La décroissance ? C’est bien gentil, mais…

Publication :
Mis à jour :
decroissance
©Crédit Photographie : @Bonpote
Sommaire
Dépliez le sommaire de l’article
Getting your Trinity Audio player ready...

Une fois que les préjugés sur la décroissance sont dépassés, il faut s’atteler à répondre aux questions légitimes qui demandent une réflexion poussée sur le sujet. Avec une économie décroissante, comment financer les services publics ? Comment rembourser la dette ? Quels secteurs vont devoir réduire, ou disparaître ?

L’économiste Timothée Parrique répond à ces questions qui alimentent les débats sur la décroissance depuis maintenant plusieurs années.

Mais les services publics, on les finance comment ?

C’est une question semée d’embûches. D’abord, se demander « comment financer les services publics » laisse entendre qu’ils seraient des activités non-productives dépendantes des activités commerciales. D’ailleurs, la question de comment financer une entreprise n’est jamais aussi controversée car l’on assume – à tort – qu’une entreprise auto-finance son activité. Mais c’est faux.

Un service, qu’il soit public ou privé, est financé de la même manière. On mobilise des facteurs de production, dont une partie que l’on paie en euros, ce qui permet de produire le service. Les services privés, l’Hôpital aux États-Unis, par exemple, sont financés par les usagers à travers des prix ; les services publics comme l’Hôpital en France sont financés par des contribuables à travers des impôts. Ce sont deux protocoles de financement différents mais le produit (un service de santé) reste le même.  

Deuxième écueil à éviter : parler de « financement » suggère que la production est une question d’argent. Mais la véritable condition de possibilité d’une activité économique, c’est la disponibilité de ressources naturelles et humaines. Impossible de faire fonctionner un hôpital sans électricité, sans bâtiment, et sans médecins. En ce sens, la question de la contrainte biophysique posée par la décroissance s’applique à la fois aux services privés et publics. Voici la question qui devrait nous occuper : que pouvons-nous produire sans dégrader les écosystèmes ?

Dans un pays en dépassement écologique comme la France, on ne va pas pouvoir continuer à tout produire et il va donc falloir choisir. Des ressources rares mobilisées pour produire des services privés, disons des tonnes de CO2 émis lors de vols commerciaux, sont des ressources qui ne seront pas mobilisables pour produire des services publics, par exemple le transport d’urgence des patients vers un hôpital.  Si nous voulons rapidement faire baisser notre empreinte écologique, il va falloir produire et consommer moins. Peu importe qu’une grosse voiture thermique soit gratuite, payante, subventionnée, etc. ; l’important, c’est de fabriquer et d’utiliser moins de grosses voitures thermiques.

La décroissance d’une partie de l’économie libèrera donc un budget écologique et social (i.e., de l’énergie, des matériaux, des impacts environnementaux évités, et des heures de travail). Du point de vue de la production concrète, la décroissance vient donc augmenter la disponibilité des facteurs de production dans l’économie, ce qui veut dire que les services publics seront donc, en théorie, plus faciles à financer comparé à un contexte de croissance où plusieurs secteurs se font compétition pour des ressources limitées. Alors oui, un pays qui importe l’intégralité de ce qu’il consomme se retrouverait dans une impasse car la baisse de revenu national faisant suite à la mise en place d’une stratégie de décroissance le forcerait à réduire ses importations. Mais ce n’est pas le cas de l’économie française qui peut théoriquement maintenir une certaine forme de souveraineté économique, moyennant un réajustement à la baisse de certaines consommations.

Et même si on ne considérait que le monétaire. L’inaction écologique génère des coûts, par exemple les dommages liés aux conséquences du dérèglement climatique. Il sera plus difficile de travailler et de produire dans un climat chaud et instable ; l’introduction d’un congé payé climatique en Espagne est un bon signe avant-coureur de ce qui nous attend. Plus la surchauffe écologique s’aggrave, plus la France augmente sa dette écologique, qui se traduit par des dépenses contraintes supplémentaires. On peut même arriver à un point où les coûts écologiques deviennent plus importants que les gains de croissance – l’économiste américain Herman Daly parlait de « croissance anti-économique ». Selon un calcul de l’Insee, l’épargne nette ajustée des coûts climatiques est déjà négative en France depuis 2018, une situation qui avait déjà été pressentie par de nombreux économistes au moins depuis la Stern Review de 2006 qui démontrait que les coûts de l’action étaient bien inférieurs à ceux de l’inaction.

Pour continuer l’analogie, la décroissance vise à rembourser notre dette écologique envers la nature le plus rapidement possible pour éviter une augmentation insoutenable des charges de la dette écologique. Une période de décroissance peut réduire le revenu national sur le court terme mais améliorer l’équilibre des finances sur le long terme si la baisse du revenu est plus que compensée par une baisse des dépenses contraintes. C’est un peu comme si votre salaire baissait de 20 % mais qu’en parallèle, vos dépenses contraintes étaient divisées par deux – vous vous retrouveriez gagnant en termes de pouvoir de vivre.

La question du financement monétaire des services publics est secondaire et déjà très bien traitée par des spécialistes du sujet (Michaël Zemmour, Anne-Laure Delatte, l’ouvrage collectif La valeur du service public). Il existe mille façons de financer les services publics. On peut taxer la consommation, la production, les salaires, les revenus, la richesse, les ressources naturelles, le carbone, le foncier, etc. Tout est possible. On pourrait très bien aujourd’hui décider de réduire les marges des entreprises pharmaceutiques pour alléger les factures de l’Hôpital public ou bien taxer les superprofits des entreprises pétrolières pour financer l’adaptation au changement climatique. On pourrait socialiser une partie des profits de toutes les entreprises pour financer des investissements d’intérêt commun ou même réformer notre système monétaire pour leur permettre l’émission d’une monnaie libre de dette qui financerait les grands chantiers de la transition.

Chaque système fiscal a ses avantages et ses inconvénients mais aucun d’entre eux ne peut prétendre dépasser des limites humaines et biophysiques. À partir du moment où les facteurs de production existent, il est théoriquement possible de produire. La question du prix du service n’est qu’un détail administratif, une sorte de discussion entre humains pour négocier l’accès à certaines choses.

Les grands propriétaires voudraient nous faire croire que nous sommes à court d’argent, et qu’il faudrait donc serrer la vis des services publics. Non seulement ce discours d’austérité est faux (la France n’a jamais été aussi riche en euros qu’aujourd’hui) mais il passe complètement à côté du véritable défi de la transition écologique, qui n’est pas une question d’argent mais de ressources naturelles et de besoins concrets. 

Et la dette française qui explose, tu la rembourses comment ?

Oui, je suis complètement d’accord. La dette écologique française explose, et son remboursement s’annonce vertigineux. Une stratégie de décroissance planifiée vise exactement à réduire notre déficit biophysique beaucoup plus rapidement que les politiques de croissance verte actuelles. 

Bien sûr, cela aurait été bien plus facile si nous avions commencé dans les années 1970, ce qui nous aurait évité de nombreux désastres sociaux et environnementaux, le véritable coût de la dette écologique. Nous faisons face aujourd’hui à une ecological fiscal cliff (une falaise fiscale écologique), une situation où nous allons devoir mettre nos comptes à jour en seulement une courte décennie au lieu d’avoir pu étaler l’effort sur un demi-siècle. Trouver une manière de revenir sous le seuil des limites planétaires tout en maintenant des standards décents de qualité de vie, voilà le défi de notre temps.

