“Je regrette d’avoir acheté une Tesla” : pourquoi le cours de bourse s’effondre

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©Crédit Photographie : Valentine Michel ©Bonpote
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Il y a 6 mois, rouler en Tesla pouvait vous coller l’étiquette du bobo écolo. Depuis 2 mois, l’étiquette a quelque peu changé.

En effet, depuis qu’Elon Musk a fait plusieurs saluts nazis et a officiellement soutenu le parti d’extrême droite allemand AfD, l’image de marque de Tesla a évolué et est désormais clairement définie comme un risque pour les investisseurs.

Le cours de bourse de Tesla a perdu 30% depuis un mois et de nombreux analystes déclarent que ce serait majoritairement imputable aux frasques d’Elon Musk et à son soutien aux partis politiques fascistes, de Donald Trump à Alice Weidel. Cela fait les gros titres, certains se félicitent de la chute du cours…. peut-être un peu trop vite.

Quel point commun entre les vagues de boycott, les vidéos de Sheryl Crow et les Teslas qui brûlent à Toulouse ? Plongeons dans l’univers d’Elon Musk et de sa voiture anciennement bobo écolo.

La voiture électrique est la meilleure option, et Tesla y a contribué

Un peu de contexte est probablement nécessaire, afin d’éviter les malentendus. Elon Musk a eu le mérite d’amener la voiture électrique sur le devant de la scène, et a mis la pression aux constructeurs du 20e siècle.

A l’heure où la voiture électrique subit un océan de fake news et où les partis politiques de droite et d’extrême droite essaient de revenir sur la fin des ventes de voitures thermiques neuves en Union Européenne pour 2035, il est toujours nécessaire de rappeler l’essentiel. L’avenir de la voiture sera assurément électrique, mais la voiture individuelle ne doit pas être l’avenir de notre mobilité, comme le rappelle Aurélien Bigo dans notre article sur la voiture électrique.

Si Tesla a longtemps été profitable uniquement grâce à la vente de crédits carbone (Automotive Regulatory Credits) à d’autres constructeurs automobiles, ce n’est plus le cas. L’entreprise réalise aujourd’hui un profit avec les seules ventes de ses voitures électriques, même si les crédits s’élevant à 2,76 milliards de dollars en 2024 restent une part importante du bénéfice de Tesla.

Tesla a touché 2,76 milliards de crédits carbone en 2024.
Tesla a touché 2,76 milliards de crédits carbone en 2024. Source : Sec.gov

Si cela est vrai pour toutes les entreprises, on comprend de ces chiffres que les décisions politiques peuvent avoir un impact immense sur Tesla.

Non, Elon Musk n’a pas perdu d’argent depuis son soutien à Donald Trump

Revenons sur une autre information qui circule beaucoup sur les réseaux sociaux et génère beaucoup de clics. D’après certaines personnes, Elon Musk perdrait énormément d’argent depuis qu’il a publiquement apporté son soutien à Donald Trump.

Pour analyser cela, il faut regarder d’où Elon Musk tire sa fortune, et c’est majoritairement de Tesla, dont il est le principal actionnaire. Certains commentateurs se réjouissent de l’effondrement du cours de bourse de Tesla depuis l’investiture de Donald Trump, qui a en effet perdu plus de 30%, et plus de 25% depuis début février 2025.

Source : Google finance

Sauf que le soutien d’Elon Musk à Trump ne date pas d’il y a un mois, ni de la victoire de Trump en novembre 2024. Son soutien officiel remonte au moins à juillet 2024, voire plusieurs mois (années) avant où il reprenait exactement les mêmes éléments de langage et se servait de Twitter (X) pour critiquer le parti démocrate et pousser le parti républicain.

Si vous prenez un peu de recul, on s’aperçoit que le cours de Tesla est nettement en hausse depuis qu’Elon Musk soutient Donald Trump. C’est vrai sur 6 mois, et sur 1 an :

Source : Google finance

Se pose maintenant la question à un million : est-ce que Tesla s’effondre à cause des sorties et des choix politiques d’Elon Musk ?

