Peer-review et publications scientifiques : définition et limites

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PEER REVIEW
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L’usine qu’est le peer-review aujourd’hui n’a pas toujours été ainsi. Il fut un temps où l’on consultait des publications scientifiques en version imprimées (souvent dans des tomes assez épais) dans des bibliothèques universitaires, et on copiait les articles intéressants pour les étudier plus en détail- ce qui limitait leur diffusion. La mise en ligne de ces revues et la digitalisation des articles scientifiques ont grandement simplifié la vie des étudiants et des chercheurs mais ont aussi popularisé leur accès. Beaucoup d’articles sont certes payants mais peuvent être obtenus facilement via différentes plateformes voire même via un simple email à l’un des auteurs.

Les publications scientifiques sont maintenant utilisées, parfois comme argument d’autorité, pour étayer des débats houleux dans des groupes de discussion entre amateurs éclairés sur les réseaux sociaux. On peut évidemment se réjouir que la production de la recherche scientifique trouve une audience plus large, mais il est également nécessaire d’avoir quelques clés de lecture pour comprendre le processus de publication.

Cet article vise ainsi à donner quelques éléments de contexte sur le fonctionnement de ce rouage essentiel de la recherche scientifique, en détaillant les grandes étapes de la publication d’un article et en proposant des conseils de lecture pour mettre en contexte leur contenu.

Le peer-review ce principe fondamental de la recherche moderne

Je voyais récemment une personne assez médiatique mettre en doute les résultats d’une étude mise en ligne avant sa publication dans une revue au motif que c’était un preprint (prépublication) qui n’était donc pas passé par le filtre du peer-review. Cela traduit une mauvaise compréhension de ce processus.

Tout d’abord, l’évaluation par les pairs (j’utiliserai peer-review par la suite) n’est pas réservée au domaine de la recherche, mais est devenue un constituant essentiel à toutes les étapes de la vie d’un chercheur : thèse, recrutement, demande de financement de projets de recherche, publications, etc.

La préparation d’un article

En pratique, un manuscrit est préparé par une ou plusieurs personnes pour décrire des résultats jugés suffisamment nouveaux ou intéressants pour être partagés avec la communauté scientifique. Après validation par tous les auteurs (en théorie tous les co-auteurs ont lu et commenté l’article- on peut se poser des questions pour des gens signant des centaines de papiers par an…), l’article est soumis pour publication à une revue scientifique choisie sur différents critères tels que le facteur d’impact, le domaine couvert par la revue, mais aussi le copyright (certains instituts n’acceptent pas les termes imposés par certaines revues), ou la politique open-data.

Peer-review, prestige et facteur d’impact

Dans un monde où l’on adore évaluer et donner des notes, les revues scientifiques ne font pas exception. Le facteur d’impact (Impact factor) est le critère le plus utilisé. Il est calculé comme le rapport entre le nombre de citations des articles publiés sur l’année et le nombre d’articles publiés les deux années précédentes. Nature a un impact factor de 42 en 2019, ce qui signifie qu’en moyenne un article publié en 2017 ou 2018 a été cité 42 fois en 2019. Si ce critère permet un classement facile, il est loin d’être parfait. Parmi les critiques récurrentes (https://www.cairn.info/revue-recherche-en-soins-infirmiers-2010-1-page-149.htm):

  • Le nombre de citations ne mesure pas réellement la qualité de la publication
  • Le facteur d’impact peut être artificiellement augmenté par une politique éditoriale adéquate
  • Le rythme de publication diffère très largement d’un domaine à l’autre ce qui biaise les comparaisons

Le facteur d’impact ne doit pas être confondu avec le H-index (Hirsch index) qui lui est utilisé pour évaluer l’impact des chercheurs en comptabilisant le nombre de citations reçues par leurs articles. Un chercheur ayant un H-index de 42 a publié 42 articles qui ont été cité 42 fois ou plus. Un chercheur ayant publié 1 article cité 150 fois aura un H-index de 1.

Impact factor covers
Source : https://iopscience.iop.org/page/impactfactors

Peer-review : modèle économique et revues ‘prédatrices’

Faisons un petit aparté pour parler modèle économique, sujet qui défraie régulièrement la chronique. Quelques chiffres d’abord. Cinq éditeurs (Elsevier, Springer Nature, Wiley, Taylor & Francis and the American Chemical Society (ACS)) représentent environ 50% des 2.5 millions d’articles publiés chaque année- un chiffre en forte augmentation. Le chiffre d’affaires de l’industrie de l’édition scientifique est de plus de 20 milliards d’euros par an. En terme de profit, Elsevier fait typiquement mieux qu’Apple avec une marge de 37%.

