Certaines idées reçues sur le climat ont la peau dure et persistent dans l’opinion publique.
Compte tenu de l’urgence climatique et en partenariat avec l’Institut National des Sciences de l’Univers, nous voulons démystifier ces idées reçues et rendre accessibles les connaissances scientifiques sur le climat au plus grand nombre.
Ainsi, chaque idée reçue fera l’objet d’un article. Ces articles seront sourcés avec de nombreuses publications scientifiques , permettant ainsi de clarifier certains doutes et objections.
Pour le premier sujet, il était important de répondre à la question qui revient le plus souvent : y a-t-il un consensus scientifique sur la responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique ?
Pour y répondre, nous avons eu la précieuse aide de Jean Jouzel, paléoclimatologue français et Vice-Président du groupe scientifique du GIEC de 2002 à 2015.
Qu’est-ce qu’un consensus scientifique ?
Il est tout d’abord indispensable de définir ce qu’est un consensus scientifique. Un principe qui s’applique dans tous les domaines, aussi bien sur le climat, la santé…
Le consensus scientifique est le jugement, la position, et l’opinion collectifs des personnes de la communauté scientifique qui travaillent sur un domaine particulier d’étude . Le but des scientifiques est de mieux comprendre le monde. Pour cela, ils formulent un certain nombre d’hypothèses qu’ils confrontent au réel.
Quand des éléments (observations, éléments théoriques,etc.) viennent invalider des hypothèses, ces dernières sont rejetées. L’accumulation d’éléments scientifiques amène donc une meilleure compréhension du monde en sélectionnant les propositions les plus à même de le décrire. Quand un champ scientifique a été très actif, on peut identifier quelques propositions structurantes qui accèdent au rang de théorie.
Une théorie, contrairement à ce que le langage courant laisse penser, est l’élément scientifique le plus solide. C’est une proposition scientifique qui reste valide malgré l’accumulation de tentatives de l’invalider, de propositions alternatives et d’observations. Quand un champ scientifique est mature, ces propositions sont largement acceptées dans cette communauté de chercheurs et dans les publications qu’ils produisent… on parle alors de consensus.
La théorie du changement climatique anthropique est aujourd’hui une des théories les plus crédibles du monde scientifique parce qu’elle est partagée par une large communauté scientifique et qu’elle s’appuie sur de très nombreux éléments scientifiques.
Les caractéristiques clefs d’un consensus scientifique
Un consensus scientifique a les caractéristiques suivantes :
- Le consensus scientifique est le résultat de l’accumulation des éléments scientifiques/connaissances.
- Il implique un accord général, mais pas forcément l’unanime, parmi les chercheurs ou dans la littérature (élément important pour la suite)
- Un consensus n’est pas une position définitive : les connaissances peuvent évoluer. Cependant, plus la recherche est importante pour un sujet, moins ce consensus aura de probabilité de changer.
- Le degré de consensus sur un sujet augmente en général avec l’accumulation d’éléments scientifiques concordants (mais il arrive à l’inverse que plus de recherche dans un domaine fasse baisser le degré de consensus).
Pourquoi se fier au consensus scientifique ?
Un consensus scientifique n’a rien à voir avec un consensus politique : il n’y a pas de vote. C’est un long processus qui émerge au fil du temps, fondé sur des preuves scientifiques.
L’accumulation de preuves et le temps renforcent la validité d’un consensus. Par exemple, un consensus sur l’efficacité d’une méthode ou d’un vaccin pour un nouveau virus n’a pas le même poids que le consensus sur le changement climatique. Les travaux qui constituent le fondement de la science du changement climatique sont cités des milliers de fois et depuis de nombreuses années par de nombreux scientifiques. C’est ainsi qu’un consensus gagne en crédibilité : transparence, méta-analyses, qualité de la preuve. Ainsi, depuis 2007, aucun corps scientifique de calibre national ou international n’a contesté la responsabilité humaine d’un réchauffement climatique.
Choix rationnel ?
Bien sûr, le doute scientifique reste de mise. Il ne s’agit pas de vivre dans un système épistocratique. En revanche, que la décision soit politique ou individuelle, il faut bien faire des choix. Ces choix doivent être éclairés par l’état des connaissances, sur ce qui fait consensus et aussi sur ce qui fait l’objet d’incertitudes.