La question de la dette écologique devrait nous empêcher de dormir. Nous devrions la considérer comme un sujet existentiel, à discuter dans tous les médias. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Notre obsession, c’est la dette monétaire, et principalement la dette publique. Remettons l’église au milieu du village : comparés aux enjeux de la dette écologique, les tracas de remboursement d’un État, c’est une querelle de voisinage, un conflit entre une minorité possédante qui veut préserver et faire fructifier son épargne et le reste de la population. Là encore, de nombreuses solutions existent (La dette au XXIe siècle ; La dette publique; Le pouvoir de la monnaie). Spoiler alert : cela ne va pas plaire aux plus riches qui bénéficient aujourd’hui des budgets déséquilibrés des États. Mais ne mélangeons pas les sujets : c’est un problème d’inégalités et non pas d’écologie. 

On retrouve encore ici un piège trop souvent déployé par les journalistes qui consiste à bloquer toute proposition écologique ou sociale avec des keywords effrayants du genre « dette », « récession », « austérité ». C’est un double standard courant dans les médias. Par exemple, la question de la dette a resurgi récemment pour allonger l’âge de départ à la retraite. On nous a dit qu’il fallait absolument accepter la réforme proposée par le gouvernement sous peine d’une apocalypse fiscale. Cependant, cette même dette n’est jamais mentionnée pour justifier l’augmentation des impôts sur les plus riches. Deux poids, deux mesures.

Ce n’est pas aux écologistes d’expliquer à un gouvernement comment se financer. Chacun son boulot. Chercheurs et activistes travaillant sur la transition écologique, nous proposons des chemins de bifurcation pour éviter l’effondrement du monde du vivant. Ces scénarios de transition comportent de nombreuses incertitudes et nous avons besoin de la pleine puissance de notre intelligence collective pour pouvoir y faire face. Ceux qui aboient des prêts-à-penser tous sortis de manuels d’économie ne font pas avancer le débat ; au contraire, ils le sabotent.    

La décroissance pour un pays ? Et on fait comment avec l’Europe ? Le monde entier va profiter de nous !

Je ne sais pas. À chacun ses expertises, je ne suis pas politologue et je ne m’intéresse pas à la géopolitique. Ceux qui s’improvisent toutologues finissent toujours par s’éloigner trop loin de leur zone de confort. C’est un vrai risque pour la qualité du débat public. La réponse la plus courante d’un scientifique, en tant que gestionnaire de la connaissance (et donc aussi de l’ignorance, sa corollaire), devrait être : « je ne sais pas ».

J’ajouterais que ce n’est pas parce qu’on étudie un concept particulier (la décroissance, l’économie circulaire, le changement climatique, etc.) que l’on doit forcément avoir réponse à tout. C’est d’ailleurs l’une des stratégies bien rodées pour faire taire les alternatives : alourdir le fardeau de la preuve. Il suffit de donner aux écolos une tâche impossible, disons de donner un plan bulletproof de transition écologique sans répercussions géopolitiques. C’est l’équivalent écologique des travaux d’Hercule ; personne, même les politologues les plus aguerris, ne pourrait répondre avec certitude.   

Je pense que l’on devrait inverser le fardeau de la preuve. Et si, en suivant le principe de précaution, on demandait plutôt aux grandes entreprises de devoir justifier l’utilité sociale et la soutenabilité écologique de leurs projets ? Ce n’est pas aux écolos, qu’ils soient activistes ou chercheurs, de travailler (gratuitement) pour montrer l’irrationalité de projets comme le pipeline EACOP, l’autoroute A69, ou l’usage des PFAS

Renvoyons la balle aux grandes entreprises et au gouvernement qui les soutient : Continuer à faire croître l’économie française. Et on fait comment pour gérer l’effondrement des écosystèmes ? Et on fait quoi pour les pays du Sud qui subissent les conséquences écologiques de nos économies en surchauffe ?

Instinctivement, je trouve l’inquiétude du « monde qui va profiter de nous » assez maladroite. D’où pensez-vous que vienne la croissance d’une ancienne puissance coloniale comme la France ? La seule raison qui explique des décennies de croissance exceptionnelle, c’est que la France est au sommet d’une chaîne alimentaire mondiale qui lui permet d’avoir accès à des ressources humaines et naturelles quasi-gratuitement. Que ce soit à travers la colonisation, les investissements à l’étranger, les prêts prédateurs, ou bien les mécanismes d’échange inégal, la France est « l’un des plus grands parasites écologiques à l’échelle du monde ». Dans l’état actuel de la mondialisation, la décroissance des économies les plus puissantes serait une libération pour toutes ces populations maintenues dans la pauvreté pour satisfaire le « mode de vie impérial » des classes les plus aisées (voir sur ce sujet un rapport récent des Nations Unies, Éliminer la pauvreté en regardant au-delà de la croissance).   

Rejoignez les 40000 abonné(e)s à notre newsletter

Chaque semaine, nous filtrons le superflu pour vous offrir l’essentiel, fiable et sourcé

Et concrètement le PIB de la France il doit baisser de combien pour que ce soit soutenable ? 

Ce n’est pas la bonne question. En macroéconomie écologique, on procède en 4 étapes. (1) On estime d’abord le volume d’extraction de ressources naturelles (biomasse, énergies fossiles, métaux, et matériaux) et les niveaux d’impact sur les écosystèmes (artificialisation des sols, érosion de la biodiversité, pollution de l’air et de l’eau, émissions de gaz à effet de serre, etc.). (2) On détermine ensuite plusieurs cibles de réduction/stabilisation, une pour chaque variable environnementale.

Troisième étape : (3) on regarde l’empreinte de chaque secteur (et de chaque catégorie de produit au sein des différents secteurs) pour chacun de ces variables, et son évolution au fil du temps (e.g., l’impact de la construction de routes sur l’artificialisation des sols, de l’usage de la voiture sur les émissions de carbone, de l’élevage de bœuf sur les émissions de méthane). (4) On analyse aussi l’évolution des intensités biophysiques, c’est-à-dire la teneur d’une valeur ajoutée en ressources naturelles et son changement au fil du temps (e.g., le nombre de m2 artificialisé par euro de valeur ajoutée dans la construction, le volume d’émissions d’équivalent carbone par euro de bœuf produit). 

Ces calculs nous permettent d’estimer l’ampleur du dépassement écologique de l’économie française. Ils permettent aussi d’identifier les secteurs qui alourdissent le plus l’empreinte, ainsi que les catégories de produits qui ne se verdissent pas ou pas assez vite. Ce sont ces ordres de grandeur qui nous permettent de sélectionner les produits pour lesquels les stratégies d’efficacité de production (efficiency) ne suffiront pas et qui auront donc besoin de stratégies de sobriété (sufficiency). Les vols en avion, par exemple, est un produit avec de très faibles marges d’efficience ; nous n’aurons donc pas le choix que de jouer sur le volet sobriété, c’est-à-dire faire voler moins d’avion.

Vu que l’on connaît la contribution d’un secteur et même d’une catégorie de produit à la valeur ajoutée nationale (le PIB), on peut facilement déduire la baisse du PIB causée par une baisse sélective de la production et de la consommation. Si l’on ajoute, secteur par secteur, toutes les baisses d’activité, que l’on confronte des potentielles hausses d’activité pour d’autres catégories de produit, on obtient un chiffre de PIB final. La différence entre un scénario de croissance verte et un scénario de décroissance, c’est que dans le premier, la moindre production de certains produits (le bœuf, les vols en avion, les voitures thermiques) est plus que compensée par une production supplémentaire d’autres produits moins polluants. Au contraire, dans un scénario de décroissance, la bifurcation écologique se solde par une baisse net du PIB. 

