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Bon Pote #5 : Pierre, fin du confinement à Shanghai ?

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Shanghai
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Pour cette nouvelle interview, on change de continent. Rendez-vous à Shanghai, où Pierre a posé ses valises il y a plus de 10 ans. Pierre a quelque chose d’assez exceptionnel : il est capable de transformer un type moche en Brad Pitt. Son truc, en plus d’être consultant en agence de pub, c’est la photographie. Quand toi tu passes ta journée derrière un écran, Pierre, il fait des shootings photos avec des mannequins. Ça doit être cool, d’avoir du talent. Au même titre que des millions de français, je voulais en savoir plus sur l’origine de ce *** de virus, et comment la Chine prépare sa fin de confinement.

Salut Pierre ! Très heureux de pouvoir t’interviewer. Je garde un souvenir incroyable de mon passage à Shanghai, sûrement les 4 mois les plus fous de ma vie. Toi tu y as pris tellement goût, que tu es retourné y faire ta vie. Peux-tu nous présenter ton voyage asiatique, qui dure depuis plus de 10 ans ?

NiHao Bon Pote, très content de ces retrouvailles autour d’un sujet qui nous unit. C’est vrai que nous avons découvert la Chine ensemble à l’âge fou où les responsabilités de la vie ne s’étaient pas encore abattues sur notre curiosité de jeunes globe-trotters fougueux. 

La Chine pour moi, ça remonte à un départ en 2006. C’était la première fois que je partais aussi loin de chez moi. Ça a commencé par un échange universitaire, puis quelques stages d’été. Et quand la crise économique de 2009 a frappé l’Europe au même moment que ma remise de diplôme universitaire, la Chine – et plus précisément Shanghai – fut une destination évidente pour mon début de carrière.
Un aller simple pour Shanghai et avec le petit réseau que je m’étais constitué lors de mes précédents séjours, cela a été relativement facile de commencer ma carrière, dans un Shanghai en plein boom. Après plusieurs expériences de début de parcours plus ou moins concluantes, je me suis orienté en agence de com, où je suis encore aujourd’hui. 

En résumé, j’ai passé 10 ans à Shanghai, 3 ans à Hong Kong, puis un retour à Shanghai il y a tout juste un an. Ce qui a commencé comme un voyage s’est transformé en vie quotidienne. Il y a eu tellement de rencontres, d’expériences et de découvertes que je ne changerais mes années passées là-bas pour rien au monde…et l’aventure n’est pas terminée. 

Qu’est-ce qui pour toi a le plus changé, entre le Shanghai de 2010 et le Shanghai de 2020 (bon allez, 2019) ?

Absolument tout! La ville, les infrastructures, les gens, les mentalités, le business…La perception que j’avais de la ville et du pays. Tout a changé. Tu te souviens en 2006, quand on prenait une des trois lignes de métro et que les passagers dévisageaient nos visages occidentaux comme si l’on venait d’une autre planète ?

Bon, maintenant il y a 17 lignes de métro, les gens sont habitués au climat cosmopolite, la ville est entrée dans une ère de modernité sans précédent, des buildings flambant neufs et une très nette hausse de la qualité de vie (ça dépend de tes standards écolos, mais tu vois ce que je veux dire).

Photo Pierre #1

J’ai pu noter la modernisation de Shanghai en 3 phases depuis mon arrivée. Tout d’abord il y a eu les JO de Pékin en 2008 où la ville entière s’est faite « cleaner » pour accueillir les foules de touristes passant par Shanghai. Fini les vendeurs à la sauvette, les brochettes dans la rue, etc.
Puis il y a eu l’expo universelle en 2010 où la ville entière a été rénovée pour donner l’image d’un nouveau Shanghai au monde entier où tout signe de pauvreté et d’insalubrité avait été camouflé. Et puis la dernière phase en date, quelques années après, a été la digitalisation complète de la ville (comme la plupart des grands pôles en Chine). L’apparition des groupes comme Alibaba et Tencent qui ont fait évoluer les comportements et ont largement accéléré l’avancée technologique.

Je suis rentré de Hong Kong il y a un an dans un Shanghai totalement gentrifié ou la reconnaissance faciale est omniprésente, la monnaie en cash n’existe plus et où sortir de chez soi faire du shopping est difficilement concevable tant les gens sont devenus accros à l’e-commerce.

