Comment choisir son fournisseur d’électricité ?

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Depuis le 1er juillet 2007, la concurrence sur la fourniture d’électricité dans la France métropolitaine[1]Pour nos chers lecteurs d’outre-mer et habitants de certaines îles comme la Corse ou l’ïle de Sein, un régime différent fait qu’il n’y a pas d’ouverture à la concurrence et que … Continue reading est ouverte : les ménages sont libres de choisir leur fournisseur d’électricité et de quitter EDF. EDF, Engie, TotalEnergies, Ekwateur, Octopus et plusieurs dizaines de fournisseurs sont ainsi enregistrés et autorisés à vous fournir votre électricité avec une offre de marché.

Alors comment choisir son fournisseur d’électricité ? N’est-il finalement pas plus simple de rester chez EDF et de tout faire comme avant? Est-ce qu’il faut changer les câbles électriques qui arrivent chez vous pour changer de fournisseurs? Comment éviter les arnaques ?

On vous explique tout !

Avant propos sur le choix du fournisseur d’électricité

Cet article a pour but de vous orienter dans le choix de votre fournisseur d’électricité dans un marché ouvert. Cet article ne questionnera pas ici le bienfait ou non de la concurrence, ou encore de l’opportunité ou non de revenir à un monopole pour les particuliers comme avant 2007.  

Nous n’aborderons pas non plus dans cet article la question de s’il faut préférentiellement soutenir le nucléaire ou les renouvelables. Si vous souhaitez vous renseigner, vous pouvez lire ces articles sur le sujet.

Enfin, le fonctionnement des marchés de gros et des bourses de l’électricité ne seront pas évoqués car ce n’est pas non plus le sujet. Vous pourrez lire par ailleurs dans cet article que le but d’un fournisseur d’électricité est justement de faire l’intermédiaire entre vous et tout un tas d’acteurs, dont le marché, justement pour éviter de vous plonger dans tout ce fonctionnement.

Qu’est-ce qu’un fournisseur d’électricité et à quoi cela sert?

Pour comprendre comment choisir son fournisseur d’électricité, regardons tout d’abord ce qu’est réellement un fournisseur d’électricité. Pour que l’électricité soit produite et arrive finalement chez vous, il y a quatre grandes activités que se partagent différents acteurs :

1/ La production d’électricité, ouverte à la concurrence avec un acteur dominant

Elle est réalisée en grande partie pour des raisons historiques par EDF, car l’électricité en France est principalement produite par les centrales nucléaires (dont EDF a le monopole) et les barrages hydrauliques (qu’EDF contrôle à 70%). 

A elles deux, ces deux sources d’électricité produisent les trois quarts de l’électricité en France. Viennent ensuite le gaz et les autres énergies renouvelables, comme l’éolien et le solaire, parfois opérés par d’autres acteurs qu’EDF (Engie, TotalEnergies et une myriade de plus petits producteurs pour les nouvelles énergies renouvelables). 

Les producteurs d’électricité peuvent vendre sur un marché de gros où chacun s’approvisionne et équilibre la production avec la consommation en continu ou à un consommateur directement.

2/ Le transport d’électricité, réalisé en monopole régulé par RTE

Le transport d’électricité est une activité régulée et fermée à la concurrence, réalisée par RTE sur tout le sol français. C’est le réseau qui transporte l’électricité d’un pays à l’autre, des grandes centrales jusqu’aux grands consommateurs et poches de consommation électrique.

C’est aussi RTE qui est responsable de “l’équilibre du système”, c’est-à-dire qui est le garant qu’à tout moment, la production est suffisante pour satisfaire la consommation (car l’électricité se stocke mal à grande échelle)

3/ La distribution d’électricité, réalisée en monopole régulé

La distribution est une activité régulée et fermée à la concurrence, réalisée par Enedis sur 95% du sol français et des plus petites régies ailleurs comme à Grenoble ou Strasbourg par exemple.

Sur les 5% du territoire métropolitain où n’opère pas Enedis, il peut y avoir des règles de fonctionnement du marché différentes, avec par exemple moins de fournisseurs agréés. Le réseau de distribution est le réseau de plus petite puissance qui achemine l’électricité jusqu’à chez vous et votre compteur électrique.

C’est cette entité qui intervient donc en cas de panne chez vous.

