A l’intention de la gauche

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A l intention de la gauche vignette Julia Steinberger
©Crédit Photographie : Poster d’un meeting étudiant Red Vienna
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J’ai récemment assisté au Movement for Socialism (Mouvement pour le Socialisme) à Zurich, un joli rassemblement de gauche dans un contexte de résistance au World Economic Forum (WEF) à Davos. Voici quelques observations et points relevés pendant cet évènement, ainsi que les discussions qui en découlent.

1.    Une répétition confortable

Le temps est imparti dans ce genre de réunion, et ce temps est précieux. J’ai remarqué que les intervenants et l’audience se trouvaient confortables à dire et répéter ce qui devrait à présent être une évidence : le capitalisme, le néolibéralisme, et le fascisme ne sont pas de bonnes choses ; que l’accumulation des richesses, l’injustice sociale et le changement climatique sont mauvais ; et que les travailleurs, les migrants, les personnes queer, les femmes etc devraient être inclus.es dans les prises de décisions, et que la gauche devrait être un projet d’émancipation s’engageant sur le terrain avec les organisations et communautés locales. Je suis d’accord qu’il est bon de s’entendre sur les bases, et de répéter ces bases, en particulier pour les nouveaux venus dans l’assistance, mais tant de temps s’est passé dans ces répétitions, un.e présentateur.rice après l’autre, que cela en devenait alarmant. Le but de se rassembler est d’effectuer des avancées conceptuelles et stratégiques, et non de rester dans cette zone de confort du « les inégalités sont néfastes. »

Un autre aspect de cette situation était l’attention portée aux écrits, luttes et événements passés, dans une certaine mesure au détriment de ceux d’aujourd’hui et de demain. Les étals de livres présentaient beaucoup de Marx et de commentaires sur Marx, très bien, mais très peu sur le néolibéralisme, par exemple, ou l’éco-socialisme.

2.    Un manque de spécificité

C’est une corollaire du point précédent : tout le monde s’accordait à répéter en généralités que le capitalisme n’est pas génial, mais quelques très rares personnes étaient concentrées sur les caractères spécifiques, les acteurs et les stratégies du capitalisme d’aujourd’hui, et encore moins où il se dirige. Quand, vers la fin de l’événement, j’ai demandé que ceux qui avaient entendu parler du Réseau Atlas (l’un des si ce n’est LE principal véhicule du néolibéralisme extrême et du déni climatosceptique) lèvent la main, seul trois personnes dans une salle contenant plus d’une centaine l’ont fait. Si nous comptons prendre la lutte au sérieux, et d’autant plus la victoire, nous devons faire attention aux spécificités.  Les spécificités du capitalisme d’aujourd’hui sont dans les industries, les individus, les narratifs, organisations et agendas politiques. Le néolibéralisme a été construit sur les fortunes des énergies fossiles et autres oligarques, au travers des think tanks du Réseau Atlas, avec un but de dérégulation, privatisation, dénigrement de démocratie et des services publics (en réalité leur but est la destruction de toute capacité collective à la prise de décision, afin de la laisser entièrement entre les mains des riches et des industriels). Nous devons comprendre spécifiquement qui fait quoi, pourquoi et comment, afin de construire des contre-mouvements efficaces et émancipateurs. Comme je l’ai argumenté, nous devons prêter attention à “ce qui nous fait face” dans ses spécificités.

A présent, comme Céline Keller l’a démontré, nous sommes également témoins d’une évolution majeure du capitalisme, avec la montée des cryptos bros des réseaux sociaux de la Silicon Valley : Musk, Zuckerberg, Bezos, Altman et les autres. Leur genre de capitalisme est significativement différent de celui des oligarques néolibéraux des énergies fossiles, dans ses objectifs, ses stratégies et son organisation, même dans sa vision de l’humanité, et nous ne faisons pas assez attention à ses implications. J’y reviendrai à la fin, mais en bref, c’est une mauvaise nouvelle.

En résumé, si l’on ne fait pas attention aux spécificités, nous perdons, douloureusement et pour toujours. Nous devrions nous soucier beaucoup plus des spécificités du capitalisme et du pouvoir, pas des généralités.