D’ailleurs, pourquoi Shanghai et pas Pékin, ou Wuhan ?  

Tu sais dans le milieu expatrié, les gens disent que tu tombes toujours amoureux de la première ville par laquelle tu découvres la Chine. Pour moi Shanghai, c’était la première fois que je voyais les choses de la vie aller aussi vite que ce qui se passait dans ma tête. J’en suis devenu totalement addict. Une vraie cour de recréation où tout n’est qu’excitation, possibilité et opportunité. Au-delà du lifestyle, Shanghai fait aussi beaucoup plus sens pour moi côté business. La plupart des sièges d’agence de com et de leurs clients étant basés sur place.

Pékin, c’est différent. J’ai eu l’occasion de m’y rendre pas mal de fois pour des voyages d’affaire. C’est d’avantage une capitale culturelle et politique. Et la ville en elle-même est tentaculaire. Je préfère des environnements à échelle humaine.
Wuhan, je ne connais pas. Je vais attendre quelques mois avant d’aller découvrir ses saveurs locales…

 Bon, rentrons dans le vif du sujet. Il y a plus de 2 mois maintenant, j’avais vu des images impressionnantes de nanjing road (les Champs-Elysées de Shanghai) complètement déserte. Je serais très intéressé de connaître ton vécu sur le confinement en Chine, du début de l’histoire fin décembre à Wuhan, au confinement à Shanghai.

Là où la Chine a eu le plus de « chance », c’est que le pic de l’épidémie et le moment où la Chine a réellement mis en place son programme de confinement est tombé durant la semaine de vacances nationale pour le nouvel an Chinois. Les gens voyagent énormément pour rejoindre leur famille mais restent globalement chez eux pour les célébrations.
Pour la première fois, les vacances ont été étendues à une semaine supplémentaire pour éviter un nouveau mouvement de population et la propagation du virus. Après cela, la plupart des entreprises n’ont rouvert que 1 à 3 semaines plus tard et les employés qui étaient partis à l’étranger ou dans le Hubei devaient respecter une période de confinement de 14 jours avant de remettre les pieds au bureau.

Personnellement, j’étais en Corée durant les vacances et je n’ai vécu le branle-bas de combat que de loin. Beaucoup d’expatriés (et surtout ceux avec des enfants) sont partis à l’étranger pour fuir l’épidémie avant que les frontières ne ferment. Je suis rentré à Shanghai en plein milieu du confinement, dans un avion vide où il y avait plus d’hôtesses que de passagers. J’ai mis moins de 30 minutes à sortir d’un aéroport désert pour me retrouver dans un Shanghai vide de tout piéton et d’activité commerciale. Pour une mégalopole de 24 millions d’habitants, c’est assez ubuesque.

Vidéo de Pierre, où Shanghai est… vide !

Comment le gouvernement communiquait ? C’était le bordel, tu sentais des hésitations, ou les directives étaient claires et le respect des règles appliqué ? Je ne dis pas ça par rapport à Sibeth Ndiaye ou Agnès Buzyn hein, rien à voir.

Les consignes étaient dispensées par médias traditionnels, banderoles dans la rue et online. Pour les étrangers, beaucoup de communications étaient faites par l’intermédiaire des consulats, des lignes aériennes et différents groupes en ligne, pour se tenir au courant des nouvelles.

En ce qui concerne les règles de base, la Chine a tout de suite pris conscience de la gravité de la situation après que la sonnette d’alarme ait été tirée. Port du masque obligatoire (je n’arrive toujours pas à croire que les officiels le décourageaient en Europe). Il était évidement conseillé de rester chez soi à Shanghai, bien que sortir n’était pas répréhensible par la loi, les gens respectaient scrupuleusement leur confinement. Contrôle systématique de température à l’entrée de chaque building. Et en fonction des quartiers, certaines résidences avaient un couvre feu pour garder les gens chez eux la nuit. Les commerces et restaurants étaient quasiment tous fermés.

Le plus impressionnant a été la vitesse de la mise en place d’un système logistique systématique et inébranlable pour assurer la sécurité et l’approvisionnement de la population.
Et également le respect des règles pour l’intérêt de tous….un modèle à suivre pour certains peuples occidentaux légèrement plus récalcitrants  🙂

Qu’est-ce qui a été le plus dur à gérer pour toi ?