Nous n’avons ni le temps ni la capacité de tout savoir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous consultons des médecins lorsque nous sommes malades. Il en est de même pour le consensus sur le climat : nous devons nous en remettre au consensus des experts sur le climat. Est-ce rationnel ? D’un côté, un consensus non contesté depuis 2007 (par aucun corps scientifique de calibre national ou international) avec des milliers de papiers scientifiques confirmant un réchauffement climatique anthropique. De l’autre, des commentaires sur les réseaux sociaux ou des tribunes dans des journaux, sans preuve ou méthode scientifique… nous y reviendrons.
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Le consensus scientifique sur le climat : 97 % ? 100 % ?
En 2004, Naomi Oreskes fut la première à quantifier le niveau d’expertise qui s’accorde sur le réchauffement climatique d’origine humaine. En analysant 928 articles scientifiques sur le changement climatique mondial, aucun document révisé par des pairs ne rejetait l’idée d’un réchauffement climatique causé par l’homme.
De nombreuses études ont depuis analysé le consensus. Afin d’avoir une idée sur le pourcentage exact de scientifiques qui reconnaissent le réchauffement climatique anthropique, John Cook a réalisé en 2016 une méta-analyse et arrive la conclusion suivante : les résultats oscillent entre 90 et 100%, convergeant plutôt vers le chiffre de 97%.
2 points très importants sont à retenir :
- La méthodologie : le consensus sur le réchauffement climatique d’origine anthropique est élevé, avec une fourchette de 90 à 100 % selon la question exacte, le moment et la méthode d’échantillonnage. C’est confirmé par de multiples études indépendantes, malgré les variations dans le calendrier des études, la définition du consensus ou les différences de méthodologie. C’est d’ailleurs pourquoi, selon la méthodologie, il est difficile d’atteindre 100%.
- Depuis 2010, le nombre de papiers scientifiques reconnaissant le réchauffement climatique anthropique n’a cessé d’augmenter, ayant pour conséquence un consensus se rapprochant des 100%. On retrouve cette évolution également dans les rapports du GIEC, du 1er en 1990 (FAR) et du dernier en 2013 (AR5). La plus récente étude (janvier 2021) est également sans équivoque sur la responsabilité anthropique :
Cette dernière confirme non seulement la responsabilité humaine dans le réchauffement, mais aussi que les effets des activités humaines sur le climat expliquent la totalité du réchauffement global observé entre la dernière décennie (2010-2019) et l’époque préindustrielle (1850-1900), tout en rappelant que les effets naturels (volcans, soleil…) sont négligeables.
NB : si vous souhaitez creuser le sujet, nous avions expliqué la notion fondamentale de forçage radiatif dans un précédent article, à nouveau représenté dans l’image ci-dessous :
L’évolution observée des températures en surface est représentée en noir avec sa plage d’incertitude de 5 à 95 % due à la seule incertitude observationnelle. Les plages des différentes attributions du réchauffement (en couleur) sont obtenues à partir d’une combinaison d’observations et de simulations des modèles climatiques, utilisée pour évaluer la contribution de chaque forçage externe influant sur le réchauffement observé.
Une moindre incertitude pèse sur l’estimation de la contribution de l’ensemble des forçages anthropiques que sur celle des contributions distinctes des gaz à effet de serre et des autres forçages anthropiques. Étant donné que ces deux contributions se compensent partiellement, les observations permettent en effet de mieux cerner le signal combiné.
Attention à la désinformation
Définir ce qu’est un “expert climatique” est une étape essentielle pour comprendre comment les campagnes de désinformation ont exploité la confusion des experts afin de semer le doute sur le consensus.
Dans le contexte du changement climatique, la plupart des études définissent un expert en climat comme un climatologue qui publie des recherches sur le climat évaluées par des pairs. Pourquoi est-ce que le niveau d’expertise importe ? C’est très simple : plus vous êtes compétent sur le sujet, plus vous avez de chance de reconnaître le réchauffement climatique d’origine anthropique. Le graphique ci-dessous illustre ce fait :
Comme indiqué précédemment, voici entre autres pourquoi il est quasi impossible d’obtenir 100% d’accord : certains font des études qui prennent en compte tous les types d’expertises. Vous pourriez être docteur en philosophie, microbiologiste et donner votre avis sur le changement climatique avec le même poids qu’une personne dont c’est le métier depuis trois décennies… Un exemple ? Didier Raoult est ‘expert’ dans un domaine, cela ne l’empêche pas de dire des choses fausses sur le climat. Comme quoi.