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3.    Très peu sur l’économie

J’ai entendu très peu de discussions sur le fonctionnement économique et les formes alternatives que l’économie de gauche pourrait prendre. Ces discussions étaient principalement enrobées de demandes vis-à-vis de l’État concernant les services publics, ce qui est trop vague, trop centralisé et insuffisant. Je pense que cela serait différent au Royaume-Uni et aux USA, où une nouvelle vague d’économistes y fait des propositions plus radicales, dans la lignée de la Modern Monetary Theory, le Salaire de Base Universel (Universal Basic Income), une compréhension alternative de l’inflation, etc. C’est un espace dans lequel les académiciens peuvent jouer un rôle clair, de l’analyse des propositions concernant les inégalités, la redistribution et (mon nouveau sujet favori) la pré-distribution, les sujets de l’économie écologique, la décroissance et la post-croissance, l’économie macro-écologique, l’économie socio-écologique, et d’autres. Il y a beaucoup à discuter, dont très peu apparemment parviennent jusqu’à ces espaces militants, ce qui est vraiment dommage.

4.    Amical mais pas chaleureux

C’est probablement le point le plus important, un point psychologique et émotionnel. L’extrême-droite fait un travail fantastique dans leur recrutement de jeunes (et moins jeunes) hommes, et à leur donner une vocation et un accueil dans les mouvements masculinistes et fascistes, amenant à une polarisation massive dans les apprentissages politiques des strates démographiques les plus jeunes. Ce développement préoccupant n’a pas non plus été discuté, du moins pas dans les sessions dans lesquelles je me trouvais. Il y a aussi des programmes pour les jeunes (et moins jeunes) femmes pour trouver réconfort et estime de soi au sein de l’extrême-droite, comme Naomi Klein l’a documenté dans son livre immanquable, Doppelganger : le sentier depuis le statut de maman-yoga préoccupée par son bien-être individuel à celui de militante anti-immigration, antivax et pro-armes est bien battu, de nos jours. Mais l’équivalent pour les jeunes hommes est une mega-autoroute à ce stade. Pourquoi ?

Parce que l’extrême-droite fait très bien quelque chose que la gauche ne considère même pas : faire en sorte que ses membres se sentent chaleureusement accueillis. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : cet évènement de gauche était, comme beaucoup, ouvert et amical. Il était d’ailleurs rafraîchissant dans son non-sectarisme et libre de dogmes de [nomme-ton-obscure-faction-gauchiste]. Le public était un mix de jeunes et vieux, d’origines, de langues et de genres divers, etc. C’était un évènement très sympathique. Mais pas chaleureux.

La gauche est très forte, même excellente, à l’analyse et à l’esprit critique. Mais elle a beaucoup de mal à accueillir et s’accorder du confort chaleureux les uns aux autres, à se donner la confiance de se sentir dignes d’être de gauche et d’être nous-mêmes. Ceci est donc un appel urgent, pour des personnes qui seront BIEN meilleures dans ce domaine qu’une physicienne socialement maladroite : nous avons besoin d’apprendre à donner de l’amour, du soutien émotionnel et un accueil chaleureux, en particulier aux jeunes hommes. Je ne veux pas avoir trop de sympathie envers ceux qui marchent avec les miliciens modernes de Trump/Musk, Le Pen, Weidel et autres, mais clairement la vie émotionnelle des jeunes hommes est tout simplement atroce en ce moment. Potentiellement encore plus que celle des jeunes femmes, ce qui en dit long en notre ère de standards de beauté impossibles et de culture du viol. Les jeunes hommes se sentent seuls, anxieux, et ne voient pas d’issue ou de rôle pour eux. C’est un dossier sur lequel les générations de gauche précédentes avaient de multiples projets : clubs sociaux, clubs de sport, activités collectives de bien-être et de nature. Je pense que nous devons construire des mouvements qui accueillent et célèbrent les jeunes hommes, non seulement en tant qu’individus pour leur perfection woke et contributions militantes massives, ce que nous faisons déjà (même si à contrecœur), mais en tant que groupe, en tant que démographique. Nous devons créer des espaces où ils se voient eux-mêmes, voient leurs contributions, leur potentiel et leur futur, de manière chaleureuse et accueillante.

