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Quelle année ! Si on m’avait dit le 1er janvier que Bon Pote en serait là où nous en sommes fin décembre, j’aurais probablement souri et dit “oui oui on verra”. Pour une fois je vais utiliser un peu plus le “je” pour cet article, que les lectrices et lecteurs de Bon Pote puissent revivre cette année 2025 et mieux comprendre tout ce qui a été fait ces 12 derniers mois.
J’ai commencé l’année “seul” chez Bon Pote, ou plutôt seul à temps plein. Depuis quelques années déjà, je travaille quotidiennement avec des experts et expertes, que ce soit pour créer des outils, écrire et vulgariser des rapports scientifiques… mais seul à temps plein. Mais à l’été 2024, l’expérience des législatives fut un déclic : seul c’est bien, mais l’énergie collective pour avoir de l’impact, c’est un autre monde.
Bon pote a donc passé la seconde et est devenu officiellement un média le 4 juillet 2025. Avec un seul objectif : grandir. C’est pour cela que Bon Pote a lancé une campagne de dons pendant l’été 2025 avec une priorité : recruter, multiplier notre impact. Depuis, chaque promesse, sans exception, a été tenue.
Chaque promesse de Bon Pote a été tenue
Le premier objectif était de recruter un(e) responsable design et communication. C’est fait. Valentine Michel a rejoint officiellement Bon Pote (nous travaillions depuis 3 ans déjà ensemble) à 100% et cela fait une vraie différence. Le design du site, les parcours thématiques, la Graphothèque, les infographies, la charte sur les réseaux sociaux… Une identité forte et reconnaissable. Faites par exemple un tour sur Instagram, vous reconnaîtrez tout de suite un post Bon Pote.
C’est aussi un vrai soulagement pour les vignettes. Ecrire un article est une chose, mais avoir une belle vignette (la photo que vous voyez avant de cliquer sur l’article), cela peut prendre plusieurs heures. C’est aujourd’hui beaucoup plus simple avec une équipe, et nous sommes plutôt fiers du résultat. Regardez par exemple notre enquête sur les violences anti-écolo avec les 3 vignettes du premier article, du second et du 3e de la série.
Deuxième promesse, la création du Pôle Enquêtes Bon Pote. De nouveau, c’est fait. La première enquête publiée fut celle de Planet-Score, un travail sérieux, sourcé avec la littérature scientifique et dont nous vous reparlerons très bientôt.
Autre enquête et de taille, les violences anti-écolo, une enquête de notre nouveau journaliste fraîchement arrivé Thibaut Schepman. Un travail salué par Michel Forst, rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de l’environnement, qui a déclaré que ‘cette enquête de Bon Pote et Thibaut Schepman doit être un électrochoc. La démocratie ne peut survivre qui ceux qui tirent la sonnette d’alarme sont systématiquement réduits au silence‘.
Une journaliste rejoindra l’équipe début janvier pour renforcer Bon Pote et nous comptons recruter également une personne pour couvrir les Municipales et la Présidentielle 2027. Nous avons pour cela besoin de 1000 soutiens mensuels, si vous appréciez notre travail et souhaitez plus de sujets, c’est le moment ou jamais soutenir notre média indépendant en cliquant ici.
Graphothèque, vulgarisation scientifique et critique des médias
La vulgarisation scientifique, l’ADN de Bon Pote, a de nouveau été au cœur de l’année 2025. Nous avons lancé notre outil la Graphothèque, fruit d’un travail de plusieurs mois, pour mieux appréhender ce qu’il se passe dans le monde avec des chiffres et des graphiques. Nous allons continuer à développer notre outil et espérons recruter spécifiquement pour ça en 2026.
Concernant les faits majeurs, l’année a été marquée par la 7e limite planétaire officiellement dépassée, 7 sur 9 donc. Une nouvelle étude a également démontré que limiter le réchauffement planétaire à +1.5°C était désormais inatteignable. Dans un monde qui prendrait le changement climatique au sérieux, cela aurait fait la Une des médias, des débats auraient lieu, nous serions toutes et tous en train de chercher des solutions.
