveurs. Mieux, ils invoquent l’argument de la demande pour justifier leurs activités, en redirigeant la responsabilité de la consommation sur le consommateur, un classique des discours de l’inaction climatique.

L’impossible compensation carbone

Pour justifier l’exploitation de nouveaux champs pétroliers et gaziers, TotalEnergies évoque la fameuse “compensation carbone”. Comme rappelé par Christophe Cassou, “nous assistons a un dépérissement rapide des forets; l’efficacité des puits de carbone s’effondre dans certains zones comme en France, et plus largement aux latitudes tempérées, soumises à des incendies plus nombreux, attaques parasitaires et hausse des prélèvements“.

Le Groupe 2 du GIEC est aussi très clair sur les risques et menaces en lien avec l’usage des sols en matière d’afforestation (B.5.4). Voici ce que les autrices et auteurs rappelaient dans une tribune :

Ces investissements seraient, selon TotalEnergies, contrebalancés par le développement d’activités de captage et de stockage de carbone, des activités dites d’économie circulaire qui valorisent l’utilisation du pétrole, et des “solutions fondées sur la nature”, y compris des plantations à grande échelle de monocultures à la place de savanes. Or, l’encadré du Giec sur les “solutions fondées sur la nature” est très clair : “le boisement de zones telles que les savanes qui ne seraient pas naturellement boisées nuit à la biodiversité, augmente la vulnérabilité au changement climatique, et ne peut pas être considérée comme une solution fondée sur la nature, pouvant même aggraver les émissions de gaz à effet de serre”.

Le greenwashing de TotalEnergies, en retardant l’action climatique et en présentant l’entreprise plus écologique qu’elle ne l’est vraiment, peut potentiellement mener à des morts en raison du changement climatique. Les ONG et scientifiques le dénoncent depuis des années sans réelle conséquence pour le groupe qui continue sa communication trompeuse, y compris en mentant sur le contenu des rapports du GIEC.

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8/ Mensonges et récupération du GIEC

Les récupérations des rapports scientifiques et la post-vérité ne s’arrêtent pas qu’aux politiques. C’est aussi une pratique récurrente des grands groupes.

TotalEnergies a aussi instrumentalisé le dernier rapport du GIEC pour justifier ses activités mortifères. Fin janvier 2023, ils répondaient à un Cash Investigation sur Twitter en évoquant le dernier rapport du GIEC.

Quelques jours après cette communication, une dizaine d’auteurs du GIEC critiquaient la stratégie du groupe pétrolier dans une tribune publiée sur France Info.

En réponse à l’enquête menée par “Cash Investigation” sur ses activités, TotalEnergies fait publiquement référence aux rapports du Giec pour justifier ses investissements dans de nouveaux champs d’hydrocarbures. Or, TotalEnergies est très loin de prendre en compte les conclusions du Giec dans l’évaluation de sa stratégie de neutralité carbone visant à s’inscrire dans les engagements de l’accord de Paris, réaffirmés lors la dernière COP27

Cette clarification des autrices et auteurs du GIEC est salutaire tant TotalEnergies continue de désinformer sans jamais que cela ne soit traduit devant les tribunaux. La conclusion de la tribune résume à la perfection la responsabilité de l’industrie des énergies fossiles dans le réchauffement climatique actuel :

Les rapports du GIEC de 2022 soulignent des décennies de stratégies de désinformation de l’industrie des énergies fossiles, sapant la transmission de l’état des connaissances scientifiques sur les conséquences des émissions de gaz à effet de serre et les risques liés au réchauffement qu’elles provoquent. Cette stratégie explique en partie le manque d’ambition des politiques climatiques, la lenteur de la réorientation des financements hors des énergies fossiles, et la gravité de la situation aujourd’hui, avec des impacts du changement climatique qui s’aggravent dans toutes les régions du monde, plus de 30 ans après la publication du premier rapport du Giec.

9/ Le gaz ‘naturel’, une énergie qui ruine notre avenir

Si TotalEnergies est avant tout connu pour le pétrole, c’est très vite oublier que l’entreprise est un acteur de premier plan sur le gaz appelé ici “gaz naturel” pour ne pas dire “gaz fossile”.

C’est d’ailleurs le cœur de la stratégie de la communication de TotalEnergies, qui communique à la fois sur les renouvelables et sur le gaz naturel, une “énergie de transition”. Ce type de stratégie est connue et analysée par des scientifiques, comme ici dans l’étude de Si & al. (2023).

Total prévoit d’augmenter d’un tiers sa production de gaz d’ici à 2030, une production gazière qu’elle considère comme le futur « pilier de sa croissance ». Cela va pourtant à l’encontre des études scientifiques qui démontrent qu’il faut réduire la production de gaz fossile si nous souhaitons respecter l’Accord de Paris.

Le GNL “de transition”

Si les nouvelles activités développées par l’entreprise s’appuient en grande partie sur le gaz fossile, c’est avant tout catastrophique car TotalEnergies prévoit l’augmentation de sa production de +40% du gaz naturel liquéfié (GNL) entre 2020 et 2030. Le 11 avril dernier, nous apprenions par l’AFP que “le Qatar et la compagnie française TotalEnergies signent deux accords d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) d’une durée de 27 ans”. 27 ans. De quoi douter de l’argument “énergie de transition” avancé par Total.

Nous sommes à un moment décisif où l’urgence climatique devrait être prise en compte dans chaque décision politique. Malheureusement, cela n’est toujours pas acté dans les faits par le gouvernement français et TotalEnergies.

Mickaël Correia rappelle que “si l’Hexagone dispose déjà de quatre terminaux capables de réceptionner et regazéifier le GNL, le projet de loi « pouvoir d’achat » de cet été a entériné l’installation au large du Havre d’un terminal méthanier flottant. Ce dernier sera opérationnel dès l’année prochaine, après avoir été rapatrié de Chine par TotalEnergies.

Le Haut Conseil pour le Climat avait pourtant alerté dans son rapport annuel 2022 que « la substitution du gaz russe par du gaz importé sous forme de GNL pourrait générer […] une augmentation de l’empreinte carbone de la France ». Une empreinte malheureusement repartie à la hausse d’après les dernières estimations pour 2022 :

La France n’est pas prête, et l’impréparation est mortelle. C’est le message principal du rapport annuel du Haut Conseil pour le Climat 2023. Avec sa politique d’augmentation de la production gazière, TotalEnergies ne fait que condamner un peu plus les Français en aggravant le réchauffement climatique, avec des morts inéluctables dues au réchauffement climatique pour conséquences.

10/ TotalEnergies prévoit d’augmenter sa production d’hydrocarbures de 2 à 3% par an

Alors que le Production Gap Report du Programme des Nations Unies pour L’Environnement (PNUE) recommande de baisser la production de pétrole et de gaz de 4 et 3% par an d’ici 2030 pour respecter l’objectif d’ un réchauffement mondial de +1.5°C, TotalEnergies prévoit d’augmenter sa production d’hydrocarbures de 2 à 3% par an sur les cinq prochaines années.