La raison principale de la victoire progressive des fascistes est parce qu’elle leur raconte des histoires (horrible, prédatrices, violentes, racistes et misogynes bien sûr, mais des histoires néanmoins) sur le fait que les jeunes hommes, leurs désirs, leurs actions et leurs ambitions sont bonnes et valides. Les fascistes sont en train de gagner parce qu’ils ont construit un foyer émotionnellement accueillant pour les jeunes hommes. Et la gauche perd en conséquence. Nous pouvons certainement faire mieux, et un bon point de départ serait d’admettre que ce problème spécifique est énorme, contre lequel nous pouvons faire beaucoup, beaucoup mieux. La gauche ne devrait pas seulement être vouée à fonder de manière pragmatique et analytique de meilleurs programmes sociaux, internationaux et économiques. Elle devrait aussi être une culture d’amour et de célébration des meilleurs aspects de notre nature humaine, et une célébration des uns et des autres d’être présents pour collaborer au travail de bâtir un monde meilleur pour tou.te.s.

5.    Les mauvaises nouvelles pour finir

Cette partie vient de plus d’une année de génocide en Palestine, de la montée du fascisme et de la violence envers les migrants, et de nombre de discussions avec des amis, collègues et camarades.

Je pense que nous sous-estimons le niveau de dangerosité de notre moment actuel. Nous considérons toujours le capitalisme comme une exploitation des travailleurs ou comme exploitation coloniale. Je suggérerais qu’il est en train de se transformer en quelque chose de beaucoup plus sinistre (qui peut-être était présent depuis le début, mais qui est devenu plus frontal cette dernière décennie).

Prenons les faits : les grandes industries, y compris le secteur financier, ne se préoccupent même plus du greenwashing. Nous assistons aujourd’hui à un réel moment où tombent les masques, où ils se sentent assez en sécurité pour arrêter même de prétendre qu’ils feront quoi que ce soit pour adresser les crises écologiques et climatiques. Ce n’est pas parce qu’ils ignorent ces crises, ou leurs risques, ou sont convaincus qu’elles n’existent pas. C’est parce qu’ils croient qu’ils ont suffisamment vaincu les mouvements populaires demandant du changement, à renforts de démoralisation et de criminalisation, et même plus loin, vaincu la capacité des gouvernements démocratiques à effectuer les changements nécessaires. Ils croient simplement qu’ils n’ont plus à se soucier de l’opposition, et actuellement, ils ont raison.

Un autre point : comme l’activiste allemande Luisa Neubauer l’a confié dans une récente interview poignante au Guardian, elle a eu tort de croire que le peuple et les dirigeants se tourneraient vers l’action climatique lorsque les impacts du changement climatique se feraient plus manifestes et dangereux (par contre, elle n’a toujours pas admis avoir eu tort de soutenir le génocide d’Israël contre les Palestiniens et de fracturer le mouvement pour le climat et vilifier Greta Thunberg au passage). Joel Millward-Hopkins  a écrit un papier peu remarqué mais très important où il explique pourquoi nous ne devrions pas supposer que plus d’impacts climatiques mènent à plus d’action climatique. La disruption sociale, les inégalités croissantes, les tensions des systèmes de gouvernance, les conflits et la montée des politiques autoritaires : tout ceci peut être vu comme plus probable dans un présent de crise climatique, et au futur cataclysmique.