4/ La fourniture d’électricité, avec tous les fournisseurs en concurrence que vous pourrez choisir

La fourniture d’électricité est une activité en concurrence, opérée par un fournisseur d’électricité : c’est là qu’en tant que consommateur, vous avez le choix.

C’est en effet cet acteur qui vous propose une offre avec un prix, qui est votre interlocuteur contractuel, qui collecte auprès de vous les taxes pour le compte de l’Etat, qui paye le tarif d’acheminement de votre électricité à RTE et Enedis et qui est chargé de se fournir en électricité à tout moment à hauteur de votre consommation.

C’est un intermédiaire unique entre vous et tous les autres acteurs (le distributeur, le transporteur, les producteurs et le marché) à travers ce que l’on appelle un contrat unique : votre contrat de fourniture d’électricité.

Quel que soit le fournisseur que vous choisissez, le réseau électrique est le même

Quel que soit le fournisseur que vous choisissez, le réseau électrique est le même et reste opéré par RTE et Enedis. C’est pour cela qu’il est généralement très simple de changer de fournisseur en remplissant un formulaire en ligne ou en passant un coup de téléphone.

La seule chose qui change est votre intermédiaire (le fournisseur).

Sur votre facture d’électricité en dehors des crises[2] Compte tenu de l’envolée des prix de marché en 2022 et 2023, les taxes et le réseau ne représentent que 46% du tarif réglementé, et non 66%. Ceci devrait changer en 2025 avec l’exclusion … Continue reading , il y a environ un tiers de taxes et un tiers de réseau. Votre fournisseur n’a la main au mieux que sur un tiers de votre facture.

Sur ce tiers de facture, ce qui pèse le plus est bien évidemment le coût de votre électricité que votre fournisseur achète (ou produit) pour vous la fournir.

Fournisseur d electricite observatoire des marchés de la CRE
Source : CRE

Des fournisseurs un peu spéciaux : ceux qui vous proposent un “tarif réglementé”

EDF et les autres acteurs historiques sur votre territoire (Gaz et électricité de Grenoble, Electricité de Strasbourg, Usine Électrique de Metz[3]EDF n’est effectivement pas le seul “acteur historique” de l’électricité. Sur certains territoires, des régies d’électricité ont échappé à la nationalisation en 1946 et sont … Continue reading …) peuvent vous proposer un “tarif réglementé” en plus des tarifs en offre de marché. 

Ce tarif régulé n’est pas proposé librement par votre fournisseur mais calculé par une autorité administrative indépendante, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui dépend de l’Etat. Le fournisseur proposant un tarif réglementé n’est ainsi que l’opérateur de ce tarif. 

Le tarif réglementé est mis à jour chaque mois de février en empilant le coût des taxes, du réseau, de certaines briques réglementaires, du nucléaire à un prix régulé*, de la moyenne des prix de marché sur les deux dernières années et en y ajoutant des coûts de gestion d’un fournisseur avec une marge.

Les offres de marché, proposées par les opérateurs historiques ou les autres fournisseurs dits “alternatifs”, ont pour but d’être moins chères que ce tarif réglementé en étant plus performantes sur les coûts de gestion et parfois le coût d’approvisionnement sur le marché.

Le tarif réglementé servant généralement de référence, les offres de marché sont généralement présentées en affichant une économie par rapport au tarif réglementé.

Tous les fournisseurs proposant un tarif réglementé peuvent également proposer des tarifs de marché. Vous pouvez ainsi tout à fait être chez EDF… tout en étant à un tarif de marché.

*Le prix du nucléaire régulé dans ma facture?

Dans le calcul du tarif réglementé, le coût de l’électricité est calculé en combinant une part d’électricité régulée à 42 €/MWh et une part de marché sur la base de la moyenne de prix de ces deux dernières années. La part d’électricité régulée à 42 €/MWh est issue du nucléaire d’EDF.

Quand vous êtes chez un autre fournisseur qu’EDF, EDF est obligé de vendre à ce fournisseur une quantité de nucléaire à 42 €/MWh pour que votre fournisseur puisse également vous faire profiter du coût compétitif du nucléaire français.

Intéressant pour le consommateur français ?

