Black-out électrique en Espagne : que sait-on réellement 3 jours après la panne

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Black out Espagne
©Crédit Photographie : Emilio Morenatti
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Ce qu’il faut retenir du black-out électrique en Espagne :

  • Ce lundi 28 avril, il y a eu un black-out électrique en Espagne et au Portugal. Près de 55 millions de personnes se sont retrouvées dans le noir. C’est une situation grave, même si le courant a pu être rétabli rapidement. Des personnes ont pu trouver la mort dans cet accident rarissime…
  • Plus de trois jours après, il est toujours trop tôt pour donner les causes de cet événement tragique. La priorité était en effet jusqu’ici au rétablissement du courant et il faut ensuite prendre le temps d’analyser les données, provenant de différents pays, avant de tirer des conclusions.
  • L’Espagne a une situation électrique particulière avec beaucoup de renouvelables et une faible interconnexion au continent européen. Pour autant, rien ne permet de conclure sur ce qu’il s’est produit à ce stade.
  • Les réseaux sociaux s’en sont donnés à cœur joie sur ce qui peut être le coupable tout désigné : l’Europe via les interconnexions ou les énergies renouvelables. Même certaines chaînes de télévision, pourtant d’ordinaire respectables, se sont faites piéger par la nécessité de meubler et d’apporter rapidement des éléments.
  • Dans ces moments-là, les experts font preuve de retenue alors que les charlatans saisissent leur opportunité d’exister. Il faut être prudent et accepter de devoir attendre pour connaître les vraies raisons plutôt que de risquer de véhiculer des messages politiques malheureux.

Un black-out c’est quoi?

Nous ne nous en rendons pas compte, mais avoir l’électricité à chaque instant chez soi relève de la prouesse technique. A chaque instant, il faut que la production soit égale à la consommation sans quoi, le réseau peut s’écrouler et des coupures d’électricité peuvent intervenir sur une zone plus ou moins grande.

C’est d’ailleurs arrivé plusieurs fois dans le passé. Sur toute la France en 1978 et en 1987 dans l’ouest de la France. Plus proche de nous, mais il y a tout de même 20 ans, l’Italie a connu une coupure électrique généralisée à la suite de la chute d’un arbre sur une ligne haute tension en Suisse en 2003. En Allemagne en 2006, à la suite d’une mauvaise coordination entre transporteurs d’électricité, 15 millions d’européens sont privés d’électricité. Les risques de black-out ne datent ainsi pas des renouvelables : ils ont toujours existé et se sont déjà produits.

C’est un incident qui peut être grave et il peut y avoir des morts à cause de respirateurs mal alimentés ou des accidents de la route. Ce n’est pas le genre d’événement qu’il faut prendre avec légèreté ou considérer comme une opportunité politique.

Ce lundi 28 avril, c’est ce qui est arrivé à l’Espagne et une partie du Portugal. Un événement exceptionnel dans son ampleur et qui a occupé, à juste titre, une grande place médiatique.

Dans l’urgence, les médias peuvent tenter de vouloir proposer des explications alors qu’il est trop tôt pour le savoir. Pire, alors que des experts préfèrent se mettre en retrait le temps de savoir ce qu’il s’est passé, des pseudo-experts peuvent en profiter pour prendre le créneau et passer des messages politiques. C’est ce que nous allons voir par la suite.

Ce que nous savons des causes du black-out électrique en Espagne

Ce sera le message principal de cet article : à l’heure où nous l’écrivons, nous savons très peu de choses, si ce n’est qu’il est urgent d’attendre. Toutes les hypothèses simples évoquées jusqu’ici ont été démenties peu de temps après.

  • La piste de l’incendie, la première évoquée, a été très vite écartée par RTE, le gestionnaire de transport d’électricité français.
  • Celle de la cyberattaque, bien que palpitante en ces temps de géopolitique troublée, est également écartée assez vite.
  • Alors qu’une information semble se propager en provenance du Portugal comme quoi une anomalie atmosphérique a tout déclenché, l’information est démentie et qualifiée de “fake news qui tourne sur les réseaux sociaux”, ce qui n’a pas empêché certaines personnes en plateau télévisé de l’avancer comme nous le verrons plus tard.

Plusieurs choses sont en revanche sûres 

Un black-out généralisé, cela ne doit pas arriver. Il y a pour éviter cela des réserves de production, nationales et européennes, des redondances sur le réseau et des stratégies de parades. Si un phénomène sur le réseau fait qu’il peut y avoir un écroulement, il y a normalement un “îlotage”, c’est-à-dire un isolement de la partie qui pose problème pour éviter la contagion.

Si le black-out s’est produit, c’est qu’il y a un souci dans la résilience du réseau électrique qui doit être traité, comme cela a été le cas à chaque black-out qui apporte son lot d’enseignement pour améliorer l’exploitation du réseau.

La péninsule ibérique a une situation particulière : beaucoup d’éolien et de solaire, donc potentiellement moins d’inertie sur le réseau, et une très faible interconnexion au reste du continent. Contrairement à la France, les réacteurs nucléaires qui sont sur le réseau espagnol sont prévus pour se mettre à l’arrêt immédiatement quand il y a une perte d’alimentation sur le réseau.

Ce ne sont que des paramètres. Quels rôles ont-ils joué? Le mystère reste total et tout est envisagé. Le sujet est complexe et l’Espagne ayant une interconnexion avec la France, certaines données sont à recouper entre la France et l’Espagne pour avoir les bonnes interprétations. 