Pire, nous assistons à un changement dans la façon dont les tech crypto bros de la Silicon Valley mènent leurs gouvernements et envisagent le futur des humains (ou plutôt ne l’envisagent pas). Contrairement aux industries plus stables et durables, les crypto tech bros n’ont même pas la croissance ou stabilité économique comme objectif.  Leur idéologie soutient la disruption, la discontinuité et le chaos. Le slogan de Musk, après tout, est de « tout casser », faisant écho aux appels néolibéraux précédents à la destruction de tous les services et régulations sociaux, des pensions de retraites à l’eau potable. L’ère financière qui les accompagne, des explosions-implosions et des arnaques crypto, amène également un manque de régulation et de stabilité. Les jeunes hommes sont en partie attirés vers la droite fasciste par l’allure crypto et cool d’arnaques crypto d’enrichissement rapide (get-rich-quick schemes). D’une certaine manière, le capitalisme prédateur et destructeur d’antan est presque commode dans la prédictibilité des ses dégâts et de son exploitation. George Monbiot et Peter Hutchison ont raison dans leur fantastique La Doctrine Invisible, d’appeler les néolibéraux actuels les « clowns tueurs du capitalisme » : ils annoncent une nouvelle façon, accélérée, arbitraire et horrible de se propager sans encombre dans nos sociétés, espérant faire fortune au passage. Nous sommes passés du capitalisme et colonialisme du désastre au capitalisme cataclysmique, ce qui ne peut pas être une bonne nouvelle.

Image : La vision messianique, raciste et anti-scientifique du futur : des hommes armés de fusils gardant des masses d’humains racisés hors de l’ « Arche de l’espace ». Cette imagerie, et le SpaceX de Musk, sont utilisés pour créer une acceptation irrationnelle de la destruction des conditions de vie sur la Terre.

Le génocide Israélien à Gaza, encore plus que la guerre de la Russie contre l’Ukraine, nous donne l’exemple de cet accueil du chaos et de la mort. Des drones high-tech, basés sur la recherche dernier cri d’Universités américaines et Suisses, équipés de mitraillettes, sont guidés à distance pour traquer des cibles choisies par intelligence artificielle : journalistes, docteurs, professeurs universitaires, n’importe quel professionnel, et leurs familles bien sûr. Même le pire des cauchemars dystopiques n’a pas imaginé cette combinaison, mais elle fait à présent son travail mortifère parmi nous. L’économie Israélienne, au contraire de celle de l’Afrique du Sud, s’est méticuleusement isolée de la dépendance au travail des colonisés, et peut donc éliminer les natifs sans trop de répercussions économiques. Déjà en Octobre 2023, j’écrivais « Gaza est un signe avant coureur pour nous tous au siécle présent ». Je m’en tiens à ces mots. Si nous sommes sacrifiables, du mauvais côté des idéologies ou des frontières, il n’a jamais été aussi justifiable de nous tuer.

Où cela nous mène-t-il ? Nous, nos personnes, nos familles, communautés et notre planète, sommes jetables, sacrifiables, à la volonté des ces clowns tueurs cataclysmiques. Nous valons moins que rien à leurs yeux, puisqu’ils ont découvert qu’ils peuvent profiter même de notre destruction, et même de l’instabilité et de l’effondrement de notre planète. Nous, les sacrifiables, sommes seuls. Ensemble, mais isolés, confus et affaiblis par des décennies d’endoctrinement néolibéral et de mensonges, sur la réalité de l’économie comme sur celle de la nature humaine.

Plus que du courage, avancer dans ces conditions nécessite de la foi. Une foi en la nature humaine, en une société et une économie meilleures, foi en notre capacité à organiser et tout changer. Je ne peux pas vous dire à quoi cela ressemble pour vous. Pour moi, il s’agit de ma recherche sur bien vivre avec les limites planétaires et les sociétés post-croissance. Il s’agit pour mes collègues et moi, inspiré.es par le mouvement étudiant anti-génocide, de former un collectif interdisciplinaire pour la liberté académique, la démocratie et la solidarité, une étape nécessaire pour rendre le rôle des intellectuels publics plus sûr et autonome. Et il s’agit d’en apprendre plus sur les clowns meurtriers du capitalisme, et ceux qui les ont amenés au pouvoir. La seule option que nous ayons est d’investir notre amitié, notre travail, notre amour et notre humanité, sous la forme d’organisations et d’idées courageuses et révolutionnaires.

Merci pour votre lecture, j’ai hâte d’être avec vous dans cette lutte. Si nous pouvons l’éviter, no pasaran (du moins pas si loin). 