Sur la période 2022-2025, ce sont jusqu’à 16 milliards de dollars par an d’investissements dont 70% dans les hydrocarbures. TotalEnergies, qui se présente comme une entreprise engagée dans la transition énergétique, est la firme pétrolière internationale qui a approuvé le plus de nouveaux projets pétroliers et gaziers en 2022.

Source : Guardian

D’après Reclaim Finance, la production de gaz et de pétrole continuera à elle seule à capter près de 80% des investissements entre 2026 et 2030. C’est donc seulement un peu plus de 20% qui seront alloués à la catégorie intitulée “renouvelables et électricité” et qui comprend, outre la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, les centrales à gaz à cycles combinés, le biogaz et la biomasse.

Compte tenu des rapports scientifiques et des conséquences probables que cette politique climat auront, il serait alors possible de considérer la politique climat du groupe TotalEnergies une politique “criminelle”, en ce qu’elle contribuera par l’aggravation du réchauffement climatique à des morts supplémentaires.

10 bis / TotalEnergies doit fermer des infrastructures

S’il y a bien un sujet trop rarement évoqué, ce sont les fermetures anticipées d’une partie des exploitations de charbon, gaz et pétrole. “Sans en fermer de manière anticipée, nous dépasserons le seuil de 1.5°C puis 2°C,” précise Christophe Cassou pour Bon Pote.

En effet, voici ce que dit le GIEC dans le 3e volet de son dernier rapport :

 “les émissions cumulées de CO2 projetées pour la durée de vie des infrastructures d’énergies fossiles existantes et planifiées, sans réduction supplémentaire, dépassent les émissions cumulées nettes de CO2 dans les trajectoires qui limitent le réchauffement à 1,5 °C (>50 %), sans dépassement ou avec un dépassement limité.” Pour en savoir plus, cette synthèse du rapport.

Pour illustrer simplement le budget carbone pour respecter un réchauffement climatique mondial de +1.5°C et +2°C, voici un graphique de réalisé par Glen Peters :

Figure 4. Émissions cumulées de CO2 pour différentes infrastructures existantes et planifiées si elles sont exploitées jusqu’à leur fin de vie présumée, sur la période 2020-2030 dans l’hypothèse d’émissions actuelles constantes et pour différents budgets carbone restants (AR6 du GIEC).
La partie gris foncé représente les émissions historiques survenues au cours de la période 2020-2022.
Source : CARBON BUDGET FACTSHEET 2023

En d’autres termes, non seulement il s’agirait de ne pas exploiter de nouveaux puits gaziers ou pétroliers, mais il faudrait fermer des exploitations existantes. Au même titre qu’Emmanuel Macron et la planification écologique de son gouvernement, TotalEnergies n’a jamais évoqué ce sujet. C’est un tabou, une impasse médiatique. Et pourtant, cela pourrait se résumer très simplement : fermetures, ou non respect de l’Accord de Paris.

Qu’attendre de TotalEnergies ?

Se demander si TotalEnergies est une entreprise criminelle en seulement 10 points est un exercice périlleux. Des choix ont étés faits et il a fallu mettre de côté de nombreux points et affaires qui mériteraient tout autant d’être mis en lumière.

Nous aurions pu évoquer comment l’entreprise fausse les négociations climatiques aux COP. Le projet pétrolier au Suriname. Le fait que le groupe soit visé par une plainte au pénal pour « abstention de combattre un sinistre » et « homicide involontaire ». Ou encore, l’amour du groupe pour le plastique :

Qu’attendre désormais de TotalEnergies ? Pivoter son activité. Et l’Etat doit l’y aider. Sa politique actuelle n’est pas soutenable, risque de provoquer des morts et il ne fait aucun doute que cela empirera sans changement de direction du groupe. Si le groupe TotalEnergies n’a jamais été condamné pour avoir commis des crimes, cela pourrait en revanche bientôt changer.

En effet, l’Union Européenne s’apprête à entériner dans son droit le crime d’écocide, faisant suite en France à une proposition en ce sens de la Convention Citoyenne pour le Climat.

“Changer du jour au lendemain”

A l’instar de son PDG Patrick Pouyanné, le groupe défend ses investissements dans les énergies fossiles en prétextant “qu’on ne peut pas abandonner les énergies fossiles du jour au lendemain et que ce serait un drame social terrible”. Mais personne ne demande cela. Le groupe TotalEnergies sait en revanche qu’il doit changer depuis des décennies et n’a toujours pas une politique climatique crédible.

Quand votre groupe fait 19 milliards de profits comme c’est le cas pour TotalEnergies en 2022, vous avez les moyens financiers pour faire évoluer ses activités. L’expertise technique au sein du groupe est de plus extrêmement riche et peut bénéficier à d’autres secteurs. Nous ne ferons pas de transition sans TotalEnergies ni ses employé(e)s. Mais le groupe doit changer. C’est une question de survie.

Pour aller plus loin

Réponse de Total le jour de la publication de l’article :

Mis à jour de l’article le 04/12/23 : TotalEnergies a répondu sur Linkedin à notre article. Pour les personnes qui n’ont pas Linkedin, voici leur message :

Il est intéressant de constater que TotalEnergies n’a rien à redire sur le fond de l’article, y compris où il est écrit que l’entreprise doit fermer de façon anticipée des infrastructures fossiles si nous souhaitons respecter l’Accord de Paris. Nous attendons avec impatience une communication officielle de TotalEnergies allant dans ce sens.

POUR ALLER PLUS LOIN

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36 Responses

  1. Intéressant, tout ça, moi, je me pose la question de la poule et de l’oeuf : l’homo économicus n’est-il pas le criminel, puisqu’au final (en dehors de sa production), c’est lui qui produit le CO2. J’attends vos réponses, vous pouvez me criminaliser, même si la culpabilisation n’est pas tendance.

    1. ou ils étaient contre une projet mal foutu mal expliqué et non équitable ?
      une taxe carbone a 100€ et intégralement redistribué, avec un peu d’explication, les gilets jaunes comprendre vite que les jets privés subventionnerait leur transition.
      Rien que le mot taxe carbone est un fiasco pédagogique, il faudrait appeler cela un bonus/malus : tu pollue = tu payes. tu essayes d’avoir un comportement viable = tu es payé.

  2. Le point 10 est interessant. On y voit que Total n est que le numero 8 dans les investissements et que si Total arretait tout, ca serait simplement les autres qui le remplacerait car la demande est la. Pour ceux qui doutent, qu ils regardent le narco traffic. Quand la police met en prison une equipe de dealers, le lendemain une autre a pris la releve car la demande est toujours elevee.
    Tant que nous prendrons notre voiture, irons en vacances en avion, acheterons du made in china ou feront du shopping fast fashion il y aura de la demande et donc des total. Mais qui est pret a vivre comme en 1960, repriser ses chaussettes, se geler a l arret de bus et manger uniquement des produits locaux (aka bye bye banane ou ananas ou meme les tomates en hiver)

    1. Très bonne remarque, je pense la même chose que vous, et malheureusement il y en a qui “oublient” les suites d’une telle affaire.