Quiconque a essayé d’accéder à une publication scientifique s’est sans doute confronté à un article accessible seulement contre paiement ou souscription. En effet les universités et instituts de recherche paient des souscriptions pour permettre à leurs chercheurs d’accéder aux articles. On estime que cela représente environ 380 millions d’euros par an pour les universités. Mais publier n’est pas non plus gratuit.

Money money money…

Beaucoup de revues appliquent des frais de publication soit avec une somme forfaitaire soit au nombre de pages. Une double punition qui restreint l’accès à la production scientifique (ces frais sont très élevés pour des pays en développement) qui est bien souvent financée par de l’argent public. Beaucoup de pays sont entrés en négociation avec les revues pour obtenir des accès ouverts (open access) aux articles publiés par leurs chercheurs. Un cas emblématique est l’Université de Californie (Berkeley, San Diego, Los Angeles…) qui a rompu son contrat avec Elsevier faute d’accord satisfaisant. A noter que beaucoup de revues proposent l’option Open-access lors de la publication mais celle-ci reste très chère- 9500 pour Nature

Enfin, un mot sur les revues prédatrices dont on a beaucoup entendu parler en 2020 à la suite de la publication d’un article sur l’hydroxychloroquine comme traitement contre la Covid-19- article qui avait été refusé par différentes revues.

Une revue prédatrice est une revue qui accepte tout contenu sans réelle évaluation contre des frais de publication, et qui souvent démarche les chercheurs par mail pour les inciter à publier. Ce mécanisme fut magnifiquement mis à jour lorsqu’une équipe de chercheurs a publié dans le même journal un article intitulé « SARS-CoV-2 was Unexpectedly Deadlier than Push-scooters: Could Hydroxychloroquine be the Unique Solution? » dont chaque ligne ou presque était un canular. Il est important de réaliser que les chercheurs sont évalués en (grosse) partie sur le nombre d’articles qu’ils publient (le célèbre Publish or Perish) et certains peuvent être tentés de céder à la facilité.

Source : http://phdcomics.com/comics/archive_print.php?comicid=1108

Etape 1 : la soumission d’un article

La soumission est la première étape d’un processus qui peut durer très longtemps- plusieurs mois . Tout article indique d’ailleurs les dates de soumission, de réception de la version modifiée et d’acceptation. Un membre du comité éditorial de la revue va évaluer rapidement l’article pour savoir s’il est compatible avec la ligne éditoriale de la revue et semble d’une qualité suffisante.

Ligne éditoriale ? Eh oui, les revues scientifiques ont des thèmes de prédilection (Journal of Applied Physics ne publie pas des articles de biologie moléculaire) mais aussi parfois des critères plus subjectifs d’inter-disciplinarité et d’intérêt supposé pour leurs lecteurs.

Science et Nature est très attentive à ces points et fait des choix éditoriaux parfois controversés. Ainsi l’article décrivant la découverte du graphène, par Geim et Novoselov (qui leur vaudra le Prix Nobel) fut initialement rejeté par Nature. Inversement, des articles ‘dont les conclusions étaient probablement fausses’ furent acceptés car ils semblaient importants pour les éditeurs… (https://www.nature.com/articles/425645a

Etape 2 : l’envoi aux reviewers

Si l’article passe cette étape il est envoyé à plusieurs (en général 2 ou 3) reviewers qui doivent réaliser une évaluation détaillée de l’article. En pratique, les personnes contactées reçoivent l’abstract de l’article et peuvent accepter ou refuser l’exercice. Ces reviewers sont des experts dans leur domaine, reconnus comme tels pour leurs travaux, qui souvent ont déjà publié dans cette revue.

Cette étape peut être réalisée en double aveugle (auteurs et reviewers sont anonymes) ou en simple aveugle (les reviewers sont anonymes). Ce dernier est le schéma le plus courant ce qui pourrait paraître surprenant car à priori plus sujet à des biais.

Pourtant, deviner de quel groupe de recherche provient un article n’est pas impossible pour un expert assez au fait de son domaine. Des indices :  nom d’une expérience, d’un code de simulation, croisement des références, style…. De même on peut parfois reconnaître un reviewer à son style d’écriture et aux références qu’il mentionne pour disputer ou confirmer un argument de l’article.

Les reviewers doivent juger de la validité scientifique et technique de l’article, du sérieux de la méthode et des analyses et s’assurer que les conclusions sont supportées par les données présentées. Une liste de questions est généralement fournie par l’éditeur pour guider l’évaluation.

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Etape 3 : Evaluation et révision

Les évaluateurs écrivent un rapport détaillé et recommandent la rejection, la publication directe, ou la publication après corrections (majeures ou mineures). Les auteurs reçoivent ce rapport et doivent répondre à ces points et modifier leur article avant de le re-soumettre. Cette phase peut se répéter plusieurs fois en cas de désaccord entre les auteurs et les évaluateurs, à la discrétion de l’éditeur. Dans le cas où les différents évaluateurs ont des recommandations très différentes, l’éditeur peut faire appel à des évaluateurs additionnels.