Texte original traduit par M. Mobular

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12 Responses

  1. Elle aurait pu faire plus léger. C’est long, lourd et pénible. Evidemment il y a “extrême droite” qui est absolument obligatoire dans ce genre de discours et résurrection de l’idéologie du socialiste Mussolini contre laquelle les hommes de la génération de mon père ont lutté sur le champs de bataille. 50% n’en sont pas revenus et nous avons pas cette étrange nostalgie de ces italiens que vous aimez detester tous en bloc. Poutine aussi porte au pinacle les “nazis”, les “bandéristes” sans que personne ne se soucie de l’Histoire de ces socialismes vieux de 80 ans avec Bandera capturé au bout de quelques jour par la gestapo. Pour survivre dans l’Université, surtout dans les sciences molles il faut publier ce genre d’article convenu. Publich or died.

  2. A lire pour garder la foi: Humanités de Rutger Bregmann

    Et pour l’économie : “Moins pour plus” et “Le pouvoir subversif des communs”

  3. Concernant le point 4, c’est un peu caractéristique des idéologies: la gauche se soucie du bien-être des gens, en général, alors que la droite de préoccupe de l’intérêt des gens, en particulier, à titre individuel. La solidarité est de gauche, la charité est de droite. Pas étonnant que les relations humaines “chaleureuses” se retrouvent plutôt à droite.

  4. D’accord avec votre analyse. Notamment avec le dernier paragraphe dans lequel je retrouve l’une de mes convictions : nous assistons à une mutation du capitalisme, plus cynique, encore plus déterminée à faire plier la planète et outillée d’outils dont la science fiction n’a même pas rêvé.

    La montée généralisée de l’extrême droite est le corollaire du développement d’une politique qui ne cache pas son intention de briser toute forme de résistance. Le visage accueillant qu’elle offre aux jeunes (mais pas seulement) en légitimant les fantasmes de toute puissance et d’individualisme est une diversion pour faire oublier la montée en puissance de la violence sous toutes ses formes (physique et symbolique) et le contrôle social via le renforcement des technologies de pointe.

    Les partis de gauche, les écologistes en particulier, n’ont pas compris que la manière dont ils communiquent sur les changements nécessaires dans nos modes de vie a un effet répulsif. En France, notamment, la violence des critiques adressées aux agriculteurs par certains écolos, sans distinction de pratiques, est une erreur et ne peut que précipiter nombre d’entre eux dans les bras de la Coordination rurale. Rendre l’avenir désirable est un beau défi.

  5. Quel génocide à Gaza? Celui causé par le Hamas le 7 octobre, ou la mort favorisée de civils par le Hamas, qui met en première ligne les innocents en espérant pouvoir monnayer leur mort avec des statistiques truquées et manipulées, afin d’obtenir des aides et des moyens pour continuer sa lutte infernale et sans fin. Les plus réactionnaires, les plus indifférents à l’écologie, aux droits des femmes, des homosexuels, aux droits des juifs, persécutés depuis des siècles. La colonisation par l’Islam et l’arabisation des cultures locales allant du Maroc au Bangladesh par la violence et l’intolérance, ça, c’est ok pour vous et pour toute la gauche réac. Vous me dégoûtez avec vos oeuillères de trotskiste révolutionnaire. Vous n’avez rien de tolérant, à tolérer les intolérables.

  6. Une bonne critique de ce qu’est la gauche aujourd’hui : un mouvement de critique avec une vision idéaliste mais ne proposant pas de chemin pour atteindre cet idéal.
    Attention à l’idéologie qui se créé sur des biais cognitifs plus que sur des faits et une vision du monde.
    On le voit à travers ce que vous avez vécu : des sentiments, des ressentis, pas sur des faits.
    Cette transformation du réel s’illustre d’ailleurs sur l’utilisation du mot “génocide” : Quels sont les faits vous faisant dire qu’Israël procède à un génocide à gaza ?
    Dommage, la gauche reste hors sol et ne fait pas avancer la société.
    L’idée de réfléchir à la redistribution avant même de réfléchir à la création de valeur est un bon exemple.

  7. “Une foi en la nature humaine, en une société et une économie meilleures, foi en notre capacité à organiser et tout changer”…C’est sans doute de l’humour de clown socialo ?