Si ce principe était intéressant à la base pour que tous les consommateurs français puissent profiter de la compétitivité du nucléaire français, il s’est avéré défaillant depuis plusieurs années en raison de son prix qui n’a que peu évolué (malgré l’évolution des coûts du parc nucléaire), la possibilité pour les fournisseurs de se détourner gratuitement du dispositif quand les prix de marché étaient bas..

Il y a aussi eu différents abus de fournisseurs qui ne donnaient finalement pas ce nucléaire régulé à leurs clients ou encore un système de calcul douteux faisant que plus la concurrence progresse, moins les clients ont le droit à du nucléaire régulé dans leur facture, ce qui exposait de plus en plus les consommateurs au marché, ce qui est l’inverse de l’effet recherché.

A partir du 1er janvier 2026, ce système s’éteint complètement et il est pour le moment prévu que le nucléaire régulé soit intégralement remplacé par un prix fixé par le marché et une taxation d’EDF à partir de certains seuils. Mais les choses peuvent encore bouger s’il est finalement décidé de réguler le prix du nucléaire. Affaire à suivre.

Fournisseur alternatif : des offres de marché généralement moins chères… mais attention aux apparences

Les fournisseurs proposant des offres de marché gagnent des clients en faisant mieux sur les coûts de gestion et parfois l’approvisionnement qu’avec les chiffres utilisés pour le tarif réglementé.

Attention toutefois, ce n’est pas le seul critère : soyez sûr que vous êtes à l’aise avec l’entreprise avec laquelle vous signerez un contrat. Est-elle fiable? A-t-elle un rapport avec la transition énergétique avec lequel vous êtes à l’aise? 

Par ailleurs, le tarif réglementé est parfois meilleur que le tarif de marché. En effet, le tarif réglementé est calculé sur les deux dernières années des prix de marché. Si ceux-ci étaient meilleurs que les prix de marché actuels, comme c’était le cas en 2022 quand les prix de marché se sont envolés, il arrive que le tarif réglementé, dont le calcul est basé sur le passé, soit plus intéressant que les tarifs de marché. 

Ce n’est plus le cas en 2024 car les prix de marché sont retombés et que le tarif réglementé est désormais en partie basé sur les prix de marché de 2022 qui n’étaient pas bons en raison de la crise électrique.

Comment comparer les prix des fournisseurs d’électricité ?

Pour voir quels sont les fournisseurs les moins chers, vous pouvez regarder le comparateur du médiateur de l’énergie : https://comparateur-offres.energie-info.fr/calculette/result/suppliers-list

D’autres comparateurs sont disponibles aussi mais il faut être méfiant car certains d’entre eux ont déjà été condamnés pour avoir dupé les utilisateurs.

Les labels, classements et offres 100% vertes : greenwashing?

Quel que soit votre fournisseur d’électricité, le réseau électrique qui arrive chez vous est le même et l’électricité qui arrive chez vous est également physiquement la même. Toutefois, certaines offres des fournisseurs d’électricité essayent de se démarquer en proposant des offres “100% vertes”.

L’objectif est de vous garantir que si l’électricité reste physiquement la même, votre fournisseur vous assure qu’il s’approvisionne en électricité d’origine renouvelable (hydraulique, éolien et solaire principalement).

Qu’en penser? Tout d’abord, rappelons que l’électricité en France est déjà produite en écrasante majorité (plus de 93%) par des sources de production sans CO2, parmi lesquelles nous pouvons citer l’hydraulique, l’éolien… et le nucléaire (qui compte toujours pour plus des deux tiers de la production).

Si vous n’avez pas une offre “verte”, il est généralement considéré que votre fournisseur s’approvisionne avec un mix électrique correspondant à la production nationale, c’est-à-dire très bas en contenu carbone.

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Vert ou vert : les garanties d’origine, les contrats directs et le label VertVolt de l’ADEME

Si vous préférez toutefois une offre “100% verte” pour encourager les énergies renouvelables, comme toujours, il y a vert et vert.

Certains fournisseurs font l’effort de s’approvisionner directement auprès de producteurs d’électricité renouvelables et d’autres utilisent ce qu’on appelle les “garanties d’origine”, qui sont un moyen légal de transformer des offres d’électricité en vert sans vraiment encourager le déploiement des énergies renouvelables.

A ce sujet, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (l’ADEME) écrivait ceci sur son site internet

Source : ADEME

Le label VertVolt de l’ADEME

Dans ce cadre, l’ADEME a créé un label “VertVolt” pour cartographier les fournisseurs qui s’approvisionnent effectivement en direct auprès de producteurs d’énergies renouvelables, voire d’énergies renouvelables locales. 