3 conseils pour repérer facilement la désinformation
Un regard critique peut vous faciliter la vie lorsque vous vous baladez sur Internet. Quant à savoir si un article est de la désinformation, voici 3 conseils pour repérer facilement la désinformation sur le climat :
1) L’échelle de temps. Les tendances calculées sur des séries courtes sont très sensibles à la date de début et de fin de la période considérée, et ne reflètent généralement pas les tendances climatiques de long terme (météo n’est pas climat !). Ci-dessous un exemple avec la période 1998-2012 vs 1951-2012 (source : GIEC)
2) La qualité des sources : très souvent, les propos des personnes qui remettent en cause le consensus sur le réchauffement climatique sont non sourcés. Au mieux, vous aurez quelques sources mais non scientifiques et revues par les pairs (peer reviewed). Sans prendre trop de risques, nous pourrions affirmer qu’un papier scientifique dans la revue Nature a plus de chance d’être crédible qu’une tribune dans Contrepoints. Aussi, si une personne vous assure que le réchauffement climatique n’existe pas, conseillez-lui de publier dans une revue scientifique : une affirmation extraordinaire nécessite des preuves extraordinaires.
3) Différence entre science et opinion : malgré de nombreuses études confirmant le réchauffement climatique d’origine anthropique, il existe un fossé entre le consensus climatique (99%+) et l’opinion publique. Le sondage annuel de l’ADEME réalisé en 2019 montre que 25% des français pensent que le réchauffement climatique est (uniquement) un phénomène naturel qui a toujours existé… En outre, une tribune dans la presse ou une interview n’auront jamais la valeur scientifique d’un article revu par les pairs.
Dans un cas de figure similaire, un scientifique qui émet son opinion sur un sujet, et un scientifique qui publie une étude sur ce sujet, cela n’a pas la même valeur scientifique.
GIEC et consensus scientifique
Le GIEC est LA référence mondiale sur le climat. Son travail de synthèse, ses méthodes et sa transparence sont sans égal.
Dans son cinquième rapport d’évaluation de 2013, le GIEC a déclaré dans son résumé destiné aux décideurs politiques qu’il est “extrêmement probable que plus de la moitié de l’augmentation observée de la température moyenne à la surface du globe” de 1951 à 2010 a été causée par l’activité humaine. Par “extrêmement probable“, le GIEC entend qu’il y a entre 95 et 100 % de probabilité que plus de la moitié du réchauffement moderne soit due à l’homme.
5 ans plus tard, dans son rapport spécial 1.5 degré publié en 2018, voici ce qui est écrit :
S’inscrivant dans la tendance au réchauffement à long terme enregistrée depuis l’époque préindustrielle, la température moyenne à la surface du globe observée pour la décennie 2006-2015 a été supérieure de 0,87 °C (avec une fourchette probable comprise entre 0,75 °C et 0,99 °C) à la température moyenne pour la période 1850-1900 (degré de confiance très élevé). Le réchauffement planétaire anthropique estimé correspond au niveau de réchauffement observé à ± 20 % près (fourchette probable) et augmente actuellement de 0,2 °C (fourchette probable comprise entre 0,1 °C et 0,3 °C) par décennie sous l’effet des émissions passées et présentes (degré de confiance élevé). {1.2.1, tableau 1.1, 1.2.4}
Qu’est-ce que cela signifie ?
Comme indiqué ci-dessus, le réchauffement du système climatique pour le GIEC est ‘sans équivoque‘ et ‘l’influence de l’homme sur le système climatique est clairement établie‘. Ceci est dit avec certitude, et les mots sont importants ! En effet, dans une approche scientifique et afin de mieux cerner les incertitudes, le GIEC a une liste de qualificatifs utilisés, fonction du niveau de confiance (indiqué en italique dans les rapports) :
- quasiment certain (probabilité de 99 à 100 %)
- très probable (90 à 100 %)
- probable (66 à 100 %)
- à peu près aussi probable qu’improbable (33 à 66 %)
- improbable (0 à 33 %)
- très improbable (0 à 10 %)
- exceptionnellement improbable (0 à 1 %).