C’est un calcul compliqué et les résultats divergent selon les études : -14 % d’ici 2040 pour l’Allemagne ; -50 % d’ici 2050 pour la France ; une baisse annuelle de -5,3 % pour l’Australie. Avec une équipe de chercheurs à l’Université de Lausanne, nous sommes actuellement en train de faire une estimation pour la Suisse. Mais attention, il faut bien comprendre que le PIB n’est pas l’indicateur phare de cette transition. L’important est de parvenir à baisser l’empreinte écologique totale, le PIB n’étant qu’une réfection monétaire partielle de ces transformations sociétales complexes.

Quels secteurs vont devoir réduire ou disparaître alors ? Et on fait quoi des employés de ces secteurs ?

Je pense qu’il vaut mieux zoomer sur les catégories de produits plutôt que de rester à l’échelle des secteurs. Dans le secteur des transports, les voitures individuelles les plus lourdes (les SUV) et les vols nationaux seront amenés à être fortement réduits, voire à disparaître ; dans l’alimentation, ce sera d’abord le bœuf, puis sûrement d’autres produits d’origine animale ; dans le secteur de la construction, les parkings, les villas, et les centres commerciaux ; dans les équipement numériques, les appareils les moins essentiels. Répétons-le : ceci n’est pas une prévision mais une proposition. Vu que ces catégories de produits alourdissent notre empreinte écologique, les chercheurs qui travaillent sur la décroissance proposent de baisser leur production et leur consommation, partiellement ou complètement. C’est une question d’arbitrage. De quoi avons-nous vraiment besoin ? Que voulons-nous produire avec des budgets écologiques limités ?

Le niveau d’emploi d’une économie dépend du volume de production, de la productivité horaire, et du temps de travail. Si l’on produit 1 % de moins, mais que la productivité du travail diminue de plus de 1 % ou bien que la durée de travail par salarié diminue de plus de 1 %, le même volume de production demandera plus d’heures de travail, et donc potentiellement plus d’emplois. Pour simplifier, on peut dire qu’il y a au moins trois manières de créer de l’emploi : produire plus, travailler plus lentement, et travailler moins longtemps. L’option produire plus est adaptée aux secteurs que l’on voudrait voir se développer, mais pas à ceux que l’on voudrait voir décroître. 

La seconde stratégie (travailler plus lentement) peut s’avérer utile dans des secteurs où ralentissement rimerait avec amélioration des conditions de travail (on pense notamment au passage de l’industriel à l’artisanal). Et travailler moins longtemps sera plus apprécié dans des secteurs où les salariés subissent leur emploi ou dans ceux qui sont amenés à décroître et/ou à disparaître.

Nous faisons donc face à deux scénarios. Soit les employés qui produisent les catégories de produits amenés à décroître bifurquent vers la production d’autres produits dans le même secteur, par exemple une chaîne de production de SUV qui se réorganise pour pouvoir produire des petites voitures électriques ou même des vélos à assistance électrique ; un élevage bovin transformé en polyculture agroécologique ; une agence de publicité qui se spécialise en communication non-commerciale, etc. Les produits changent mais l’emploi est maintenu.

Deuxième scénario : la décroissance est telle que, même après ces bifurcations, le volume total de production se retrouve réduit. Pour éviter un chômage indésirable, il faudra donc jouer sur les deux autres facteurs (travailler plus lentement et moins longtemps). Un passage à l’agroécologie implique l’abandon de certaines techniques industrielles qui demandera davantage d’heures de travail – c’est un secteur où on travaillera plus lentement (ou en jargon d’économistes : où la productivité horaire du travail sera plus faible). Ce ne sera pas la même situation dans un secteur comme l’aviation où une partie des emplois sera amenée à disparaître. Pour éviter un pic de chômage, il faudra donc amortir la baisse du trafic aérien avec une réduction proportionnelle de la durée du temps de travail pour les employés du secteur (e.g., baisse de 20 % des vols = passage à la semaine de 4 jours).

Ce qui est important, c’est d’avoir des filets de sécurité pour pouvoir transitionner sans prendre trop de risques. Les pouvoirs publics pourraient garantir un revenu minimum pour toutes celles et ceux qui travaillent sur des catégories de produits susceptibles de décroître. On pourrait aussi faciliter la création d’emplois verts, à travers l’introduction d’une garantie d’emploi, par exemple suivant le design innovant des Territoires Zéros Chômeurs de Longue Durée ou bien avec un système de Sécurité Économique et Sociale. On pourrait protéger les travailleurs en transition avec des mécanismes comme le Revenu de Transition Écologique, le salaire à vie, l’Universal Basic Services, ou bien la Dotation Inconditionnelle d’Autonomie. (Pour celles et ceux qui s’agiteraient à la lecture de ces paragraphes sur la question du comment financer cela, retour à la première question.)

Comment fait-on la décroissance avec le gouvernement Macron, la droite et l’extrême droite qui sont majoritaires à l’Assemblée ?

Difficile à dire. Instinctivement, j’ai tendance à penser que le scénario le plus probable est celui de l’inaction. C’est une logique déjà bien étudiée. Le capitalisme permet à une minorité possédante d’accumuler des richesses, qu’ils peuvent ensuite utiliser pour exercer une pression politique en leur faveur (lobbying, revolving doors, rachat de média et d’écoles, campagnes de désinformation, financement des campagnes électorales, etc.), leur permettant alors de continuer à accumuler des richesses, etc. Au bout d’un moment, on arrive à une concentration de pouvoirs telle qu’on ne peut plus vraiment parler d’un « capitalisme méritocratique libéral », comme l’appelle l’économiste Branko Milanovic. On est plus proche d’un « techno-féodalisme » (Cédric Durand / Yanis Varoufakis), une économie où une poignée d’acteurs économiques extrêmement puissants ont mainmise sur l’économie et l’État censé la gouverner.

Le problème, c’est que les actions nécessaires pour une transition écologique ambitieuse viennent directement nuire aux intérêts économiques des capitalistes (on pense notamment aux dirigeants et actionnaires des entreprises d’énergies fossiles). Mais si ce sont eux qui peuvent, plus ou moins directement, influencer les règles du jeu, ils ne décideront jamais de s’auto-serrer la ceinture.

Je ne dis rien de très original ici : les super-riches sont le frein à main de la transition écologique. Quel que soit le système politique en place, une société avec de fortes inégalités de richesse parviendra difficilement à se mettre en mouvement. La question n’est donc pas tellement de savoir comment parler de décroissance à l’Assemblée nationale (c’est le même tabou pour le partage des profits, la régulation des multinationales, la réduction du temps de travail, ou même l’écologie en général). La véritable question est celle du lien entre inégalités et démocratie. Tant que ceux qui gagnent au jeu du capitalisme pourront s’auto-réguler, rien ne changera.

La cause commune qui devrait rassembler toutes celles et ceux qui veulent voir advenir une véritable transformation, qu’elle soit écologique ou sociale, c’est la démocratie économique. Pour décider de produire moins, il va falloir inviter autour de la table une diversité de parties prenantes (et surtout celles qui pâtissent des dommages collatéraux de notre modèle économique).

La proposition d’Isabelle Ferreras pour un « bicamérisme économique » est un bon point de départ et les expériences des nombreuses coopératives autogérées de l’Économie Sociale et Solidaire apportent de précieux exemples de démocratie au travail. Le « multisociétariat » mis en pratique par les Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (Scic), par exemple, est une façon innovante de reprendre le contrôle des décisions de production. C’est par la décentralisation des décisions économiques qu’il sera possible d’ouvrir des possibilités de bifurcation et de se protéger contre la capture politique des élites.