La phase d’évaluation demande du temps aux évaluateurs pour être faite correctement- si un article est accepté 24h après être soumis, on peut se poser des questions . Cela peut aller de quelques heures à quelques jours selon la longueur et la complexité de l’article.  Un reviewer ne peut évidemment refaire l’étude mais doit vérifier les raisonnements, la logique de l’argumentation, sa cohérence avec les données présentées mais aussi les connaissances sur le sujet. Il fait ça de façon totalement bénévole comme un service à sa communauté et en retour des occasions où il a lui-même soumis un article.

Le temps de publication- entre la première soumission et la publication de l’article final après son acceptation- est un sujet contentieux entre auteurs et éditeurs. Beaucoup de revues maintiennent des temps courts comme argument marketing. La contrepartie est que le temps laissé aux évaluateurs pour évaluer les articles a tendance à se réduire. Il n’est plus rare que les revues laissent 14 jours pour renvoyer le rapport d’évaluation.

Two boxes with rejected and acceopted papers  : Peer-review
source : https://tressacademic.com/rejection-reasons/

Un processus utile mais imparfait

Le processus de peer-review est un procédé de vérification et de validation qui est aujourd’hui considéré comme partie prenante de la méthode scientifique. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi et il ne s’est vraiment généralisé, sous sa forme actuelle, que dans la seconde moitié du 20ème siècle.

A titre d’exemple, aucun article d’Einstein n’est passé en peer-review !! Pis, la seule fois où une revue a envoyé un de ses articles à un évaluateur, Einstein s’est fâché et a soumis l’article dans une autre revue. Pour la petite histoire, l’évaluateur recommandait de rejeter le papier… La revue Annalen der Physik dans laquelle Einstein a publié 4 articles majeurs (dont celui sur la relativité) en 1905 acceptait 90-95% des articles, qui étaient évalués par les éditeurs. Dans le cas d’Einstein, l’éditeur était Max Planck- l’un des pères de la mécanique quantique et donc un physicien émérite. La revue Nature n’a systématisé le recours au peer-review qu’en 1973. Pour un historique plus détaillé voir ici.

La recherche en dehors des publications

Les conférences permettent par exemple de débattre de théories scientifiques. On peut notamment penser aux échanges entre Niels Bohr et Einstein lors des congrès Solvay au sujet de la mécanique quantique. Aussi important que puisse être le peer-review, un article scientifique n’est bien souvent qu’un apport à un corpus plus large de connaissances permettant de confirmer ou d’infirmer une théorie, de décrire de nouvelles observations ou de ré-analyser des résultats passés à la lumière de nouvelles connaissances.

De plus, des avancées majeures dans les sciences ont été faites en dehors des revues scientifiques. Un exemple connu est le livre de Darwin, L’origine des espèces publié en 1859. Comment considérer les livres dans la production de connaissance ? La question est d’autant plus difficile à traiter que la palette est large et qu’entre un manuel scientifique, un essai et un ouvrage de vulgarisation par exemple, il y a une énorme différence.

En effet, la publication d’un livre donne une audience médiatique qu’un article scientifique permet très rarement- à l’exception de papiers majeurs- et permet donc la diffusion d’idées beaucoup plus facilement, mais sans devoir passer par le filtre de la revue par les pairs. Cela ne remet pas en cause la validité de l’exercice, mais il faut garder en tête que le parti pris peut être plus fort pour un livre.

Ce que le peer-review n’est pas…

Un point crucial est que le peer-review valide (ou est censé valider) la méthode et le sérieux mais ne signifie pas que l’article est exempt de critiques. Quand on regarde des articles traitant d’un sujet, on peut en trouver avec des conclusions très différentes pour une même question de départ. Tout dépend du cadre que les chercheurs se sont fixés, des hypothèses qu’ils font ou même du modèle utilisé.

Des hypothèses différentes peuvent tout à fait être justifiées de façon rigoureuse car elles considèrent différents scénarios ou différents périmètres d’études. Il n’y a pas forcément de vrai ou de faux. La représentation du peer-review est parfois largement exagérée. Tel ce site annonçant que la découverte du Boson de Higgs était devenue de la vraie science après publication des résultats dans une revue. Or ce qui fait que cette découverte est avérée n’est pas sa publication mais la méthode utilisée et le niveau de confiance statistique dans les résultats.

Un exemple représentatif ?

Lors de la lecture d’un article il est donc important de regarder comment l’article se place par rapport à d’autres articles sur le sujet et comment l’article est cité. Cela permet notamment de détecter des papiers qui ont été contredits ou au contraire confirmés. Avoir un esprit critique reste donc primordial. Et c’est en ça qu’une publication prise isolément peut ne donner qu’une vision parcellaire des choses. C’est en cela aussi qu’un expert ayant une vision plus large des choses- la veille scientifique étant une activité à part entière des chercheurs- pourra remettre en contexte rapidement les résultats d’une étude.

