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Dubaï : inondations mortelles et désinformation massive

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Dubai Bloomberg
©Crédit Photographie : Bloomberg / Dubaï
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Les 14 et 15 avril 2024, des régions entières de la péninsule arabique ont été touchées par des précipitations extrêmes. Il est tombé plus de 14cm de pluie à Dubaï en 24h, l’équivalent d’une année et demie de précipitations ; ce qui constitue la plus forte chute de pluie dans les Emirats arabes unis depuis le début des relevés en 1949.

D’après le World Weather Attribution, ces pluies ont provoqué la mort d’au moins 19 personnes à Oman, dont dix enfants morts lorsqu’un bus scolaire a été emporté par les eaux. Aux Émirats arabes unis, quatre personnes sont mortes dans des voitures emportées par les eaux. Dans ces deux pays, les précipitations ont causé d’énormes dégâts aux bâtiments et aux voitures, des pannes d’électricité et des inondations.

Plus de 1 000 vols ont été annulés et retardés de plusieurs jours après l’inondation de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Dubaï, l’aéroport international le plus fréquenté au monde.

Le rapport scientifique est intéressant à plus d’un titre. Cet article va non seulement parler du rapport du World Weather Attribution (WWA), mais aussi et surtout de la désinformation terrible qui a suivi cet évènement, avec des milliers de trolls (et quelques “experts médiatiques”) qui ont profité de l’occasion pour parler d’ensemencement des nuages, qui aurait été la cause principale de ces précipitations.

Que dit le rapport du World Weather Attribution sur les inondations à Dubaï ?

Depuis 2014, une initiative menée par une collaboration paneuropéenne de scientifiques spécialistes de l’attribution, le World Weather Attribution (WWA), a réalisé un certain nombre d’études d’attribution rapides. Pourquoi “rapides” ? Avant, cela prenait des mois, voire des années pour avoir une étude d’attribution. Il fallait aussi que les études soient revues par les pairs.

Ici, une étude rapide du WWA nous dit que les fortes précipitations des années El Niño, comme celles qui ont frappé les Émirats arabes unis et Oman la semaine dernière, sont devenues de 10 à 40 % plus importantes.

Figure 2 : Pluies sur 24 heures le 15 avril 2014 dans le MSWEP (Multi-Source Weighted-Ensemble Precipitation). La boîte rouge indique la région étudiée.

Les observations indiquent également qu’El Niño joue un rôle important dans la probabilité d’épisodes de fortes pluies dans cette partie du monde. Pour tout savoir sur El Niño, lisez cet article synthétique.

Rappelons également ce que nous dit le 6e rapport du GIEC :

Le changement climatique d’origine humaine affecte déjà de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du monde. Les preuves des changements observés dans les phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux, et, en particulier, leur attribution à l’influence humaine, se sont renforcées depuis le cinquième rapport d’évaluation.

La part d’incertitude

Bien que les chercheurs n’aient pas pu déterminer avec précision la part de l’augmentation due au changement climatique causé par l’homme, ils estiment que le réchauffement, causé par la combustion de fossiles, est l’explication la plus probable de l’augmentation des précipitations.

Le titre de cet article aurait par ailleurs pu être “les inondations mortelles auraient été favorisées par le changement climatique d’origine humaine”. Un titre avec une certitude plus nette aurait été plus vendeur, comme le propose par ailleurs le communiqué de presse du WWA. Mais cela n’aurait pas été factuel et n’aurait pas été en ligne avec ce que dit leur étude.

Selon le WWA, le changement climatique anthropique reste tout de même l’explication la plus probable, et pour plusieurs raisons :

  • Une atmosphère plus chaude peut contenir plus d’humidité, la relation Clausius-Clapeyron indique qu’à 1,2°C de réchauffement global, l’atmosphère peut contenir environ 8,4 % d’humidité en plus.
  • La modification des schémas de circulation induite par le réchauffement climatique peut augmenter l’intensité des précipitations dans certaines régions.
  • Enfin, il n’y a pas d’autres explications pour expliquer l’augmentation des précipitations dans la région.

Il faudra donc d’autres études d’attribution pour affiner ici les résultats. A noter qu’il est plutôt rare que le World Weather Attribution soit si prudent dans les termes employés. Vous pouvez lire d’autres études intéressantes où le signal était beaucoup plus clair.

Ensemencement des nuages et désinformation

Dès que les inondations ont eu lieu à Dubaï, des milliers de comptes ont tout de suite déclaré que cela n’avait rien à voir avec le changement climatique mais plutôt du “cloud seeding”, l’ensemencement des nuages.