Pour être honnête, je pratique le social distancing depuis pas mal d’années donc ça ne m’a pas traumatisé plus que ça. J’ai aussi peine à croire que l’on en soit arrivé au point de se plaindre de rester chez soi pour contribuer à résoudre un problème d’une ampleur mondiale. Cela dit, il était toujours possible de se promener à Shanghai et de se rendre dans les rares restaurants ouverts, contrairement à des villes comme Wuhan en lockdown total. Mais rares sont ceux qui s’aventuraient dehors en Février, locaux et étrangers confondus.

Pour te répondre spécifiquement, le plus dur pour moi c’était donc le manque de choix de restauration et de savoir à quels jeux j’allais jouer sur ma Playstation…

Well deserved

Plus sérieusement, je mentionnerai davantage à quel point la crise a été largement supportable grâce à l’infrastructure logistique Chinoise. Notamment la livraison à domicile (énorme boom en Chine depuis janvier avec l’e-gaming, les plateformes de vidéos online, l’éducation online et le sport d’intérieur). Côté business, la ville a pris un coup, surtout pour le retail et la restauration. Le gouvernement a mis en place certains types de compensation pour les business les plus frappés et la plupart des boutiques dans les mall n’ont pas eu à payer de loyer jusqu’en mars.

Où en êtes-vous de la sortie du confinement ? C’est national ? Par ville ? Comment c’est géré sur place ?

En effet la sortie du confinement s’est faite par phases et par province. La province du Hubei était l’une des dernières. Les portes de Wuhan se sont rouvertes hier seulement. A Shanghai la vie a repris son cours depuis le début du mois de mars. Les gens sortent toujours avec des masques (dans la rue et au bureau) mais les commerces ont rouvert petit à petit.

On est loin d’être à plaindre. J’irais presque jusqu’à dire que Shanghai est désormais une des villes les plus sûres en ce qui concerne le risque d’infection.

Photo Pierre #2 : Posture très classique à Shanghai !

Que penses-tu du Made In China, en post Coronavirus ?

Je pense tout d’abord que le Coronavirus et le made in China sont deux sujets distincts sans aucune corrélation. Ensuite, le made in China est en plein essor en Chine, surtout pour les Gen Z et le regain patriotique dans le secteur du service, de la tech, de la cosmétique et de la mode où les marques locales sont en plein boom.

A l’échelle mondiale, il y a toujours plusieurs entreprises de la tech qui sortent leur épingle du jeux (Huawei, DJI, Xiaomi, etc.) mais je pense que la Chine mettra un moment avant de cicatriser du stigma. Cela dit les gens continueront à consommer du made in China même s’il ne sera pas brandé ainsi.

Comment fais-tu pour te tenir au courant de la situation française ?

Je m’informe majoritairement par les réseaux sociaux.

D’ailleurs, la vie en France, ça t’intéresse, ou tu regardes ça de loin, très loin ? Des faits politiques importants, qui marqueront l’histoire comme René Coty… Comme la sex tape de Griveaux, tu es au courant ?

T’imagines bien que l’affaire Griveaux est apparue tout en haut de mon newsfeed Facebook…
La vie en France m’intéresse, bien sûr. Cependant il est difficile de se sentir directement concerné après l’avoir quittée il y a plus de 10 ans.

La distance aide à faire preuve de relativisme quant à la dose mensuelle de drames que subit la France. Et il est également plus facile de mettre l’information en perspective avec l’accès à différentes sources media et différents systèmes de pensée.

Parlons un peu plus sérieusement. Une amie est rentrée de Shanghai  après y avoir vécu 3 ans. Elle sentait que le flicage permanent devenait vraiment lourd. De France, j’ai vraiment l’impression, avec entre autres l’apparition de la note sociale, que la Chine devient de plus en plus un épisode de Black Mirror. Quel est ton sentiment ?

Je comprends parfaitement le sentiment de ton amie et c’est une des choses qui m’a également frappé à mon retour de Hong Kong l’année dernière. Entre la reconnaissance faciale, le paiement en ligne, la géolocalisation, il est facile de se sentir traqué.
En exemple, l’application Alipay que l’immense majorité des Chinois utilise (l’app de service du groupe Alibaba aussi utilisée pour les paiements en ligne) a mis en place un système de social rating il y a quelques années, basé sur les habitudes de consommation.