Un exemple emblématique concerne un article publié en 2019 dans Science (‘The global tree restoration potential’) concluant qu’une reforestation massive permettrait de stocker jusqu’à un tiers des émissions de CO2 anthropiques cumulées. Potentiellement une excellente nouvelle ! Mais cette étude est rapidement contredite par un commentaire pointant des erreurs et suggérant que le potentiel de capture du CO2 serait en fait 5 fois moins élevé. Toujours bon à prendre mais clairement plus loin de la solution miracle initiale.

Un autre exemple concerne la controverse autour d’un article publié en 2015 par Mark Jacobson sur la possibilité d’un scénario 100% renouvelable aux USA. Sans rentrer dans les détails, l’article a donné lieu à des débats houleux- à tel point que Jacobson a fini par porter l’affaire devant les tribunaux avant de finalement abandonner.

Ces articles sont toujours consultables et peuvent être cités. Ils ont passé le filtre de la revue par les pairs. Cela ne signifie pas qu’ils font consensus, et en tant que tel ils ne représentent pas une vérité inébranlable- en admettant que cela existe. Un article pris isolément ne permet pas de conclure quant à un éventuel consensus autour des résultats. Il faut garder ça en tête et ne pas faire dire à un article scientifique plus que ce qu’il ne vise.

Alors, comment s’y retrouver ?

Connaître et pouvoir juger d’un sujet nécessite d’avoir lu plusieurs (de nombreux ?) articles, de garder un œil critique et de ne pas négliger des arguments opposés. Le peer-review est un procédé important mais ne constitue pas une validation des résultats proposés. Il est donc important de ne pas lui donner un rôle qu’il n’a jamais eu.

Quelques conseils :

  • Vérifier que la revue scientifique est sérieuse et n’est pas dans la liste des revues prédatrices. Comme mentionné plus haut, le facteur d’impact ne fait pas tout. Des revues scientifiques sont créées régulièrement et n’ont un facteur d’impact qu’après plusieurs années.
  • Déterminer le type d’article : lettre (communication brève d’un résultat marquant), article régulier, article de revue (qui fait le point sur les connaissances dans un domaine), méta-analyse… Pour une introduction à un domaine, un article de revue est en général un bon début.
  • Croiser les sources. Chercher le nom d’un article dans un outil tel que Google Scholar permet facilement de voir si l’article a été cité.
  • Si l’article vient d’être publié, une recherche sur les différents auteurs permet de voir leurs publications précédentes
  • Ne lisez pas l’article en entier ! Soyons honnête, une publication scientifique est rarement d’un style enlevé… L’abstract permet normalement de se faire une bonne idée du contenu (attention aux titres un peu trop optimistes…) et de savoir si l’article correspond à la recherche ou pas
  • Lisez l’introduction et vérifiez les références citées.
  • L’introduction doit préciser le but et le périmètre de l’étude. Gardez cela en tête en arrivant à la conclusion.
  • Gardez un esprit critique. C’est plus facile si vous maîtrisez un peu le sujet mais il est important de se demander si les hypothèses sont bien justifiées, si les conclusions sont bien supportées par les résultats montrés, etc…

Le mot de la fin

Cet article n’est évidemment pas exhaustif et simplifie certaines choses. Les revues scientifiques sont un moyen pour les chercheurs de communiquer leurs résultats via un processus visant à améliorer la qualité des publications. En dehors de ce contexte normé, il peut être tentant d’assimiler le processus de peer-review à une validation des conclusions.

Si les chercheurs connaissent bien les rouages de l’univers des publications scientifiques, celui-ci est souvent mal connu en dehors du milieu. La vulgarisation se concentre souvent sur les résultats de la recherche plutôt que sur sa production et sa communication. Une meilleure connaissance du fonctionnement des revues scientifiques ne peut qu’améliorer l’utilisation faite de publications scientifiques en dehors du monde de la science.

Texte de Greg de Temmerman

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8 Responses

  1. Bonjour,

    Quelques remarques complémentaires :

    * Plusieurs fois, l’article se réfère à la physique du début du XXème siècle. A mon sens, le fonctionnement des communautés scientifiques est très différent maintenant. La quantité de publication et de journaux a littéralement explosé, et ça rend beaucoup plus dur de se maintenir à jour et d’assurer une qualité constante. La pression exercée sur auteurs à la fois par leurs tutelles (“publish or perish”) est rapidement évoqué dans l’article ; il faut aussi voir les intérêts commerciaux des journaux, dont certain ont un goût marqué pour le buzz. On s’est tous déjà fait bouler de revues pas parce que l’article était faux, mais parce qu’il était considéré comme pas assez spectaculaire.