POUR ALLER PLUS LOIN

Envie de creuser le sujet ? Cet article pourrait vous intéresser !

33 Responses

  1. “macroéconomie écologique…C’est un calcul compliqué et les résultats divergent selon les études : -14 % d’ici 2040 pour l’Allemagne ; -50 % d’ici 2050 pour la France ; une baisse annuelle de -5,3 % pour l’Australie. Avec une équipe de chercheurs à l’Université de Lausanne, nous sommes actuellement en train de faire une estimation pour la Suisse. Mais attention, il faut bien comprendre que le PIB n’est pas l’indicateur phare de cette transition” –>à sourcer si c’est public et possible.

    [plusieurs niveaux de commentaires] Le plus basique il faudrait étre plus précis ou développer sur la notion de “décroissance”. Quand on lit rapidement on pourrait croire que pour l’auteur greenwashing, développement durable, socialisme, écologie….décroissance c’est pareil.
    Ensuite la réflexion se focalise sur l’économie quand cela arrange la démonstration (et quand on peut quantifier) alors que globalement on comprend bien que la décroissance ferra/verra une baisse du PIB (quelle monnaie référentielle?).

    géopo
    l’espace européen n’est pas une entité état-nation-continent. l’intéret de la zone économique européenne aurait été d’inclure la Russie…
    Cet espace économique n’est pas autonome énergétiquement et matériellement, il faut donc importer pour compenser.
    La décroissance dans tout ça ? la stratégie pourrait consister à ce que la position de décroissance soutenue par ‘nous” de baisse de l’empreinte écologique / activité économique s’impose au monde par diverses tactiques.
    ou à créer un espace souverain arrive à maintenir son autonomie et à la défendre (une nation sans “supra-national).
    ou à se préparer étatiquement aux bouleversements “attendus”, ce qui ferrait de la décroissance une situation vécue et matérielle.

    nikopol

  2. Ah la décroissance économique. La marotte des écologistes qui ne veulent pas parler de décroissance démographique.

    Et surtout, pour justifier encore et toujours un projet nataliste. Je ne nie pas le réchauffement climatique et le caractère humain de celui ci, ni les problèmes qu’il va y avoir pour la compétition humaine d’accès aux ressources.
    Sauf que ça ne m’empêche pas de dormir et je n’y vois aucune urgence : l’écologie actuelle est pensée autour de l’humain, du jardin d’eden, de la préservation d’écosystème qu’on sait pourtant changeant puisque sans plusieurs extinctions massives, nous ne serions pas là.

    La planète va devenir invivables pour les humains? Et alors? ça sera d’autant mieux pour de nouveaux ecosystèmes exempts de notre présence ( la seule vrai écologie) ! Croire que la vie a besoin des écolos pour perdurer et que les prochaines 100 années sont plus importante que les millions d’années de vie sur terres qui se sont passées sans nous, c’est d’un melon intergalactique !

    Ah j’oubliais, je suis un maltusien , je mérite toutes les opprobres et de toute façon, on voit bien que la courbe de croissance finit par s’inverser donc rien à faire de ce côté là ..

    C’est vrai que laisser des flux naturels s’auto gérer, c’est l’idée du siècle hein ! Les économistes ont la main invisible du marché …les écolos ont la croyance que la stabilisation de la population humaine sera optimale , sans tension permanente pour l’accès aux ressources ! 🙄

    On en revient à ce que je dis, l’écologie est un projet nataliste ou ceux qui veulent des enfants veulent restreindre ceux qui n’en ont pas parce que “hey, on va vous obliger à partager pour nos futurs enfants”

    Bon courage pour convaincre démocratiquement , moi je dors sur mes deux oreilles : j’aurais cessé d’avoir un impact sur la planète d’ici moins d’un siècle pendant que votre descendance continuera à la bousiller et la planète n’a pas besoin des humains ! Donc non ça sera sans moi !

    1. ça fait des décennies que le Malthusianisme a été débunké. Ce n’est pas la surpopulation le problème vu que la majorité de la pollution est du fait d’une minorité de personnes. Et puis, si jamais l’humain disparaît un jur, ça ne sera pas sans avoir préalablement conduit tout le vivant ainsi que les populations pauvres dans la tombe, c’est vraiment ça que vous voulez ?

  3. Indispensable de tire les conséquences de notre façon de consommer et aussi Des inegalites que cela engendre. Ce n est pas un non sens de tirer la sonnette d alarme comme le fait aussi Kohei Saito dans son livre Moins!

    1. Peut-être que lui vit sur Terre mais qu’une grande partie du monde n’y vit pas. Et qu’il serait temps d’atterir avant le crash ?

  4. Tous les pays du monde galèrent à se maintenir à flot alors qu’ils ne se fixent pas de limite de PIB et peu de limites environnementales.

    Mais par magie, on va trouver une solution qui va permettre de diminuer beaucoup le PIB, d’arrêter de dégrader l’environnement, tout en assurant un niveau de vie correcte ?

    C’est du fantasme. C’est impossible. C’est ce que nous dit la loi d’Okun en économie (que l’article ne mentionne pas du tout).

    Tant que l’on aura un PIB (donc tant que l’on vivra dans une société marchande), il faudra l’augmenter, et donc dégrader l’environnement. Ou bien ne pas l’augmenter, et tendre vers la misère.

    On va se battre pendant des décennies pour savoir si on augmente ou diminue le PIB, mais sans jamais remettre en question son existence. C’est sans doute le plus grand tour de force de la société marchande.

    1. Timothée Parrigue critique le PIB dans son livre Croitre ou disparaitre. Le plus gros problème du PIB, c’est qu’il augmente avec les destructions climatiques, et qu’il ne compte pas les heures de bénévolat par exemple. Chacun doit faire sa part.

  5. Décroître, décroissance… Et si on assumait d’augmenter son niveau de vie, le vrai : santé, bien-être, qualité des liens sociaux, confiance dans les institutions, respect des libertés individuelles…et si on tentait un sursaut d’intelligence pour grandir en humanité !

  6. La question n’est pas tant de savoir quelle économie doit advenir pour être compatible avec les limites planétaires que comment la faire advenir dans une société démocratique piquousée à la croisssnce et à la consommation ? Comment rendre la transformation possible, acceptable voire souhaitable ?
    Et comment le faire dans un monde globalisé ?
    Ne pas traiter ces questions quand on propose un modèle aussi disruptif, au motif que chacun doit travailler dans son domaine d’expertise, c’est faire la moitié du boulot. La transition vers la post croissance doit être certes économique mais surtout culturelle et globale (cela ne servirait à rien de la limiter à la France par exemple). Ne pas partir de ce qui existe au motif que cela ne devrait pas exister ou que ce n’est pas le plus grand enjeu (comme la dette financière) est une manière d’éluder les difficultés concrètes.
    Au final on reste en surface, on se fait plaisir avec de la théorie, on a les mains propres, mais ça ne fait pas beaucoup avancer le shmilblick.

    1. C’est là le problème, nous somme tellement interdépendant et mondialisé que la tâche s’avère difficile. Cependant, individuellement, nous pouvons nous affranchir de pas mal de choses, ça soulage la conscience.

    2. vous posez de bonnes questions, il semble à lire le post de bonpote que c’est la présentation d’une offre commerciale de conseil pour introduire une nouvelle méthode… comme il y en a eu pour l’empreinte carbone.
      Maintenant à de la valeur

  7. Parole parole parole
    Parole parole parole
    Toujours des parole…

    Hein bref…

    Lâchez vos téléphones
    Lâchez les réseaux
    Lâchez la technologie
    Lâchez l’industrie

    ….