A noter que contrairement à ce qui a été pointé sur les réseaux sociaux, le manque d’inertie du réseau dû à l’accroissement d’énergies renouvelables sur le réseau est largement soluble et RTE en a parlé dans une vidéo. Pour les aficionados, cela peut être géré avec le déploiement de compensateurs synchrones ou la mise en place du “grid forming”.

L’enquête sera complexe et les autorités espagnoles ont d’ores et déjà déclaré qu’elle pourrait durer 6 mois ! Vous comprenez notre scepticisme quand certains ont annoncé avoir des explications : cela relève au mieux de l’excès de confiance, au pire de l’intention politique pour incriminer une chose ou l’autre.

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Les questions soulevées après le black-out

A ce stade les questions sont nombreuses et personne ne peut affirmer ce qu’il s’est passé.

Lors d’une conférence de presse, Red Electrica de Espana (REE, le transporteur d’électricité espagnol) s’est tout juste essayé à donner la chronologie des événements mais avec énormément d’hypothèses et de précautions oratoires, tant ils ne peuvent eux-mêmes pas être sûrs de ce qu’il s’est passé. Ainsi, dans l’ordre : 

  • Une perte de production aurait pu être l’origine de tout le désordre et cela pourrait être du solaire (vous notez tous les conditionnels),
  • Toutefois suite à cela, le réseau se serait stabilisé en quelques millisecondes,
  • Ensuite, 1,5 seconde plus tard, une autre perte de production aurait été détectée, potentiellement en conséquence de la perte de la première (rien de sûr une fois de plus là-dedans),
  • Suite à cette déstabilisation, l’interconnexion France-Espagne se serait déconnectée pour éviter une propagation,
  • Immédiatement après, une nouvelle perte de production se serait produite entraînant en cascade la déconnexion de toutes les centrales à gaz, hydraulique et nucléaire, ce qui aurait eu pour conséquence directe l’effondrement du réseau.

Cette séquence reste à confirmer et est pleine d’hypothèses.

Le solaire est-il réellement la cause? Est-ce un problème sur certaines installations ou la totalité? Quel est le lien entre les deux pertes successives de production? Pourquoi les parades d’usage n’ont pas été activées pour circonscrire le problème? Quel rôle a joué la déconnexion de l’interconnexion France-Espagne et était-ce le fonctionnement attendu.

Toutes les hypothèses jusqu’ici écartées mais toujours relayées par les réseaux sociaux et certains faux experts…

La furie des réseaux sociaux… et certains médias piégés !

Malgré toutes ces incertitudes et ces précautions d’usage, l’immédiateté du moment impose d’avoir les réponses tout de suite. Des grandes erreurs de communication sont faites dans les institutions qui laissent entendre des premières hypothèses, comme celle d’un aléa météorologique rare relayé par Reuters et démenti peu de temps après.

Côté réseaux sociaux, la désinformation bat son plein et certains y voient là une belle opportunité pour attaquer les énergies renouvelables. Entendons-nous bien : peut-être que le solaire et l’éolien ont joué un rôle dans ce black-out… mais il est à signaler que la part d’éolien et de solaire dans le mix électrique espagnol était à ce moment certes élevée, mais dans la moyenne de ce que fait l’Espagne depuis 2024, comme l’a rappelé le président actuel de RTE Xavier Piechaczyk dans C à Vous.

Sélection de réactions sur les réseaux sociaux : 

Rappelons au passage qu’il y a eu des morts : s’en réjouir pour voir là l’occasion de confirmer ses théories est totalement indécent.

Sur LinkedIn, les messages agrémentés de graphiques pullulent avec de nombreux engagements, y compris des personnes dont l’entreprise est clairement identifiée : 

La désinformation ne se fait pas que sur les réseaux sociaux. CNews, coutumier du fait, à travers la voix de Pascal Praud a trouvé le même coupable que certains messages que l’on voit circuler sur les réseaux sociaux et il l’affirme devant un plateau abasourdi.

Le phénomène ne sera malheureusement pas circonscrit à CNews puisque France Info se met également à inviter à deux reprises sur deux émissions différentes des personnes qui tiennent le même discours, dont l’un marchand d’art et l’autre certes ancien président de RTE mais qui n’occupe plus de poste dans le secteur depuis plus de 20 ans. L’expertise n’aura pas duré longtemps puisqu’il aura repris la théorie de l’aléa climatique, déjà démentie dans la journée et sera repris par Florian Philippot sur le réseau X

C’est ensuite Le Figaro qui invite le même expert retraité pour dire la même chose, qui s’avère tout aussi prématuré et très certainement faux.

Dans tout cela, il faut saluer d’autres médias qui ont tout fait pour résister à l’immédiateté. Ils sont heureusement nombreux ! Nous partageons d’ailleurs ici l’émission de C à Vous et celle de la matinale de France Inter où les experts de RTE ont pu intervenir.

Se méfier des experts auto-proclamés

Que faire face à tout cela ? Dans l’urgence, même les organisations officielles et les médias réputés sûrs peuvent diffuser des informations non validées qui se retrouvent être démenties peu de temps après : mieux vaut laisser un temps s’écouler pour être sûrs de ce qu’on lit, y compris de sources sûres.

Inviter des personnes qui s’étalent sur les réseaux sociaux avec beaucoup d’engagements est une mauvaise idée : il faut vérifier le CV des invités. Qui sont-ils ? D’où parlent-ils ? Par qui sont-ils recommandés ? Force est de constater que certaines chaînes sont allées trop vite, soit par manque de moyens, soit pour servir un narratif qui leur convenait bien.