Les ventes de Tesla s’effondrent : la faute d’Elon Musk ?

Si Tesla n’a cessé de grandir rapidement ces dernières années, 2024 est la première année où Tesla a enregistré une légère baisse de ses ventes, -1.1% pour 1,79 million de voitures Tesla vendues.

Plus inquiétant, les ventes de Tesla s’écroulent en 2025 dans des marchés où les ventes augmentent. Alors que les ventes de voitures électriques augmentent de 31% sur les deux premiers mois de l’année, les ventes de Tesla sont respectivement de -71% en Allemagne et -44% en France, les deux plus gros marchés européens.

Mais déclarer que les ventes s’effondrent à cause du positionnement politique d’Elon Musk est au mieux un raccourci… ou tout simplement une fake news. Seule une analyse multifactorielle permet d’expliquer cette chute.

D’abord la concurrence. Les autres constructeurs s’organisent et offrent désormais plusieurs modèles avec des fonctionnalités équivalentes. Le principal concurrent chinois BYD est le grand gagnant de la poussée des ventes des véhicules électriques. Il a notamment réussi à vendre plus de voitures que Tesla dans plusieurs marchés européens en 2024.

L’offre Tesla n’a aussi pas été à la hauteur. Dans un système économique qui attend constamment de nouveaux modèles, Tesla n’a proposé que des modèles vieillissants, observe un vrai échec commercial avec son Cybertruck, et une partie des acheteurs ont également attendu le nouveau Model Y avant d’acheter une Tesla.

Le nouveau model Y de Tesla
Copie d’écran du site Tesla.com le 05/03/2025
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Dans quelles régions du monde l’engagement politique d’Elon Musk pourrait coûter cher à Tesla ?

Nous avons ici principalement parlé du marché européen. Mais les deux marchés les plus importants pour Tesla sont les Etats-Unis et la Chine. Ce sont dans ces deux pays qu’il faut regarder attentivement si sa politique pro Trump et son soutien à l’extrême droite pourraient avoir un impact.

Aux Etats-Unis, le pays est polarisé entre les Républicains, le parti de Donald Trump, et les Démocrates. Même si la Californie est l’Etat qui compte le plus de Tesla et qu’elle vote historiquement démocrate, c’est plutôt un statu quo que nous devrions observer dans le pays. Les fans de Musk et de Trump viendront compenser les initiatives de boycott et de reventes.

En Chine, l’impact sera, s’il y en a un, modéré. Les consommateurs chinois sont plutôt indifférents aux polémiques occidentales et on voit mal comment des manifestations d’ampleur pourraient prendre dans le pays.

Finalement, l’impact sera probablement neutre dans les plus gros marchés de Tesla, et probablement négatif dans les marchés européens. Dans quelle mesure ? Il est aujourd’hui impossible de le dire, et il faudra plusieurs mois pour le savoir. Ce qui est en revanche certain, c’est que le positionnement politique d’Elon Musk ne peut en aucun cas à lui seul expliquer la baisse du cours.

“Je regrette d’avoir acheté une Tesla” : du boycott aux voitures Tesla brûlées

Si les gesticulations d’Elon Musk ne semblent pas être la raison principale de la baisse de Tesla en bourse, la colère envers le PDG est réelle, et s’organise.

Les vidéos se multiplient sur les réseaux de propriétaires de Tesla qui revendent leur voiture à la suite des saluts nazis d’Elon Musk. Des concurrents offrent des remises si vous vous débarrassez de votre Tesla. Des Youtubeurs à plusieurs millions d’abonnés, des influenceurs voitures, jusqu’à la chanteuse américaine Sheryl Crow qui a fait le buzz sur Instagram :

Les mouvements de boycott s’organisent. Le mouvement Tesla Take down a pris de l’ampleur, lui qui permet de suivre le nombre grandissant de manifestations, de vendre sa Tesla et de vendre ses actions Tesla en bourse.