    Tient.. on n’a qu’à donner les clefs de l’Europe aux chinois ça ira plus vite…

  8. Je crains fort que la décroissance ne sera jamais qu’un doux rêve. Comme vous le dites, c’est totalement à contre-courant de l’idéologie dominante tant au sein des élites que de l’opinion publique, donc les voies démocratiques et insurrectionnelles, on peut les oublier. Restent alors les initiatives locales telles que les mouvements zadistes, sauf qu’elles ne pourront jamais être autre chose que des mouvements marginaux, que le pouvoir pourra de toutes façons annihiler d’un claquement de doigts comme il l’a déjà fait à de maintes reprises, et on ne pourra même pas compter sur un soutien populaire.

    En écologie, il y a deux seules voies possibles: une décroissance voulue et une imposée par les circonstances, on est bien partis pour suivre la deuxième, et ça va être très douloureux.

  9. Timothée Parrique (TP) a raison quand il dit que notre souci doit être de revenir à une façon d’habiter la Terre qui préserve la biodiviersité et le climat.

    En revanche sa vision “les bons et les méchants” est vraiment caricaturale. C’est cette vision qui a permis l’avènement de dictatures (Venezuela, Chine, Russie, Allemagne hitlérienne…).

    La décroissance est souhaitable. Notre civilisation est une machine à extraire des ressources, à les transformer en produits et services associés, à générer des déchets et pollutions et à détruire la biodiversité. Nous sommes dans un monde fini. Cette course prendra fin avec l’épuisement des ressources.

    Le problème est que nous devons freiner maintenant (et ne pas attendre que les limites physiques nous y contraignent). Or cette décroissance va mécaniquement générer un appauvrissement général. Et si seulement les riches sont mis à contribution, comme le souhaite TP, cela ne suffira pas du tout.

    Oui les plus fortunés devront beaucoup plus contribuer à l’effort. Mais que TP soit honnête intellectuellement : tout le monde sera mis à contribution par cette décroissance, toute souhaitable qu’elle est.

  10. Et bien je ne suis pas déçu !
    Une interview de Timothée Parrique ne pouvait que nous emmener vers des non-sens absolus et des préjugés marxistes !
    Problème d’argent : taxons les riches. Manque de bol. C’est déjà fait ! Et devinez quoi. Ça ne fonctionne pas !
    Un tel sujet aussi sérieux peut être bien traité.
    Après ce premier invité, et le concert de flûte qu’il produit, interrogez maintenant quelqu’un comme Jean Tirole. Prix Nobel oui. Pas un activiste dont le seul titre de gloire est d’être invité sur France Inter ou Mediapart.
    Vous verrez de vrais solutions !
    Bien amicalement.

    1. Des taxations de riches ? Où ça ? Moi, ce que je vois, c’est qu’on a supprimé l’ISF, qu’on les laisse s’évader fiscalement dans l’impunité la plus absolue et que beaucoup de grosses fortunes ont une large partie de leur argent qui ne leur sert strictement à rien si ce n’est pour la frime. Donc on peut vraiment faire mieux que ça.

      1. Il est évident qu’il y a un problème de distribution de la richesse mais à l’échelle planétaire comment gère t’on le pb sans aller loin, le Luxembourg ou la Suisse sont très enclins à recevoir des personnes aisées qui achètent une résidence.
        La question est quelle société voulons nous ? L’état providence en France, dès que qq chose devient cher on demande plus d’état, on veut financer la transition écologique sur le principe pollueur-payeur on descend dans la rue et on bloque. Alors moins d’état, c’est moins de dépenses. Une société qui s’individualise comme les USA par exemple, pas de mutuelle pas de soins, pas d’assurance chômage si ce n’est 15 jours, ça incite à reprendre un boulot.
        Si il devient plus simple au niveau mondial de gagner de l’argent avec de l’argent que de l’argent avec du travail, il y a en effet un pb. Alors robin des bois est il mort pour prendre aux riches et donner aux pauvres ? Quels critères, quelle équitée ?
        Alors j’ai lu cet article et il me semble malheureusement peu étayé car il oublie tout aspect analyse systémique ou holistique des interfaces en disant, ce n’est pas mon pb donc le symbole même de l’individualisme. Alors oui le “bon pote” Thomas Wagner développe son idée de décroissance isolée et isolationniste mais à l’échelle du monde qu’est la France sinon un nain de jardin. On peut donner l’exemple et agir individuellement, se poser la question de sa consommation, son bilan carbone, ses achats, son éducation, ses valeurs, ses ordres de grandeur que tout le monde oublie depuis que les réseaux sociaux donne la même audience à certains “crétins” comme aux personnes censées. Toute le monde peut et doit faire un effort pour soi et sa descendance en se demandant comment générer moins de dette environnementale et financière pour éviter de les laisser avec un boulet au pied pour leur vie future.

  11. J’ai lu tout l’article mais la question qui revient et qui, personnellement me désespère, c’est : quid de la psychologie humaine ? On voit bien quelles solutions raisonnables il faudrait prendre, mais la soif de pouvoir et de domination habite l’être humain, et cela nous empêche de prendre collectivement les décisions nécessaires pour activer la décroissance à grande échelle. Chacun regarde son voisin et attend qu’il fasse le premier pas…. et c’est normal, ne nous voilons pas la face.

    1. Il n’y a pas de psychologie ou nature humaine, cf notre interview d’albert moukheiber ou notre critique du livre “le bug humain”

      1. Thimothée dit que la géopolitique ne l’intéresse pas, mais ne serait-ce pas le cœur du problème ? Compétition des puissances économiques, guerre pour les ressources… Est-ce qu’un pays tout seul comme la France doit renoncer à sa puissance économique relativement aux autres pays ? D’autres pays « peu puissants » semblent ne pas être dans cette problématique comme le Costa Rica, le Suriname, tant qu’ils n’ont pas trop de ressources convoitées ou simplement des caractéristiques très particulières qui les protège.
        Pas de bug humain mais Il me semble qu’il y a un bug géopolitique, si ce bug n’existait pas, tous les Etats se mettraient d’accord pour éradiquer la guerre et se concentrer sur la sauvegarde de l’humanité.

  12. Synthetisons avec un Excel SVP
    Mesure à prendre
    Conséquence 1….coût, gain… par année
    Conséquence 2 …coût, gain….par Année
    ……etc……
    Résultat de la mesure coût, gain, par an

  13. Appeler cela “progrès soutenable” plutôt que “décroissance” qui signifie diminution du PIB ; il s’agit de la transformation de nos modes de vie, des entreprises, de l’abandon du pétrole etc. en maintenant la santé économique ; il n’est pas certain que le résultat global de la démarche soit une diminution du PIB ; même si c’est une diminution du PIB, il faut suivre le bilan détaillé des secteurs positifs et négatifs : par exemple, est-ce que les revenus et taxes du pétrole qui doivent être réduits à zéro en 2050 seront plus ou moins complètement compensés par d’autres énergies décarbonées ?
    Il faudrait aussi donner les autres indicateurs de progrès pertinents à suivre dans la démarche : emploi, pauvreté,…

  14. “La question de la dette écologique devrait nous empêcher de dormir. Nous devrions la considérer comme un sujet existentiel, à discuter dans tous les médias.” Tellement d’accord !
    J’ai envoyé ces quatre demandes au service de médiation de notre média de service publique il y a un an :