Alors que les sources officielles déclarent que cela prendra plusieurs mois pour être sûrs de ce qu’il s’est passé, soyez sûrs d’une chose : si une personne vous dit qu’elle sait ce qu’il s’est passé, elle vous raconte probablement n’importe quoi à ce stade. Il est possible qu’elle ait raison à la fin : une horloge cassée donne la bonne heure deux fois par jour. Mais rien ne permet d’affirmer quoi que ce soit avec certitude pour le moment.

POUR ALLER PLUS LOIN

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27 Responses

  1. C est de la basse politique , la désinformation c est Praud et Cnews il faut écouter c est a vous et France info. On reconnaît qd meme que le renouvelable et moins contrôlable .mais bien sûr il faut le promouvoir en mettant le nucléaire au ralenti pour faire augmenter le prix de l électricité en France de manière à rendre l éolien compétitif (voir le dernier bouquin d Anne Lauvergeon)

  2. Il y a donc des gens qui se sont réjouis des 5 décès mis en lien avec ce blackout ? Des noms, M. Goldberg, des noms !
    Ou alors, est-ce que cela inclut tous ceux qui, à la survenue d’un événement révélateur, mettent en question le dogme d’un avenir électrique basé sur 80% d’ENR non pilotables ?

  3. L’expert officiel de Terra Nova nous fais une leçon sur les experts qui ne font pas partie de sa secte.
    Monsieur postule pour le ministère de la Vérité???

  4. Ce type d’incident est en effet généralement complexe à décortiquer, et il est nécessaire de faire appel à des experts. C’est là que Nicolas Goldberg dépasse les bornes : car l’expertise qui est requise est celle d’un technicien, et même d’un électrotechnicien, et André Merlin a évidemment ces compétences, doublées ce qui est essentiel (et pas le cas de M. Goldberg) d’une longue expérience des réseaux d’électricité.
    Une preuve de ce qui précède : « le manque d’inertie du réseau dû à l’accroissement d’énergies renouvelables sur le réseau est largement soluble et RTE en a parlé dans une vidéo. Pour les aficionados, cela peut être géré avec le déploiement de compensateurs synchrones ou la mise en place du “grid forming”. » Tiens donc…
    Deux remarques à M. Goldberg : pourquoi les espagnols n’avaient-ils pas mis en œuvre des mesures aussi « simples » ? Ensuite : dans tous les cas, ils ne l’ont pas fait, et le réseau était donc peu résilient. Et M. Merlin, qui suit les recherches dans le domaine même en étant à la retraite depuis 20 ans (!), et peut-être mieux que certains qui ne suivent rien, a lu la seule étude qui fait référence en matière de résilience des réseaux : celle de la R&D d’EDF. Que dit-elle ? Qu’un système électrique dont le taux d’intégration de renouvelables intermittents dépasse 70 % en valeur instantanée a atteint sa limite de stabilité.
    C’est justement le chiffre qu’avait atteint le réseau espagnol au moment du blackout, les enregistrements le prouvent de manière incontestable. Même s’il existe d’autres causes, elles ne peuvent être que des aggravants, et cela permet déjà d’avoir une idée pas trop prématurée de l’origine du blackout ibérique, non ? Tout ceci en restant entre « aficionados », sans aller chercher les réseaux sociaux ou interpeller les politiques !

    1. Les compensateurs synchrones sont surtout utilisés par les anglo-saxons, notamment les Australiens et leurs longues lignes qui sont trop consommatrices d’énergie réactive, on y met donc un compensateur synchrone pour injecter de l’énergie réactive et neutraliser ainsi le bilan réactif au niveau local. On les utilise aussi maintenant sur des iles ayant une forte production solaire/éolien, pour stabiliser la fréquence avec l’inertie du compensateur, qui tend à remplacer les anciens groupes générateurs diesel. Les compensateurs statiques (FACTS) n’ont pas cette inertie.

  5. Merci d’apporter un article factuel qui remet les bruits des réseaux sociaux et médias à sensation à leur place.

    La chronologie des faits est tout à fait correcte. Avant l’incident l’Espagne était exportatrice d’électricité mais il semblerait qu’il y ait eu plusieurs déconnexions brusques de groupes en Espagne (avaries? arrêt prévu sur signal tarifaire SPOT- ?…) : en perdant de la production sur leur réseau nous avons constaté une baisse de la fréquence en Europe et en l’espace de quelques centaines de ms une inversion des échanges à la frontière (passage en import de l’Espagne) à des valeurs importantes qui, compte tenu du peu de lien synchronisant, à conduit à une rupture de synchronisme (cad que les groupes Espagnols ont commencé à tourner de manière désynchronisée avec la fréquence européenne) : les interconnexions franco-espagnoles se sont donc mises en sécurité pour éviter de propager le défaut.

    La suite de l’histoire côté Espagnole devra être racontée par REE mais il s’agit bien d’un écroulement de fréquence (cad qu’il y avait plus de conso que de production) : cela confirme donc la présomption de perte de groupes avant l’incident. Des automatismes en Espagne auraient pu éviter le black-out et stabiliser la péninsule ibérique en réseau séparé mais cela n’a pas été le cas. Plusieurs raisons sont possibles pour l’expliquer et l’analyse par les experts sera longue pour ne pas tirer des conclusions hâtives mais on peut citer quelques raisons potentielles : délestage fréquence-métrique défavorable avec plus de prod que de conso sur les départs HTA, décrochage des groupes suite à des variations de tension / fréquence trop importantes (en France le groupe nucléaire de Golfech proche de la frontière espagnole aurait déclenché à cause des perturbations de tension / fréquence causées par l’incident espagnol), fonctionnement de protections à rupture de synchronisme en Espagne coupant le pays en deux avec des équilibres de fréquence encore plus défavorables, … bref les analyses de ces phénomènes dynamiques se feront à l’échelle de la milliseconde ce qui nécessitera de bien synchroniser les horloges issues des différentes “boîtes noires” sur le réseau et beaucoup de temps d’analyse.