Photo d'une Tesla avec écrit "I bought this before Elon went crazy"

La pression s’accentue un peu partout sur Tesla, ses usines et les propriétaires de voiture. Un collectif anarchiste aurait également incendié douze Tesla à Plaisance-du-Touch près de Toulouse, avec un message de revendication : « alors que les élites multiplient les saluts nazis nous avons décidé de saluer à notre manière un concessionnaire Tesla ».

Il faudra suivre les prochaines semaines avec attention, et notamment les résultats du 1er trimestre pour voir si la honte de conduire une Tesla devient un élément significatif pour arrêter de le faire ou empêcher un achat.

Le capitalisme se moque des bras tendus

S’il y a bien une chose qu’il faut retenir, c’est que les marchés financiers se moquent des bras tendus d’un PDG. Avez-vous entendu parler d’un seul gérant de fonds qui a vendu ou prévu de se débarrasser de ses actions Tesla parce qu’Elon Musk a fait un salut nazi ? Est-ce qu’une personne a annoncé ne plus investir dans Tesla parce qu’Elon Musk est climatosceptique ?

Si le capitalisme était “moral”, TotalEnergies serait en faillite et il en serait de même pour la très grande majorité des entreprises cotées en bourse. Faire un salut nazi, ce n’est pas disqualifiant, sinon le cours de Tesla aurait plongé le 20 janvier 2025. La réalité, c’est que cela n’a eu aucune incidence sur le cours le jour J.

En outre, Tesla fait partie de nombreux fonds qui se prétendent être ISR (investissements socialement responsables), et est mis en avant également dans des “néo-banques” et “néo-assurances” qui pratiquent le greenwashing à outrance. Un salut nazi oui, mais un salut nazi “vert” donc. Un salut nazi “durable”.

Source : Boursorama

A l’instar du fonds souverain norvégien dont Tesla est le 9e investissement le plus important, il n’y a pas eu de déclaration ou de signe de désinvestissement à la suite des frasques d’Elon Musk.

L’équation est simple. Elon Musk est un business man et il soutiendra ce qu’il doit soutenir pour son business. Il a soutenu Barack Obama quand il le fallait, il soutient Donald Trump quand il le faut. Seul un mouvement de boycott d’ampleur pourrait changer la donne, et nous en sommes encore loin. A suivre.

Crédit : Zezvaz

POUR ALLER PLUS LOIN

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13 Responses

  1. Je suis assez d’accord avec l’article mais j’apporte un élément en ce qui concerne le dernier chapitre : dire que le capitalisme se fout des bras tendus et qu’aucun fonds ne retire ses billes n’est plus vrai : le premier fonds de pension danois vient de décider de vendre toutes ses actions et de blacklister Tesla. Ce n’est certes pas le fonds de pension norvégien mais il pèse toute de même 20 milliards tandis que Norvège et Danemark sont souvent sur la même longueur d’onde…