    2. Encore un point de vue du type tout ou rien ! L’idée n’est pas de tout arrêter du jour au lendemain mais bien d’avoir une trajectoire de réduction de notre dépendance aux énergies fossiles et donc de diminuer la demande : par exemple https://negawatt.org/Scenario-negaWatt-2022.
      Le problème c’est que Total et d’autres nous font croire que c’est inenvisageable…

        1. @Justine ha pour votre désinformation habituelle. prendre un élément tout seul ne veux rien dire. on peux parfaitement avoir un schénario + vertueux que l’actuel tout en gardant un peu de gaz fossile. en effet toute chose égale, il vaut mieux consommer 1kWh gaz que 1kWh lignite. hors actuellement, à chaque hivert, la France importe des kWh électrique produit avec du lignite. Si demain on prévoit en premier l’arrêt de la lignite/charbon/pétrole, c’est bien mieu qu’un scénario qui diminuerait les 4 simultanément mais d’un même nombre de kWh

          1. Dans votre premier message vous indiquez “Vous parlez du même scénario Negawatt qui prévoit l’augmentation de gaz fossile”. Cela qui est trompeur car a l’horizon 2050 au globale ça diminue.

          2. @Justine encore 1x c’est de la désinformation ! je n’ai pas dis : il FAUT garder du gaz fossile
            j’ai dis “MEME en gardant un peu de gaz fossile, supprimer lignite/charbon/pétrole serrait moins polluant qu’actuellement”
            et surtout un peu de gaz fossile ne nécessite en aucun cas de batir des nouvelles infrastructures fossiles incompatible avec l’objectif 1.5
            hors c’est la vision de TotalEnergies actuellement : toujours plus, à fond dans le mur, on ne freinera que quand touss les sites seront épuisé

        2. Extrait de https://negawatt.org/IMG/pdf/synthese-scenario-negawatt-2022.pdf : “En 2050, pétrole, gaz fossile et charbon ont quasiment disparu du paysage énergétique français”.
          Extraits de https://www.negawatt.org/IMG/pdf/scenario-negawatt-2022-rapport-complet-partie4.pdf §4.2.3 : “L’utilisation du gaz distribué par le réseau sera également fortement réduite (division par 2 en 2035, division par 5 en 2050), (…) ”
          § 4.2.7 : “La production d‘ammoniac (…) récupéré sur des molécules de méthane issu de gaz d’origine fossile, en rejetant le carbone restant dans l’atmosphère. A partir de 2035, négaWatt prévoit de remplacer ce méthane fossile par de l’hydrogène « vert » (…)”

          Comment pouvez-vous affirmer que le “scénario Negawatt qui prévoit l’augmentation de gaz fossile” ? Pouvez-vous me citer le ou les éléments du scénario qui mentionne une augmentation de l’utilisation de gaz fossile ?

          1. êtes vous allé sur le site qui ressence tous les scénarios et que j’ai mis en lien? je ne crois pas!
            Spoiler: il n’y a dejà quasi plus de charbon en france, et Négawatt montre bien une hausse du gaz (largement supérieur à la baisse du charbon) avant de redescendre… et qui va fournir ce gaz, si ce n’est pas Total & cie?

          2. @Justine “Votre” site prétend même que negawatt a + de capacité gaz en 2050 que maintenant
            cependant cette hausse de cette capacité ne conduit pas, selon “votre” site, à une hausse de la consommation gaz réseau https://metawatt.fr/scenarios/negawatt-2022/energy c’est le fin trait rouge qui ne fait que diminuer) On notera en passant la confusion habituelle entre énergie et électricité
            Votre site qui trouve l’idée du biogaz de negawatt telemennt intéressante qu’elle l’applique à tous les scénarios 🙂
            mais site qui du coup ne compare pas les scénarios entre eux mais des scénarios tous (sauf negawattt) modifiés par leur soin, on appréciera l’ironie.
            https://metawatt.fr/impact/carbon/final
            Bref, au lieu de dire qu’on n’a pas été lire, donnez donc l’url de la page en question au lieu de jouer au jeux du chat et de la souris désinformante
            Spoiler : un part important du chaffage en France se fait via du charbon et de la liignite via l’importation d’électricité chaque hiver, et ce sans parler de ‘importation de bien (les pièces de votre voiture y compris si l’assemblage final se fait en france, vos électro, votre textile….)

        3. Je ne pense pas avoir mal lu le scénario dont un principe fondamental est la quasi-disparition du pétrole, gaz fossile et charbon à l’horizon 2050.

          Pouvez-vous me dire exactement où avez-vous lu cette augmentation du gaz fossile ? Pour quel usage ? Dans quel chapitre du scénario détaillé ?

          1. Avant de descendre, ça monte (pour compenser la fermeture des centrales nucléaires et l’intermittence des ENR)

            Allez voir sur le site que j’ai mis en lien juste au dessus avant de critiquer!

          2. votre lien vers la page d’accueil ne permet visiblement pas de trouver la moindre page montrant une hause… donc soit vous souhaitez donner l’url exacte (et le débat avancera), soit on ne peux que finir par conclure que c’est le classique “la science dit… mais je ne vous montre pas oü… pratique pour faire dire n’importe quoi à n’importe qui avec l’autorité scientifique”

          3. @justine J’ai trouvé votre erreur https://metawatt.fr/scenarios/negawatt-2022/capacity https://metawatt.fr/energies/gas/capacity

            la capacité augmente avant de baisser (on notera que le graphe ne compte pas la capacité de ce qui est importé) capacité qui comprend celle du biogaz, donc même en extrapolant une capacité équivalente en gaz fossile, ce n’est pas sur que cela augmente.

            la consommation ne fait que baisser https://metawatt.fr/scenarios/negawatt-2022/energy (ce qui sous-entend qu’on arrête d’utiliser du fossile en permanence comme aujourd’hui (source https://app.electricitymaps.com/zone/FR ) et qu’on se contente de l’utiliser pour le pics des jours très froid saans vent et soleil
            meme en coomptant l’utilisation non électrique (chauffage et quelques applications industrielles), negawatt 2022 prévoit une baisse drastique et continue et immédiate pendant 10 ans sans jamais consommer + qu’aujourd’hui https://metawatt.fr/energies/gas/production

            bref, en résumé : plus de centrale gaz utilisé beaucoup moins longtemps que maintenant, consomation en baisse et migration de la source fossile vers le biogaz

            votre affirmation est donc erronée.