    Cet évènement sera assurément riche en enseignements…

  6. Il ne faut pas oublier que le 1er ministre est un fervent du renouvelable prêt a arrêter comme les allemands le nucléaire. Il persiste a vouloir ignorer que seules les machines tournantes (Alternateurs) peuvent maintenir la stabilité du réseau (la fréquence de 50 hertz en Europe), ceci s’est produit en France en 1978, époque ou l’on ne parlait as du renouvelable. Alors qu’EDF pensait qu’un effondrement de la fréquence allait isoler le secteur incriminé, il n’en a rien été, les alternateurs ont maintenu la fréquence, mais se sont retrouves en surcharge ce qui conduit a une disjonction générale du réseau. En Espagne les machines tournantes en service lors de la panne se sont retrouvées en minorité, la fréquence du réseau est tombée, et tout a disjoncté. Le même problème peut arriver chez n’importe quel champion du renouvelable, je pense qu’en Allemagne on doit se faire du soucis.

  7. Ce qui apparait encore inconnu, c’est l’origine de cette perte initiale et subite de production. Mais ce qui apparait indiscutable, c’est l’écroulement du château de cartes, à savoir que les réseaux appuyés sur une trop large fraction d’énergies renouvelables non pilotables (éolien et solaire) sont incapables de maintenir ou de retrouver une stabilité face à des perturbations, inhérentes à tout système.

  8. Cinq personnes sont effectivement décédées en raison de cet événement selon le journal télévisé de France 2 le jour même.

  9. L’éolien et le solaire sont pilotables: il suffit de d’observer notre réseau. Presque tous les jours RTE déconnecte une partie du parc éolien et/ou photovoltaïque pour équilibrer offre et demande. Il est vrai qu’il faudrait multiplier par 300 ou 400 la capacité éolienne actuelle si on voulait piloter de cette façon la production 24/24 7/7

  10. Je suis attristé de voir que l’argument ”c’est un retraité” est utilisé contre quelqu’un pour en disqualifier le discours. C’est ce qu’on appelle l’argumentum ad personam très utilisé en politique. D’autant plus que cette personne a émis prudemment une hypothèse et non une affirmation. Dommage !

    1. J’irai plus loin que Daniel dans sa conclusion en signalant que Monsieur Goldberg affiche son parti pris en occultant la fin de la carrière d’André Merlin. Ce qui suit est extrait de la notice biographique que lui consacre Wikipedia.
      André Merlin, Président de RTE (Réseau de transport de l’Élecricité), atteint par la limite d’âge en mai 2007, a été nommé président d’honneur de RTE.
      En août 2008, il est élu président du Conseil International des Grands Réseaux Électriques (CIGRÉ) pour un mandat de 4 ans qui s’achève en août 2012. En 2008 et 2009, il est conseiller spécial du commissaire européen à l’énergie. En février 2010, il est nommé président des conseils de surveillance de RTE et d’ERDF (filiale d’EDF de distribution de l’électricité). En janvier 2011, il est nommé président du consortium industriel pour le développement des interconnexions électriques entre l’Europe et le sud et l’est de la Méditerranée (Medgrid) [Fin de l’extrait Wikipedia].

      Il est malvenu de laisser planer un doute sur la légitimité d’André Merlin à émettre ou commenter des hypothèses techniques sur les origines du récent black-out.

      1. Mais à priori il fait comme les autres : il s’exprime depuis son siège confortable pour expliquer un phénomène complexe technique (donc in situ) d’un pays qui n’est pas le sien.

  11. Merci pour le recapitulatif. Au sujet de la chronologie faite par l’Espagne, c’est l’approche correcte pour commencer toute analyse d’incident. Rassembler les faits et leur séquence.
    J’ose espérer qu’il y a des scénarios de défaillance possible déjà et que l’analyse du blackout viendra enrichir leur pertinence. Etant donné que nos réseaux sont interconnectés, et d’ailleurs la France a été touchée, un partage des informations au niveau européen est souhaitable non seulement pour la connaissance mais aussi pour la concertation.
    Au sujet d’experts invités dans les plateaux, j’en connais un rayon ou pourrais-je dire un bataillon. Il faut aussi se méfier des experts sur un sujet que l’on interroge sur un sujet voisin qu’il ne domine pas. A leur décharge, la difficulté aujourd’hui est que beaucoup de sujets sont imbriqués et ont des portées insoupçonnées historiquement.
    Je vous signale au sujet d’ampleur de sujet, les travaux de l’association ACHED FR sur les avancements de l’heure. Il y a à la clé des dépenses de santé supplémentaires et des émissions carbone. Et notez bien le sujet AVANCEMENT à ne pas simplifier en disant Changement. Pour affronter un problème, l’énoncé est important.

  12. Je pense qu’il y a un “amalgame” entre énergies renouvelables, et énergies non pilotables.

    Alimenter un réseau électrique avec de l’énergie renouvelable me parait pas mal, même intéressant en fait.

    Mais baser un réseau électrique sur des sources NON pilotables est une catastrophe, et une aberration technique pour moi, et c’est le client final qui va payer cette ineptie.