  2. Oui, l’émission de CO2 est plus faible (mais, comme vous le montrez, elle sera encore plus faible avec une petite voiture électrique qu’avec une grosse, et les conducteurs de Tesla que je vois à Paris où j’habite ne sont pas tous chauffeurs VTC ou de taxi, loin de là…), mais il me semble (très) réducteur de se focaliser sur la seule émission de CO2 pour définir l’intérêt écologique d’un objet (en l’occurrence une Tesla), pour les raisons suivantes :
    – en achetant Tesla, vous accroissez la puissance de Musk et donc son pouvoir de nuisance.
    – en promouvant la voiture électrique, vous continuer à promouvoir la consommation, qui en elle-même est délétère (d’autant que les voitures électriques n’ont pas une durée de vie de 20 ou 25 ans comme on a connu par le passé – toutes les voitures de mon enfance et ma jeunesse, achetées d’occasion, sont allées jusqu’à au moins 20 ans avant de partir à la casse)
    – ces voitures sont bourrées de technologie, ce qui vous rend complètement dépendant du système actuel et vous empêche d’agir directement sur votre véhicule pour la moindre réparation (à l’inverse, voir tous les mouvements qui poussent vers le low tech, ou lire “Eloge du bricolage” sur la dimension philosophique de cela)
    – vous excluez les plus pauvres qui n’ont pas moyen de s’offrir ce type de véhicule, et ce faisant vous renvoyez cette image de l’écologie bobo qui ne favorise que des gens au porte-feuille bien garni.
    Et sans doute bien d’autres arguments qui font que, pour moi, on s’illusionne en mettant en avant la dimension écologique d’une marque comme Tesla.

    1. Merci pour ce retour. Cependant ce n’était pas exactement mon discours.

      Je ne soutiens pas le fait d’acheter Tesla, plein d’autres marques font maintenant des véhicules électriques tout à fait valables. Il me semble par contre qu’il ne faut pas pour autant condamner le développement des voitures électriques.

      Il est certes toujours plus favorable de prendre son vélo, mais ce n’est pas possible pour tout le monde. Il se vend en Europe encore ~15 Mn de véhicules par an, il est illusoire de penser passer cela à zéro. A choisir mieux vaut que ces 15 Mn de véhicules soient électriques (et de dimension adaptée aux besoins de leur utilisateur !).

      Il y a encore plein de situations (professionnels, artisans, etc.), ou de lieux (petite ville, campagne), pour lesquelles la voiture individuelle reste encore très utilisée, et parfois avec de très gros kilométrages.
      De même mettez vous derrière un diesel vieux de 20 ans, sans filtre à particule, respirez, et essayez de me dire qu’il vaut mieux garder ces véhicules que de les remplacer par des VE – sauf à ce que leur usage soit limité.

      Le point sur l’accessibilité financière est une vraie question. Il est urgent de développer un vrai marché de l’occasion, accompagné de réparateurs indépendants (type réseau Revolte). Si les VE sont moins coûteux à faire rouler (prouvé), entretenir (reste à prouver) et d’une durée de vie plus importante (peu de pièces d’usure) il n’y a pas de raison que cela ne devienne pas un moyen économique de se déplacer.

      L’équation serait donc :
      – 1/ ne pas avoir de voiture là où elle n’est pas indispensable (à ce jour ça concerne quand même davantage les grandes villes)
      – 2/ là où il faut une voiture arbitrer en fonction des circonstances :
      – besoin occasionnel, dans un lieu dense (peu de place disponible) : location, auto partage
      – besoin occasionnel, dans un lieu peu dense : garder la vieille voiture !
      – besoin intense : véhicule électrique, de taille adaptée

      Pour que tout le monde puisse passer au point 1 il ne faut pas croire que tout viendra de l’individu : il y a beaucoup à faire concernant l’urbanisme : ne plus raisonner par grandes zones (pavillons, industrie, centres commerciaux), mais recréer des quartiers où tout est accessible. Cela prendra du temps – et il faudrait déjà que ce mouvement soit vraiment enclenché.

      Pour la campagne c’est encore pire. Il faut remettre des services de proximité, hors on n’en prend pas le chemin, prenez l’exemple des hôpitaux ou des maternités.

  3. “Dit autrement, Tesla c’est de l’écologie à peu de frais pour humains très riches qui continueront toujours à polluer plus que n’importe quel conducteur de Twingo” : raisonnement trop rapide. Non ce n’est pas forcément vrai.

    Les nombreuses études de cycles de vie montrent que l’électrique prend le dessus dès que le kilométrage devient notable, surtout en Europe.