Il existe en effet un programme d’ensemencement des nuages dans les Émirats arabes unis qui vise à améliorer les précipitations provenant des nuages chauds en les ensemençant avec des particules suffisamment grandes pour activer le processus de collision-coalescence (Bruintjes et al, 2012), ainsi qu’en utilisant des charges électriques pour tenter d’améliorer ce processus.

Dans ce cas précis, le Centre national de météorologie des Émirats arabes unis, qui supervise les opérations du pays, a indiqué qu’aucune mission d’ensemencement des nuages n’avait été effectuée pour lutter contre la tempête. Et compte tenu de la taille massive du système orageux, nous aurions eu des précipitations extrêmes indépendamment de l’influence éventuelle de l’ensemencement des nuages.

La conclusion du WWA est très claire :

Enfin, l’ensemencement des nuages n’a pas été mis en œuvre dans le cadre de cet événement et, en outre, même en cas de mise en œuvre, il n’a aucune influence sur la quantité d’humidité atmosphérique disponible, qui a été la principale variable anormale précédant l’épisode de précipitations. Nous pouvons donc conclure que l’ensemencement des nuages n’a pas eu d’influence significative sur l’événement.

Trolls et experts médiatiques

Même si certains scientifiques ont tout de suite communiqué et écarté l’hypothèse de l’ensemencement des nuages, des milliers de trolls (en anglais principalement) ont insisté pour dire que cela n’avait rien à voir avec le changement climatique, que c’était Dubaï, qu’ils étaient coutumiers du fait, etc.

L’information a même été suggérée par Bloomberg, donnant du crédit à la théorie puisque leur article était opposé à quiconque évoquait le changement climatique d’origine humaine.

Le sujet a même été évoqué publiquement par des experts médiatiques et autres “experts” sur Linkedin et Instagram, qui ont propagé leur désinformation avec parfois un ton complotiste “bizarre, la presse française n’en parle pas”. Et bien heureusement qu’elle n’en parle pas, et si elle en parle, qu’elle précise que ce n’est pas la cause de ces précipitations extrêmes !

Le plus inquiétant est en revanche la vitesse et la force avec laquelle s’est propagée la désinformation. Nous ne sommes qu’au début de l’ère de la désinformation de masse sur le climat, comme l’évoque le chercheur David Chavalarias :

La ville de Dubaï n’est pas prête au changement climatique

Le rapport du WWA permet de comprendre les facteurs de risque et d’impact des inondations d’avril 2024 dans les Émirats arabes unis et à Oman, en donnant des clefs de lecture sur les facteurs de vulnérabilité, d’exposition et de capacité d’adaptation en jeu lors de ces précipitations extrêmes.

En effet, la planification urbaine dans les Émirats arabes unis et à Oman se trouve à un moment critique, jouant un rôle décisif dans l’exacerbation ou l’atténuation des risques d’inondation dans le contexte d’une urbanisation rapide et du changement climatique.

Inégalités face au changement climatique, y compris dans une même ville

Aux Émirats arabes unis, notamment dans des villes comme Dubaï et Abu Dhabi, le rythme du développement côtier s’est accéléré sur des terres situées à quelques mètres seulement au-dessus du niveau de la mer, rendant plus de 85 % de la population et 90 % des infrastructures vulnérables à la montée du niveau de la mer et aux phénomènes météorologiques extrêmes.

La prolifération de surfaces imperméables en béton et l’insuffisance des infrastructures de drainage amplifient les inondations en cas de fortes pluies, une vulnérabilité aggravée par la concentration de grands bâtiments dans les zones urbaines.

Rappelons enfin que les personnes âgées, les personnes handicapées, les femmes qui s’occupent d’enfants, les minorités raciales et ethniques, les travailleurs migrants et les personnes à faible revenu sont particulièrement vulnérables face aux risques d’inondation et que les pertes matérielles et humaines sont probablement sous-estimées.

Cela pourrait-il servir d’avertissement aux Émirats arabes unis afin qu’ils réduisent leur production et exportation de pétrole ? Compte tenu de la présidence de la COP28 et de ses déclarations, il est permis d’en douter.

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12 Responses

  1. « il n’y a pas d’autres explications pour expliquer l’augmentation des précipitations dans la région » 🫠

  2. A mon avis, d’autres facteurs religieux NON NEGLIGEABLES mériteraient d’être attribuées à cette catastrophe sans précédent.