        4. Bonjour Justine,

          J’ai été sur ton site, j’avoue ne pas être aller bien loin.
          Qui est l’auteur du site? en le googolisant, on apprends qu’il “serait” web designer et “élu dans l’opposition d’une ville de l’Isère”.
          Sur la première page il est écrit “Les données représentées sur ce site peuvent comporter des erreurs ou des imprécisions.
          N’hésitez pas à les notifier et/ou à les corriger directement en contribuant au projet.”
          ça met dans l’ambiance non? qui peut corriger? comment et selon quelle expertise? qui relit les données de ce site? au vue des estimations qui y sont faîtes, une simple erreur de calcul ou de saisie est possible non?
          Rien n’est préciser sur les ou l’auteur de ce site, c’est pourtant la base non?
          Par ailleurs, dans la partie impact, je suis quelque peu surpris de ne rien voir sur le Lithium… comme nos politiques comptent beaucoup dessus pour la décarbonation et que ça risque de devenir un vrai sujet géopolitique (comme le pétrole aujourd’hui) avoue quand même que c’est dommage…

        5. j’ai été voir ce comparateur (qui ne compare pas grand chose : il y a uniquement une comparaison du contenu carbone en 2050 et de la part de chaque type d’énergie, le reste c’est plutôt de la présentation ultra sommaire, quasi en une seule ligne, des scénarios.
          bien que l’idée est merveilleuse, je trouve que ce site apporte peu de valeur ajouté et semble être axé entre les lignes sur la promotion d’un scénario en particulier. il suffit par ex de voir que l’investissement en biogaz de negawatt a été repris et ce “bonus” est appliqué sans aucun rationalité aux autre scénarios. et voici soudainement que le scénario qui était no 1 en crédibilité (après les 2 scénarios frugalités de l’ademe dont l’humanité n’arrive pas à s’inspirer). sauf que cela n’a pas de sens : si un scénario investi tout en construction de nouveau EpR il ne peux pas (dans le dogme financier actuel) réutiliser ces mêmes montant investi pour aussi passer massivement le gaz fossile en biogaz.
          ce sentiment est renforcé par la présence du scénario negawatt précédent dont on ne comprend pas la valeur ajoutée sauf à dire qu’il n’est pas bien.
          Si cette pédagogie du double investissement était pertinente, il suffirait de faire un scénario : tout le part immobilier en standard passif, tous les transports en VE, toutes les centrales fossiles fermées, tous les vieux nucléaires rebati en EPR (on voit même qu’ils ont ajouté plein de STEP on ne sait oü), et hop abracadabra on a le meilleur scénario possible tant qu’on ne se demande pas comment on va le financer et le réaliser (en terme de ressource humaine et minière
          bref, je ne demande qu’à changer d’avis mais pour l’instant mon ressenti n’est pas bon.

    3. @cdg l’argument classique de l’inaction “”c’est d’abord aux autres d’agir” et même le premier peux se dire cela vu que les autres font plus que lui tout seul.
      En gros vous êtes aussi entrain de dire : favorisons les gros groupes écocides français parce que sinon ce serra un autre.
      mais c’est pas l’un ou l’autre. au lieu d’invertir dans de nouvelle capacités fossile, TotalEnergie pourrait investir cela dans l’isolation des bâtiments, ce serrait une réduction des besoins fossiles au lieu d’une incitation à consommer toujours + (parce que si on investi dans de nouvelle capacités, c’est pour après les vendre, au passage à coup de greenwhaasing genre “Total a une activité annexe PV donc est un groupe vertueux, continuez à venir chez nous pour qu’on ai des bénéfices à réinvestir dans le fossile”

    4. @cdg par ailleurs ce n’est pas vivre en 1960 qui nous sauvera. mes grands parents se chauffaient au bois dans un foyer ouvert, cad que 95% de la chaleur part par la cheminé, ce n’est pas soutenable ni confortable (ils ne chauffaient que la pièce centrale, mon père a connu le gel dans sa chambre. Depuis, on a la connaissance du standard “maison passive”. au lieu d’une villa tout fossile, une maison bois-paille ou pisé ou brique-isolant biosourcé, améliore le confort tout en consommant moins que ceux qui présente en vidéo leur retour à la pièce chauffée unique en hiver
      Personne n’a dit non plus que tout le monde doit repriser ses chaussettes, on peux très bien envisager (et même espérer) des artisans de proximité.
      de toute façon la question n’est pas tellement est-ce qu’on veux ou pas.la question est “vu le déclin de la production fossile, est-ce qu’on organise la transition en sauvant l’humanité ou est-ce qu’on continue à faire la fête version titanique jusqu’au naufrage brutal ?”

  3. Et Chevron et Exxon BP Oxxy ?…. On ne vous entend pas les critiquer… seraient ils vertueux à vos yeux ?…. Ou bien seriez vous payer pour discréditer la major française… Est-ce que “bon pote” ne serait pas un agent stipendié du lobby anti-France ?…. vous êtes les criminels responsables de la mort de notre industrie nationale et des emplois des ouvriers français…..

    1. Ca me fait toujours rigoler l’argument de l’emplois : on a délocaliser des milliers d’emplois sur l’hôtel de ma mondialisation sans ce cela ne provoque un cataclysme… Les emplois on peut les créer dans bien d’autres secteurs non délocalisables comme par exemple l’agriculture, la rénovation des bâtiments.

    2. Quand on pose la question, il est difficile d’avoir autre chose qu’une réponse affirmative.
      je renvois à l’excellent vidéo didactique de Philoxime intitulé “Rouler en SUV, c’est mal?” https://www.youtube.com/watch?v=R3m6D0gvS_o et au calcul complémentaire que j’y ai fais : 40Tco2e supplémentaire par rapport à de meilleurs alternatives (marche, VAE, transport en commun, VE) = 1 mort climatique. et une voiture fossile, c’est environ 40Tco2e sur sa durée de vie par rapport à un VE.
      Le gros problème c’est la désinformation car elle ralentit la prise de conscience que produire des ressources fossiles et consommer des ressources fossiles sont les 2 faces d’un même pièce. et que donc autant toute entreprise qui produit du pétrole “en trop” est criminelle (au sens que son acte revient à tirer une balle dans la foule : cela a un risque de mort très élevé), autant toute personne qui en consomme “en trop” est tout aussi criminelle . Quand les gens auront compris les 2 faces d’une même pièce, on cessera le ping-pong de l’inaction “c’est pas moi c’est l’autre”

    3. Vuillaume Si vous saviez comme votre propos est ridicule, vous ne l’auriez sûrement pas dis.
      TotalEnergie c’est 100 000 emplois dans le monde
      Les morts climatiques c’est 16 000 en Europe l’an passé. même si cela va varier fortement d’une année à l’autre, le dérèglement climatique n’était pas diminuable à court terme (mais il est capital de ne pas l’agraver encore plus), le nombre de mort va donc, en moyenne au mieux se stabiliser voir augmenter d’année en année. (il a triplé sur 4 ans) donc sur les 100 ans à venir un minimum de 1,6 millions en Europe
      Dit autrement, chaque emplois de TotalEnergie provoque 10 morts climatiques !
      Ce ne sont plus des emplois, ce sont des tueurs à gage engagé par notre addiction au pétrole