    Donc, oui pour les centrales à biomasse, oui pour les barrages hydro.

    Mais de grace qu’on arrête les panneaux solaires et autres éoliennes. Ou alors qu’on les oblige à être pilotables. Soit qu’il y ait une capacité minimum de batteries, soit qu’on limite arbitrairement leur production. (Par ex, sur un site de 5 éoliennes, seules 4 peuvent être connectées au réseau, ou sur un site de 100m² de panneaux solaires, seul 80m² peuvent être connectés). Ce qui autorise à tout moment d’être capable d’augmenter temporairement leur production de 20% pour palier un éventuel manque de production quelque part. Bien sur, ça va significativement augmenter le prix de l’électricité, mais fait savoir ce qu’on veut.

    Dans le cas espagnol, il y probablement eu une (au moins) panne. ET il n’y avait pas suffisamment de capacité de production en réserve pour l’effacer. Donc soit on limite arbitrairement la production des NON pilotables pour qu’il puissent quand même être un peu pilotable à la hausse en cas de défaillance ailleurs, soit on rajoute des centrales à gaz ou autres, en état, démarrées, mais non connectées. Avec tous les couts d’amortissement et de fonctionnement à payer, mais une production électrique de ZERO, et quelqu’un prêt à appuyer sir le bouton de connexion si pb quelque part.

    Bref = la seule chose sûre : l’électricité va bien augmenter en Espagne, ou des blackouts généralisés vont encore se produire.

  13. un sabotage .. voir qui profite.. et la france qui trainent des pieds sur l’interconnexion avec l’espagne (eu demande 10-15% de la production ) soit 6000MV mini l’espagne demande même 8000MW pour écoulé son surplus en europe

    1. Vous avez l’air d’être un expert, pouvez-vous nous expliquer en quoi c’est une évidance, sur quels éléments vous appuyez votre affirmation ?

  14. En effet pas besoin d’ “aléa climatique”, la surtension causée par la surproduction photovoltaïque suffit à déclencher les disjoncteurs. Évidemment les socialistes expliqueront que le blackout n’est pas dû au photovoltaïque mais au manque de batteries, en oubliant de dire que ces batteries sont ultra-chères, que leur fabrication est ultra-polluante, et que jusqu’à présent on n’en avait jamais eu besoin…

  15. Vous n’apportez aucun argumentaire pour soutenir votre article. Réfuter le problème de l’instabilité des réseaux fortement basés sur des EnR, en l’absence d’inertie et de réserves de stockage, c’est nier l’évidence sur l’origine de cette coupure. Le fait pour un gestionnaire de réseaux de ne pas donner de pistes sur l’origine de l’accident, près de 72 heures après, c’est avouer qu’on ne maitrise pas son réseau et se préparer à déguiser des faits, qui ne vont pas dans le sens d’une politique que l’on veut imposer, mais qui s’oppose aux mises en garde soulevées par les experts de tous les organes scientifiques.

  16. Besoin de préciser ce que “Black-out électrique” veut dire en 2025 : il ne s’agit pas seulement de ne plus avoir d’électricité chez soi comme peut le laisser penser les photos de foyers à la bougie (lumière, électroménager, eau chaude…). En plus d’une circulation sans signalisation, il s’agit de se retrouver couper du monde. Et oui, pour ceux qui ne disposent pas de radio à l’ancienne ou ne travaillent pas sur des lieux avec une sécurité assurée sur le réseau de télécommunication, l’accès à l’information ou faire un appel est rendu impossible puisque internet ne fonctionne plus tout comme le réseau téléphonique depuis un téléphone portable. Chacun est donc livré à lui-même dans ce moment chaotique, incertain, sans repère, sans savoir ce qu’il se passe, sans savoir combien de temps cela durera…

    Pourquoi préciser ce point ?
    Parce que j’y vois un enjeu de bascule avec deux mouvements possibles : la violence ou la coopération.
    Choisir la peur et la protection individuelle ou choisir d’aller vers l’autre et l’organisation collective.
    Il me semble important d’accompagner chacun vers la mobilisation collective, il s’agit :
    – de s’informer sur la conduite à tenir en cas de situations similaires (ex. le “cata-kit” de la Croix Rouge incluant une radio manuelle pour être informé),
    – d’apprendre à se connaître assez pour reconnaître les situations de peur et apprendre à privilégier l’ouverture et la curiosité vers l’autre (qui vit la même chose) et ainsi écouter puis construire collectivement les solutions
    – de s’inspirer des générations passées et autres cultures qui ont pu vivre ce type de situations et cultivent le soin, la confiance et l’entraide

    Enfin, de ma perception depuis Barcelone, avec les quelques témoignages écoutés depuis lundi, l’Espagne a été belle dans ce moment chaotique, sachant aller voir son voisin, partager les radios et sortir ses instruments de musique.

    1. Merci beaucoup pour votre commentaire ‘éclairant’, Elsa.
      Certes, il faut analyser à fond les causes de ce black-out, et il faudra accepter des vérités, même si elles dérangent.
      Vous, vous prenez de la hauteur, et c’est d’autant plus intéressant que vous avez vécu ces heures de black-out.
      Je ne sais pas si l’Espagne a été ‘belle’. Dans toutes ces situations inédites, il n’y a pas de contrôle autoritaire possible. Il y a eu probablement des accidents, des vols, peut-être des crimes. Certainement quelques morts aussi.
      Mais vous avez fait preuve de auto-contrôle, semble t’il et en désir de coopération et solidarité.
      La meilleure résilience s’apprend parfois devant l’épreuve.
      Mais ce serait sage que nous commencions AVANT l’épreuve à cultiver notre jardin (intérieur) et nos relations avec les voisins !