Tous les fournisseurs n’y sont pas car cela dépend aussi des démarches qu’ils ont engagées auprès de l’ADEME pour être labellisés. 

Certains fournisseurs, comme ekWateur par exemple, sont difficiles à catégoriser car les offres sont par défaut faites avec des garanties d’origine mais les clients ont ensuite la possibilité de choisir de basculer sur des contrats directs moyennant un surplus. Le label a ainsi ses défauts mais il a le mérite de la transparence et d’exposer les différents critères.

Et le nucléaire alors?

Il n’existe pas à date d’offre d’un fournisseur d’électricité qui vous garantit une part de nucléaire dans votre approvisionnement. Si vous prenez une offre d’un fournisseur d’électricité sans opter pour une offre verte, il est considéré que l’approvisionnement en électricité de votre fournisseur est le mix électrique national, donc avec plus de deux tiers de nucléaire.

Si vous souhaitez particulièrement soutenir le nucléaire, vous pouvez souscrire à une offre chez EDF dont le projet d’entreprise est de continuer à entretenir et développer le nucléaire. Au contraire, si vous souhaitez encourager d’autres sources d’énergie, plusieurs fournisseurs proposent de se sourcer en électricité renouvelable et d’encourager le développement de nouveaux projets.

D’autres classements existent, avec plusieurs limites

D’autres organismes ont essayé de publier leurs labels et leur classement “vert” mais la plupart d’entre eux ont présenté des limites méthodologiques.

GreenPeace avait par exemple publié un classement vert qui avait présenté plusieurs limites, notamment la façon dont ils avaient catégorisé le nucléaire comme émetteur de CO2, ce qui est factuellement faux.

Après avoir fourni des explications alambiquées, ils ont fini par dire que c’était une erreur dans un fichier excel (sans corriger l’erreur a posteriori…). GreenPeace a par ailleurs été à l’origine de la création d’un des fournisseurs classés dont il avait vanté son non-recours au nucléaire régulé, ce qui a changé depuis.

Bref, nous trouvons les autres classements “verts” limités et nous ne recommandons pas de s’y référer pour choisir son fournisseur.

Comment changer de fournisseur d’électricité et que faire si je suis déçu ?

Changer de fournisseur d’électricité est très simple. Vous n’avez généralement qu’un formulaire à remplir en ligne ou un coup de téléphone à passer. Vous serez généralement guidé pour remplir les informations nécessaires.

Vous pouvez pour cela regarder sur une de vos anciennes factures pour trouver “votre puissance souscrite” (la quantité de puissance dont vous avez besoin du réseau) et votre “numéro de PDL” (l’identité de votre compteur qui permettra le changement).

Vous pouvez à tout moment changer de fournisseur sans aucune durée minimale d’engagement. Ne vous faites pas avoir : les frais de résiliation sont interdits pour les particuliers. Si vous êtes déçu, vous pouvez donc facilement revenir en arrière, changer à nouveau de fournisseur ou revenir au tarif réglementé si vous y étiez.

Pour le tarif réglementé, si vous l’avez quitté, vous devez toutefois attendre au moins six mois avant d’y revenir, mais vous pouvez sinon changer de fournisseur à tout moment sans durée minimale d’engagement.

En cas de litige ou de désaccord avec votre fournisseur, vous pouvez saisir le médiateur national de l’énergie ici : https://www.energie-mediateur.fr/. Les situations se débloquent généralement rapidement avec ce tiers de confiance indépendant.

Quel fournisseur d’électricité choisir pour l’environnement?

Quelle que soit votre offre d’électricité, il y a plusieurs choses que vous pouvez faire pour l’environnement.

Premièrement, consommer moins. Que ce soit en réglant votre température intérieure sur une référence plus basse, en couvrant vos appareils de cuisson lorsque vous cuisinez ou en isolant votre logement.

Même si votre électricité est décarbonée et que vous consommez du biogaz, toute énergie économisée est bonne à prendre dans un pays dont la consommation d’énergie finale est encore à 60% basée sur les énergies fossiles. Toute énergie décarbonée que vous ne consommez pas sert généralement à décarboner ailleurs et c’est collectivement que nous y gagnons.