D’autres qualificatifs peuvent également être utilisés le cas échéant: extrêmement probable (95 à 100 %), plus probable qu’improbable (> 50 à 100 %), plus improbable que probable (0 à < 50 %) et extrêmement improbable (0 à 5 %). Ces précisions sont importantes à garder en tête lorsque vous lirez des articles de climatosceptiques. Souvent très malhonnêtes, ils aiment jouer avec les chiffres, dire que 99.99% de certitude ce n’est pas 100%, qu’un consensus ne vaut rien… Vous saurez maintenant comment leur répondre !
Le mot de la fin
Le réchauffement du système climatique est sans équivoque et, depuis les années 1950, beaucoup de changements observés sont sans précédent depuis des décennies voire des millénaires. Au cours des 150 dernières années, le réchauffement climatique observé a correspondu presque parfaitement à l’impact estimé correspondant aux émissions de gaz à effet de serre et autres activités humaines de la même période. C’est un constat observé dans les modèles climatiques les plus complexes. Aussi, si vous ne voyez pas un réchauffement climatique dans les 2 graphiques ci-dessous… c’est parce qu’il n’y a pas plus aveugle qu’une personne qui ne veut pas voir.
Concernant le consensus, peu importe qu’il soit de 97%, 99% ou 100%. Le niveau d’accord scientifique sur l’origine anthropique du réchauffement climatique est très élevé et n’a fait qu’augmenter au fil du temps, se rapprochant désormais de 100% (avec des milliers de recherches scientifiques à l’appui).
Malheureusement, nous trouvons encore des climatosceptiques, qui refusent généralement de participer aux débats scientifiques. C’est pourtant simple : si vous pensez que le réchauffement climatique est une fable : publiez vos recherches dans une revue à comité de lecture. Sinon, abstenez-vous de raconter n’importe quoi. Chaque fraction de degré en plus, chaque année, chaque choix compte.
Bonus : un lien vers une superbe infographie qui résume l’article 👌
18 Responses
Bonjour,
Il me semble que le lien vers l’étude a été changé. Je l’ai retrouvée ici:
https://www.climatechangecommunication.org/wp-content/uploads/2023/09/Consensus_Handbook-1.pdf
Bonjour
J’ai lu récemment un article d’une personne qui se dit compétente et qui défend la thèse de l’origine non anthropique du RC. Elle est très vindicative sur le GIEC qu’elle présente comme une entité malhonnête. En première lecture les arguments avancés semble censés. Je suis preneur de votre analyse. Voici le lien: https://www.cairn.info/revue-administration-2022-1-page-91.htm
Merci!
1. Attribuer l’ensemble du RC à l’humain est impossible
2. Partir des différents rapports du GIEC et confronter prédictions et réalité, puisque les prédictions des premiers rapports ont été faites pour 2020-2030
3. Le GIEC, LA référence : qui compose le GIEC ? Qui rédige ? Qui rédige la synthèse pour les décideurs ?
Vous pouvez vous référer aux 3 conseils pour repérer facilement la désinformation :
– Cet article est publié dans la revue Administration, revue non scientifique.
– L’auteur est ingénieur agro zootechnicien et économiste de la filière viandes, non spécialiste des sciences climatiques et avec un biais possible sur la diminution de la viande pour la lutte contre le RC.
Vous connaissez la formation dispensée à l’INAPG ? Vous pensez que des gens diplômés de cette école ne peuvent pas réunir les compétences nécessaires à la compréhension de la problématique du RC, ses origines, ses causes et son devenir ?
Dans ce cas, la crise Covid est également une farce si je m’en réfère à votre analyse ….
Le consensus porte sur le nombre d’articles publiés et non sur la proportion de scientifiques en accord/désaccords avec le rôle de l’homme dans le changement climatique.
En effet en partant d’une proportion de 75% de scientifiques en accord et 25% en désaccord on arrive effectivement à 97% d’articles publiés car statistiquement les 25% d’articles climato sceptiques auront 75% de chances d’être relus par des scientifiques en désaccord.
Les 97% de consensus est donc une pure arnaque intellectuelle.
Je ne suis pas du tout climatosceptiques mais réduire a néant les travaux climatosceptiques pourtant loin d’être minoritaires est très dangereux d’un triple point de vue : démocratie, liberté d’expression et scientifiques.