  8. Bravo et merci pour ce partage.
    J’avais bien noté que l’action climatique avait atteint un plafond de verre que la connaissance plus largement partagée de l’existence du réchauffement climatique ne permettait pas de percer, il y a ici l’évocation que la réaction induit une sidération et une inaction encore plus profonde.
    Vivants de tous les pays unissons nous!

  9. Bonjour,

    Dommage de gâcher un texte globalement pertinent avec un point 4 complétement à la ramasse et qui pourrait se trouver dans un livre de développement personnel. Surtout après avoir regretté la pauvreté du discours économique (donc votre spécialité) dans le point précédent, je vous avoue que c’est un peu le comble

    Je vous laisse lire H. Assekour qui a très bien réfuté vos points dans ce thread : https://bsky.app/profile/helene-assekour.bsky.social/post/3lhrj5nvizk26.

    Le mieux étant pour la prochaine fois de ne pas tirer de conclusions d’un évènement isolé et de confronter vos observations et ressentis avec des données plus factuelles sur le monde militant.

    Connaissant la qualité de votre travail universitaire, j’avoue que j’étais assez déçu, mais tout le monde peut faire des erreurs. Cependant, il ne faudra pas s’étonner que le monde militant (et notamment féministe) ne vous suive pas après avoir écrit ce genre de choses.

    Cordialement

  10. Merci pour cet article qui fait écho a beaucoup de questionnements que l’on a sur les stratégies à adopter au niveau local au regard de l’actualité nationale et international.

    Pour les francophones qui passent par ici, je ne peux que conseiller la revue Fracas qui s’est lancé récemment et qui s’efforce justement de travailler les aspects citées dans cet article, notamment via ses rubriques : (I) identifier les réseaux actuels de l’extrême droite et leurs stratégies pour mieux les déjouer, (II) donner à voir des alliances possibles entre diverses figures sociales et politiques autour de l’écologie sur des aspects spécifiques, (III) parler des “invisibles” que l’on voit très peu dans les médias dominants etc.

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Auteur
Julia Steinberger
Écologie sociale et économie écologique à l’Université de Lausanne

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  1. Elle aurait pu faire plus léger. C’est long, lourd et pénible. Evidemment il y a “extrême droite” qui est absolument obligatoire dans ce genre de discours et résurrection de l’idéologie du socialiste Mussolini contre laquelle les hommes de la génération de mon père ont lutté sur le champs de bataille. 50% n’en sont pas revenus et nous avons pas cette étrange nostalgie de ces italiens que vous aimez detester tous en bloc. Poutine aussi porte au pinacle les “nazis”, les “bandéristes” sans que personne ne se soucie de l’Histoire de ces socialismes vieux de 80 ans avec Bandera capturé au bout de quelques jour par la gestapo. Pour survivre dans l’Université, surtout dans les sciences molles il faut publier ce genre d’article convenu. Publich or died.

  2. A lire pour garder la foi: Humanités de Rutger Bregmann

    Et pour l’économie : “Moins pour plus” et “Le pouvoir subversif des communs”

  3. Concernant le point 4, c’est un peu caractéristique des idéologies: la gauche se soucie du bien-être des gens, en général, alors que la droite de préoccupe de l’intérêt des gens, en particulier, à titre individuel. La solidarité est de gauche, la charité est de droite. Pas étonnant que les relations humaines “chaleureuses” se retrouvent plutôt à droite.

  4. D’accord avec votre analyse. Notamment avec le dernier paragraphe dans lequel je retrouve l’une de mes convictions : nous assistons à une mutation du capitalisme, plus cynique, encore plus déterminée à faire plier la planète et outillée d’outils dont la science fiction n’a même pas rêvé.

    La montée généralisée de l’extrême droite est le corollaire du développement d’une politique qui ne cache pas son intention de briser toute forme de résistance. Le visage accueillant qu’elle offre aux jeunes (mais pas seulement) en légitimant les fantasmes de toute puissance et d’individualisme est une diversion pour faire oublier la montée en puissance de la violence sous toutes ses formes (physique et symbolique) et le contrôle social via le renforcement des technologies de pointe.