      Par ailleurs, la question n’est pas pour ou contre les emplois fossiles, la diminution de la production fossile est une réalité depuis 10 ans. La question est donc fermeture brutale de l’industrie fossile lorsque les pays exportateurs n’exporteront plus parce que la production serra devenue insuffisante pour leur besoin propre ? ou conversion avant la pénurie afin de faire cela de manière géré et moins catastrophique pour le climat dont l’humanité a besoin pour vivre ?

      l’industrie fossile (je parle de la situation mondiale, cad le transfert d’argent vers les pays de l’OPE+ avec un petit solde d’emplois dans les pays consommateur) crée moins d’emplois en Europe que ne le ferrait une transition à la hauteur du désastre climatique.
      dit autrement, pour produire 1 million de baril par jour Total a 100 000 employé cad que 1 emploi produit 1590 litres de pétrole par jour
      cad que si vous consommez du pétrole pour 20000km/an en voiture fossile + du pétrole pour chauffer une passoire énergétique de 60m2, cela fait 2 jours de production d’une personne.La majorité de l’argent dépensé ne va pas en salaire mais en taxe, en bénéfice pour l’OPEP+ (ce qui alimente les conflits, Iraq, Ukraine pour ne citer que 2 d’entre eux).
      Isoler son logement, réduire la température excessive et passer à la mobilité douce/transport en commun/VE, avec l’argent économisez, mangez bio et local, cela ferra beaucoup plus d’emplois

      1. typo dans mon message précédent : le nombre de mort climatique a triplé sur 40 ans (et non 4), c’est hélas deja bien assez ainsi et ne change pas la conclusion : 1 employé TotalEnergie = 10 morts climatique

      2. Si vous voulez compter les vies, il ne faudrait pas oublier de comptabiliser les vies que le pétrole a sauvées et va sauver.
        Ca se compte en milliards de vies.

        1. Bonjour Faith, “Le pétrole a sauvé des vies”, vous pourriez développer svp? J’aimerais savoir de quelles vies parlez-vous et ce qui soutient cette affirmation.

        2. pourriez-vous préciser vos propos ? j’imagine que vous confondez pétrole et énergie :
          l’utilisation rationnelle de l’énergie sauve des vie, pas nécessairement le pétrole.
          1) si vous allez aux urgences d’un hôpital, que l’énergie viennent d’une centrale électrique fossile ou d’une centrale électrique faible carbone, elle fournit l’énergie nécessaire à l’infrastructure qui va vous sauver. Ce n’est donc pas le pétrole qui sauve des vies (et heureusement parce que le pétrole est quasi non utilisé pour l’électricité en France)
          presque pareil donc ? sauf que si la centrale est fossile, dans le même temps elle tuera via le dérèglement climatique… donc si vous voulez de l’hôpital continue à sauver des vie, faut du bas carbone.
          2) si votre hôpital est mal isolé, et a besoin de 300kWh/an/m2 pour le chauffage, cela ne sauve pas + de vie que si l’hôpital est isolé au standard passif et consomme 20x moins (au contraire l’augmentation du confort thermique va probablement aider les malades… je me souviens d’une chambre d’hôpital en pleine canicule… une horreur)
          Idem si l’ambulance est à propulsion pétrole ou électrique
          Idem si le repas produit avec l’agriculture fossile ou avec une agriculture bas-carbone
          etc

  4. La population mondiale augmente chaque année, la demande mondiale d’hydrocarbure augmente chaque année (or Covid).
    Commençons par diminuer notre demande en Europe mais je suppose que personne ne se fait livrer de biens par camion, n’utilise de plastique, ne roule sur des routes bitumées, n’utilise de cosmetique etc…

    1. Effectivement il faut diminuer notre demande. Mais diminuer ne signifie se priver de tout comme votre commentaire le laisse supposer : par exemple on peut faire ses courses à pied ou en vélo dans des commerces de proximité plutôt que d’aller hors ville en voiture dans ces centres commerciaux ou de commander sur internet. Et puis la diminution ce n’est qu’un début, après il faut se poser la question du juste besoin…

    2. @Greg autant ordonner la consommation parce que les cosmétiques, c’est probablement après la virgule). SSi vous le souhaitez faites votre bilan carbone personnel par ex avec https://nosgestesclimat.fr et vous constaterez que, loin devant les cosmétiques et les emballages, les gros postes sont les transports fossiles (et en premier l’avion (heureusement tout le monde n’en prend pas) et la voiture individuelle), l’alimentation (et en premier la viande industrielle rouge), le logement (et en premier le chauffage), les services sociétaux (c’est ici qu’on retrouve entre autre l’asphaltage), l’habillement. tout le reste fait – de 0.5 tonne. je ne dis pas que c’est sans importance, au contraire je pense que chaque 0.1 tonne compte. mais s’attaquer aux cosmétiques ou à l’emballage d’un steak de bœuf néo-zélandais, c’est se tromper d’ordre de grandeur. la suppression de l’avion, la passage d’un véhicule fossile à un véhicule électrique (ou évidement encore mieux si c’est d’autres modes – émetteur), le remplacement de la viande rouge par la viande blanche (hors élevage artisanal style vache à l’alpage), l’isolation du logement, cela supprime 3 tonnes. je ne dis pas que c’est suffisant, je dis que c’est un top3-4 des priorités pour commencer. et réalisable dans l’année

  5. Merci pour cette mise en lumière
    Si l’on ne croit pas à l’avènement de technologies miracles de l’absorption, je ne vois qu’une solution : une gouvernance mondiale qui impose réglementation, taxes et politique de compensation sociale… à l’échelle…
    Ca va être compliqué…

  6. J’ai toujours milité pour des accusations de “crime contre l’humanité” vis à vis de nos dirigeants et des Majors criminels. Je me suis fait régulièrement remettre en place, mais nous finirons par y arriver.
    D’un autre côté, il est certain qu’abandonner certains projets à l’étranger (e.g. en Afrique) dans les mains de sociétés moins scrupuleuses (sociétés chinoises par ex.) est un grand danger. Nous sommes finalement assez “pieds et poings liés”, sauf à garantir l’intégrité des sites visés par un organisme onusien. Et là, on n’a pas fini…

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Sommaire
Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

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36 Responses

  1. Intéressant, tout ça, moi, je me pose la question de la poule et de l’oeuf : l’homo économicus n’est-il pas le criminel, puisqu’au final (en dehors de sa production), c’est lui qui produit le CO2. J’attends vos réponses, vous pouvez me criminaliser, même si la culpabilisation n’est pas tendance.

    1. ou ils étaient contre une projet mal foutu mal expliqué et non équitable ?
      une taxe carbone a 100€ et intégralement redistribué, avec un peu d’explication, les gilets jaunes comprendre vite que les jets privés subventionnerait leur transition.
      Rien que le mot taxe carbone est un fiasco pédagogique, il faudrait appeler cela un bonus/malus : tu pollue = tu payes. tu essayes d’avoir un comportement viable = tu es payé.