Le propre de la science est d’être perpétuellement remise en question , pas de dégager des vérités absolues a partir de conclusions qui sont loin de faire consensus
une relecture par les pairs ne consiste pas à dire “il n’est pas de mon avis donc non” (à nouveau la science n’est pas la politique, c’est pas un vote pour/contre l’auteur) mais cela consiste à analyser les arguments et voir s’ils sont fondés, logique, méthodologique, honnête intellectuellement.
on adore en science le challenge dans le sens quelqu’un qui vient trouvé un “problème”, une différence entre la réalité et la théorie, car c’est ainsi qu’on progresse.
donc si des climato-sceptiques publient des arguments cohérents dans une revue pour relecture par les pairs, ils seront validés peu importe si la majorité partage l’avis ou pas.
inversement si un scientifique publie une étude “pas sérieuse”, c’est rejette, même si 100% du comité partage le même consensus que lui. (par comparaison avec la covid, la première année la majorité des études se sont fait recaler pour manque de sérieux sur la méthode, par ex traitement donné autrement qu’en double aveugle…)
très précisément, vous voue dites non climato-sceptique mais vos affirmations dans le dernier paragraphe coche toutes les cases de la désinformation “climato-sceptiques pourtant loin d’être minoritaires” (en contradiction avec vos suposés 25%), Le propre de la science est d’être perpétuellement remise en question (sous-entendu : technique du doute comme l’industrie du tabac, faut rien faire parce que peut-être demain on va découvrir un info révolutionnaire invalidant soudainement tout). c’est à mon avis une nouvelle catégorie : vous ne pronez plus le déni du réchauffement (vu que c’est plus tenable, mais toujours le doute, ici sur l’ampleur des opposant, à la Trump “on nous ment, on nous force de nous taire”, j’ai nommé cette catégorie : climato-comique. pour l’éviter, citez une étude validé par les pairs allant dans votre sens (c’est supposé facile puisqu’il parait qu’il y aurait 3% d’études qui sont dans le cas et l’argent disponible pour que les lobbystes en fasse parler)… mais pas l’ombre de l’une d’entre elle
Tristement, Didier Raoult ne dit pas seulement de choses fausses sur le climat mais aussi sur le Covid-19. On ne le verra jamais en public débattre avec quelqu’un qui aurait comme lui argument d’autorité dans le domaine des épidémies. D’ailleurs, il n’est pas épidémiologiste mais infectiologue. Il accepte d’être interviewé par des journalistes et de cette manière ils n’ont malheureusement aucune chance de pouvoir réfuter ses arguments. Et même s’ils le faisaient, l’argument d’autorité prévaudrait.
Bonjour,
Voilà une belle analyse de ce qu’est un consensus, concept qui sous-entend qu’une majorité a défini ce que pourrait être la vérité. Je ne suis pas spécialiste du climat. J’appartiens plutôt au domaine des sciences dites exactes. Je sais que la température (principale paramètre de la discussion) reflète un équilibre entre échanges thermiques impliquant l’énergie calorifique (calories ou joules) survenant, pour résumer, entre matière chaude et matière froide et leurs volumes respectifs. Sur cette base, je ne doute absolument pas de l’intervention humaine dans le climat actuel. En revanche, je fais partie de la minorité qui ne se satisfait pas du consensus évoqué auquel il manque la modélisation par l’expérience. Si la conception d’un modèle des échanges thermiques survenant sur la planète est hors de portée compte tenu de la complexité du système. Néanmoins, il semble possible de discuter en termes d’échanges thermiques par conduction la relation entre l’énergie thermique globale produite à partir des diverses sources d’énergie (elles produisent toutes de la chaleur) et le climat de la planète qui est alors la matière froide. Depuis quelques années, on voit apparaître dans la littérature la prise en compte de l’énergie thermique anthropique (Anthropogenic Heat Release). Ainsi, une relation crédible entre énergie thermique produite globalement et glaces disparues pour la période longue comprise entre 1994 et 2017 a été trouvée (visiter https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02418659v3 et https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02488611v3). Elle attend apparemment les critiques.