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Auteur
Nicolas Goldberg
Nicolas Goldberg est responsable énergie au think tank Terra Nova et consultant dans le secteur

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  1. C est de la basse politique , la désinformation c est Praud et Cnews il faut écouter c est a vous et France info. On reconnaît qd meme que le renouvelable et moins contrôlable .mais bien sûr il faut le promouvoir en mettant le nucléaire au ralenti pour faire augmenter le prix de l électricité en France de manière à rendre l éolien compétitif (voir le dernier bouquin d Anne Lauvergeon)

  2. Il y a donc des gens qui se sont réjouis des 5 décès mis en lien avec ce blackout ? Des noms, M. Goldberg, des noms !
    Ou alors, est-ce que cela inclut tous ceux qui, à la survenue d’un événement révélateur, mettent en question le dogme d’un avenir électrique basé sur 80% d’ENR non pilotables ?

  3. L’expert officiel de Terra Nova nous fais une leçon sur les experts qui ne font pas partie de sa secte.
    Monsieur postule pour le ministère de la Vérité???

  4. Ce type d’incident est en effet généralement complexe à décortiquer, et il est nécessaire de faire appel à des experts. C’est là que Nicolas Goldberg dépasse les bornes : car l’expertise qui est requise est celle d’un technicien, et même d’un électrotechnicien, et André Merlin a évidemment ces compétences, doublées ce qui est essentiel (et pas le cas de M. Goldberg) d’une longue expérience des réseaux d’électricité.
    Une preuve de ce qui précède : « le manque d’inertie du réseau dû à l’accroissement d’énergies renouvelables sur le réseau est largement soluble et RTE en a parlé dans une vidéo. Pour les aficionados, cela peut être géré avec le déploiement de compensateurs synchrones ou la mise en place du “grid forming”. » Tiens donc…
    Deux remarques à M. Goldberg : pourquoi les espagnols n’avaient-ils pas mis en œuvre des mesures aussi « simples » ? Ensuite : dans tous les cas, ils ne l’ont pas fait, et le réseau était donc peu résilient. Et M. Merlin, qui suit les recherches dans le domaine même en étant à la retraite depuis 20 ans (!), et peut-être mieux que certains qui ne suivent rien, a lu la seule étude qui fait référence en matière de résilience des réseaux : celle de la R&D d’EDF. Que dit-elle ? Qu’un système électrique dont le taux d’intégration de renouvelables intermittents dépasse 70 % en valeur instantanée a atteint sa limite de stabilité.
    C’est justement le chiffre qu’avait atteint le réseau espagnol au moment du blackout, les enregistrements le prouvent de manière incontestable. Même s’il existe d’autres causes, elles ne peuvent être que des aggravants, et cela permet déjà d’avoir une idée pas trop prématurée de l’origine du blackout ibérique, non ? Tout ceci en restant entre « aficionados », sans aller chercher les réseaux sociaux ou interpeller les politiques !

    1. Les compensateurs synchrones sont surtout utilisés par les anglo-saxons, notamment les Australiens et leurs longues lignes qui sont trop consommatrices d’énergie réactive, on y met donc un compensateur synchrone pour injecter de l’énergie réactive et neutraliser ainsi le bilan réactif au niveau local. On les utilise aussi maintenant sur des iles ayant une forte production solaire/éolien, pour stabiliser la fréquence avec l’inertie du compensateur, qui tend à remplacer les anciens groupes générateurs diesel. Les compensateurs statiques (FACTS) n’ont pas cette inertie.

  5. Merci d’apporter un article factuel qui remet les bruits des réseaux sociaux et médias à sensation à leur place.

    La chronologie des faits est tout à fait correcte. Avant l’incident l’Espagne était exportatrice d’électricité mais il semblerait qu’il y ait eu plusieurs déconnexions brusques de groupes en Espagne (avaries? arrêt prévu sur signal tarifaire SPOT- ?…) : en perdant de la production sur leur réseau nous avons constaté une baisse de la fréquence en Europe et en l’espace de quelques centaines de ms une inversion des échanges à la frontière (passage en import de l’Espagne) à des valeurs importantes qui, compte tenu du peu de lien synchronisant, à conduit à une rupture de synchronisme (cad que les groupes Espagnols ont commencé à tourner de manière désynchronisée avec la fréquence européenne) : les interconnexions franco-espagnoles se sont donc mises en sécurité pour éviter de propager le défaut.

    La suite de l’histoire côté Espagnole devra être racontée par REE mais il s’agit bien d’un écroulement de fréquence (cad qu’il y avait plus de conso que de production) : cela confirme donc la présomption de perte de groupes avant l’incident. Des automatismes en Espagne auraient pu éviter le black-out et stabiliser la péninsule ibérique en réseau séparé mais cela n’a pas été le cas. Plusieurs raisons sont possibles pour l’expliquer et l’analyse par les experts sera longue pour ne pas tirer des conclusions hâtives mais on peut citer quelques raisons potentielles : délestage fréquence-métrique défavorable avec plus de prod que de conso sur les départs HTA, décrochage des groupes suite à des variations de tension / fréquence trop importantes (en France le groupe nucléaire de Golfech proche de la frontière espagnole aurait déclenché à cause des perturbations de tension / fréquence causées par l’incident espagnol), fonctionnement de protections à rupture de synchronisme en Espagne coupant le pays en deux avec des équilibres de fréquence encore plus défavorables, … bref les analyses de ces phénomènes dynamiques se feront à l’échelle de la milliseconde ce qui nécessitera de bien synchroniser les horloges issues des différentes “boîtes noires” sur le réseau et beaucoup de temps d’analyse.