    A recommander à ce titre l’excellent simulateur de l’ONG T&E : https://www.transportenvironment.org/topics/cars/are-electric-cars-cleaner

    Emissions sur 150 000 km, base EU:
    – Petite voiture de type Clio, essence : 33 tonnes d’émissions CO2, production + utilisation.
    – Grosse voiture (“Executive”), électrique: 20 tonnes (et sans compter que cette dernière pourra parcourir bien plus que 150 000 km).
    – Petite voiture électrique : 12 tonnes

    Donc, non, pour prendre un extrême un chauffeur de taxi ou un VRP aura plus intérêt à prendre une électrique (même imposante) que n’importe quel véhicule essence ou diesel, fût-elle une Twingo.
    A l’inverse quelqu’un ne faisant que des petits kilométrages peut garder une ancienne voiture essence ou diesel. C’est l’usage qui importe ici.

    Mais pour l’achat d’une voiture neuve qui sera automatiquement amenée à être utilisée pendant de nombreuses années il n’y a pas photo : l’électrique sera toujours moins émetteur en CO2.

    1. Je suis d’accord avec vous concernant les personnes qui conduisent très peu et peuvent “garder une ancienne voiture essence ou dielsel ” si d’autres possibilités de transport ne sont pas possibles ou qu’elles ne jugent pas assez rapide dans le temps qu’elles veulent et peuvent y consacrer. Nous vivons aussi dans un temps rapide (avec cette idée de rentabilité du travail, qui mène à celle du temps, à celles des vacances etc).

      Il me semble que nous ne devrions pas SEULEMENT voir la part de CO2. Il y a d’autres paramètres à prendre en compte que le cycle de vie : la façon de conduire (souple ou crispée), la consommation d’énergie (qui en découle), l’usure des freins et pneus car il n’y a pas de frein moteur (boite automatique) qui est aussi une source de pollution au micro-particules etc. Ainsi, chaque personne ayant cela en tête, ferait possiblement un choix plus judicieux d’achat ou non, de voitures d’occasion ou neuf.

  4. Je ne vois pas comment Tesla peut être considéré comme vertueux écologiquement. Si effectivement leurs voitures sont électriques, je ne vois que des voitures très imposantes aux moteurs puissants. Pour moi, c’est dans un exemple typique de greenwashing, qui donne l’impression à une certaine catégorie de personnes d’être écolos tout en continuant à consommer. Dit autrement, Tesla c’est de l’écologie à peu de frais pour humains très riches qui continueront toujours à polluer plus que n’importe quel conducteur de Twingo, le tout avec l’impression d’être supérieurs dans leur engagement écologique (souvent accompagnée d’un peu de mépris). Pardon pour ces mots un peu durs, mais il me semble qu’il faut déconstruire ce mythe du riche défini comme écolo parce qu’il consomme “vert”, et qui ne fait que rabaisser les vrais écolos, ceux qui consomment moins, par obligation ou par choix. Et si on veut vraiment posséder une voiture électrique écolo, il faudrait alors se diriger vers les modèles les plus légers et les plus simples, et en tous cas pas vers les modèles de Tesla !

  5. Voilà un article tout en relativité, bien loin de la panique sur les marchés. L’action Tesla a perdu 36 euros en 5 heures aujourd’hui. Les saluts Nazis, le limogeage sauvage de salariés et l’alliance avec un Trump, hostile au reste du monde (sauf Poutine et Netanyahu) sont un repoussoir pour les clients. Il y a d’autres marques de véhicules électriques. Pour Tesla, ne resteront que les MAGA qui, climatosceptiques, croient peu aux véhicules propres. Les capitalistes se moquent de tout mais pas des clients qui fuient.

  6. Franchement, je trouve ça dommage tout ce Tesla bashing dans les médias. OK, il y a des soucis avec Elon Musk et les dérives du capitalisme, je comprends, mais d’un point de vue écolo, on a clairement plus à perdre qu’à gagner en s’acharnant sur un acteur majeur de la transition énergétique. Tesla, malgré ses défauts, c’est quand même un leader dans les voitures électriques et les technos vertes, et le descendre en flèche, ça risque surtout de ralentir nos efforts face à l’urgence climatique.