Malheureusement, le niveau d’information sur le climat n’a jamais été aussi mauvais. Il y a de nouveaux eu plus de 2000 morts des canicules en France cet été, sans que le gouvernement soit questionné ou ait à rendre des comptes. Don’t Look Up, mais pas dans un film, la vie réelle. Aucune surprise, ce que nous expliquons dans 2 articles, Star wars sans Dark Vador et Ecologie : pourquoi les journalistes ne sont pas à la hauteur.
C’est pour cela que nous croyons dans le modèle de Bon Pote et plus globalement aux médias indépendants. Nous sommes fatigués, comme des millions de Françaises et Français, de voir des politiques et chefs d’entreprise raconter n’importe quoi sans contradiction. Fatigués de voir des milliardaires racheter un par un les titres de presse pour influencer l’opinion. Et fatigués de voir des journalistes sourire à l’extrême-droite sur les plateaux TV, chose qui aurait été impossible il y a à peine 20 ans dans notre pays.
Si vous pensez que ce dernier point est exagéré, il suffit d’allumer votre TV, il y a au moins un exemple par jour, y compris sur le service public. C’est irresponsable, insoutenable, et nous ferons tout inverser cette tendance en 2026 et 2027.
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Capitalisme vert et faux alliés
« La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ». Cette citation pourrait parfaitement illustrer le capitalisme vert et ses défenseurs.
La facilité serait de saluer toute initiative qui se dit “verte”, “durable”, bienveillante”. Mais si vous voulez changer de système, ça ne marche pas comme ça. Il faut pouvoir dire quand il y a du greenwashing ou socialwashing, il faut pouvoir dire quand quelque chose est contreproductif ou sert directement les intérêts des capitalistes verts, même lorsque cela concerne des personnes de bonne volonté.
Deux très bons exemples cette année. Nous avons publié en 2025 une tribune du chercheur Edouard Morena sur l’évènement ChangeNow qui a visiblement provoqué quelques remous. Mais il faut se rendre compte qu’en 2025, il parait ‘fou’ et ‘méchant’ selon certains de devoir expliquer qu’un évènement racheté en majorité par LVMH en 2020 et qui s’associe avec BNP Paribas en 2025, une banque qui investit des milliards dans les énergies fossiles chaque année, est un problème. Que pour couvrir l’évènement, on fait confiance au média le Crayon, qui invitait le climatosceptique Charles Gave un mois avant l’évènement, est un problème. Voyez-vous le problème et la nécessité de faire autrement, ou on continue à sourire et on constate que rien n’a changé dans 10 ans ?
Autre exemple, la parution de notre premier article sur les banques en mai. C’était sans aucun doute le plus attendu depuis la création de Bon Pote. Nous sommes très heureux du résultat, puisque cet article a été salué par plusieurs chercheurs et a permis à des dizaines de milliers de personnes de mieux appréhender cet univers. Cet article a également révélé que certains acteurs avaient clairement trompé leurs clients en faisait croire que “changer de compte courant faisait “désinvestir des énergies fossiles”. Nous avons démontré dans un document de plus de 20 pages pourquoi c’était faux, ce qui n’a pas plus à certains acteurs, dont Green-Got, qui a préféré mentir et diffamer notre travail. Malheureusement pour eux, leur défense s’appuyait entre autres sur un article du cabinet Carbone 4… qui suite à notre publication, a retiré leur article de leur site. Geste éthique que nous saluons, et qui devrait être la norme : la vérité doit toujours passer avant les intérêts privés.
Que ce soit pour Planet-Score, Green-Got ou ChangeNow, il devrait être possible de critiquer une entreprise ou une initiative ‘verte’, surtout quand c’est fait avec des arguments sourcés. On ne peut pas espérer changer de système avec des discours verts et des fausses solutions.
S’engager à un prix
Si les intimidations, diffamations et harcèlement sur les réseaux sociaux font malheureusement partie du quotidien d’un média qui traite de l’écologie, il y a certaines périodes où cela se transforme en menace de mort.
L’épisode de la pétition contre la loi Duplomb fut particulièrement instructif et à plus d’un titre. Une loi qui reprend les propositions de la FNSEA, le principal lobby de l’agro-industrie, défendu par le gouvernement Macron, la droite et l’extrême-droite. (Un bon résumé de l’année 2025, voire des 8 ans et demi de Macron à la tête du pouvoir.)