    Cet évènement sera assurément riche en enseignements…

  6. Il ne faut pas oublier que le 1er ministre est un fervent du renouvelable prêt a arrêter comme les allemands le nucléaire. Il persiste a vouloir ignorer que seules les machines tournantes (Alternateurs) peuvent maintenir la stabilité du réseau (la fréquence de 50 hertz en Europe), ceci s’est produit en France en 1978, époque ou l’on ne parlait as du renouvelable. Alors qu’EDF pensait qu’un effondrement de la fréquence allait isoler le secteur incriminé, il n’en a rien été, les alternateurs ont maintenu la fréquence, mais se sont retrouves en surcharge ce qui conduit a une disjonction générale du réseau. En Espagne les machines tournantes en service lors de la panne se sont retrouvées en minorité, la fréquence du réseau est tombée, et tout a disjoncté. Le même problème peut arriver chez n’importe quel champion du renouvelable, je pense qu’en Allemagne on doit se faire du soucis.

  7. Ce qui apparait encore inconnu, c’est l’origine de cette perte initiale et subite de production. Mais ce qui apparait indiscutable, c’est l’écroulement du château de cartes, à savoir que les réseaux appuyés sur une trop large fraction d’énergies renouvelables non pilotables (éolien et solaire) sont incapables de maintenir ou de retrouver une stabilité face à des perturbations, inhérentes à tout système.

  8. Cinq personnes sont effectivement décédées en raison de cet événement selon le journal télévisé de France 2 le jour même.

  9. L’éolien et le solaire sont pilotables: il suffit de d’observer notre réseau. Presque tous les jours RTE déconnecte une partie du parc éolien et/ou photovoltaïque pour équilibrer offre et demande. Il est vrai qu’il faudrait multiplier par 300 ou 400 la capacité éolienne actuelle si on voulait piloter de cette façon la production 24/24 7/7

  10. Je suis attristé de voir que l’argument ”c’est un retraité” est utilisé contre quelqu’un pour en disqualifier le discours. C’est ce qu’on appelle l’argumentum ad personam très utilisé en politique. D’autant plus que cette personne a émis prudemment une hypothèse et non une affirmation. Dommage !

    1. J’irai plus loin que Daniel dans sa conclusion en signalant que Monsieur Goldberg affiche son parti pris en occultant la fin de la carrière d’André Merlin. Ce qui suit est extrait de la notice biographique que lui consacre Wikipedia.
      André Merlin, Président de RTE (Réseau de transport de l’Élecricité), atteint par la limite d’âge en mai 2007, a été nommé président d’honneur de RTE.
      En août 2008, il est élu président du Conseil International des Grands Réseaux Électriques (CIGRÉ) pour un mandat de 4 ans qui s’achève en août 2012. En 2008 et 2009, il est conseiller spécial du commissaire européen à l’énergie. En février 2010, il est nommé président des conseils de surveillance de RTE et d’ERDF (filiale d’EDF de distribution de l’électricité). En janvier 2011, il est nommé président du consortium industriel pour le développement des interconnexions électriques entre l’Europe et le sud et l’est de la Méditerranée (Medgrid) [Fin de l’extrait Wikipedia].

      Il est malvenu de laisser planer un doute sur la légitimité d’André Merlin à émettre ou commenter des hypothèses techniques sur les origines du récent black-out.

      1. Mais à priori il fait comme les autres : il s’exprime depuis son siège confortable pour expliquer un phénomène complexe technique (donc in situ) d’un pays qui n’est pas le sien.

  11. Merci pour le recapitulatif. Au sujet de la chronologie faite par l’Espagne, c’est l’approche correcte pour commencer toute analyse d’incident. Rassembler les faits et leur séquence.
    J’ose espérer qu’il y a des scénarios de défaillance possible déjà et que l’analyse du blackout viendra enrichir leur pertinence. Etant donné que nos réseaux sont interconnectés, et d’ailleurs la France a été touchée, un partage des informations au niveau européen est souhaitable non seulement pour la connaissance mais aussi pour la concertation.
    Au sujet d’experts invités dans les plateaux, j’en connais un rayon ou pourrais-je dire un bataillon. Il faut aussi se méfier des experts sur un sujet que l’on interroge sur un sujet voisin qu’il ne domine pas. A leur décharge, la difficulté aujourd’hui est que beaucoup de sujets sont imbriqués et ont des portées insoupçonnées historiquement.
    Je vous signale au sujet d’ampleur de sujet, les travaux de l’association ACHED FR sur les avancements de l’heure. Il y a à la clé des dépenses de santé supplémentaires et des émissions carbone. Et notez bien le sujet AVANCEMENT à ne pas simplifier en disant Changement. Pour affronter un problème, l’énoncé est important.

  12. Je pense qu’il y a un “amalgame” entre énergies renouvelables, et énergies non pilotables.

    Alimenter un réseau électrique avec de l’énergie renouvelable me parait pas mal, même intéressant en fait.

    Mais baser un réseau électrique sur des sources NON pilotables est une catastrophe, et une aberration technique pour moi, et c’est le client final qui va payer cette ineptie.

    Donc, oui pour les centrales à biomasse, oui pour les barrages hydro.