  3. Bonjour BonPote, et merci pour ce post. Comme Manuel et Joelle, je suis étonnée des conclusions du WWA : l’étude ne se réfère pas à la date des pluies à Dubai (le 16) mais au jour précédent (le 15) lorsque les précipitations ne touchent même pas la ville de Dubai. Si l’on examine la Figure 5 (gauche) du rapport, on pourrait plutôt dire que le changement climatique entraîne des précipitations moins intenses dans la zone où il y a le plus de précipitations, tandis que la Figure 5 (droite) indique que l’augmentation des précipitations est due au phénomène El Niño. Enfin dans son tweet, Mme Otto montre une carte qui sort de nulle part, avec du bleu partout: https://twitter.com/FrediOtto/status/1783516779144253899 sans échelle qui ne se retrouve pas dans l’article… si c’est la carte des précipitations du 15 Avril il y a une saturation trompeuse qui donne la fausse impression qu’il a plu uniformément partout dans cette zone. Enfin Robert Vautard, du GIEC, a été beaucoup plus prudent à mettre en avant le rôle du changement climatique dans son poste linkedin en disant que les résultats WWA étaient incertains comme ceux présentés par Climametris, cité aussi par Manuel, réalisé quelques jours plus tot… je suis perdue !

    1. Bonjour, je pense que Fredi Otto répond si vous lui posez la question de la provenance de la carte. J’ai pour ma part été aussi prudent que possible, bien plus d’ailleurs que d’autres titres de presse qui ont clairement appuyé sur le caractère anthropique. Comme écrit ailleurs, il faudra d’autres études d’attributions, avec d’autres méthodes et hypothèses, et c’est tant mieux si cela permet de mieux appréhender la complexité + les spécificités de la région !

  4. Bonjour, merci de votre analyse.
    Pouvez vous confirmer la date de la figure 2 SVP ? je suis étonnée de l’année.
    “Figure 2 : Pluies sur 24 heures le 15 avril 2014 dans le MSWEP”
    Bien à vous.

  5. Bonjour Thomas,
    Et merci pour votre travail et votre article.
    Avez-vous prévu de couvrir le sujet de l’Ensemencement des nuages et chemtrails pour modifier le climat? Ce serait intéressant.
    Merci

    1. Bonjour Isabelle, merci pour votre message. C’est prévu, parmi les brouillons en cours, mais il y a d’autres priorités malheureusement à court terme 😉

  6. Merci pour cet article très interessant. Quelques commentaires: les inondations à Dubai ont eu lieu le 16 avril et non les 14 et 15 avril comme indiqué dans l’article. Il est en effet surprenant de choisir d’étudier le jour précédant les inondations, d’autant plus que la carte de WWA ne montre aucune précipitation significative sur Dubai le 15 avril. De plus, la large zone incluse dans l’étude soulève des interrogations. Les figures 6 et 7 dans le rapport ne montrent pas de changements significatifs d’un point de vue statistique entre les mondes avec et sans émissions de gaz à effet de serre, mais mettent plutôt en évidence le rôle prédominant du phénomène El Niño. La communication ne semble pas être en phase avec les résultats de l’article.

    Il est peut-etre plus pertinent de mentionner une autre étude sur les inondations de Dubai menée par le consortium ClimaMeter (un consortium piloté par la France, d’ailleurs) disponible ici : climameter.org/20240416-dubai-floods . Cette étude adopte une approche plus prudente en analysant la journée du 16 avril, le jour réel des inondations à Dubai. Elle met en évidence l’exceptionnalité de l’événement et invite à la prudence dans l’attribution de ce genre d’événement.

    1. Bonjour Manuel, le WWA dit : “From April 14 to15 2024, the United Arab Emirates (UAE) and the northern parts of Oman were hit by exceptionally heavy rainfall causing massive disruption in infrastructure and public life in the area and leading to at least 20 fatalities in Oman and four in the UAE. et “In Dubai, most of the rain fell on Monday 15th of April and exceeded all previous records of daily rainfall in the last 75 years”.

      La prudence est effectivement de mise, et c’est ce qui est mis en avant dans l’article. Il faudra d’autres études, avec d’autres méthodes et hypothèses pour tirer des conclusions plus robustes.

      1. Mais pourquoi analyser le 14 et le 15 si les pluies extremes se sont vérifiés le 16 Avril? Pourquoi l’etude attribue au changement climatique humain les precipitations si la figure 5b montre que les effets sont plus liés à el Nino? J’ai l’impression que l’etude est interessant mais la communication autour (pas la tienne) est assez trompeuse !

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Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

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12 Responses

  1. « il n’y a pas d’autres explications pour expliquer l’augmentation des précipitations dans la région » 🫠

  2. A mon avis, d’autres facteurs religieux NON NEGLIGEABLES mériteraient d’être attribuées à cette catastrophe sans précédent.