  2. Le point 10 est interessant. On y voit que Total n est que le numero 8 dans les investissements et que si Total arretait tout, ca serait simplement les autres qui le remplacerait car la demande est la. Pour ceux qui doutent, qu ils regardent le narco traffic. Quand la police met en prison une equipe de dealers, le lendemain une autre a pris la releve car la demande est toujours elevee.
    Tant que nous prendrons notre voiture, irons en vacances en avion, acheterons du made in china ou feront du shopping fast fashion il y aura de la demande et donc des total. Mais qui est pret a vivre comme en 1960, repriser ses chaussettes, se geler a l arret de bus et manger uniquement des produits locaux (aka bye bye banane ou ananas ou meme les tomates en hiver)

    1. Très bonne remarque, je pense la même chose que vous, et malheureusement il y en a qui “oublient” les suites d’une telle affaire.

    2. Encore un point de vue du type tout ou rien ! L’idée n’est pas de tout arrêter du jour au lendemain mais bien d’avoir une trajectoire de réduction de notre dépendance aux énergies fossiles et donc de diminuer la demande : par exemple https://negawatt.org/Scenario-negaWatt-2022.
      Le problème c’est que Total et d’autres nous font croire que c’est inenvisageable…

        1. @Justine ha pour votre désinformation habituelle. prendre un élément tout seul ne veux rien dire. on peux parfaitement avoir un schénario + vertueux que l’actuel tout en gardant un peu de gaz fossile. en effet toute chose égale, il vaut mieux consommer 1kWh gaz que 1kWh lignite. hors actuellement, à chaque hivert, la France importe des kWh électrique produit avec du lignite. Si demain on prévoit en premier l’arrêt de la lignite/charbon/pétrole, c’est bien mieu qu’un scénario qui diminuerait les 4 simultanément mais d’un même nombre de kWh

          1. Dans votre premier message vous indiquez “Vous parlez du même scénario Negawatt qui prévoit l’augmentation de gaz fossile”. Cela qui est trompeur car a l’horizon 2050 au globale ça diminue.

          2. @Justine encore 1x c’est de la désinformation ! je n’ai pas dis : il FAUT garder du gaz fossile
            j’ai dis “MEME en gardant un peu de gaz fossile, supprimer lignite/charbon/pétrole serrait moins polluant qu’actuellement”
            et surtout un peu de gaz fossile ne nécessite en aucun cas de batir des nouvelles infrastructures fossiles incompatible avec l’objectif 1.5
            hors c’est la vision de TotalEnergies actuellement : toujours plus, à fond dans le mur, on ne freinera que quand touss les sites seront épuisé

        2. Extrait de https://negawatt.org/IMG/pdf/synthese-scenario-negawatt-2022.pdf : “En 2050, pétrole, gaz fossile et charbon ont quasiment disparu du paysage énergétique français”.
          Extraits de https://www.negawatt.org/IMG/pdf/scenario-negawatt-2022-rapport-complet-partie4.pdf §4.2.3 : “L’utilisation du gaz distribué par le réseau sera également fortement réduite (division par 2 en 2035, division par 5 en 2050), (…) ”
          § 4.2.7 : “La production d‘ammoniac (…) récupéré sur des molécules de méthane issu de gaz d’origine fossile, en rejetant le carbone restant dans l’atmosphère. A partir de 2035, négaWatt prévoit de remplacer ce méthane fossile par de l’hydrogène « vert » (…)”

          Comment pouvez-vous affirmer que le “scénario Negawatt qui prévoit l’augmentation de gaz fossile” ? Pouvez-vous me citer le ou les éléments du scénario qui mentionne une augmentation de l’utilisation de gaz fossile ?

          1. êtes vous allé sur le site qui ressence tous les scénarios et que j’ai mis en lien? je ne crois pas!
            Spoiler: il n’y a dejà quasi plus de charbon en france, et Négawatt montre bien une hausse du gaz (largement supérieur à la baisse du charbon) avant de redescendre… et qui va fournir ce gaz, si ce n’est pas Total & cie?

          2. @Justine “Votre” site prétend même que negawatt a + de capacité gaz en 2050 que maintenant
            cependant cette hausse de cette capacité ne conduit pas, selon “votre” site, à une hausse de la consommation gaz réseau https://metawatt.fr/scenarios/negawatt-2022/energy c’est le fin trait rouge qui ne fait que diminuer) On notera en passant la confusion habituelle entre énergie et électricité
            Votre site qui trouve l’idée du biogaz de negawatt telemennt intéressante qu’elle l’applique à tous les scénarios 🙂
            mais site qui du coup ne compare pas les scénarios entre eux mais des scénarios tous (sauf negawattt) modifiés par leur soin, on appréciera l’ironie.
            https://metawatt.fr/impact/carbon/final
            Bref, au lieu de dire qu’on n’a pas été lire, donnez donc l’url de la page en question au lieu de jouer au jeux du chat et de la souris désinformante
            Spoiler : un part important du chaffage en France se fait via du charbon et de la liignite via l’importation d’électricité chaque hiver, et ce sans parler de ‘importation de bien (les pièces de votre voiture y compris si l’assemblage final se fait en france, vos électro, votre textile….)

        3. Je ne pense pas avoir mal lu le scénario dont un principe fondamental est la quasi-disparition du pétrole, gaz fossile et charbon à l’horizon 2050.

          Pouvez-vous me dire exactement où avez-vous lu cette augmentation du gaz fossile ? Pour quel usage ? Dans quel chapitre du scénario détaillé ?

          1. Avant de descendre, ça monte (pour compenser la fermeture des centrales nucléaires et l’intermittence des ENR)

            Allez voir sur le site que j’ai mis en lien juste au dessus avant de critiquer!

          2. votre lien vers la page d’accueil ne permet visiblement pas de trouver la moindre page montrant une hause… donc soit vous souhaitez donner l’url exacte (et le débat avancera), soit on ne peux que finir par conclure que c’est le classique “la science dit… mais je ne vous montre pas oü… pratique pour faire dire n’importe quoi à n’importe qui avec l’autorité scientifique”

          3. @justine J’ai trouvé votre erreur https://metawatt.fr/scenarios/negawatt-2022/capacity https://metawatt.fr/energies/gas/capacity

            la capacité augmente avant de baisser (on notera que le graphe ne compte pas la capacité de ce qui est importé) capacité qui comprend celle du biogaz, donc même en extrapolant une capacité équivalente en gaz fossile, ce n’est pas sur que cela augmente.

            la consommation ne fait que baisser https://metawatt.fr/scenarios/negawatt-2022/energy (ce qui sous-entend qu’on arrête d’utiliser du fossile en permanence comme aujourd’hui (source https://app.electricitymaps.com/zone/FR ) et qu’on se contente de l’utiliser pour le pics des jours très froid saans vent et soleil
            meme en coomptant l’utilisation non électrique (chauffage et quelques applications industrielles), negawatt 2022 prévoit une baisse drastique et continue et immédiate pendant 10 ans sans jamais consommer + qu’aujourd’hui https://metawatt.fr/energies/gas/production

            bref, en résumé : plus de centrale gaz utilisé beaucoup moins longtemps que maintenant, consomation en baisse et migration de la source fossile vers le biogaz

            votre affirmation est donc erronée.