    * Dans les conseils de fin d’articles, j’en rajouterai 2 qui me semblent importants.
    – le premier serait d’insister sur le temps de la recherche, qui est *beaucoup* plus long que le temps des médias. Publier un papier prend entre 3 mois et 1 an après avoir fini de rédiger la première version du manuscrit. Et il ne faut pas prendre un article pour une vérité, mais regarder comment se construit un faisceau concordant de travaux.
    – le second, justement, serait de regarder qui cite l’article. La plupart des moteurs de recherche (google scholar, par exemple), permet de voir comment cet article est utilisé dans la communauté. Est ce que ce papier est largement utilisé, et est devenu une brique élémentaire du domaine ? Au contraire, est ce que d’autres publications ont été rédigées pour critiquer ce travail ? On voit souvent apparaitre des suites de 2-3 articles qui se répondent les uns aux autres, et la controverse constructive facilite la compréhension des enjeux.

    * Si je peux me permettre une page de pub : Le peer review est effectivement à la base de la production de connaissances scientifiques – et pourtant, on n’est quasiment jamais formé au peer review avant de commencer une thèse de doctorat. Autrement dit, moins de 3% des étudiants inscrits dans le supérieur aura une idée de comment sont produites ces connaissances… Il existe cependant des outils pédagogiques pour répondre à ce manque. Par exemple, Emergent Scientist, un journal international qui marche comme un “vrai” journal, mais permet aux étudiants de publier des résultats moins spectaculaire que normalement exigé par une revue professionnelle https://emergent-scientist.edp-open.org/

    1. Bonjour
      Pour votre premier point, je mentionne le fait que les revues ont une ligne éditoriale qui fait parfois faire des choix non basés sur la qualité scientifique mais sur des facteurs de buzz

      Pour la formation des doctorants, je l’avais mis dans une version précédente de l’article puis enlevé pour gain de place. Mais c’est un point important en effet. On ne mentionne pas assez que les chercheurs se forment beaucoup ‘sur le tas’.

      Enfin petit bémol concernant les citations, car il faudrait enlever les ‘self-citations’ qui peuvent artificiellement donner à un article un poids qu’il ne devrait peut-etre pas avoir

  2. Bonjour BonPote,
    Je trouve que cet article est très complet sur le fonctionnement de la revue par des pairs. C’est vrai que tant qu’il s’agit d’aller un peu plus loin que ce qui existe déjà, ça fonctionne plutôt bien et ça permet d’élaguer des travaux redondants, pas trop sérieux, où il y a des défauts de raisonnement…
    Mais, en ce qui concerne des concepts ou orientations qui seraient bouleversants, un tel processus est nécessairement un frein puissant, qu’elle qu’en soit leur validité ou leur potentiel.
    Donc, à titre personnel, j’ai particulièrement apprécié les paragraphes sur les imperfections du système et sur ce qu’il se passe en dehors, ou plutôt sur ce qu’il se passait en dehors vu que les exemples choisis sont majoritairement anciens. A notre époque également, nous aurions besoin de personnages comme Max Planck qui, même s’il n’approuvait pas ou ne comprenait pas entièrement les idées « révolutionnaires » de son jeune compatriote physicien, a perçu leur potentiel et a usé d’un pouvoir discrétionnaire pour leur laisser une chance de s’épanouir.
    Désormais, nous sommes beaucoup plus dans une situation de conformisme de la connaissance scientifique pilotée par une forme de prévisibilité exigée de « rentabilité », via les projets, programmes… et les profils de carrière aussi.
    Et ceci se révèle redoutablement efficace, tant que la connaissance produite ne s’écarte pas trop de ce qu’on en attendait, c’est-à-dire d’idées préconçues qui ne sont pas nécessairement d’ordre scientifiques, mais également sociétales, politiciennes, confessionnelles…
    Or des connaissances scientifiques qui se révéleraient précieuses pourraient ne pas entrer dans ce cadre préconçu. Il faut donc laisser une place à une production de connaissances « spontanée » et à des mécanismes pour l’intégrer au corpus.
    Peut-être bien qu’un blog comme le vôtre y contribue.