Deuxièmement, opter pour une offre “horosaisonnalisée”, c’est-à-dire une offre où le prix est plus cher quand l’électricité est carbonée et moins cher quand l’électricité est décarbonée.

En effet, l’électricité n’est pas produite de la même façon à chaque moment de la journée et elle est généralement plus carbonée à des moments où la demande électrique est forte.

En choisissant une offre où vous êtes incités à déplacer vos consommations dans les moments de creux de la demande électrique, vous participez à diminuer la demande électrique lorsque la production est carbonée.

Passés ces deux critères, voici la liste des critères à regarder pour choisir votre fournisseur d’électricité

L’intégrité et l’honnêteté du fournisseur

L’intégrité du fournisseur est un point très important car certains fournisseurs ont été épinglés pour leurs mauvaises pratiques et il faut absolument les éviter. Les condamnations sont largement relayées dans la presse donc vous pouvez faire quelques recherches, regarder les avis sur le site de notation (comme Trust Pilot) ou regarder les condamnations par les services de la Commission de Régulation de l’Énergie (via son instance dénommée le CorDis),

Le projet de l’entreprise chez qui vous souscrivez

Est-ce que votre fournisseur est aussi un producteur d’électricité? Si oui, comment son électricité est produite et êtes-vous à l’aise avec cela? Si ce n’est pas un producteur mais juste un fournisseur, quel est le projet de l’entreprise dans le système électrique? Et le projet de l’entreprise plus globalement ?

C’est important car en étant client d’un fournisseur, vous le soutenez implicitement. Si vous voulez choisir une entreprise qui soutient les renouvelables, vous pouvez regarder les projets de développement de l’entreprise et vous fier au label “VertVolt” de l’ADEME. Mais ce label ne veut pas dire que l’entreprise est globalement vertueuse !

Enfin, le prix 

Pour les particuliers, le prix qui fait référence est généralement celui du tarif réglementé donc vous pouvez comparer votre offre à celui-ci. Vous pouvez également regarder des comparateurs de prix, en préférant celui du médiateur de l’énergie : https://comparateur-offres.energie-info.fr/compte/profil. D’autres comparateurs sont disponibles mais attention, certains d’entre eux ont déjà été condamnés pour des pratiques commerciales trompeuses. Pensez à bien regarder également à quelle fréquence vos prix seront mis à jour dans votre contrat. Le tarif réglementé est également mis à jour au moins deux fois par an en février et en août avec une formule appliquée par une administration indépendante.

Les points à retenir

1/ En tant que particulier, vous avez le droit au tarif réglementé 

Vu la façon dont il est calculé, ce n’est généralement pas un tarif spécialement avantageux par rapport à une offre de marché.

Toutefois, il est réglementé par l’Etat donc si vous ne voulez jamais vous occuper de votre contrat d’électricité, que vous êtes bien avec EDF et que vous vous en fichez de payer un peu plus cher, restez au tarif réglementé.

Vous pourrez ensuite d’ailleurs choisir le tarif réglementé avec le même prix à chaque heure ou des tarifs avec des prix différenciés par période de la journée (dits heures pleines / heures creuses) si vous êtes capable de déplacer votre consommation, ce qui rend service au système électrique et au climat.

2/ Gardez un œil sur votre contrat quand vous optez pour une offre de marché

Si vous quittez le tarif réglementé pour une offre de marché, votre contrat d’électricité devient comme votre contrat internet ou votre contrat de téléphone : il faut y jeter un oeil de temps en temps et en fin de contrat pour être sûr que le tarif que vous avez est toujours intéressant.

Vous pouvez aussi prendre votre offre de marché chez les opérateurs historiques comme EDF pour des offres qui sont souvent plus intéressantes.

3/ Payer moins cher oui, mais ce n’est pas le seul critère

Le prix n’est pas la seule variable à regarder quand vous changez de fournisseur et ce pour trois raisons : 

  • Si le fournisseur a des pratiques douteuses, vous pourriez finalement vous retrouver à payer plus cher en raison d’une condition contractuelle mal lue ou d’un changement de prix soudain. A ce titre, pensez à googler votre fournisseur pour regarder les avis, les potentielles condamnations et le passé de l’entreprise.
  • Vous votez avec votre bulletin de vote mais également avec votre portefeuille : assurez-vous donc que le fournisseur que vous avez choisi correspond bien à vos valeurs.
  • Il y a également d’autres critères que le prix à regarder : la qualité du service client, les offres proposées… Pensez-y en souscrivant.