    Chère médiation,
    Pour un média de service publique plus responsable et efficace face au dérèglement climatique et la
    destruction des écosystèmes, je souhaite défendre ces quatre suggestions concrètes :
    1. Programmer à une heure de grande écoute un “CODECO” pour le climat et la restauration des écosystèmes comme cela s’est imposé face à la pandémie (qui n’est qu’un symptôme de la
    catastrophe en cours). Les médias ont dû adapter leur grille horaire et présenter la situation avec la
    plus grande rigueur scientifique possible pour obtenir l’adhésion des citoyens.nes aux mesures
    contraignantes indispensables.
    2. Que, au moins les jeunes mobilisé.e.s pour cette cause et qui se forment au journalisme et à la
    communication, puissent assister à la fabrication* des JT et JR : découvrir comment sont décidés le
    choix des sujets, dans quel ordre, leur durée, leur présentation.
    3. Tant que la publicité demeure « inévitable »** sur notre média de service publique, qu’elle puisse
    être analysée et déconstruite. Il faut dénoncer la part d’incompatibilité avec les limites réelles de notre
    planète et de greenwashing de plus en plus présente et sournoise, au plus près des moments où ces
    messages sont diffusés.
    4. De la même façon qu’un débat politique entre deux candidats.es doit être conduit avec des règles
    strictes de temps de parole et de courtoisie, organisons des face à face entre des lobbys citoyens et
    des lobbys d’affaire, en commençant par une présentation des deux parties avec ces trois questions :
    quelle est votre historique, la raison initiale de votre groupe, sa finalité actuelle et ses moyens
    financiers ? Si une des partie refuse de participer, le débat est maintenu ; la chaise sera vide et le
    temps de parole prévu sera consacré à la publication d’une enquête sur ce groupe.
    * Je préfère le mot fabrication à celui de rédaction : c’est un objet spécifique conditionné par l’actualité.
    ** … « Les Gens Raisonnables disent que ce n’est pas raisonnable de vouloir supprimer la publicité sur les
    radios-télés de service public. Franchement, si nous ne sommes pas capables de faire une chose aussi facile
    que ça, je ne vois pas très bien comment nous allons faire des choses compliquées : sauver la planète de
    l’extinction des espèces, du réchauffement et du désastre climatiques, préserver l’énergie et l’eau potable, lutter
    contre la faim, la mort, la maladie, enrayer la violence, le terrorisme et la criminalité en col blanc.
    Les Gens Raisonnables pensent que c’est irréaliste de supprimer des programmes de télé et de radio qui
    promeuvent l’amoncellement exponentiel des déchets et la consommation à outrance, dont l’épidémie de
    diabète et d’obésité qui envahit et tue le monde. Parce que les Gens Raisonnables pensent que la télé publique
    n’appartient pas à la collectivité. Pour Eux, la télé publique appartient au lobby médiatico- publicitaire. »
    Marc MOULIN (16 avril 2008)

    1. J ajouterai une demande à faire aux politiques
      obliger tous les médias à consacrer une partie de leur publications / temps d’ecoute / temps d’écran à des sujets “citoyens”
      écologie – éducation – santé – respect des autres – où demander de l’aide – décroissance – cuisine locale de saison végétariene saine petit prix – gestion budgétaire – etc
      tout ce qui est utile au citoyen et qui augmente son autonomie et le “bien vivre ensemble”
      pub à concevoir par eux ou à choisir dans un “catalogue” fourni par les services publics

  15. J’ai apprécié cette article plein de nuance, même si au final, il renvoi plus le lecteur à ses questions et ses peurs, qu’il ne les apaise.
    Quand je vois la quantité de personne paniqué à l’idée de perdre le monde néolibéral qui pourtant leur est néfaste, je ne sais pas si cela les aidera

Nouveau commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Sommaire
Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

Article 100% financé par ses lecteurs​

Bon Pote est 100% gratuit et sans pub. Nous soutenir, c’est aider à garder cet espace d’information libre pour tous.

33 Responses

  1. “macroéconomie écologique…C’est un calcul compliqué et les résultats divergent selon les études : -14 % d’ici 2040 pour l’Allemagne ; -50 % d’ici 2050 pour la France ; une baisse annuelle de -5,3 % pour l’Australie. Avec une équipe de chercheurs à l’Université de Lausanne, nous sommes actuellement en train de faire une estimation pour la Suisse. Mais attention, il faut bien comprendre que le PIB n’est pas l’indicateur phare de cette transition” –>à sourcer si c’est public et possible.

    [plusieurs niveaux de commentaires] Le plus basique il faudrait étre plus précis ou développer sur la notion de “décroissance”. Quand on lit rapidement on pourrait croire que pour l’auteur greenwashing, développement durable, socialisme, écologie….décroissance c’est pareil.
    Ensuite la réflexion se focalise sur l’économie quand cela arrange la démonstration (et quand on peut quantifier) alors que globalement on comprend bien que la décroissance ferra/verra une baisse du PIB (quelle monnaie référentielle?).

    géopo
    l’espace européen n’est pas une entité état-nation-continent. l’intéret de la zone économique européenne aurait été d’inclure la Russie…
    Cet espace économique n’est pas autonome énergétiquement et matériellement, il faut donc importer pour compenser.
    La décroissance dans tout ça ? la stratégie pourrait consister à ce que la position de décroissance soutenue par ‘nous” de baisse de l’empreinte écologique / activité économique s’impose au monde par diverses tactiques.
    ou à créer un espace souverain arrive à maintenir son autonomie et à la défendre (une nation sans “supra-national).
    ou à se préparer étatiquement aux bouleversements “attendus”, ce qui ferrait de la décroissance une situation vécue et matérielle.

    nikopol

  2. Ah la décroissance économique. La marotte des écologistes qui ne veulent pas parler de décroissance démographique.

    Et surtout, pour justifier encore et toujours un projet nataliste. Je ne nie pas le réchauffement climatique et le caractère humain de celui ci, ni les problèmes qu’il va y avoir pour la compétition humaine d’accès aux ressources.
    Sauf que ça ne m’empêche pas de dormir et je n’y vois aucune urgence : l’écologie actuelle est pensée autour de l’humain, du jardin d’eden, de la préservation d’écosystème qu’on sait pourtant changeant puisque sans plusieurs extinctions massives, nous ne serions pas là.

    La planète va devenir invivables pour les humains? Et alors? ça sera d’autant mieux pour de nouveaux ecosystèmes exempts de notre présence ( la seule vrai écologie) ! Croire que la vie a besoin des écolos pour perdurer et que les prochaines 100 années sont plus importante que les millions d’années de vie sur terres qui se sont passées sans nous, c’est d’un melon intergalactique !

    Ah j’oubliais, je suis un maltusien , je mérite toutes les opprobres et de toute façon, on voit bien que la courbe de croissance finit par s’inverser donc rien à faire de ce côté là ..

    C’est vrai que laisser des flux naturels s’auto gérer, c’est l’idée du siècle hein ! Les économistes ont la main invisible du marché …les écolos ont la croyance que la stabilisation de la population humaine sera optimale , sans tension permanente pour l’accès aux ressources ! 🙄

    On en revient à ce que je dis, l’écologie est un projet nataliste ou ceux qui veulent des enfants veulent restreindre ceux qui n’en ont pas parce que “hey, on va vous obliger à partager pour nos futurs enfants”

    Bon courage pour convaincre démocratiquement , moi je dors sur mes deux oreilles : j’aurais cessé d’avoir un impact sur la planète d’ici moins d’un siècle pendant que votre descendance continuera à la bousiller et la planète n’a pas besoin des humains ! Donc non ça sera sans moi !