Je n’ai pris le temps pour me faire une idée rapide des ordres de grandeurs “énergie consommée par l’humanité” énergie nécessaire à la fonte des glaces. je suppose que Mr Michel Vert, malgré qu’il est spécialiste des polymères, est capable de faire des additions en physique. Evidement si c’était relu par des pairs, ce serrait un gage qu’il n’y a pas d’erreurs grossières, surtout 3 ans après la première publication
Mais en lisant son résumé la critique de premier abord est assez facile (oui c’est prétentieux de ma part)
1) elle (le résumé de l’étude) prétend que l’énergie thermique du à l’homme (=le charbon-gaz-pétrole brulé) ont dégagé une chaleur correspondant approximativement à celle qui est responsable de la fonte des glaces.
premier point : donc la font des glaces est d’origine anthropique 🙂
et le reste ? d’oü vient l’énergie qui a augmenté la température de l’océan ? de la température moyenne du globe ? sa théorie de facto ne me semble pas valide avec la réalité puisqu’on aurait du avoir donc une fonte des glaces sans augmentation de température (il dit lui-même que cela forme un tampon).
de plus il y a un effet temporel : quand tu donnes l’énergie pour fondre un glacon, il ne fond pas instantanément. donc si la glace fondue est supérieux à 50% à l’énergie fournie, il y a un double problème (les 50% et la glace qui n’a pas encore fondu sur l’innterval donné malgré que la chaleur a été générée)
2) “Quelques années devraient suffire pour confirmer ou infirmer” : c’est dire que un théorie est non prouvé, pure supposition (et oui c’est une bonne chose de faire des supposition en science, mais “peut-être que” n’as pas du tout le même niveau que “l’augmentation de l’effet de serre fait consensus”
3) “En cas de confirmation, c’est la maîtrise de la population et la boulimie d’énergies qu’il faudra promouvoir. ” : c’est très étrange une théorie qui prône des solutions à adopter si sa théorie est valide (son étude ne porte pas sur la question de savoir si maîtrise de la population est ou pas une cause du dérèglement climatique). et il est évident qu’il y a plus de consommation d’énergie quand la population augmente. et l’aide aux pays en développement pour maîtriser leur population est sur la table depuis longtemps (petit rappel : la natalité diminue avec l’espérance de vie et le développement… on fait bcp d’enfant quand un grand nombre va mourir et qu’on en a besoin pour sa retraite)
4) quand à l’aspect énergie dans son affirmation précédente, cela tombe bien, elle préconise donc de faire ce qui est prévu au cas oü sa théorie est valide… et si elle n’est pas valide c’est aussi une des choses qui est prévue de faire… sauf qu’on prévoit de le faire hier et non pas d’attendre quelques années pour voir ce qui se passera.
Quelques années ont passé et il ne semble pas avoir atteint la “confirmation ou infirmation”, il faut dire qu’il a pris soin de dire qu’il fallait 3 conditions dontune baisse de co2 pour confirmer sa théorie
ce quatuor : non revue par les pairs + 50% de glace deja fonndue par rapport à son calcul + la quantité de glace qui fondera demain avec l’énergie recue hier + il faut quasi une baise de co2 pour prouver + si c’est vrai il faaudra faaire ce qui est aussi prévu de faire si c’est faux me donne une impression étrange… s
Je n’ai pas compris la figure donnée sur l’échelle de temps ? N’en manque-t-il pas une ? Dans le texte vous dites “Ci-dessous un exemple avec la période 1998-2012 vs 1951-2012 (source : GIEC)”, or je ne vois que 2 fois la même figure sur 1850-2012, mais une en moyenne annuelle (avec plus de variabilité) et une en échelle décennale, plus lisse. Où est celle qui correspond à la période 1951-2012 ? merci !
John Cook (et non Cooke) est un des auteurs d’une étude sur le consensus;)
Autrement à part ça excellent article !
Merci ! Votre travail est précieux
Evidemment que le CO2 anthropique a un effet sur le climat.
En revanche il y a zéro article scientifique calculant scientifiquement la valeur de consommation des fossiles pour laquelle les inconvénients dépasseraient les avantages (parce qu’il n’y a aucune science capable de répondre à cette question), donc le consensus sur cette valeur est de 0 %
Consensus : Accord et consentement du plus grand nombre.