La même app a implémenté un QR code durant l’épidémie, à montrer aux officiels pour accéder à l’intérieur des buildings. Ce QR code est basé sur la géolocalisation du téléphone des utilisateurs au cours des 15 derniers jours. Il y a 3 couleurs. QR vert, tout est ok, QR orange, tu as été dans des zones à risque, QR rouge, tu étais à l’étranger ou dans le Hubei et présente un risque important.

Est-ce que tu sens que les lois et les règles se sont durcies pour les expats récemment ? Difficulté d’obtenir des visas, flicage en sortie de boîte de nuit uniquement pour les expats… Notamment à Julu Road ?

Oui, complètement. Pendant des années la Chine avait besoin d’étrangers pour accumuler un certain savoir faire ou pour projeter une certaine image. Au fil des ans, les cartes ont été rebattues et les étrangers doivent maintenant justifier leur présence en Chine et pourquoi leur job n’est pas faisable par un équivalent local.
Des mesures évidemment protectionnistes qui ont provoqué le départ de milliers de profs d’anglais sans qualifications en quête d’amour et d’eau fraîche, et de 20-years-old-CEOs aux étoiles plein les yeux. Les démarches à faire pour obtenir un permis de travail sont désormais dignes de la maison des fous des 12 travaux d’Asterix.

Egalement il y a eu un énorme crackdown sur le milieu de la nuit et notamment sur les drogues prisées par les expatriés. De nombreuses personnes se sont vu expulsées du territoire sans possibilité de refaire un visa.

Quant aux mentalités locales, même si le système devient de plus en plus protectionniste, je trouve les gens globalement agréables, bienveillants et chaleureux avec les étrangers. Il y a toujours des incidents comme dans chaque ville cosmopolite mais je n’ai personnellement jamais souffert directement de racisme « anti-laowai » en Chine.

 J’ai 2 choses qui me viennent en tête. La première, c’est Li WenLiang. Est-ce que tu sais qui c’est ? Et quel est ton avis sur ce qu’il s’est passé ?

Pour ceux qui ne savent pas, Li WenLiang a été un des premiers lanceurs d’alerte pour le Covid-19. Docteur à l’hôpital de Wuhan, il a été accusé par le gouvernement de transmettre de fausses rumeurs, provoquant une indignation nationale puis mondiale des internautes. Li WenLiang a perdu la vie le 7 Février 2020 des suites d’une contamination au virus.

Mon avis est simple. La pandémie que nous vivons tous aujourd’hui provoque des changements radicaux au sein de l’infrastructure de nos systèmes. Il semblerait que la censure Chinoise, si omniprésente soit-elle, n’y échappe pas et que la voix du peuple ait enfin été entendue au-delà des frontières nationales.

La 2ème, et c’est beaucoup plus politique, c’est la situation des Ouïghours dans la province du XinJiang. Je trouve incroyable que cela passe sous silence en France. Quel est le traitement de l’information sur place ? On parle quand même de camps de concentration en 2020, en Chine.

Tu te doutes bien que si la situation est passée sous silence en France, elle l’est encore plus en Chine.

J’ai eu l’occasion de me rendre dans la province du Xinjiang il y a quelques années où il était évident que la population était persécutée et que les traces de leur histoire étaient en train de disparaître sous les banderoles de propagande et les coups de bulldozer des promoteurs immobiliers.
Quant aux camps de concentration, la Chine les appelle des camps de « réhabilitation » où les Ouïghours sont enfermés pour se faire brainwasher au modèle du parti (…dans le meilleur des cas).

Au-delà d’une volonté d’unification de la Chine, il est absolument clé pour le gouvernement d’avoir un contrôle absolu sur cette région car elle sera un des points central son projet BRI (la nouvelle route de la soie).

Que le président chinois soit idolâtré, selon toi c’est sincère, ou de l’hypocrisie forcée ? Par exemple en France on a le droit de cracher sur le gouvernement, c’est même un sport national où j’essaye de devenir professionnel !

Je pense qu’au-delà des mesures du gouvernement de Xi JinPing, une de ses qualités est de savoir contrôler son image au sein de sa population. C’est cependant lors des situations de crise (comme l’affaire Li WenLiang) que la population s’indigne ouvertement et que l’indice de confiance montre son vrai visage.

Je dirais que les gens ont autant de conscience politique que leur contrepartie française mais qu’ils n’ont ni les mêmes manières, ni les mêmes moyens de l’exprimer. Mais comme partout, c’est une histoire de démographie et de génération. Il est plus facile pour la génération rurale issue de la révolution culturelle de souscrire au « Chinese Dream » de XJP que les millenials révoltés de villes comme Shanghai ou Pekin.