    1. ça fait des décennies que le Malthusianisme a été débunké. Ce n’est pas la surpopulation le problème vu que la majorité de la pollution est du fait d’une minorité de personnes. Et puis, si jamais l’humain disparaît un jur, ça ne sera pas sans avoir préalablement conduit tout le vivant ainsi que les populations pauvres dans la tombe, c’est vraiment ça que vous voulez ?

  3. Indispensable de tire les conséquences de notre façon de consommer et aussi Des inegalites que cela engendre. Ce n est pas un non sens de tirer la sonnette d alarme comme le fait aussi Kohei Saito dans son livre Moins!

    1. Peut-être que lui vit sur Terre mais qu’une grande partie du monde n’y vit pas. Et qu’il serait temps d’atterir avant le crash ?

  4. Tous les pays du monde galèrent à se maintenir à flot alors qu’ils ne se fixent pas de limite de PIB et peu de limites environnementales.

    Mais par magie, on va trouver une solution qui va permettre de diminuer beaucoup le PIB, d’arrêter de dégrader l’environnement, tout en assurant un niveau de vie correcte ?

    C’est du fantasme. C’est impossible. C’est ce que nous dit la loi d’Okun en économie (que l’article ne mentionne pas du tout).

    Tant que l’on aura un PIB (donc tant que l’on vivra dans une société marchande), il faudra l’augmenter, et donc dégrader l’environnement. Ou bien ne pas l’augmenter, et tendre vers la misère.

    On va se battre pendant des décennies pour savoir si on augmente ou diminue le PIB, mais sans jamais remettre en question son existence. C’est sans doute le plus grand tour de force de la société marchande.

    1. Timothée Parrigue critique le PIB dans son livre Croitre ou disparaitre. Le plus gros problème du PIB, c’est qu’il augmente avec les destructions climatiques, et qu’il ne compte pas les heures de bénévolat par exemple. Chacun doit faire sa part.

  5. Décroître, décroissance… Et si on assumait d’augmenter son niveau de vie, le vrai : santé, bien-être, qualité des liens sociaux, confiance dans les institutions, respect des libertés individuelles…et si on tentait un sursaut d’intelligence pour grandir en humanité !

  6. La question n’est pas tant de savoir quelle économie doit advenir pour être compatible avec les limites planétaires que comment la faire advenir dans une société démocratique piquousée à la croisssnce et à la consommation ? Comment rendre la transformation possible, acceptable voire souhaitable ?
    Et comment le faire dans un monde globalisé ?
    Ne pas traiter ces questions quand on propose un modèle aussi disruptif, au motif que chacun doit travailler dans son domaine d’expertise, c’est faire la moitié du boulot. La transition vers la post croissance doit être certes économique mais surtout culturelle et globale (cela ne servirait à rien de la limiter à la France par exemple). Ne pas partir de ce qui existe au motif que cela ne devrait pas exister ou que ce n’est pas le plus grand enjeu (comme la dette financière) est une manière d’éluder les difficultés concrètes.
    Au final on reste en surface, on se fait plaisir avec de la théorie, on a les mains propres, mais ça ne fait pas beaucoup avancer le shmilblick.

    1. C’est là le problème, nous somme tellement interdépendant et mondialisé que la tâche s’avère difficile. Cependant, individuellement, nous pouvons nous affranchir de pas mal de choses, ça soulage la conscience.

    2. vous posez de bonnes questions, il semble à lire le post de bonpote que c’est la présentation d’une offre commerciale de conseil pour introduire une nouvelle méthode… comme il y en a eu pour l’empreinte carbone.
      Maintenant à de la valeur

  7. Parole parole parole
    Parole parole parole
    Toujours des parole…

    Hein bref…

    Lâchez vos téléphones
    Lâchez les réseaux
    Lâchez la technologie
    Lâchez l’industrie

    ….

    Tient.. on n’a qu’à donner les clefs de l’Europe aux chinois ça ira plus vite…

  8. Je crains fort que la décroissance ne sera jamais qu’un doux rêve. Comme vous le dites, c’est totalement à contre-courant de l’idéologie dominante tant au sein des élites que de l’opinion publique, donc les voies démocratiques et insurrectionnelles, on peut les oublier. Restent alors les initiatives locales telles que les mouvements zadistes, sauf qu’elles ne pourront jamais être autre chose que des mouvements marginaux, que le pouvoir pourra de toutes façons annihiler d’un claquement de doigts comme il l’a déjà fait à de maintes reprises, et on ne pourra même pas compter sur un soutien populaire.

    En écologie, il y a deux seules voies possibles: une décroissance voulue et une imposée par les circonstances, on est bien partis pour suivre la deuxième, et ça va être très douloureux.

  9. Timothée Parrique (TP) a raison quand il dit que notre souci doit être de revenir à une façon d’habiter la Terre qui préserve la biodiviersité et le climat.

    En revanche sa vision “les bons et les méchants” est vraiment caricaturale. C’est cette vision qui a permis l’avènement de dictatures (Venezuela, Chine, Russie, Allemagne hitlérienne…).

    La décroissance est souhaitable. Notre civilisation est une machine à extraire des ressources, à les transformer en produits et services associés, à générer des déchets et pollutions et à détruire la biodiversité. Nous sommes dans un monde fini. Cette course prendra fin avec l’épuisement des ressources.

    Le problème est que nous devons freiner maintenant (et ne pas attendre que les limites physiques nous y contraignent). Or cette décroissance va mécaniquement générer un appauvrissement général. Et si seulement les riches sont mis à contribution, comme le souhaite TP, cela ne suffira pas du tout.

    Oui les plus fortunés devront beaucoup plus contribuer à l’effort. Mais que TP soit honnête intellectuellement : tout le monde sera mis à contribution par cette décroissance, toute souhaitable qu’elle est.

  10. Et bien je ne suis pas déçu !
    Une interview de Timothée Parrique ne pouvait que nous emmener vers des non-sens absolus et des préjugés marxistes !
    Problème d’argent : taxons les riches. Manque de bol. C’est déjà fait ! Et devinez quoi. Ça ne fonctionne pas !
    Un tel sujet aussi sérieux peut être bien traité.
    Après ce premier invité, et le concert de flûte qu’il produit, interrogez maintenant quelqu’un comme Jean Tirole. Prix Nobel oui. Pas un activiste dont le seul titre de gloire est d’être invité sur France Inter ou Mediapart.
    Vous verrez de vrais solutions !
    Bien amicalement.

    1. Des taxations de riches ? Où ça ? Moi, ce que je vois, c’est qu’on a supprimé l’ISF, qu’on les laisse s’évader fiscalement dans l’impunité la plus absolue et que beaucoup de grosses fortunes ont une large partie de leur argent qui ne leur sert strictement à rien si ce n’est pour la frime. Donc on peut vraiment faire mieux que ça.