        4. Bonjour Justine,

          J’ai été sur ton site, j’avoue ne pas être aller bien loin.
          Qui est l’auteur du site? en le googolisant, on apprends qu’il “serait” web designer et “élu dans l’opposition d’une ville de l’Isère”.
          Sur la première page il est écrit “Les données représentées sur ce site peuvent comporter des erreurs ou des imprécisions.
          N’hésitez pas à les notifier et/ou à les corriger directement en contribuant au projet.”
          ça met dans l’ambiance non? qui peut corriger? comment et selon quelle expertise? qui relit les données de ce site? au vue des estimations qui y sont faîtes, une simple erreur de calcul ou de saisie est possible non?
          Rien n’est préciser sur les ou l’auteur de ce site, c’est pourtant la base non?
          Par ailleurs, dans la partie impact, je suis quelque peu surpris de ne rien voir sur le Lithium… comme nos politiques comptent beaucoup dessus pour la décarbonation et que ça risque de devenir un vrai sujet géopolitique (comme le pétrole aujourd’hui) avoue quand même que c’est dommage…

        5. j’ai été voir ce comparateur (qui ne compare pas grand chose : il y a uniquement une comparaison du contenu carbone en 2050 et de la part de chaque type d’énergie, le reste c’est plutôt de la présentation ultra sommaire, quasi en une seule ligne, des scénarios.
          bien que l’idée est merveilleuse, je trouve que ce site apporte peu de valeur ajouté et semble être axé entre les lignes sur la promotion d’un scénario en particulier. il suffit par ex de voir que l’investissement en biogaz de negawatt a été repris et ce “bonus” est appliqué sans aucun rationalité aux autre scénarios. et voici soudainement que le scénario qui était no 1 en crédibilité (après les 2 scénarios frugalités de l’ademe dont l’humanité n’arrive pas à s’inspirer). sauf que cela n’a pas de sens : si un scénario investi tout en construction de nouveau EpR il ne peux pas (dans le dogme financier actuel) réutiliser ces mêmes montant investi pour aussi passer massivement le gaz fossile en biogaz.
          ce sentiment est renforcé par la présence du scénario negawatt précédent dont on ne comprend pas la valeur ajoutée sauf à dire qu’il n’est pas bien.
          Si cette pédagogie du double investissement était pertinente, il suffirait de faire un scénario : tout le part immobilier en standard passif, tous les transports en VE, toutes les centrales fossiles fermées, tous les vieux nucléaires rebati en EPR (on voit même qu’ils ont ajouté plein de STEP on ne sait oü), et hop abracadabra on a le meilleur scénario possible tant qu’on ne se demande pas comment on va le financer et le réaliser (en terme de ressource humaine et minière
          bref, je ne demande qu’à changer d’avis mais pour l’instant mon ressenti n’est pas bon.

    3. @cdg l’argument classique de l’inaction “”c’est d’abord aux autres d’agir” et même le premier peux se dire cela vu que les autres font plus que lui tout seul.
      En gros vous êtes aussi entrain de dire : favorisons les gros groupes écocides français parce que sinon ce serra un autre.
      mais c’est pas l’un ou l’autre. au lieu d’invertir dans de nouvelle capacités fossile, TotalEnergie pourrait investir cela dans l’isolation des bâtiments, ce serrait une réduction des besoins fossiles au lieu d’une incitation à consommer toujours + (parce que si on investi dans de nouvelle capacités, c’est pour après les vendre, au passage à coup de greenwhaasing genre “Total a une activité annexe PV donc est un groupe vertueux, continuez à venir chez nous pour qu’on ai des bénéfices à réinvestir dans le fossile”

    4. @cdg par ailleurs ce n’est pas vivre en 1960 qui nous sauvera. mes grands parents se chauffaient au bois dans un foyer ouvert, cad que 95% de la chaleur part par la cheminé, ce n’est pas soutenable ni confortable (ils ne chauffaient que la pièce centrale, mon père a connu le gel dans sa chambre. Depuis, on a la connaissance du standard “maison passive”. au lieu d’une villa tout fossile, une maison bois-paille ou pisé ou brique-isolant biosourcé, améliore le confort tout en consommant moins que ceux qui présente en vidéo leur retour à la pièce chauffée unique en hiver
      Personne n’a dit non plus que tout le monde doit repriser ses chaussettes, on peux très bien envisager (et même espérer) des artisans de proximité.
      de toute façon la question n’est pas tellement est-ce qu’on veux ou pas.la question est “vu le déclin de la production fossile, est-ce qu’on organise la transition en sauvant l’humanité ou est-ce qu’on continue à faire la fête version titanique jusqu’au naufrage brutal ?”

  3. Et Chevron et Exxon BP Oxxy ?…. On ne vous entend pas les critiquer… seraient ils vertueux à vos yeux ?…. Ou bien seriez vous payer pour discréditer la major française… Est-ce que “bon pote” ne serait pas un agent stipendié du lobby anti-France ?…. vous êtes les criminels responsables de la mort de notre industrie nationale et des emplois des ouvriers français…..

    1. Ca me fait toujours rigoler l’argument de l’emplois : on a délocaliser des milliers d’emplois sur l’hôtel de ma mondialisation sans ce cela ne provoque un cataclysme… Les emplois on peut les créer dans bien d’autres secteurs non délocalisables comme par exemple l’agriculture, la rénovation des bâtiments.

    2. Quand on pose la question, il est difficile d’avoir autre chose qu’une réponse affirmative.
      je renvois à l’excellent vidéo didactique de Philoxime intitulé “Rouler en SUV, c’est mal?” https://www.youtube.com/watch?v=R3m6D0gvS_o et au calcul complémentaire que j’y ai fais : 40Tco2e supplémentaire par rapport à de meilleurs alternatives (marche, VAE, transport en commun, VE) = 1 mort climatique. et une voiture fossile, c’est environ 40Tco2e sur sa durée de vie par rapport à un VE.
      Le gros problème c’est la désinformation car elle ralentit la prise de conscience que produire des ressources fossiles et consommer des ressources fossiles sont les 2 faces d’un même pièce. et que donc autant toute entreprise qui produit du pétrole “en trop” est criminelle (au sens que son acte revient à tirer une balle dans la foule : cela a un risque de mort très élevé), autant toute personne qui en consomme “en trop” est tout aussi criminelle . Quand les gens auront compris les 2 faces d’une même pièce, on cessera le ping-pong de l’inaction “c’est pas moi c’est l’autre”