Sinon ça s’appelle l’unanimité quand c’est 100% …
Bonjour
Je ne souhaite pas entrer dans le débat de la confirmation du réchauffement climatique, mais plutôt dans l’utilisation qui en est faite. J’ai rassemblé plusieurs publications sur le sujet et la multiplication des chiffres m’amène à penser que beaucoup de ceux qui en parlent ne maîtrise pas le sujet. Et le décrédibilise à chaque fois. Juste pour information car je n’ai pas la possibilité de vous passer un extrait rien que pour la France j’ai trouvé comme émission de GES en tEq CO2 : 329 – 464 – 344 – 347 – 433 soit un mini à 329 t et un maxi de 464 t pour l’année 2016 soit une variation de 40%. Pas facile dans ces conditions d’avoir confiance dans les publications…. L’évolution du climat est un fait observé, comment le gérer est la clé, pas son débat sur son existence ou pas
Bonjour BonPote,
Je trouve votre propos très détaillé et explicatif. J’ai rarement vu aussi clair quant à l’expression et la consolidation d’une expertise scientifique amenant à un consensus. Certes, c’est toujours nécessairement “contestable” puisqu’il s’agit de science mais ce consensus doit concentrer l’essentiel de notre attention en matière de décision publique (et privée).
Mon seul regret, c’est que vous ne soyez pas remonté d’un cran c’est à dire jusqu’au sujet du climat lui-même, donc de sa définition avant même que d’aborder son évolution. On peut certes se demander si c’est bien un “sujet”, qui plus est pertinent vis à vis du réchauffement climatique. La réponse est “Hélas oui”, car comment parler correctement de l’évolution d’un concept si celui-ci n’est pas correctement défini à la base? Je reconnais que mon expertise n’est pas “sexy” du tout. Je suis le type qui s’occupe de la conformation de la brique de base pendant que plein d’autres s’occupent de construire un magnifique édifice. Pour illustrer l’importance de la chose, je tenterai une analogie avec la gravitation.
Imaginons que nous ayons développé la navigation interstellaire mais que nous en soyons restés à la définition de Newton pour la gravité. La première fois que nous aborderons une étoile à neutrons ou un trou noir, il va se passer des choses de plus en plus incompréhensibles dans la trajectoire de notre vaisseau et ça risque de se terminer très mal. Evidemment NOUS savons qu’il faut passer à la gravitation d’Einstein pour “reconnecter” le réel dans ce cadre mais, pour la définition du climat, nous en sommes restés à des distributions de valeurs statiques par période de 30 ans, recalculées tous les 10 ans (les fameuses “normales” trentenaires).
Est-ce vraiment un problème impactant? La encore “Hélas oui” car la définition classique de la référence climatique nous trompe sur le point “présent” (une normale 1991-2020 est centré sur 2005, donc elle a 15 ans de retard par rapport à 2020). De plus elle estompe aussi les tendances (ça serait plus long à expliquer). En résumé, nous sommes déjà bien plus loin (position) et bien plus fort (pente) dans le Changement Climatique que ce qui nous est habituellement présenté.
Est-ce que ceci ne pourrait pas se résoudre dans le cadre académique des publications à comité de lecture, tel que vous l’avez décrit (avec l’aide de Jean Jouzel) ? Là c’est mon expérience d’environ 30 ans sur le sujet qui me fait dire que, à moins de moyens humains et matériels proprement “titanesques”, ça ne peut pas fonctionner. En effet, à cause des processus de validations par les pairs, une remise en cause de la définition même du climat invaliderait de fait une partie significative des résultats des relecteurs eux-même. C’est la raison pour laquelle, à une exception près, mes publications “revues” ont lieu sous forme de présentation dans le cadre de colloques scientifiques internationaux avec comité de sélection. Ces publications, dont je me passerais bien à titre personnel, sont en fait des “titillements”, des incitations vis à vis de mes confrères et consoeurs pour qu’il y ait un mouvement de masse de re-fondation de la discipline via la re-définition de son concept de base : le climat.
Si ça vous branche, vous pouvez consulter la communication que j’avais faite à ce sujet à l’UNESCO en 2015, voir pages 105-106 🙁http://pool7.kermeet.com/C/ewe/ewex/unesco/DOCS/CFCC_abstractBook.pdf)
Evidemment, je comprends le manque d’appétance de mes collègues dans la mesure où ça aboutirait à mettre le doigt sur une dégradation sensiblement plus rapide et violente que ce qui est annoncé habituellement (au moins sur notre région du monde) mais si on veut mettre en place des mesures adaptées, il faut au préalable faire le constat réel adéquat. Le temps presse…
Cher Deux Milles
puisque vous etes spécialiste du sujet, pourriez vous m’indiquer a combien vous chiffrez le coût du RC actuel et à combien vous chiffrez le coût des mesures qu’il faudrait prendre pour l’arrêter ? (je vous laisse le choix de l’indicateur que vous prenez pour estimer le “coût”)