Les travaux de synthèse du GIEC nous permettent de comprendre facilement le lien entre l’activité humaine et le changement climatique. Nous savons aujourd’hui qu’il y a un réchauffement planétaire et que nous en sommes responsables. Pourtant, le changement peine à se mettre en marche.
En effet, les discours d’inaction climatique sont omniprésents dans les débats actuels sur l’action climatique. Ces discours acceptent l’existence du changement climatique, mais justifient l’inaction ou l’insuffisance des efforts. Dans les discussions contemporaines sur les actions à entreprendre, par qui et à quel rythme, les partisans de l’inaction du climat plaident pour une action minimale ou une action entreprise par d’autres. Ils concentrent l’attention sur les effets sociaux négatifs des politiques climatiques et font douter de la possibilité d’une atténuation.
Grâce à une équipe de chercheurs, 12 discours ont été identifiés :
En juillet 2020, je publiai dans un article une réponse à chacun de ces discours. Il était temps de passer à l’étape supérieure.
Afin que cette base de travail puisse servir au plus grand nombre, voici un jeu de cartes, basé sur ces 12 discours.
Objectifs : découvrir le sujet et amener un débat. Ensuite, grâce à l’intelligence collective, rassembler et lister les meilleurs arguments pour répondre aux discours de l’inaction climatique.
Précisions sur le jeu de cartes des 12 discours et leur utilisation
L’utilisation du jeu de cartes est libre. Cela veut dire que vous pouvez les utiliser comme support, comme atelier rhétorique, pendant une fresque du climat, etc. L’objectif est le même : faire vivre le débat et l’intérêt sur ces discours d’inaction. Ensuite (et si possible), faire remonter les réponses et arguments, afin d’améliorer ce jeu de cartes (il y aura certainement des mises à jour, grâce à l’intelligence collective).
Avant d’utiliser les cartes, il est vivement recommandé :
- De lire le papier des chercheurs, puis le travail des réponses.
- De pouvoir répondre à chaque discours avec ses propres arguments, avec des sources scientifiques pour appuyer son propos. Quid de la fusion nucléaire ? De l’avion zéro-carbone ? De la promesse hydrogène ?
- De connaître (si besoin) les arguments climatosceptiques et de pouvoir y répondre (s’aider de la catégorie idées reçues)
- Au verso de chaque carte se trouve des propositions de réponse à l’inaction : à chacun(e) de trouver la meilleure réponse à apporter en fonction de son interlocuteur. Pour en savoir plus, lire l’article des 12 excuses.
De plus :
- Le travail original des chercheurs n’est qu’un début de piste pour une tentative d’identification de discours. Ils ont travaillé sur ce qui, d’après leur travail, mène à l’inaction ou freine/retarde l’action ; mais ils ne disent pas “ces argument sont faux”. C’est là toute la complexité du défi qui se présente devant nous !
- Certains discours d’inaction ont plus de pertinence que d’autres, et auront plus de pertinence selon le public touché. Ceci mérite une analyse complète (économique, sociologique, psychologique, etc.). Par exemple, le discours d’écologie punitive est très souvent porté par les mêmes personnes.
- Il y a surement d’autres types de discours de l’inaction climatique. N’hésitez pas à les identifier et à les remonter à @BonPote
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Licence et droits d’utilisation
La licence d’utilisation est Creative Commons BY-NC-ND pour une utilisation non commerciale.
Pour tout usage commercial, merci de contacter l’auteur de ces cartes : bonpoteofficiel@gmail.com ou @bonpote sur les réseaux sociaux. Vous pouvez également soutenir l’activité Bon Pote via TIPEEE.
Merci à Fabrice Tedaldi pour le graphisme. contact : fabrice.tedaldi@gmail.com
Et merci à toutes les personnes qui utiliseront ces cartes et qui se battent au quotidien pour répondre au défi climatique !
9 Responses
Bonjour Thomas et la communauté de BonPote. J’essaie de prendre en main le jeu de carte (dont je trouve l’idée géniale par ailleurs pour se former), et je fais un premier retour sur la carte numéro 5 (le free rider). En effet, je trouve qu’elle a quelque chose de bancale, que le verso de la carte ne répond pas vraiment au recto.