    3. Vuillaume Si vous saviez comme votre propos est ridicule, vous ne l’auriez sûrement pas dis.
      TotalEnergie c’est 100 000 emplois dans le monde
      Les morts climatiques c’est 16 000 en Europe l’an passé. même si cela va varier fortement d’une année à l’autre, le dérèglement climatique n’était pas diminuable à court terme (mais il est capital de ne pas l’agraver encore plus), le nombre de mort va donc, en moyenne au mieux se stabiliser voir augmenter d’année en année. (il a triplé sur 4 ans) donc sur les 100 ans à venir un minimum de 1,6 millions en Europe
      Dit autrement, chaque emplois de TotalEnergie provoque 10 morts climatiques !
      Ce ne sont plus des emplois, ce sont des tueurs à gage engagé par notre addiction au pétrole

      Par ailleurs, la question n’est pas pour ou contre les emplois fossiles, la diminution de la production fossile est une réalité depuis 10 ans. La question est donc fermeture brutale de l’industrie fossile lorsque les pays exportateurs n’exporteront plus parce que la production serra devenue insuffisante pour leur besoin propre ? ou conversion avant la pénurie afin de faire cela de manière géré et moins catastrophique pour le climat dont l’humanité a besoin pour vivre ?

      l’industrie fossile (je parle de la situation mondiale, cad le transfert d’argent vers les pays de l’OPE+ avec un petit solde d’emplois dans les pays consommateur) crée moins d’emplois en Europe que ne le ferrait une transition à la hauteur du désastre climatique.
      dit autrement, pour produire 1 million de baril par jour Total a 100 000 employé cad que 1 emploi produit 1590 litres de pétrole par jour
      cad que si vous consommez du pétrole pour 20000km/an en voiture fossile + du pétrole pour chauffer une passoire énergétique de 60m2, cela fait 2 jours de production d’une personne.La majorité de l’argent dépensé ne va pas en salaire mais en taxe, en bénéfice pour l’OPEP+ (ce qui alimente les conflits, Iraq, Ukraine pour ne citer que 2 d’entre eux).
      Isoler son logement, réduire la température excessive et passer à la mobilité douce/transport en commun/VE, avec l’argent économisez, mangez bio et local, cela ferra beaucoup plus d’emplois

      1. typo dans mon message précédent : le nombre de mort climatique a triplé sur 40 ans (et non 4), c’est hélas deja bien assez ainsi et ne change pas la conclusion : 1 employé TotalEnergie = 10 morts climatique

      2. Si vous voulez compter les vies, il ne faudrait pas oublier de comptabiliser les vies que le pétrole a sauvées et va sauver.
        Ca se compte en milliards de vies.

        1. Bonjour Faith, “Le pétrole a sauvé des vies”, vous pourriez développer svp? J’aimerais savoir de quelles vies parlez-vous et ce qui soutient cette affirmation.

        2. pourriez-vous préciser vos propos ? j’imagine que vous confondez pétrole et énergie :
          l’utilisation rationnelle de l’énergie sauve des vie, pas nécessairement le pétrole.
          1) si vous allez aux urgences d’un hôpital, que l’énergie viennent d’une centrale électrique fossile ou d’une centrale électrique faible carbone, elle fournit l’énergie nécessaire à l’infrastructure qui va vous sauver. Ce n’est donc pas le pétrole qui sauve des vies (et heureusement parce que le pétrole est quasi non utilisé pour l’électricité en France)
          presque pareil donc ? sauf que si la centrale est fossile, dans le même temps elle tuera via le dérèglement climatique… donc si vous voulez de l’hôpital continue à sauver des vie, faut du bas carbone.
          2) si votre hôpital est mal isolé, et a besoin de 300kWh/an/m2 pour le chauffage, cela ne sauve pas + de vie que si l’hôpital est isolé au standard passif et consomme 20x moins (au contraire l’augmentation du confort thermique va probablement aider les malades… je me souviens d’une chambre d’hôpital en pleine canicule… une horreur)
          Idem si l’ambulance est à propulsion pétrole ou électrique
          Idem si le repas produit avec l’agriculture fossile ou avec une agriculture bas-carbone
          etc

  4. La population mondiale augmente chaque année, la demande mondiale d’hydrocarbure augmente chaque année (or Covid).
    Commençons par diminuer notre demande en Europe mais je suppose que personne ne se fait livrer de biens par camion, n’utilise de plastique, ne roule sur des routes bitumées, n’utilise de cosmetique etc…

    1. Effectivement il faut diminuer notre demande. Mais diminuer ne signifie se priver de tout comme votre commentaire le laisse supposer : par exemple on peut faire ses courses à pied ou en vélo dans des commerces de proximité plutôt que d’aller hors ville en voiture dans ces centres commerciaux ou de commander sur internet. Et puis la diminution ce n’est qu’un début, après il faut se poser la question du juste besoin…

    2. @Greg autant ordonner la consommation parce que les cosmétiques, c’est probablement après la virgule). SSi vous le souhaitez faites votre bilan carbone personnel par ex avec https://nosgestesclimat.fr et vous constaterez que, loin devant les cosmétiques et les emballages, les gros postes sont les transports fossiles (et en premier l’avion (heureusement tout le monde n’en prend pas) et la voiture individuelle), l’alimentation (et en premier la viande industrielle rouge), le logement (et en premier le chauffage), les services sociétaux (c’est ici qu’on retrouve entre autre l’asphaltage), l’habillement. tout le reste fait – de 0.5 tonne. je ne dis pas que c’est sans importance, au contraire je pense que chaque 0.1 tonne compte. mais s’attaquer aux cosmétiques ou à l’emballage d’un steak de bœuf néo-zélandais, c’est se tromper d’ordre de grandeur. la suppression de l’avion, la passage d’un véhicule fossile à un véhicule électrique (ou évidement encore mieux si c’est d’autres modes – émetteur), le remplacement de la viande rouge par la viande blanche (hors élevage artisanal style vache à l’alpage), l’isolation du logement, cela supprime 3 tonnes. je ne dis pas que c’est suffisant, je dis que c’est un top3-4 des priorités pour commencer. et réalisable dans l’année

  5. Merci pour cette mise en lumière
    Si l’on ne croit pas à l’avènement de technologies miracles de l’absorption, je ne vois qu’une solution : une gouvernance mondiale qui impose réglementation, taxes et politique de compensation sociale… à l’échelle…
    Ca va être compliqué…

  6. J’ai toujours milité pour des accusations de “crime contre l’humanité” vis à vis de nos dirigeants et des Majors criminels. Je me suis fait régulièrement remettre en place, mais nous finirons par y arriver.
    D’un autre côté, il est certain qu’abandonner certains projets à l’étranger (e.g. en Afrique) dans les mains de sociétés moins scrupuleuses (sociétés chinoises par ex.) est un grand danger. Nous sommes finalement assez “pieds et poings liés”, sauf à garantir l’intégrité des sites visés par un organisme onusien. Et là, on n’a pas fini…

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