4/ Changer de fournisseur, c’est très simple et le retour arrière est totalement possible, y compris au tarif réglementé

Quand vous changez de fournisseur, le réseau électrique reste le même. Vous n’aurez pas de coupures et changer de fournisseur se fait rapidement en remplissant un formulaire en ligne.

Vous pouvez changer de fournisseur gratuitement à tout moment : si vous êtes déçu, vous pouvez résilier sans frais, aller vers une autre offre ou revenir chez votre ancien fournisseur. Vous pourrez même revenir au tarif réglementé, à condition de l’avoir quitté il y a plus de six mois. En cas de litige, n’hésitez pas à contacter le médiateur de l’énergie : il est là pour cela !

Pour aller plus loin 

Références

Références
1Pour nos chers lecteurs d’outre-mer et habitants de certaines îles comme la Corse ou l’ïle de Sein, un régime différent fait qu’il n’y a pas d’ouverture à la concurrence et que l’opérateur reste EDF en monopole
2 Compte tenu de l’envolée des prix de marché en 2022 et 2023, les taxes et le réseau ne représentent que 46% du tarif réglementé, et non 66%. Ceci devrait changer en 2025 avec l’exclusion de l’année 2022 du calcul du tarif réglementé
3EDF n’est effectivement pas le seul “acteur historique” de l’électricité. Sur certains territoires, des régies d’électricité ont échappé à la nationalisation en 1946 et sont restées indépendantes. Ce sont des entreprises locales de distribution (ELD) qui opèrent ainsi historiquement sur leur territoire.
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16 Responses

  1. Pour la part d’électricité bas-carbone en France, il manque l’effet des imports-exports : oui la France produit un très grand % d’électricité bas-carbone ( ~65% de nucléaire selon les années) mais en exporté une partie (~15%), ce qui fait qu’il ne reste que 50%
    Il manque aussi l’effet de la saisonnalité voir de l’horaire : le pic du soir en hiver provoque le lancement de nombreuse centrale fossile, du coup croire que son chauffage a une émission correspondant à la moyenne de l’année, cela n’a pas de sens. et donc tout opérateur s’engageant à installer des moyens de productions supplémentaire, ce serra des kWh produit par du fossile en moins. une bonne raison pour s’engager dans un acteur qui investi dans des moyens bas-carbone et pas juste un revendeur d’électricité du marché

  2. Merci pour cet article et la clarification du process un peu complexe entre la production, le transport, la distribution.
    Je suis tout de même un peu déçu de ne pas trouver de comparaison sur cet article entre les différents fournisseurs. Ca aurait été chouette de mettre en avant ceux qui font les choses correctement et ainsi nous aiguiller sur notre choix final.
    Je suis personnellement chez Enercoop depuis plusieurs mois et tout se passe très bien. Le montant de la facture n’est pas plus élevé et c’est une coopérative qui produit localement et 100% énergie renouvelable.

  3. Je note l’effort pédagogique, mais franchement, aucune mention de la réappropriation de l’énergie par les citoyens via des projets de production d’énergie renouvelable coopératifs locaux alors que même le journal de TF1 en parle !! Faudrait que l’auteur se mette un peu à la page des solutions innovantes, ce que revendique le think tank dans lequel il agit… Dommage…

      1. Bonjour, voici quelques sources sur le sujet :
        L’ADEME c’est emparé du sujet il y a quelques années maintenant https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/finances/finance-durable/investir-projets-citoyens
        notamment sous l’impulsion d’Énergie Partagée https://energie-partagee.org/decouvrir/energie-citoyenne/?cmplz-force-reload=1733327100448
        et Enercoop est le seul fournisseur coopératif d’électricité à favoriser ce type de projet https://www.enercoop.fr/producteur
        Bonne lecture !

  4. Perso je suis toujours chez EDF si décrié avec compteur Linky…mais avec le contrat ” Zen Week-end Plus” qui impose certes une bonne discipline de gestion des usages pendant le week end plus le lundi.
    Donc 3 jours au tarif HEURES CREUSES du vendredi soir 23h26 jusqu’au mardi matin 7h 26.
    Pour 6778 kwh 1696,78€ facturés soit 25€ TTC le KWH.
    Qui fait aussi bien chez les “alternatifs” ?
    MERÇI.