    1. A relativiser tout de même, Elon c’est aussi la boring compagny qui a creusé le fameux tunnel à voitures Tesla sous Las Vegas pour désengorger la ville… au lieu de proposer un métro (objectivement bien plus efficace).
      C’est aussi SpaceX et leur délire de colonisation de Mars, alors que la fusée est le moyen de déplacement le plus polluant et de très très très loin.

  7. Enfin un article objectif sans influence et qui traite ce problème en profondeur et avec objectivité. Ça change ….

  8. “S’il y a bien une chose qu’il faut retenir, c’est que les marchés financiers se moquent des bras tendus d’un PDG. ” Le retenir”, oui, évidemment. L’approuver, non.

  9. Il y a aussi un facteur purement écologique. Revendre une Tesla c’est probablement racheter une voiture. Si thermique problème, si électrique cela veut dire perdre le bénéfice d’avoir roulé ce qui permet de “rattraper” la dette CO2 due à la fabrication de la batterie . C’est un cas où le pragmatisme écologique va à l’encontre de la dimension politique

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Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

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  1. Je suis assez d’accord avec l’article mais j’apporte un élément en ce qui concerne le dernier chapitre : dire que le capitalisme se fout des bras tendus et qu’aucun fonds ne retire ses billes n’est plus vrai : le premier fonds de pension danois vient de décider de vendre toutes ses actions et de blacklister Tesla. Ce n’est certes pas le fonds de pension norvégien mais il pèse toute de même 20 milliards tandis que Norvège et Danemark sont souvent sur la même longueur d’onde…

  2. Oui, l’émission de CO2 est plus faible (mais, comme vous le montrez, elle sera encore plus faible avec une petite voiture électrique qu’avec une grosse, et les conducteurs de Tesla que je vois à Paris où j’habite ne sont pas tous chauffeurs VTC ou de taxi, loin de là…), mais il me semble (très) réducteur de se focaliser sur la seule émission de CO2 pour définir l’intérêt écologique d’un objet (en l’occurrence une Tesla), pour les raisons suivantes :
    – en achetant Tesla, vous accroissez la puissance de Musk et donc son pouvoir de nuisance.
    – en promouvant la voiture électrique, vous continuer à promouvoir la consommation, qui en elle-même est délétère (d’autant que les voitures électriques n’ont pas une durée de vie de 20 ou 25 ans comme on a connu par le passé – toutes les voitures de mon enfance et ma jeunesse, achetées d’occasion, sont allées jusqu’à au moins 20 ans avant de partir à la casse)
    – ces voitures sont bourrées de technologie, ce qui vous rend complètement dépendant du système actuel et vous empêche d’agir directement sur votre véhicule pour la moindre réparation (à l’inverse, voir tous les mouvements qui poussent vers le low tech, ou lire “Eloge du bricolage” sur la dimension philosophique de cela)
    – vous excluez les plus pauvres qui n’ont pas moyen de s’offrir ce type de véhicule, et ce faisant vous renvoyez cette image de l’écologie bobo qui ne favorise que des gens au porte-feuille bien garni.
    Et sans doute bien d’autres arguments qui font que, pour moi, on s’illusionne en mettant en avant la dimension écologique d’une marque comme Tesla.

    1. Merci pour ce retour. Cependant ce n’était pas exactement mon discours.

      Je ne soutiens pas le fait d’acheter Tesla, plein d’autres marques font maintenant des véhicules électriques tout à fait valables. Il me semble par contre qu’il ne faut pas pour autant condamner le développement des voitures électriques.