En effet, il s’agit de ceux qui justifient l’inaction car y aller en premier (de baisser ses émissions), ça serait sacrifier sa compétitivité. Pourtant, je reste sur ma faim avec le dos de la carte, qui débat sur atténuation et adaptation, et la nécessité d’y aller.
En l’état, je ne crois pas que ces arguments face bouger d’un iota la position d’une personne qui reste comfortablement dans l’inaction.
J”ouvre donc la discussion à d’autres idées d’arguments plus percutent. Pourrait-on par exemple imaginer parler de l’opportunité qu’il y a gagner en influence en étant parmis les premiers à casser la norme, à la notoriété et le leadership, à sortir de la norme? On pourrait par ailleurs évoquer le fait qu’à tous penser comme ça, personne ne bouge; et faire un parrallèle avec l’ensemble des pays émettant moins de 2% des émissions totales de GES qui tous ensemble en représente un tiers
Qu’en pensez-vous? D’autres idées?
Je regrette toujours ces visions du “verre à moitié vide” de ces rapports.
L’espérance de vie est en augmentation dans la plupart des pays, depuis le 19ème siècle. Le nombre d’humains continuent à croître ce qui est le premier indicateur de bonne santé d’une espèce.
Le réchauffement climatique va clairement impacter des territoires. Comme nous le savons, nous devrions peut-être commencer dès aujourd’hui à organiser la migration des peuples malheureusement impactés vers d’autres territoires que le réchauffement climatique devrait rendre habitable.
Oui, il faut trouver des alternatifs aux énergies carbonées mais il ne faut pas oublier que nous devons avant tout répondre à un plus grand enjeu pour l’avenir de l’humanité. La vie ne disparaîtra pas avec ce réchauffement climatique même de +5°. Ce qui a menacé d’extinction toute vie sur Terre, c’est avant tout la nature et ces évènements cataclysmiques (météorites, trapps, sursaut gamma,…). Nous devrions plutôt nous inquiéter de cette prochaine extinction massive et réfléchir comment l’humanité pourrait y survivre ? Et cet évènement pourrait de plus comme vous le savez, survenir demain…
Tiens Thomas, j’ai une fresque du climat demain. Je teste ton jeu et te fais un retour !
Parfait Matthieu, enjoy 😉
Bravo pour ton super travail bon pote!!
Je crois que cette article pourrait être complémentaire :
http://www.dragonsofinaction.com/wp-content/uploads/2015/12/rgifford_33_dragons_new_scientist.pdf
Merci énormément,
Bravo pour cette initiative ! On est souvent démunis face aux réactions des gens. Personnellement, mon expérience me dicte : de ne jamais chercher à convaincre personne, de parler librement de ma démarche, et de ne pas me laisser piétiner par les sceptiques. Donc la proposition de classer les réponses en fonction des arguments “anti” possibles me va très bien, et je m’en vais rapidement m’imprimer et potasser tout ça. Merci mon pote !
“c’est que le travail de communication politique n’a pas été bon”
NON!!! ah les dogmes…. vous pourrez utiliser tous les arguments possible, les gens ne changeront pas (ex, puisque c’est dans l’air du temps en ce moment: les anti vaxx)
Quand on aura atteint 50° en France (dans les dix ans qui viennent), et que ce sera la panique partout, vous verrez si les gens ne changent pas. Mais l’heure sera à l’autoritarisme, et nous l’aurons bien mérité.
Vive Greta pourrait-on dire.
Le COVID est passé par là et c’est un fait établi qu’il est imputable à la crise écologique, et pourtant, les gens se sont remis à faire comme si de rien n’était une fois la crise “passée” (gros guillemets, parce qu’officieusement, la crise est toujours là). Ces même gens n’ont pas davantage évolué dans leur mode de vie après avoir été confrontés à une déferlante d’incendies de forêt.
Le cerveau humain est très fort pour le déni de réalité, le meilleur moyen de convaincre définitivement quelqu’un qu’il a raison, c’est de lui apporter une preuve irréfutable qu’il a tort. Je pense même que plus les cataclysmes vont se multiplier, plus les climatosceptiques seront convaincus que le réchauffement est un délire de khmers verts.