  5. Suggestions pour améliorer l’article :
    – il eut été intéressant d’inclure un commentaire sur le tarif réglementé “Tempo”. Ce dernier avec ses jours rouges a un intérêt lorsqu’il s’agit de positionner sa consommation aux moments les moins carbonés.
    – d’autres fournisseurs proposent également des alternatives au tarif de marché allant au delà de la simple discussion heures pleines / heures creuses.
    – Ces contrats ont un intérêt tout particulier pour les utilisateurs de véhicules électriques, dont la recharge peut être facilement pilotée, avec derrière optimisation financière et diminution des émissions de CO2.

    1. Merci pour votre commentaire. Nous avions bien Tempo en tête quand nous parlions du tarif réglementé avec horosaisonnalité : cela inclut le HP/HC mais le tempo aussi.

      Après, il y a un sujet sur cette offre tempo : EDF perd de l’argent avec car les tarifs sur certaines heures sont plafonnés (c’est d’ailleurs pour cela qu’ils sont les seuls à proposer cette offre par obligation réglementaire)

  6. Personnellement chez Enercoop depuis plusieurs années sur différents logements, toujours très satisfait de leurs engagements. C’est un peu le Biocoop de l’énergie.

  7. Il y a quelques erreurs de syntaxes dans cet article et le conseil “couvrez vos casseroles quand vous cuisinez” est bidon en plus de porter sur une part ridicule de la conso. Si on veut toucher à ce registre, il est préférable de conseiller de raccourcir les douches (vous avez déjà parlé de la température de consigne)…

    1. Le conseil est de bon sens. Selon le type de cuisson, le fait de couvrir à un impact en pourcentage non négligeable sur la consommation d’énergie. En plus de ça, la vapeur d’eau va venir augmenter l’humidité du volume d’air de la pièce et donc augmenter la consommation d’énergie pour chauffer celle-ci ainsi que dégrader la sensation de confort immédiate. Certes, cela n’est pas forcément très significatif sur la consommation globale d’énergies mais ça reste des économies faciles. A part ça je vous rejoins entièrement sur le fait que pour faire des économies d’énergies les usages sont la priorité absolue.

      1. c’est plus nuancé que cela :
        – l’énergie pour chauffer l’eau est presque la même si il y a un couvercle ou pas
        – une fois chaude, c’est là que l’écart se creuse : chauffer à gros bouillon va évaporer plein d’eau ce qui consomme beaucoup d’énergie.
        – une part de cet effet est obtenu en diminuant la température quand l’eau est chaude (il n’y a d’ailleurs pas besoin d’être à 100° pour cuire des pâtes ou autre chose du genre)
        – si on veux vraiment économiser sur ce poste, autant cuire dans une cocote minute et/ou en chauffant dans un bouloir qui est plus efficace qu’une caserolle

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Auteur
Nicolas Goldberg
Nicolas Goldberg est responsable énergie au think tank Terra Nova et consultant dans le secteur

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16 Responses

  1. Pour la part d’électricité bas-carbone en France, il manque l’effet des imports-exports : oui la France produit un très grand % d’électricité bas-carbone ( ~65% de nucléaire selon les années) mais en exporté une partie (~15%), ce qui fait qu’il ne reste que 50%
    Il manque aussi l’effet de la saisonnalité voir de l’horaire : le pic du soir en hiver provoque le lancement de nombreuse centrale fossile, du coup croire que son chauffage a une émission correspondant à la moyenne de l’année, cela n’a pas de sens. et donc tout opérateur s’engageant à installer des moyens de productions supplémentaire, ce serra des kWh produit par du fossile en moins. une bonne raison pour s’engager dans un acteur qui investi dans des moyens bas-carbone et pas juste un revendeur d’électricité du marché

  2. Merci pour cet article et la clarification du process un peu complexe entre la production, le transport, la distribution.
    Je suis tout de même un peu déçu de ne pas trouver de comparaison sur cet article entre les différents fournisseurs. Ca aurait été chouette de mettre en avant ceux qui font les choses correctement et ainsi nous aiguiller sur notre choix final.
    Je suis personnellement chez Enercoop depuis plusieurs mois et tout se passe très bien. Le montant de la facture n’est pas plus élevé et c’est une coopérative qui produit localement et 100% énergie renouvelable.