      Il est certes toujours plus favorable de prendre son vélo, mais ce n’est pas possible pour tout le monde. Il se vend en Europe encore ~15 Mn de véhicules par an, il est illusoire de penser passer cela à zéro. A choisir mieux vaut que ces 15 Mn de véhicules soient électriques (et de dimension adaptée aux besoins de leur utilisateur !).

      Il y a encore plein de situations (professionnels, artisans, etc.), ou de lieux (petite ville, campagne), pour lesquelles la voiture individuelle reste encore très utilisée, et parfois avec de très gros kilométrages.
      De même mettez vous derrière un diesel vieux de 20 ans, sans filtre à particule, respirez, et essayez de me dire qu’il vaut mieux garder ces véhicules que de les remplacer par des VE – sauf à ce que leur usage soit limité.

      Le point sur l’accessibilité financière est une vraie question. Il est urgent de développer un vrai marché de l’occasion, accompagné de réparateurs indépendants (type réseau Revolte). Si les VE sont moins coûteux à faire rouler (prouvé), entretenir (reste à prouver) et d’une durée de vie plus importante (peu de pièces d’usure) il n’y a pas de raison que cela ne devienne pas un moyen économique de se déplacer.

      L’équation serait donc :
      – 1/ ne pas avoir de voiture là où elle n’est pas indispensable (à ce jour ça concerne quand même davantage les grandes villes)
      – 2/ là où il faut une voiture arbitrer en fonction des circonstances :
      – besoin occasionnel, dans un lieu dense (peu de place disponible) : location, auto partage
      – besoin occasionnel, dans un lieu peu dense : garder la vieille voiture !
      – besoin intense : véhicule électrique, de taille adaptée

      Pour que tout le monde puisse passer au point 1 il ne faut pas croire que tout viendra de l’individu : il y a beaucoup à faire concernant l’urbanisme : ne plus raisonner par grandes zones (pavillons, industrie, centres commerciaux), mais recréer des quartiers où tout est accessible. Cela prendra du temps – et il faudrait déjà que ce mouvement soit vraiment enclenché.

      Pour la campagne c’est encore pire. Il faut remettre des services de proximité, hors on n’en prend pas le chemin, prenez l’exemple des hôpitaux ou des maternités.

  3. “Dit autrement, Tesla c’est de l’écologie à peu de frais pour humains très riches qui continueront toujours à polluer plus que n’importe quel conducteur de Twingo” : raisonnement trop rapide. Non ce n’est pas forcément vrai.

    Les nombreuses études de cycles de vie montrent que l’électrique prend le dessus dès que le kilométrage devient notable, surtout en Europe.

    A recommander à ce titre l’excellent simulateur de l’ONG T&E : https://www.transportenvironment.org/topics/cars/are-electric-cars-cleaner

    Emissions sur 150 000 km, base EU:
    – Petite voiture de type Clio, essence : 33 tonnes d’émissions CO2, production + utilisation.
    – Grosse voiture (“Executive”), électrique: 20 tonnes (et sans compter que cette dernière pourra parcourir bien plus que 150 000 km).
    – Petite voiture électrique : 12 tonnes

    Donc, non, pour prendre un extrême un chauffeur de taxi ou un VRP aura plus intérêt à prendre une électrique (même imposante) que n’importe quel véhicule essence ou diesel, fût-elle une Twingo.
    A l’inverse quelqu’un ne faisant que des petits kilométrages peut garder une ancienne voiture essence ou diesel. C’est l’usage qui importe ici.

    Mais pour l’achat d’une voiture neuve qui sera automatiquement amenée à être utilisée pendant de nombreuses années il n’y a pas photo : l’électrique sera toujours moins émetteur en CO2.

    1. Je suis d’accord avec vous concernant les personnes qui conduisent très peu et peuvent “garder une ancienne voiture essence ou dielsel ” si d’autres possibilités de transport ne sont pas possibles ou qu’elles ne jugent pas assez rapide dans le temps qu’elles veulent et peuvent y consacrer. Nous vivons aussi dans un temps rapide (avec cette idée de rentabilité du travail, qui mène à celle du temps, à celles des vacances etc).