    Mais de grace qu’on arrête les panneaux solaires et autres éoliennes. Ou alors qu’on les oblige à être pilotables. Soit qu’il y ait une capacité minimum de batteries, soit qu’on limite arbitrairement leur production. (Par ex, sur un site de 5 éoliennes, seules 4 peuvent être connectées au réseau, ou sur un site de 100m² de panneaux solaires, seul 80m² peuvent être connectés). Ce qui autorise à tout moment d’être capable d’augmenter temporairement leur production de 20% pour palier un éventuel manque de production quelque part. Bien sur, ça va significativement augmenter le prix de l’électricité, mais fait savoir ce qu’on veut.

    Dans le cas espagnol, il y probablement eu une (au moins) panne. ET il n’y avait pas suffisamment de capacité de production en réserve pour l’effacer. Donc soit on limite arbitrairement la production des NON pilotables pour qu’il puissent quand même être un peu pilotable à la hausse en cas de défaillance ailleurs, soit on rajoute des centrales à gaz ou autres, en état, démarrées, mais non connectées. Avec tous les couts d’amortissement et de fonctionnement à payer, mais une production électrique de ZERO, et quelqu’un prêt à appuyer sir le bouton de connexion si pb quelque part.

    Bref = la seule chose sûre : l’électricité va bien augmenter en Espagne, ou des blackouts généralisés vont encore se produire.

  13. un sabotage .. voir qui profite.. et la france qui trainent des pieds sur l’interconnexion avec l’espagne (eu demande 10-15% de la production ) soit 6000MV mini l’espagne demande même 8000MW pour écoulé son surplus en europe

    1. Vous avez l’air d’être un expert, pouvez-vous nous expliquer en quoi c’est une évidance, sur quels éléments vous appuyez votre affirmation ?

  14. En effet pas besoin d’ “aléa climatique”, la surtension causée par la surproduction photovoltaïque suffit à déclencher les disjoncteurs. Évidemment les socialistes expliqueront que le blackout n’est pas dû au photovoltaïque mais au manque de batteries, en oubliant de dire que ces batteries sont ultra-chères, que leur fabrication est ultra-polluante, et que jusqu’à présent on n’en avait jamais eu besoin…

  15. Vous n’apportez aucun argumentaire pour soutenir votre article. Réfuter le problème de l’instabilité des réseaux fortement basés sur des EnR, en l’absence d’inertie et de réserves de stockage, c’est nier l’évidence sur l’origine de cette coupure. Le fait pour un gestionnaire de réseaux de ne pas donner de pistes sur l’origine de l’accident, près de 72 heures après, c’est avouer qu’on ne maitrise pas son réseau et se préparer à déguiser des faits, qui ne vont pas dans le sens d’une politique que l’on veut imposer, mais qui s’oppose aux mises en garde soulevées par les experts de tous les organes scientifiques.

  16. Besoin de préciser ce que “Black-out électrique” veut dire en 2025 : il ne s’agit pas seulement de ne plus avoir d’électricité chez soi comme peut le laisser penser les photos de foyers à la bougie (lumière, électroménager, eau chaude…). En plus d’une circulation sans signalisation, il s’agit de se retrouver couper du monde. Et oui, pour ceux qui ne disposent pas de radio à l’ancienne ou ne travaillent pas sur des lieux avec une sécurité assurée sur le réseau de télécommunication, l’accès à l’information ou faire un appel est rendu impossible puisque internet ne fonctionne plus tout comme le réseau téléphonique depuis un téléphone portable. Chacun est donc livré à lui-même dans ce moment chaotique, incertain, sans repère, sans savoir ce qu’il se passe, sans savoir combien de temps cela durera…

    Pourquoi préciser ce point ?
    Parce que j’y vois un enjeu de bascule avec deux mouvements possibles : la violence ou la coopération.
    Choisir la peur et la protection individuelle ou choisir d’aller vers l’autre et l’organisation collective.
    Il me semble important d’accompagner chacun vers la mobilisation collective, il s’agit :
    – de s’informer sur la conduite à tenir en cas de situations similaires (ex. le “cata-kit” de la Croix Rouge incluant une radio manuelle pour être informé),
    – d’apprendre à se connaître assez pour reconnaître les situations de peur et apprendre à privilégier l’ouverture et la curiosité vers l’autre (qui vit la même chose) et ainsi écouter puis construire collectivement les solutions
    – de s’inspirer des générations passées et autres cultures qui ont pu vivre ce type de situations et cultivent le soin, la confiance et l’entraide

    Enfin, de ma perception depuis Barcelone, avec les quelques témoignages écoutés depuis lundi, l’Espagne a été belle dans ce moment chaotique, sachant aller voir son voisin, partager les radios et sortir ses instruments de musique.

    1. Merci beaucoup pour votre commentaire ‘éclairant’, Elsa.
      Certes, il faut analyser à fond les causes de ce black-out, et il faudra accepter des vérités, même si elles dérangent.
      Vous, vous prenez de la hauteur, et c’est d’autant plus intéressant que vous avez vécu ces heures de black-out.
      Je ne sais pas si l’Espagne a été ‘belle’. Dans toutes ces situations inédites, il n’y a pas de contrôle autoritaire possible. Il y a eu probablement des accidents, des vols, peut-être des crimes. Certainement quelques morts aussi.
      Mais vous avez fait preuve de auto-contrôle, semble t’il et en désir de coopération et solidarité.
      La meilleure résilience s’apprend parfois devant l’épreuve.
      Mais ce serait sage que nous commencions AVANT l’épreuve à cultiver notre jardin (intérieur) et nos relations avec les voisins !

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