  3. Je note l’effort pédagogique, mais franchement, aucune mention de la réappropriation de l’énergie par les citoyens via des projets de production d’énergie renouvelable coopératifs locaux alors que même le journal de TF1 en parle !! Faudrait que l’auteur se mette un peu à la page des solutions innovantes, ce que revendique le think tank dans lequel il agit… Dommage…

      1. Bonjour, voici quelques sources sur le sujet :
        L’ADEME c’est emparé du sujet il y a quelques années maintenant https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/finances/finance-durable/investir-projets-citoyens
        notamment sous l’impulsion d’Énergie Partagée https://energie-partagee.org/decouvrir/energie-citoyenne/?cmplz-force-reload=1733327100448
        et Enercoop est le seul fournisseur coopératif d’électricité à favoriser ce type de projet https://www.enercoop.fr/producteur
        Bonne lecture !

  4. Perso je suis toujours chez EDF si décrié avec compteur Linky…mais avec le contrat ” Zen Week-end Plus” qui impose certes une bonne discipline de gestion des usages pendant le week end plus le lundi.
    Donc 3 jours au tarif HEURES CREUSES du vendredi soir 23h26 jusqu’au mardi matin 7h 26.
    Pour 6778 kwh 1696,78€ facturés soit 25€ TTC le KWH.
    Qui fait aussi bien chez les “alternatifs” ?
    MERÇI.

  5. Suggestions pour améliorer l’article :
    – il eut été intéressant d’inclure un commentaire sur le tarif réglementé “Tempo”. Ce dernier avec ses jours rouges a un intérêt lorsqu’il s’agit de positionner sa consommation aux moments les moins carbonés.
    – d’autres fournisseurs proposent également des alternatives au tarif de marché allant au delà de la simple discussion heures pleines / heures creuses.
    – Ces contrats ont un intérêt tout particulier pour les utilisateurs de véhicules électriques, dont la recharge peut être facilement pilotée, avec derrière optimisation financière et diminution des émissions de CO2.

    1. Merci pour votre commentaire. Nous avions bien Tempo en tête quand nous parlions du tarif réglementé avec horosaisonnalité : cela inclut le HP/HC mais le tempo aussi.

      Après, il y a un sujet sur cette offre tempo : EDF perd de l’argent avec car les tarifs sur certaines heures sont plafonnés (c’est d’ailleurs pour cela qu’ils sont les seuls à proposer cette offre par obligation réglementaire)

  6. Personnellement chez Enercoop depuis plusieurs années sur différents logements, toujours très satisfait de leurs engagements. C’est un peu le Biocoop de l’énergie.

  7. Il y a quelques erreurs de syntaxes dans cet article et le conseil “couvrez vos casseroles quand vous cuisinez” est bidon en plus de porter sur une part ridicule de la conso. Si on veut toucher à ce registre, il est préférable de conseiller de raccourcir les douches (vous avez déjà parlé de la température de consigne)…

    1. Le conseil est de bon sens. Selon le type de cuisson, le fait de couvrir à un impact en pourcentage non négligeable sur la consommation d’énergie. En plus de ça, la vapeur d’eau va venir augmenter l’humidité du volume d’air de la pièce et donc augmenter la consommation d’énergie pour chauffer celle-ci ainsi que dégrader la sensation de confort immédiate. Certes, cela n’est pas forcément très significatif sur la consommation globale d’énergies mais ça reste des économies faciles. A part ça je vous rejoins entièrement sur le fait que pour faire des économies d’énergies les usages sont la priorité absolue.

      1. c’est plus nuancé que cela :
        – l’énergie pour chauffer l’eau est presque la même si il y a un couvercle ou pas
        – une fois chaude, c’est là que l’écart se creuse : chauffer à gros bouillon va évaporer plein d’eau ce qui consomme beaucoup d’énergie.
        – une part de cet effet est obtenu en diminuant la température quand l’eau est chaude (il n’y a d’ailleurs pas besoin d’être à 100° pour cuire des pâtes ou autre chose du genre)
        – si on veux vraiment économiser sur ce poste, autant cuire dans une cocote minute et/ou en chauffant dans un bouloir qui est plus efficace qu’une caserolle

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