      Il me semble que nous ne devrions pas SEULEMENT voir la part de CO2. Il y a d’autres paramètres à prendre en compte que le cycle de vie : la façon de conduire (souple ou crispée), la consommation d’énergie (qui en découle), l’usure des freins et pneus car il n’y a pas de frein moteur (boite automatique) qui est aussi une source de pollution au micro-particules etc. Ainsi, chaque personne ayant cela en tête, ferait possiblement un choix plus judicieux d’achat ou non, de voitures d’occasion ou neuf.

  4. Je ne vois pas comment Tesla peut être considéré comme vertueux écologiquement. Si effectivement leurs voitures sont électriques, je ne vois que des voitures très imposantes aux moteurs puissants. Pour moi, c’est dans un exemple typique de greenwashing, qui donne l’impression à une certaine catégorie de personnes d’être écolos tout en continuant à consommer. Dit autrement, Tesla c’est de l’écologie à peu de frais pour humains très riches qui continueront toujours à polluer plus que n’importe quel conducteur de Twingo, le tout avec l’impression d’être supérieurs dans leur engagement écologique (souvent accompagnée d’un peu de mépris). Pardon pour ces mots un peu durs, mais il me semble qu’il faut déconstruire ce mythe du riche défini comme écolo parce qu’il consomme “vert”, et qui ne fait que rabaisser les vrais écolos, ceux qui consomment moins, par obligation ou par choix. Et si on veut vraiment posséder une voiture électrique écolo, il faudrait alors se diriger vers les modèles les plus légers et les plus simples, et en tous cas pas vers les modèles de Tesla !

  5. Voilà un article tout en relativité, bien loin de la panique sur les marchés. L’action Tesla a perdu 36 euros en 5 heures aujourd’hui. Les saluts Nazis, le limogeage sauvage de salariés et l’alliance avec un Trump, hostile au reste du monde (sauf Poutine et Netanyahu) sont un repoussoir pour les clients. Il y a d’autres marques de véhicules électriques. Pour Tesla, ne resteront que les MAGA qui, climatosceptiques, croient peu aux véhicules propres. Les capitalistes se moquent de tout mais pas des clients qui fuient.

  6. Franchement, je trouve ça dommage tout ce Tesla bashing dans les médias. OK, il y a des soucis avec Elon Musk et les dérives du capitalisme, je comprends, mais d’un point de vue écolo, on a clairement plus à perdre qu’à gagner en s’acharnant sur un acteur majeur de la transition énergétique. Tesla, malgré ses défauts, c’est quand même un leader dans les voitures électriques et les technos vertes, et le descendre en flèche, ça risque surtout de ralentir nos efforts face à l’urgence climatique.

    1. A relativiser tout de même, Elon c’est aussi la boring compagny qui a creusé le fameux tunnel à voitures Tesla sous Las Vegas pour désengorger la ville… au lieu de proposer un métro (objectivement bien plus efficace).
      C’est aussi SpaceX et leur délire de colonisation de Mars, alors que la fusée est le moyen de déplacement le plus polluant et de très très très loin.

  7. Enfin un article objectif sans influence et qui traite ce problème en profondeur et avec objectivité. Ça change ….

  8. “S’il y a bien une chose qu’il faut retenir, c’est que les marchés financiers se moquent des bras tendus d’un PDG. ” Le retenir”, oui, évidemment. L’approuver, non.

  9. Il y a aussi un facteur purement écologique. Revendre une Tesla c’est probablement racheter une voiture. Si thermique problème, si électrique cela veut dire perdre le bénéfice d’avoir roulé ce qui permet de “rattraper” la dette CO2 due à la fabrication de la batterie . C’est un cas où le pragmatisme écologique va à l’encontre de la dimension politique

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