    Les partis de gauche, les écologistes en particulier, n’ont pas compris que la manière dont ils communiquent sur les changements nécessaires dans nos modes de vie a un effet répulsif. En France, notamment, la violence des critiques adressées aux agriculteurs par certains écolos, sans distinction de pratiques, est une erreur et ne peut que précipiter nombre d’entre eux dans les bras de la Coordination rurale. Rendre l’avenir désirable est un beau défi.

  5. Quel génocide à Gaza? Celui causé par le Hamas le 7 octobre, ou la mort favorisée de civils par le Hamas, qui met en première ligne les innocents en espérant pouvoir monnayer leur mort avec des statistiques truquées et manipulées, afin d’obtenir des aides et des moyens pour continuer sa lutte infernale et sans fin. Les plus réactionnaires, les plus indifférents à l’écologie, aux droits des femmes, des homosexuels, aux droits des juifs, persécutés depuis des siècles. La colonisation par l’Islam et l’arabisation des cultures locales allant du Maroc au Bangladesh par la violence et l’intolérance, ça, c’est ok pour vous et pour toute la gauche réac. Vous me dégoûtez avec vos oeuillères de trotskiste révolutionnaire. Vous n’avez rien de tolérant, à tolérer les intolérables.

  6. Une bonne critique de ce qu’est la gauche aujourd’hui : un mouvement de critique avec une vision idéaliste mais ne proposant pas de chemin pour atteindre cet idéal.
    Attention à l’idéologie qui se créé sur des biais cognitifs plus que sur des faits et une vision du monde.
    On le voit à travers ce que vous avez vécu : des sentiments, des ressentis, pas sur des faits.
    Cette transformation du réel s’illustre d’ailleurs sur l’utilisation du mot “génocide” : Quels sont les faits vous faisant dire qu’Israël procède à un génocide à gaza ?
    Dommage, la gauche reste hors sol et ne fait pas avancer la société.
    L’idée de réfléchir à la redistribution avant même de réfléchir à la création de valeur est un bon exemple.

  7. “Une foi en la nature humaine, en une société et une économie meilleures, foi en notre capacité à organiser et tout changer”…C’est sans doute de l’humour de clown socialo ?

  8. Bravo et merci pour ce partage.
    J’avais bien noté que l’action climatique avait atteint un plafond de verre que la connaissance plus largement partagée de l’existence du réchauffement climatique ne permettait pas de percer, il y a ici l’évocation que la réaction induit une sidération et une inaction encore plus profonde.
    Vivants de tous les pays unissons nous!

  9. Bonjour,

    Dommage de gâcher un texte globalement pertinent avec un point 4 complétement à la ramasse et qui pourrait se trouver dans un livre de développement personnel. Surtout après avoir regretté la pauvreté du discours économique (donc votre spécialité) dans le point précédent, je vous avoue que c’est un peu le comble

    Je vous laisse lire H. Assekour qui a très bien réfuté vos points dans ce thread : https://bsky.app/profile/helene-assekour.bsky.social/post/3lhrj5nvizk26.

    Le mieux étant pour la prochaine fois de ne pas tirer de conclusions d’un évènement isolé et de confronter vos observations et ressentis avec des données plus factuelles sur le monde militant.

    Connaissant la qualité de votre travail universitaire, j’avoue que j’étais assez déçu, mais tout le monde peut faire des erreurs. Cependant, il ne faudra pas s’étonner que le monde militant (et notamment féministe) ne vous suive pas après avoir écrit ce genre de choses.

    Cordialement

  10. Merci pour cet article qui fait écho a beaucoup de questionnements que l’on a sur les stratégies à adopter au niveau local au regard de l’actualité nationale et international.

    Pour les francophones qui passent par ici, je ne peux que conseiller la revue Fracas qui s’est lancé récemment et qui s’efforce justement de travailler les aspects citées dans cet article, notamment via ses rubriques : (I) identifier les réseaux actuels de l’extrême droite et leurs stratégies pour mieux les déjouer, (II) donner à voir des alliances possibles entre diverses figures sociales et politiques autour de l’écologie sur des aspects spécifiques, (III) parler des “invisibles” que l’on voit très peu dans les médias dominants etc.

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