Sans refaire le match, rappelons que la censure de Gabriel Attal avait mené à la réponse du directeur de recherche au CNRS Philippe Grandcolas, réponse lue des millions de fois, ce qui démontrait une fois de plus que le gouvernement se moque royalement de la santé des Français et préfère favoriser des intérêts privés.
La pétition contre la loi Duplomb a atteint plus de 2,1 millions de signatures, un travail d’équipe, avec toutes les associations comme Foodwatch qui alertaient en amont, puis un engouement pour le sujet qui a dépassé “la bulle écolo”, qui a rassemblé des personnes de gauche comme de droite qui ne demandent qu’à pouvoir se nourrir sans prendre des risques pour leur santé.
Le succès de cette pétition, qui mènera notamment à un débat à l’Assemblée nationale début janvier, ne doit pas faire oublier les méthodes du système, prêt à tout pour se défendre. Les mensonges répétés bien sûr, à l’instar de Laurent Duplomb sur France Info qui déroule des mensonges sans contradiction. Mais lorsque la pétition a explosé, ils ont cherché à diffamer l’initiatrice de la pétition Eléonore Pattery, qui avait le malheur d’être jeune, et une femme, une faute terrible et une aubaine pour celles et ceux qui n’ont rien à dire sur le fond et qui préfèrent attaquer le messager.
Attaquer le messager est un classique de Géraldine Woessner, rédactrice en chef au Point, qui multiplie les vagues d’harcèlement sur les scientifiques et activistes climat. N’ayant rien à dire sur le fond de la pétition et les arguments scientifiques, elle a préféré s’en prendre aux signataires.
Alors pour Géraldine Woessner, non seulement je n’ai jamais été trader comme elle le prétend, mais je n’ai aucune leçon à recevoir par une journaliste qui a été rappelée à l’ordre 6 fois par le Conseil de déontologie journalistique et dont le journal invite le climatosceptique d’extrême-droite Bertrand Alliot pour dire que la biodiversité ne s’effondre pas en Europe.
La vague de harcèlement qui a suivi son tweet m’a par ailleurs valu des menaces de mort, dont des personnes qui voulaient “me sodomiser et me planter en plein Paris”. Mentir et taper sur les écolos n’est pas sans conséquence, comme le rappellent Michel Forst et le sémiologue Albin Wagner dans notre enquête sur les violences anti-écolo. Ces discours sont “vecteurs de violence”, et nous sommes en droit de demander s’il faut qu’un ou une défenseur ou défenseuse de l’environnement perde la vie, pour que les forces de l’ordre les défendent et que les responsables politiques réagissent.
Sur une note plus positive, cet épisode aura montré une chose très importante. Quand on arrête de rebondir sur chaque bêtise de Trump ou de Louis Sarkozy, il est possible de pousser d’autres sujets. Arrêtons de tomber dans le piège du flood the zone with shit, arrosons plutôt la zone de biodiversité, de changement climatique, de justice sociale et de santé.
En route pour 2026
Si à la fin de l’année 2025 le média Bon Pote ne ressemble plus à celui qu’il était au 1er janvier, la conclusion devrait être la même fin 2026. Nous allons continuer à grandir, à vous proposer des enquêtes, du contenu sourcé et de qualité, de nouveaux formats, un suivi des Municipales 2026 et de la Présidentielle 2027 et des analyses sans concession. Concernant les municipales, un outil verra le jour en début d’année, et vous pouvez d’ores et déjà retrouver 11 articles disponibles dans l’onglet du site “Municipales 2026“.
Nous nous attendons à 18 mois de propagande médiatique, de banalisation de l’extrême-droite et de diabolisation de tout ce qui dérange le système actuel. Vous l’aurez compris, toute l’équipe Bon Pote est motivée pour ne rien laisser passer.
A nouveau, merci pour votre soutien financier, merci pour vos messages en privé, pour vos likes et partages sur les réseaux. Merci pour les critiques qui nous font progresser et avancer. Votre soutien indispensable nous permet de travailler dans de bonnes conditions, c’est précieux dans une époque où d’autres font le choix de rédiger des articles par ChatGPT.
Nous avons hâte de commencer l’année avec vous et de couvrir les grandes échéances à venir !