    1. Bonsoir et merci pour ce commentaire
      Vous soulevez plusieurs points intéresants, et comme la briéveté n’est pas mal plus grande qualité, ma réponse sera également un peu longue.
      Je ne pense pas que le peer-review en lui même empêche des études originales à contre-courant de sortir.
      Plusieurs points sont à considérer. D’une, la course à la publication incite les chercheurs à publier régulièrement des résultats incrémentaux. On a donc l’impression qu’il y a moins d’avancées majeures. En parallèle, il faut reconnaitre que les sciences physiques et chimiques deviennent de plus en plus pointues, se basant sur des décennies de résultats antérieurs. Plus on approfondit un sujet, plus faible est la probabilité d’une révolution soudaine.
      En parallèle les agences de financement veulent des retours sur ‘investissement’ ce qui impose de prendre moins de risques et donc de favoriser des projets dont on est sûr qu’ils donneront quelquechose. Je pense que c’est l’aspect le plus important. La recherche dite fondamentale est moins valorisée que la recherche appliquée- cette dernière pouvant avoir des applications commerciales à terme. Les agences de financement ont un pouvoir très fort sur les directions des recherche. Il faut savoir que pour beaucoup d’appels à projets le taux de succès est à peine de 10-15%. Quand on sait le temps qu’il faut pour préparer une demande c’est une perte de temps énorme. Quand on sait comment sont sont évaluer ces demandes de financement… il y aurait beaucoup à dire.
      Beaucoup de connaissances sont encore générées en dehors des publications traditionnelles. Mais ces dernières n’intervenant pas dans les évaluations…

      Vous mentionnez par contre des choses ‘pas nécessairement d’ordre scientifique’, tout dépend de ce dont on parle. La méthode scientifique se base sur la reproductibilité, la vérification des hypothèses etc.

      Il ne faut pas noircir le tableau. L’informatique quantique, la physique des particules, la cosmologie (pour citer la physique) sont des domaines où il se passe des choses fascinantes. C’est également vrai en biologie- on peut citer l’ARN messager dont on parle beaucoup en ce moment…

      1. Bonsoir,
        Lorsque j’évoquais des éléments de nature non-scientifique, ce n’était pas directement dans l’exercice de la création de connaissance (sauf rare exception) mais plutôt dans la définition des orientations et des programmes.
        Je lis régulièrement des revues scientifiques de vulgarisation et je vois bien les importantes avancées dans de nombreux domaines. Vous avez raison sur ce point.
        Disons que je doute que, dans le système actuel, une refondation du cadre de la physique comme celle d’Einstein puisse se faire aussi aisément. Je vais prendre un exemple. Imaginez que vous ayez trouvé (fortuitement?) une nouvelle définition du climat et que cette définition en elle-même remette en question une partie importante des résultats produits sur le Changement Climatique. C’est, toute proportions gardées, un équivalent conceptuel de la nouvelle géométrie proposée par Einstein.
        Entendons nous bien, le nouveau concept aboutirait à l’aggravation sensible de la visibilité et des conséquences du phénomène. Il y aurait urgence vitale à le diffuser mais dans quel cadre ? Ca n’attirerait guère de soutien ouvert de la communauté et il n’y aurait pas d’intérêts privés à le promouvoir car ça ne serait pas “bon pour le business”. En cas inverse (estompement du Changement Climatique) nul doute que de nombreux lobbies soutiendrait le nouveau concept.

        Bref, comment accéder à une diffusion “raisonnable”, en ce cas (hors presse à sensation ou clash politique)?

        1. Il y a certains domaines où on peut difficilement imaginer une révolution telle que la relativité générale. Mais la cosmologie par exemple est dans une phase très dynamique avec des découvertes qui font vraiment évoluer les connaissances.
          Pour le reste, de nouvelles ‘theories’ du changement climatique sont régulièrement proposées. Le problème c’est qu’aucune ne passe le filtre de la vérification face aux observations de la même manière que les modèles actuels…

          1. En l’occurrence, il ne s’agit pas d’une nouvelle “théorie” mais d’une redéfinition du concept de base, le climat lui-même, ce qui justement assure une bien meilleure et plus facile adéquation entre les projections et les observations. Ca ne constitue absolument pas une contestation de la physique mais c’est (seulement!) un nouveau repère de description des phénomènes. Etant donné la sévérité du changement en cours, cette nouvelle “géométrie” mériterait d’être testée en tant que telle.
            Pour prendre une image simpliste, imagine t’on traiter une question de rotation en coordonnées cartésiennes rectangulaires? C’est certes toujours possible mais nettement plus délicat à démêler que de passer en coordonnées polaires.
            Si le sujet vous intéresse, vous pouvez regarder la communication figurant, en pages 105-106, dans le livre des résumés de la conférence climatique internationale qui s’est tenue à l’UNESCO en juillet 2015 ( https://www.commonfuture-paris2015.org/C/ewe/ewex/unesco/DOCS/CFCC_abstractBook.pdf). Merci de votre temps passé à me répondre, que j’imagine précieux.