      1. Il est évident qu’il y a un problème de distribution de la richesse mais à l’échelle planétaire comment gère t’on le pb sans aller loin, le Luxembourg ou la Suisse sont très enclins à recevoir des personnes aisées qui achètent une résidence.
        La question est quelle société voulons nous ? L’état providence en France, dès que qq chose devient cher on demande plus d’état, on veut financer la transition écologique sur le principe pollueur-payeur on descend dans la rue et on bloque. Alors moins d’état, c’est moins de dépenses. Une société qui s’individualise comme les USA par exemple, pas de mutuelle pas de soins, pas d’assurance chômage si ce n’est 15 jours, ça incite à reprendre un boulot.
        Si il devient plus simple au niveau mondial de gagner de l’argent avec de l’argent que de l’argent avec du travail, il y a en effet un pb. Alors robin des bois est il mort pour prendre aux riches et donner aux pauvres ? Quels critères, quelle équitée ?
        Alors j’ai lu cet article et il me semble malheureusement peu étayé car il oublie tout aspect analyse systémique ou holistique des interfaces en disant, ce n’est pas mon pb donc le symbole même de l’individualisme. Alors oui le “bon pote” Thomas Wagner développe son idée de décroissance isolée et isolationniste mais à l’échelle du monde qu’est la France sinon un nain de jardin. On peut donner l’exemple et agir individuellement, se poser la question de sa consommation, son bilan carbone, ses achats, son éducation, ses valeurs, ses ordres de grandeur que tout le monde oublie depuis que les réseaux sociaux donne la même audience à certains “crétins” comme aux personnes censées. Toute le monde peut et doit faire un effort pour soi et sa descendance en se demandant comment générer moins de dette environnementale et financière pour éviter de les laisser avec un boulet au pied pour leur vie future.

  11. J’ai lu tout l’article mais la question qui revient et qui, personnellement me désespère, c’est : quid de la psychologie humaine ? On voit bien quelles solutions raisonnables il faudrait prendre, mais la soif de pouvoir et de domination habite l’être humain, et cela nous empêche de prendre collectivement les décisions nécessaires pour activer la décroissance à grande échelle. Chacun regarde son voisin et attend qu’il fasse le premier pas…. et c’est normal, ne nous voilons pas la face.

    1. Il n’y a pas de psychologie ou nature humaine, cf notre interview d’albert moukheiber ou notre critique du livre “le bug humain”

      1. Thimothée dit que la géopolitique ne l’intéresse pas, mais ne serait-ce pas le cœur du problème ? Compétition des puissances économiques, guerre pour les ressources… Est-ce qu’un pays tout seul comme la France doit renoncer à sa puissance économique relativement aux autres pays ? D’autres pays « peu puissants » semblent ne pas être dans cette problématique comme le Costa Rica, le Suriname, tant qu’ils n’ont pas trop de ressources convoitées ou simplement des caractéristiques très particulières qui les protège.
        Pas de bug humain mais Il me semble qu’il y a un bug géopolitique, si ce bug n’existait pas, tous les Etats se mettraient d’accord pour éradiquer la guerre et se concentrer sur la sauvegarde de l’humanité.

  12. Synthetisons avec un Excel SVP
    Mesure à prendre
    Conséquence 1….coût, gain… par année
    Conséquence 2 …coût, gain….par Année
    ……etc……
    Résultat de la mesure coût, gain, par an

  13. Appeler cela “progrès soutenable” plutôt que “décroissance” qui signifie diminution du PIB ; il s’agit de la transformation de nos modes de vie, des entreprises, de l’abandon du pétrole etc. en maintenant la santé économique ; il n’est pas certain que le résultat global de la démarche soit une diminution du PIB ; même si c’est une diminution du PIB, il faut suivre le bilan détaillé des secteurs positifs et négatifs : par exemple, est-ce que les revenus et taxes du pétrole qui doivent être réduits à zéro en 2050 seront plus ou moins complètement compensés par d’autres énergies décarbonées ?
    Il faudrait aussi donner les autres indicateurs de progrès pertinents à suivre dans la démarche : emploi, pauvreté,…

  14. “La question de la dette écologique devrait nous empêcher de dormir. Nous devrions la considérer comme un sujet existentiel, à discuter dans tous les médias.” Tellement d’accord !
    J’ai envoyé ces quatre demandes au service de médiation de notre média de service publique il y a un an :

    Chère médiation,
    Pour un média de service publique plus responsable et efficace face au dérèglement climatique et la
    destruction des écosystèmes, je souhaite défendre ces quatre suggestions concrètes :
    1. Programmer à une heure de grande écoute un “CODECO” pour le climat et la restauration des écosystèmes comme cela s’est imposé face à la pandémie (qui n’est qu’un symptôme de la
    catastrophe en cours). Les médias ont dû adapter leur grille horaire et présenter la situation avec la
    plus grande rigueur scientifique possible pour obtenir l’adhésion des citoyens.nes aux mesures
    contraignantes indispensables.
    2. Que, au moins les jeunes mobilisé.e.s pour cette cause et qui se forment au journalisme et à la
    communication, puissent assister à la fabrication* des JT et JR : découvrir comment sont décidés le
    choix des sujets, dans quel ordre, leur durée, leur présentation.
    3. Tant que la publicité demeure « inévitable »** sur notre média de service publique, qu’elle puisse
    être analysée et déconstruite. Il faut dénoncer la part d’incompatibilité avec les limites réelles de notre
    planète et de greenwashing de plus en plus présente et sournoise, au plus près des moments où ces
    messages sont diffusés.
    4. De la même façon qu’un débat politique entre deux candidats.es doit être conduit avec des règles
    strictes de temps de parole et de courtoisie, organisons des face à face entre des lobbys citoyens et
    des lobbys d’affaire, en commençant par une présentation des deux parties avec ces trois questions :
    quelle est votre historique, la raison initiale de votre groupe, sa finalité actuelle et ses moyens
    financiers ? Si une des partie refuse de participer, le débat est maintenu ; la chaise sera vide et le
    temps de parole prévu sera consacré à la publication d’une enquête sur ce groupe.
    * Je préfère le mot fabrication à celui de rédaction : c’est un objet spécifique conditionné par l’actualité.
    ** … « Les Gens Raisonnables disent que ce n’est pas raisonnable de vouloir supprimer la publicité sur les
    radios-télés de service public. Franchement, si nous ne sommes pas capables de faire une chose aussi facile
    que ça, je ne vois pas très bien comment nous allons faire des choses compliquées : sauver la planète de
    l’extinction des espèces, du réchauffement et du désastre climatiques, préserver l’énergie et l’eau potable, lutter
    contre la faim, la mort, la maladie, enrayer la violence, le terrorisme et la criminalité en col blanc.
    Les Gens Raisonnables pensent que c’est irréaliste de supprimer des programmes de télé et de radio qui
    promeuvent l’amoncellement exponentiel des déchets et la consommation à outrance, dont l’épidémie de
    diabète et d’obésité qui envahit et tue le monde. Parce que les Gens Raisonnables pensent que la télé publique
    n’appartient pas à la collectivité. Pour Eux, la télé publique appartient au lobby médiatico- publicitaire. »
    Marc MOULIN (16 avril 2008)

    1. J ajouterai une demande à faire aux politiques
      obliger tous les médias à consacrer une partie de leur publications / temps d’ecoute / temps d’écran à des sujets “citoyens”
      écologie – éducation – santé – respect des autres – où demander de l’aide – décroissance – cuisine locale de saison végétariene saine petit prix – gestion budgétaire – etc
      tout ce qui est utile au citoyen et qui augmente son autonomie et le “bien vivre ensemble”
      pub à concevoir par eux ou à choisir dans un “catalogue” fourni par les services publics

  15. J’ai apprécié cette article plein de nuance, même si au final, il renvoi plus le lecteur à ses questions et ses peurs, qu’il ne les apaise.
    Quand je vois la quantité de personne paniqué à l’idée de perdre le monde néolibéral qui pourtant leur est néfaste, je ne sais pas si cela les aidera

Nouveau commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *

PARCOURS THÉMATIQUE

soutenez-nous pour de l’information à la hauteur des enjeux climatiques

Bonpote est un média 100% indépendant, en accès libre et repose entièrement sur le soutien de ses lecteurs.

À lire également