Avant de parler d’environnement, j’aimerais aborder un peu la littérature. As-tu lu Quand la Chine s’éveillera de Peyrefitte ? Que peux-tu nous dire de l’empreinte qu’a laissée Mao sur le pays encore aujourd’hui ?

Je n’ai pas lu Quand la Chine s’éveillera . En revanche l’empreinte laissée par Mao est toujours perceptible dans la quête d’une Chine unie jusque dans les régions périphériques du Tibet, du Xinjiang, et de plus en plus intensément à Hong Kong. Il a aussi laissé une idéologie forte sur l’importance du Parti ainsi que sur la puissance militaire de la Chine

Photo Pierre #3

Je ne me remets toujours pas de l’incroyable justesse de Sun Tzu dans L’Art de la guerre, jamais égalé, 2300 ans après l’avoir écrit. Ce livre applicable dans tous les domaines de la vie !  As-tu d’autres auteurs chinois à nous faire découvrir ?

Je ne suis pas un grand lecteur. J’ai aimé La Joueuse de Go de Shan Sa et Baguettes Chinoises de Xin Ran. 

 Allez, j’ajoute cela dans ma liste. Parlons un peu écologie. Est-ce qu’est c’est un sujet en Chine, dans la vie de tous les jours ?

De plus en plus à vrai dire. Au-delà du programme vert mis en place par Xi JinPing, l’écologie est un sujet qui se reflète de plus en plus dans les choix de consommation des Chinois, et notamment les Gen Z. L’année dernière, Shanghai a vu apparaître le tri sélectif dans toutes ses résidences.
Mieux vaut tard que jamais.

Quelle place a le changement climatique dans ta vie ?

C’est un sujet auquel ma femme et moi sommes sensibles et que l’on reflète au mieux dans notre quotidien. On trie nos déchets, on évite la surconsommation de plastique (difficilement à vrai dire, avec tous les emballages des livraisons sur internet), on ne cuisine jamais de viande, on se déplace en e-bike, on utilise des bouteilles de lessive et de savon remplissables, etc.

Le minimum vital pour se donner bonne conscience, en somme. 

 Est-ce que tu sais qu’en un aller-retour Shanghai-Paris, tu as épuisé ton quota de CO2 eq pour l’année ?

En vrai, ce qui me fait le plus bader, c’est l’impact qu’a mon travail de publicitaire sur l’environnement.

 Oh nous sommes deux 😉 Je t’enverrai quelques docs… Une question que je pose à tout le monde : si tu veux devenir écolo à Shanghaï, est-ce que la ville te le permet ? C’est-à-dire, manger local, consommer local, transports en commun…

Tu peux, mais il faudrait y mettre le prix. Les shops eco-bobo pullulent sous les platanes de l’ancienne concession française et les femmes au foyer expatriées en Lululemon de la tête aux pieds en raffolent. Après, comme dans toutes les villes du monde, si tu veux vraiment être écolo, un univers aussi urbain n’est forcement pas le bon choix de vie.

Qu’est-ce qu’il faudrait pour que tu sois un parfait soldat écologique ? Quel serait le levier pour toi ? Une loi contraignante est une réponse appropriée 😉

Une vraie crise immédiate comme celle que l’on traverse en ce moment est le meilleur levier pour réveiller les consciences.

Allez pour finir, une question perso : envisages-tu un retour en France avec ta femme ou tu es vraiment trop bien à Shanghai ?

Ma femme et moi sommes retournés à Shanghai avec un agenda personnel et professionnel très précis. Nous nous donnons encore deux ans pour cocher toutes les cases de notre programme, avant de reprendre la route vers une autre destination.
La France n’est pas forcement sur la liste, mais le monde occidental nous attire de plus en plus alors que les années défilent sous nos yeux (et les rides autour qui commencent à apparaître).

Tu as carte blanche : une dernière remarque, un truc à dire aux lecteurs ?

Eh, tu connais pas Bon Pote ? Il écrit des trucs assez drôles chaque semaine. Clique sur le lien et partage l’article sur ton wall Facebook.

Zaijian, peace.

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Auteur
Thomas Wagner
Prendra sa retraite quand le réchauffement climatique sera de l’histoire ancienne

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