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Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

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8 Responses

  1. Bonjour,

    Quelques remarques complémentaires :

    * Plusieurs fois, l’article se réfère à la physique du début du XXème siècle. A mon sens, le fonctionnement des communautés scientifiques est très différent maintenant. La quantité de publication et de journaux a littéralement explosé, et ça rend beaucoup plus dur de se maintenir à jour et d’assurer une qualité constante. La pression exercée sur auteurs à la fois par leurs tutelles (“publish or perish”) est rapidement évoqué dans l’article ; il faut aussi voir les intérêts commerciaux des journaux, dont certain ont un goût marqué pour le buzz. On s’est tous déjà fait bouler de revues pas parce que l’article était faux, mais parce qu’il était considéré comme pas assez spectaculaire.

    * Dans les conseils de fin d’articles, j’en rajouterai 2 qui me semblent importants.
    – le premier serait d’insister sur le temps de la recherche, qui est *beaucoup* plus long que le temps des médias. Publier un papier prend entre 3 mois et 1 an après avoir fini de rédiger la première version du manuscrit. Et il ne faut pas prendre un article pour une vérité, mais regarder comment se construit un faisceau concordant de travaux.
    – le second, justement, serait de regarder qui cite l’article. La plupart des moteurs de recherche (google scholar, par exemple), permet de voir comment cet article est utilisé dans la communauté. Est ce que ce papier est largement utilisé, et est devenu une brique élémentaire du domaine ? Au contraire, est ce que d’autres publications ont été rédigées pour critiquer ce travail ? On voit souvent apparaitre des suites de 2-3 articles qui se répondent les uns aux autres, et la controverse constructive facilite la compréhension des enjeux.

    * Si je peux me permettre une page de pub : Le peer review est effectivement à la base de la production de connaissances scientifiques – et pourtant, on n’est quasiment jamais formé au peer review avant de commencer une thèse de doctorat. Autrement dit, moins de 3% des étudiants inscrits dans le supérieur aura une idée de comment sont produites ces connaissances… Il existe cependant des outils pédagogiques pour répondre à ce manque. Par exemple, Emergent Scientist, un journal international qui marche comme un “vrai” journal, mais permet aux étudiants de publier des résultats moins spectaculaire que normalement exigé par une revue professionnelle https://emergent-scientist.edp-open.org/

    1. Bonjour
      Pour votre premier point, je mentionne le fait que les revues ont une ligne éditoriale qui fait parfois faire des choix non basés sur la qualité scientifique mais sur des facteurs de buzz

      Pour la formation des doctorants, je l’avais mis dans une version précédente de l’article puis enlevé pour gain de place. Mais c’est un point important en effet. On ne mentionne pas assez que les chercheurs se forment beaucoup ‘sur le tas’.

      Enfin petit bémol concernant les citations, car il faudrait enlever les ‘self-citations’ qui peuvent artificiellement donner à un article un poids qu’il ne devrait peut-etre pas avoir

  2. Bonjour BonPote,
    Je trouve que cet article est très complet sur le fonctionnement de la revue par des pairs. C’est vrai que tant qu’il s’agit d’aller un peu plus loin que ce qui existe déjà, ça fonctionne plutôt bien et ça permet d’élaguer des travaux redondants, pas trop sérieux, où il y a des défauts de raisonnement…
    Mais, en ce qui concerne des concepts ou orientations qui seraient bouleversants, un tel processus est nécessairement un frein puissant, qu’elle qu’en soit leur validité ou leur potentiel.
    Donc, à titre personnel, j’ai particulièrement apprécié les paragraphes sur les imperfections du système et sur ce qu’il se passe en dehors, ou plutôt sur ce qu’il se passait en dehors vu que les exemples choisis sont majoritairement anciens. A notre époque également, nous aurions besoin de personnages comme Max Planck qui, même s’il n’approuvait pas ou ne comprenait pas entièrement les idées « révolutionnaires » de son jeune compatriote physicien, a perçu leur potentiel et a usé d’un pouvoir discrétionnaire pour leur laisser une chance de s’épanouir.
    Désormais, nous sommes beaucoup plus dans une situation de conformisme de la connaissance scientifique pilotée par une forme de prévisibilité exigée de « rentabilité », via les projets, programmes… et les profils de carrière aussi.
    Et ceci se révèle redoutablement efficace, tant que la connaissance produite ne s’écarte pas trop de ce qu’on en attendait, c’est-à-dire d’idées préconçues qui ne sont pas nécessairement d’ordre scientifiques, mais également sociétales, politiciennes, confessionnelles…
    Or des connaissances scientifiques qui se révéleraient précieuses pourraient ne pas entrer dans ce cadre préconçu. Il faut donc laisser une place à une production de connaissances « spontanée » et à des mécanismes pour l’intégrer au corpus.
    Peut-être bien qu’un blog comme le vôtre y contribue.