  3. Bonjour BonPote, et merci pour ce post. Comme Manuel et Joelle, je suis étonnée des conclusions du WWA : l’étude ne se réfère pas à la date des pluies à Dubai (le 16) mais au jour précédent (le 15) lorsque les précipitations ne touchent même pas la ville de Dubai. Si l’on examine la Figure 5 (gauche) du rapport, on pourrait plutôt dire que le changement climatique entraîne des précipitations moins intenses dans la zone où il y a le plus de précipitations, tandis que la Figure 5 (droite) indique que l’augmentation des précipitations est due au phénomène El Niño. Enfin dans son tweet, Mme Otto montre une carte qui sort de nulle part, avec du bleu partout: https://twitter.com/FrediOtto/status/1783516779144253899 sans échelle qui ne se retrouve pas dans l’article… si c’est la carte des précipitations du 15 Avril il y a une saturation trompeuse qui donne la fausse impression qu’il a plu uniformément partout dans cette zone. Enfin Robert Vautard, du GIEC, a été beaucoup plus prudent à mettre en avant le rôle du changement climatique dans son poste linkedin en disant que les résultats WWA étaient incertains comme ceux présentés par Climametris, cité aussi par Manuel, réalisé quelques jours plus tot… je suis perdue !

    1. Bonjour, je pense que Fredi Otto répond si vous lui posez la question de la provenance de la carte. J’ai pour ma part été aussi prudent que possible, bien plus d’ailleurs que d’autres titres de presse qui ont clairement appuyé sur le caractère anthropique. Comme écrit ailleurs, il faudra d’autres études d’attributions, avec d’autres méthodes et hypothèses, et c’est tant mieux si cela permet de mieux appréhender la complexité + les spécificités de la région !

  4. Bonjour, merci de votre analyse.
    Pouvez vous confirmer la date de la figure 2 SVP ? je suis étonnée de l’année.
    “Figure 2 : Pluies sur 24 heures le 15 avril 2014 dans le MSWEP”
    Bien à vous.

  5. Bonjour Thomas,
    Et merci pour votre travail et votre article.
    Avez-vous prévu de couvrir le sujet de l’Ensemencement des nuages et chemtrails pour modifier le climat? Ce serait intéressant.
    Merci

    1. Bonjour Isabelle, merci pour votre message. C’est prévu, parmi les brouillons en cours, mais il y a d’autres priorités malheureusement à court terme 😉

  6. Merci pour cet article très interessant. Quelques commentaires: les inondations à Dubai ont eu lieu le 16 avril et non les 14 et 15 avril comme indiqué dans l’article. Il est en effet surprenant de choisir d’étudier le jour précédant les inondations, d’autant plus que la carte de WWA ne montre aucune précipitation significative sur Dubai le 15 avril. De plus, la large zone incluse dans l’étude soulève des interrogations. Les figures 6 et 7 dans le rapport ne montrent pas de changements significatifs d’un point de vue statistique entre les mondes avec et sans émissions de gaz à effet de serre, mais mettent plutôt en évidence le rôle prédominant du phénomène El Niño. La communication ne semble pas être en phase avec les résultats de l’article.

    Il est peut-etre plus pertinent de mentionner une autre étude sur les inondations de Dubai menée par le consortium ClimaMeter (un consortium piloté par la France, d’ailleurs) disponible ici : climameter.org/20240416-dubai-floods . Cette étude adopte une approche plus prudente en analysant la journée du 16 avril, le jour réel des inondations à Dubai. Elle met en évidence l’exceptionnalité de l’événement et invite à la prudence dans l’attribution de ce genre d’événement.

    1. Bonjour Manuel, le WWA dit : “From April 14 to15 2024, the United Arab Emirates (UAE) and the northern parts of Oman were hit by exceptionally heavy rainfall causing massive disruption in infrastructure and public life in the area and leading to at least 20 fatalities in Oman and four in the UAE. et “In Dubai, most of the rain fell on Monday 15th of April and exceeded all previous records of daily rainfall in the last 75 years”.

      La prudence est effectivement de mise, et c’est ce qui est mis en avant dans l’article. Il faudra d’autres études, avec d’autres méthodes et hypothèses pour tirer des conclusions plus robustes.

      1. Mais pourquoi analyser le 14 et le 15 si les pluies extremes se sont vérifiés le 16 Avril? Pourquoi l’etude attribue au changement climatique humain les precipitations si la figure 5b montre que les effets sont plus liés à el Nino? J’ai l’impression que l’etude est interessant mais la communication autour (pas la tienne) est assez trompeuse !

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