    1. Bonsoir et merci pour ce commentaire
      Vous soulevez plusieurs points intéresants, et comme la briéveté n’est pas mal plus grande qualité, ma réponse sera également un peu longue.
      Je ne pense pas que le peer-review en lui même empêche des études originales à contre-courant de sortir.
      Plusieurs points sont à considérer. D’une, la course à la publication incite les chercheurs à publier régulièrement des résultats incrémentaux. On a donc l’impression qu’il y a moins d’avancées majeures. En parallèle, il faut reconnaitre que les sciences physiques et chimiques deviennent de plus en plus pointues, se basant sur des décennies de résultats antérieurs. Plus on approfondit un sujet, plus faible est la probabilité d’une révolution soudaine.
      En parallèle les agences de financement veulent des retours sur ‘investissement’ ce qui impose de prendre moins de risques et donc de favoriser des projets dont on est sûr qu’ils donneront quelquechose. Je pense que c’est l’aspect le plus important. La recherche dite fondamentale est moins valorisée que la recherche appliquée- cette dernière pouvant avoir des applications commerciales à terme. Les agences de financement ont un pouvoir très fort sur les directions des recherche. Il faut savoir que pour beaucoup d’appels à projets le taux de succès est à peine de 10-15%. Quand on sait le temps qu’il faut pour préparer une demande c’est une perte de temps énorme. Quand on sait comment sont sont évaluer ces demandes de financement… il y aurait beaucoup à dire.
      Beaucoup de connaissances sont encore générées en dehors des publications traditionnelles. Mais ces dernières n’intervenant pas dans les évaluations…

      Vous mentionnez par contre des choses ‘pas nécessairement d’ordre scientifique’, tout dépend de ce dont on parle. La méthode scientifique se base sur la reproductibilité, la vérification des hypothèses etc.

      Il ne faut pas noircir le tableau. L’informatique quantique, la physique des particules, la cosmologie (pour citer la physique) sont des domaines où il se passe des choses fascinantes. C’est également vrai en biologie- on peut citer l’ARN messager dont on parle beaucoup en ce moment…

      1. Bonsoir,
        Lorsque j’évoquais des éléments de nature non-scientifique, ce n’était pas directement dans l’exercice de la création de connaissance (sauf rare exception) mais plutôt dans la définition des orientations et des programmes.
        Je lis régulièrement des revues scientifiques de vulgarisation et je vois bien les importantes avancées dans de nombreux domaines. Vous avez raison sur ce point.
        Disons que je doute que, dans le système actuel, une refondation du cadre de la physique comme celle d’Einstein puisse se faire aussi aisément. Je vais prendre un exemple. Imaginez que vous ayez trouvé (fortuitement?) une nouvelle définition du climat et que cette définition en elle-même remette en question une partie importante des résultats produits sur le Changement Climatique. C’est, toute proportions gardées, un équivalent conceptuel de la nouvelle géométrie proposée par Einstein.
        Entendons nous bien, le nouveau concept aboutirait à l’aggravation sensible de la visibilité et des conséquences du phénomène. Il y aurait urgence vitale à le diffuser mais dans quel cadre ? Ca n’attirerait guère de soutien ouvert de la communauté et il n’y aurait pas d’intérêts privés à le promouvoir car ça ne serait pas “bon pour le business”. En cas inverse (estompement du Changement Climatique) nul doute que de nombreux lobbies soutiendrait le nouveau concept.

        Bref, comment accéder à une diffusion “raisonnable”, en ce cas (hors presse à sensation ou clash politique)?

        1. Il y a certains domaines où on peut difficilement imaginer une révolution telle que la relativité générale. Mais la cosmologie par exemple est dans une phase très dynamique avec des découvertes qui font vraiment évoluer les connaissances.
          Pour le reste, de nouvelles ‘theories’ du changement climatique sont régulièrement proposées. Le problème c’est qu’aucune ne passe le filtre de la vérification face aux observations de la même manière que les modèles actuels…

          1. En l’occurrence, il ne s’agit pas d’une nouvelle “théorie” mais d’une redéfinition du concept de base, le climat lui-même, ce qui justement assure une bien meilleure et plus facile adéquation entre les projections et les observations. Ca ne constitue absolument pas une contestation de la physique mais c’est (seulement!) un nouveau repère de description des phénomènes. Etant donné la sévérité du changement en cours, cette nouvelle “géométrie” mériterait d’être testée en tant que telle.
            Pour prendre une image simpliste, imagine t’on traiter une question de rotation en coordonnées cartésiennes rectangulaires? C’est certes toujours possible mais nettement plus délicat à démêler que de passer en coordonnées polaires.
            Si le sujet vous intéresse, vous pouvez regarder la communication figurant, en pages 105-106, dans le livre des résumés de la conférence climatique internationale qui s’est tenue à l’UNESCO en juillet 2015 ( https://www.commonfuture-paris2015.org/C/ewe/ewex/unesco/DOCS/CFCC_abstractBook.pdf). Merci de votre temps passé à me répondre, que j’imagine précieux.

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